Chapitre I : Les protéoglycanes : structure, classification et fonctions biologiques …
I. 2.1.2 - Les protéoglycanes de petite taille : exemple des SLRPs (small
Les SLRPs (small leucine rich proteoglycans) sont des PGs de faible poids moléculaire
composés d’une protéine core d’environ 40 kDa qui possède plusieurs (6 à10) motifs
protéiques répétés riches en résidus leucine nommés LRR (Leucine Rich Repeats), constitués
par un motif conservé [LxxLxLxxNxL] où L est un résidu leucine, N, un résidu asparagine et
x représente n'importe quel acide aminé (Matsushima et al. 2000). Ces LRR peuvent contenir
des motifs d’ancrage des chaînes de GAG de type CS/DS (comme cela peut être observé pour
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la décorine ou le biglycane), ou bien des chaînes de KS comme dans le cas du lumicane. Les
SLRPs participent à l’organisation structurale de la MEC en contribuant, entre autres, à
l’assemblage et à l’orientation des fibres de collagène (Iozzo et al., 1997). D’un point de vue
fonctionnel, les SLRPs peuvent également moduler des voies de signalisation cellulaires, du
fait de leur interaction avec différents récepteurs tels que les récepteurs enzymatiques
possédant une activité tyrosine-kinase (EGFR, IGFR) ou encore les récepteurs de la famille
des TLR (Toll-like receptors) (Schaefer et al., 2008 - Figure 3).
Figure 3 :. Implication des SLRPs (small leucine rich proteoglycans) comme la décorine, le biglycane et le lumicane dans les voies de signalisation activées par les récepteurs de l’EGF (EGFR), de l’insuline (IR), les TLR (toll like receptors) et les récepteurs du TGFβ. D’après Schaefer et al., 2008
Parmi les SLRPs, nous prendrons l’exemple de la décorine, un PG dont nous avons suivi la
glycanation dans un système cellulaire modèle (voir parties « Matériels et Méthodes » et
« Résultats »). La décorine est un PG de faible poids moléculaire dont la protéine core
possède douze LRR et porte une seule chaîne de DS. La décorine a longtemps été considérée
comme un PG exclusivement structural de part son intervention majeure dans la fibrillogenèse
du collagène (Reed et al., 2002, Figure 4). Cependant, il a été montré qu’elle possédait
également un rôle fonctionnel important dans la mesure où elle peut interagir avec un grand
nombre de molécules effectrices solubles, membranaires et/ou matricielles, comme des
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facteurs de croissance (EGF, VEGF), ainsi qu’avec leurs récepteurs (EGFR, VEGFR) (Figure
5). La décorine peut, dans ce contexte, moduler les voies de signalisation impliquant ces
effecteurs et leurs récepteurs en contribuant à l’activation des voies de signalisation
conduisant à la transcription de gènes cible impliqués dans les phénomènes de prolifération,
différentiation, survie, adhésion ou migration cellulaires (Figure 3).
Figure 4 :. Rôle de la décorine dans l’organisation structurale du réseau collagènique dans les MEC. La décorine participe à l’organisation du réseau collagènique dans la MEC en interagissant directement avec les molécules de collagène et d’autres composants matriciels comme la fibromoduline.
Adapté de Chistiakov et al., 2010
Figure 5 : Interactome de la décorine. L’interactome de la décorine comporte une grande diversité de partenaires, comme des facteurs de croissance (PDGF, IGF, TGFβ), des récepteurs portant une activité tyrosine kinase (EGFR, IGFR, VEGFR) et des composants de la MEC comme l’élastine et la fibrine, qui interagissent de façon spécifique et avec une grande affinité avec la décorine. D’après Neill et al., 2012.
La décorine peut également avoir un rôle déterminant dans la régulation de processus
Collagen IICollagen XI
Deconin
Collagen IX