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La Psychose : la mort c’est la mère.

Dans le document La mort comme origine (Page 88-113)

Élaboration praxéologique

1) La Psychose : la mort c’est la mère.

a) Paulette : d’une vision mélancolique du monde comme point d’appui à une mise au travail de la question de la mort.

Paulette était une femme d’une cinquantaine d’années. La première fois que je la rencontrai elle me tint des éléments de discours qui se répétèrent quasi invariablement à chacun de nos échanges. Quelque chose tournait en rond, quelque chose, qui, par là même, ne semblait pouvoir s’inscrire. Paulette se plaignait de ne pas entendre, mais elle n’était pas sourde au sens premier du terme. Il semblait davantage qu’elle s’était rendue sourde à ce monde qui la traversait, la dépassait : « Le monde va trop vite » me dira-t-elle souvent. Sa parole s’organisait autour d’une plainte centrée sur le corps, et d’un Autre qui la persécutait : des gens qui lui parlaient mal, qui l’insultaient, des médecins qui ne l’écoutaient pas… Mais Paulette ne se laissait pas faire face à cet Autre : « Moi je lui fais comme ça, boum dans sa

gueule » me disait-elle, brandissant la béquille qui lui servait de soutien. Elle m’expliqua en

effet, qu’elle perdait l’équilibre, qu’elle tombait : « Badaboum, je me suis cassée la gueule ». Paulette me disait qu’elle avait la maladie de « Ménière », qu’elle allait évoluer vers le « syndrome de Lowe », tout comme sa mère. Elle n’aimait pas les médecins : « Ils ne me

croient pas quand je leur dis que je suis sourde. ». Pour Paulette, ils ne la soignaient pas bien,

les médicaments qu’ils lui prescrivaient n’étaient jamais les bons. Parfois même ce n’était pas les médicaments qu’il lui fallait : « Ce con de docteur X, ce con de docteur Y ». Paulette ne s’énervait jamais après moi, et semblait apprécier nos rencontres. Elle me parlait, je l’écoutais. Elle ponctuait souvent son propos par une question identique : « Tu comprends ? ». Non, je ne la comprenais pas, mais comme je lui répondais invariablement : « Je vous

écoute ». Je me sentais comme une sorte de témoin, mais le témoin de quoi ?

De ses symptômes, semble-t-il. Je me doutais bien qu’elle n’était pas sourde et que probablement elle ne souffrait pas de toutes les maladies dont elle me parlait. Mais je me disais qu’au fond il était assez vrai qu’elle ne puisse pas entendre l’autre, et que quelque chose était à l’évidence bien en question autour de la dimension de son corps. Peu à peu un échange devint possible, et je pus lui adresser quelques questions, sur elle, sa vie quotidienne, avant qu’elle finisse par aborder d’elle même un peu de son histoire. Elle me livra ainsi quelques parcelles de son enfance : son père était alcoolique, violent à son égard, et sa mère, semble-t-

88 il, peu aimante. Elle fut placée dans un foyer de la DDASS à l’âge de onze ans. Paulette avait trois sœurs mais elle n’avait que très peu de liens avec elles. Elle m’expliqua un jour, que si elle n’entendait pas c’était à cause d’un bruit qu’elle percevait dans ses oreilles, quelque chose qui tapait dans ses tympans, un « Boum, boum » dans sa tête. L’onomatopée « boum » semblait décidément être un élément central dans son discours, en particulier dans son rapport à l’Autre. S’agissait-il là d’une sorte de résidu de parole infantile : « Boum dans ma tête »,

« Badaboum je suis tombée » ?

Je finis par entendre que son « trouble » s’était aggravé à la mort de sa mère. Le médecin qui s’occupait d’elle ne l’avait, selon Paulette, pas soignée correctement. Et c’est pour cette raison, que sa mère serait morte. Alors semblait-il, elle était tombée malade à son tour, et mettait en avant tous les symptômes de sa mère. Elle me disait : «Je finirai folle comme ma

mère », car de toute façon cette maladie était « Congénitale ». Cette indifférenciation entre

son corps et celui de la mère, je la retrouvai de manière très explicite le jour où elle m’expliqua que celle-ci lui avait trouvé un homme pour l’épouser, et qu’elle poursuivit :

« Elle a voulu me séparer de moi-même ». Il semblait apparaître alors, que, depuis la

disparition de sa mère, le discours de Paulette tournait autour de cette perte, en répétant sans cesse les signifiants qui l’avaient accompagnée dans cette épreuve : « Maladie », « Docteur »,

« Mort ». Souvent Paulette me disait que si un jour elle se trouvait atteinte d’une grave

maladie, elle ne se soignerait pas : « Je me laisserai mourir ».

En écrivant les quelques lignes précédentes, dans la suite de nos rencontres, je fis un

lapsus calami qui fut pour moi à l’origine d’une première formulation de la question que je

tente de traiter : j’écrivis la « disparition de sa mort », à la place de la « disparition de sa

mère ». Je pensais qu’il y avait dans ce lapsus une interprétation que je décidais d’exploiter

dans ma réflexion. J’y associais l’idée que peut-être Paulette, à défaut d’en avoir inscrit quelque chose, incarnait quelque chose de cette thématique de la mort. « Tout est pourri » disait-elle souvent. Ce pourrissement était en lien avec le développement d’une thématique délirante, où dimension de persécution et thématique d’atteinte du corps se conjuguaient. Paulette commençait à m’expliquer que son logement était insalubre. Parfois avec beaucoup de colère elle affublait sa voisine du dessus de cet état de fait : « Elle lave ses planchers avec

plein de javel, alors après ça dégouline sur mes murs et ça me tombe sur la gueule ». Elle

évoqua également la présence de «mycoses » dans son appartement : « Je les respire, elle me

89 discours entre son corps et son habitat. Paulette se plaignait également que ses fenêtres, sa porte, ne se fermaient pas, qu’elles puissent être ouvertes.

Pour autant tout n’était pas « pourri » dans son monde, tout n’était pas mort, et c’est peut-être ça que lui signifiait cet autre qu’était le psychologue par sa présence. Parfois, et certes rarement, Paulette me parlait de choses qui n’étaient pas « pourries » : une petite fille qu’elle avait connue quelques années auparavant et avec qui elle parlait, un animal de compagnie qu’elle avait appelé Natacha parce que, tel qu’elle me le livra, Natacha était l’anagramme d’attachante. Alors parfois quand ce « tourner en rond » dans lequel elle était enfermée semblait la rapprocher trop près de la mort, de la mère, je lui proposais un anagramme, ou que nous dessinions. Au fil du temps j’étais devenu une sorte de béquille psychique qui l’aidait à tenir, un peu comme sa béquille l’aidait à marcher, à ne pas tomber. À ce sujet j’avais remarqué qu’à chaque fin d’entretien, Paulette avait une perte d’équilibre qui nécessitait parfois que je la rattrape pour ne pas qu’elle tombe. Or, il apparaissait que lorsque je la croisais dans la rue ou dans la permanence, son équilibre était bien meilleur. Un jour, que sa tutrice, lasse de s’occuper d’elle, avait décidé avec le concours de certains médecins, de la faire interner en service de psychiatrie car aucune place en institution spécialisée ne se libérait, je ne pus dès lors faire autrement, que de presser le président de l’association où j’exerçais, de chercher une solution, car il me semblait qu’il s’agissait là, plus de se débarrasser de Paulette, que de lui venir en aide. Je reconnais dans mon attitude, mais surtout dans la pensée qui l’accompagnait, que je ne pouvais pas la « laisser tomber ».

Paulette finit par accepter de réaliser un dessin elle-même. Elle m’expliqua qu’elle allait me dessiner un rêve qu’elle avait fait la nuit précédente. Elle accompagna son dessin de ces paroles : « C’était pire qu’une lumière blanche. T’étais (lapsus ?) un tunnel, moi j’étais

une petite fille. Il y avait un monsieur ça devait être mon grand-père. Il y avait des portes. C’était un rêve de l’au-delà, parce que j’étais en train de faire une crise cardiaque, dans la nuit, toute seule chez moi. Il est venu, il m’a pris la main, et je suis allée vers la lumière blanche. J’étais habillée en fuchsia ». Elle m’expliqua qu’il devait s’agir de son grand-père

maternel parce que c’était un grand et bel homme. Il faut savoir qu’elle ne l’avait jamais connu. Son dessin239 figurait donc un couloir aboutissant à la « lumière blanche » dans

90 laquelle elle avait inscrit : « Amour pur » et encore derrière, « Incommensurable », « Bonheur

extra ».

Dans la suite de nos entretiens elle me raconta que son père était violent quand elle était petite : lorsqu’il avait bu il la frappait avec les poings, avec une ceinture. Elle évoqua également sa mère : c’était une mère qui n’était pas aimante parce que : « Sa mère à elle ne

l’était pas non plus ». Elle disait à Paulette qu’elle était moche. Son père, à l’inverse, lui disait

qu’elle était belle. Elle se souvient d’ailleurs qu’un jour, alors qu’elle se promenait avec lui, et qu’elle était habillée en fuchsia (comme dans son rêve), des gens s’étonnaient que ce monsieur fréquente une « petite jeune ». L’hypothèse d’une relation incestueuse semblait donc « prendre corps ». Paulette ajouta : « Mais moi j’étais sa fille ! ». Par la suite, quelque chose de ce « tourner en rond » dans lequel elle était inscrite, me sembla s’apaiser un peu au profit de la relation mise en place dans nos rencontres. Paulette manifestait beaucoup plus de plaisir, et admettait de mieux en mieux la fin de nos entretiens, chose qui faisait nettement difficulté auparavant…

Dans le séminaire « Les Psychoses », Lacan rappelle que dans le cas Schreber, Freud réalise la chose suivante : « ce qui apparaît à Freud au moment où il termine son développement, c’est qu’au fond ce type a écrit des choses épatantes, qui ressemblent à ce que j’ai décrit, moi, Freud »240

. C’est un peu ce que je ressens à la relecture des propos de Paulette, en partie retranscrits dans ce cas écrit il y a quelques années, et que j’ai décidé de prendre comme point de départ clinique à ma question, car, à plus forte raison, c’est cette rencontre qui m’y a introduit. Avec le recul, c'est-à-dire ce temps jusqu’à aujourd’hui où je n’ai eu de cesse d’enrichir ma clinique et ma tentative d’en écrire quelque chose, j’ai retrouvé formulé par de grands noms des liens que des sujets psychotiques que j’écoutais semblaient devoir faire à leur « insu ». Prinzhorn écrivait au sujet des « fous » que « ces malades, de manière tout à fait irrationnelle, sont en contact avec des vérités les plus profondes et révèlent, sans en être conscients, des visions d’éternité »241. Il s’agit donc d’entendre que la rencontre

avec la psychose peut « enseigner » beaucoup de chose de ce réel que nous tentons sans cesse d’écrire, à condition bien sûr de ne pas prétendre la comprendre, mais juste de prendre le temps de l’écouter, et d’affronter l’ « inquiétante étrangeté » qu’elle génère, ou encore la peur qu’elle peut convoquer. Cette question de la peur peut sembler arriver abruptement, à ceci

240

J. Lacan, [1955-1956], « Les psychoses », Seuil, Paris, 3ème trimestre 1981, page 67.

91 près que, si comme je le crois la question de la psychose est indissociable de la thématique de la mort, la peur y est tout autant connectée. Je présuppose par là même, qu’aucun être humain n’échappe totalement à la peur de la mort. Cette peur je l’évoque car elle est souvent le premier signe, le premier affect, par lequel on réalise le lien que l’on entretient à cette question qu’est la mort. Freud lui-même relève le caractère effrayant que l’on rencontre dans la psychose, effrayant qui a la particularité d’être « familier » bien que perçu comme étranger : « l’inquiétante étrangeté est cette variété particulière de l’effrayant qui remonte au depuis longtemps connu, depuis longtemps familier »242.

Mais la clinique se construit aussi avec les collègues cliniciens avec qui j’évoque cette même clinique. Or j’ai souvent rencontré des praticiens qui semblaient vouloir écarter la question de la mort, comme si en quelque sorte « tout était dit » ou encore qu’il n’y avait rien à en dire. Le hiatus de cette position, est justement que la position d’un clinicien orienté par la psychanalyse, pourrait être de considérer qu’en quelque sorte, jamais au grand jamais, on ne peut affirmer que tout est dit. Ainsi je tiens à citer ces arguments qui me parurent fallacieux, car ils sont également, une fois bien réfléchi, matières à poursuivre cette réflexion sur la thématique de la mort. Tout d’abord cette idée qu’il ne s’agit pas d’un sujet « joyeux » : un sujet de thèse avait-il à l’être ?

J’eus également affaire à l’idée qu’il n’y a pas trace de la mort dans l’inconscient : mais l’inconscient peut-il être une question close ? Et quand bien même, l’ignorance de la mort dans l’inconscient ne pourrait-elle pas être le lit d’une dynamique du sujet de l’inconscient ? Autre argument déjà rapporté : une fois la mort survenue le sujet n’est plus, il n’y a donc pas d’expérience de la mort. Mais le concept même de vie n’invite-t-il pas, de fait, une expérience de ce qui s’y oppose ?

« Vous voudriez percer le secret de la mort, mais comment y parvenir sans aller le chercher au cœur de la vie ? […] car la vie et la mort ne font qu’un, comme ne font qu’un la rivière et la mer »243. Sans aller jusqu’à « percer le secret de la mort », qui ne se perce pas davantage que le secret de la vie ou encore du parl-être, il y a quelque chose de fécond à l’évoquer. La mort n’est pas que ce moment qui suit la fin de la vie, elle est bien plus. Elle est d’abord un signifiant, quelque chose dont on parle, une idée à laquelle on a foncièrement rapport que ce soit d’y penser ou encore de s’y refuser. Pour revenir à Paulette, dont je pose l’hypothèse qu’elle relevait du registre de la mélancolie, son discours me semble être une porte d’entrée

242

S. Freud, [1919], « L’inquiétante étrangeté », Folio, Paris, Juin 2005, page 215.

92 intéressante à cette question. Pour autant, bien que notre point de départ se fasse de cette intuition qui s’ignore, la thématique de la mort ne pourra pas se traiter qu’au travers de la clinique de la psychose.

Les résistances que l’on rencontre pour évoquer la question de la mort, pourrait tendre à placer le malaise moderne autour de cette thématique244. La mort a beau être un sujet de spectacle, au travers par exemple des médias, elle n’est pas pour autant un sujet dont on parle, ou encore, n’est plus un sujet dont on parle. Le spectacle de la mort, cette mise à nu, ne semble que voiler davantage la question, sous le flot de jouissance procuré à son spectateur. La mort est-elle devenue le tabou moderne d’une société occidentale bâtie sur son déni ? Les spectacles du sexe et de la mort sont-ils l’enracinement même d’un déni pervers, en tant qu’érotisation d’une défense ?

Le cas de Paulette nous a offert l’occasion de revenir justement sur la question du corps, au sens du corps qui pourrit, c'est-à-dire du cadavre. Cette question est d’un intérêt certain pour tenir noué les trois dimensions qui serviront de fil conducteur à cette partie praxéologique : la psychose individuelle, la psychose sociale (ou postmodernité), la thématique de la mort comme un concept à bâtir (au niveau clinique et théorique).

b) Abdel : un cas de Schizophrénie qui fait retentir la dimension de la mort avec les questions du savoir et de l’objet :

Je rencontrai Abdel devant chez lui, alors que j’expérimentais la possibilité d’une praxis d’ « aller-vers » pour le psychologue, au travers d’un travail dit « de rue ». J’étais seul à ce moment. Une porte s’ouvrit et Abdel apparut dans l’entrebâillement de celle-ci, qui se trouvait être l’entrée de l’habitat où il résidait avec ses parents. Il portait une capuche qui couvrait une bonne partie de son visage, ainsi que des lunettes noires. Il s’adressa à moi en ces termes alors que je tenais une cigarette à la main : « Vous cherchez quelque chose Monsieur ? Du feu ? ». Je lui expliquais alors ma présence, en lui présentant mon statut et l’institution pour laquelle je travaillais. Abdel sembla intéressé, interrogé même, par ma démarche : « Moi j’ai connu

des galères quand j’étais enfant, j’ai besoin de parler… ». Il évoqua alors son psychiatre, et

me demanda : « C’est quoi le mieux, psychiatre ou psychologue ? ». Je l’interrogeai à mon tour sur sa question : «Je ne sais pas. Qu’est-ce que vous en pensez ? ». Il me répondit : « Le

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mieux c’est les psychologues, le psychiatre tout ce qu’il sait faire c’est m’envoyer à l’asile ».

Après ce premier temps d’échange, Abdel me demanda de le suivre, parce qu’il voulait me montrer les endroits qu’il « aimait bien ». Après cinq minutes de marche nous arrivâmes devant une petite maison qu’Abdel nommait « la petite maison chinoise ». Je lui demandai alors pourquoi il l’avait nommée ainsi. Il me désigna la boite aux lettres, qui portait en inscription des lettres : c et h en vert, a et n en blanc et d’autres lettres en bleu qui se confondaient avec la couleur de fond. Abdel m’en proposa alors sa lecture : il lisait

« chinois ». Comme souvent à la fin de ses propos il me demanda : « Tu vois ? ».

Il me fit part d’un souci récent avec la justice : « Il n’y avait personne dans cette

maison. Moi je voulais vivre dedans alors j’ai enfoncé la porte. Mais la juge « m’a mis une police » ». Par la suite il tint à me raccompagner jusqu’à ma voiture. Lors du trajet, il

m’interrogea sur mes horaires de travail. Nous arrivâmes sur le parking où j’avais garé mon véhicule. Abdel me dit alors une phrase assez surprenante : « Quand tu me vois, je ne vois pas

ce que tu vois. Et quand je te vois tu ne vois pas ce que je vois ». Ce à quoi je répondis : « Si, je me vois dans tes lunettes ». Alors il me demanda de m’approcher de la vitre d’un véhicule

dans laquelle nous pouvions apercevoir nos deux reflets, et me dit : « Là on se voit tous les

deux ». « En effet » lui répondis-je. Alors il retira sa capuche et ses lunettes et me dit : « Voilà, ça c’est ma tête ». Avant de le laisser, je lui demandai s’il souhaitait que nous prenions un

rendez-vous pour continuer à « parler ». Il m’expliqua que ce n’était pas nécessaire, car il était totalement persuadé que nous nous recroiserions.

Je revis Abdel environ trois semaines plus tard. Il me fit de nouveau part de son besoin de parler. Je lui dis à nouveau que cela ne posait pas de problème, à condition de convenir d’une heure fixe dans la semaine pour des rendez-vous, afin d’installer une certaine

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