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Si les critères d’actes sexuels, de rémunération, de clients ne sont pas étonnants, la distinction opérée entre « clients » et « personnes handicapées » surprend. Je n’ai cependant pas exploré cette voie de réflexion.

Cette définition initiale se voit spécifier selon le lieu de travail : Chapitre III Prostitution sur le domaine public Art. 6 Définition

Est assimilée à la prostitution sur le domaine public celle qui s'exerce sur des lieux accessibles au public ou exposés à la vue du public.

Chapitre IV Prostitution de salon Art. 8 Définition

1 La prostitution de salon est celle qui s'exerce dans des lieux de rencontre soustraits à la vue du public.

2 Ces lieux, quels qu'ils soient, sont qualifiés de salons par la présente loi.

3 Toutefois, le local utilisé par une personne qui s'y prostitue seule, sans recourir à des tiers, n'est pas qualifié de salon au sens de la présente loi.

38 Chapitre V Prostitution d'escorte 5

Art. 15 Définition

1 La prostitution d'escorte est celle qui s'exerce en déplacement, sur requête du client, de façon directe ou par l'intermédiaire d'une agence.

2 Est réputée agence d'escorte au sens de la présente loi toute personne ou entreprise qui, contre rémunération, met en contact des clients potentiels avec des personnes qui exercent la prostitution.

A propos de la différence entre la prostitution de salon et celle sur le domaine public, l’apparition depuis peu des vitrines derrière lesquels s’exposent des personnes prostituées, interroge sur le classement qui s’opère pour ce type de pratique.

L’histoire)des)mots))

Prostitution,*prostitué-e,*prostituer,*prostituteur-trice*

D’après le Nouveau petit Robert (2008), le premier sens de prostitution est “le fait de

« livrer son corps aux plaisirs sexuels d’autrui, pour de l’argent » […] et d’en faire métier”

(p.2052). Le Dictionnaire Historique de la Langue Française (DHLF) nous permet un éclairage sur l’évolution des mots, et leurs sens et donc de comprendre comment on est arrivé à ce sens. De la sorte, par son biais nous apprenons que le premier mot à apparaître en français est le terme prostitution. Celui-ci date de la seconde moitié du 13ème siècle et il dérive du mot latin prostitutio, lequel signifie profanation ou débauche. Ce n’est pourtant que dès le 16ème siècle que le sens de ce mot se spécifie sur les femmes qui se livreraient à la débauche.

Relevons qu’à cette époque la mention de rémunération n’est pas encore de mise dans le sens du mot et que celle-ci se rajoutera uniquement vers la fin du 17ème siècle. Il est par ailleurs curieux de noter un sens biblique, datant du 18ème siècle et ayant disparu depuis, qui équivalait au « fait de s’adonner au culte des idoles ».

Pro-, « mettre devant », et statuere, « placer, poser », forme prostituere, le mot latin duquel découle le verbe en français prostituer, qui signifie alors « placer devant les yeux, exposer aux yeux » et qui peut être rencontré dès la fin du 14ème siècle. Dans ce même ordre, se prostituer, soit la forme pronominal du verbe, signifie dans un premier temps « s’exposer à

5Le terme escorte avec « e » est la version française de l’anglais escort (découlant d’escort-girl). Personnellement, j’utilise la version anglaise de ce mot qui est la plus courante.

39 quelque chose ». Ce n’est que dans le courant du 16ème siècle que ces verbes se chargeront d’une connotation sexuelle, dont la valeur est négative.

Prostitué-e est un adjectif dont le substantif féminin émerge dès le 17ème siècle. Il sert à

“désigner une femme qui fait commerce de son corps ” (p.1787). Dans son versant masculin, il est utilisé dans un premier temps pour l’homme vénal, puis de nos jours il concerne les hommes (généralement homosexuels, relève le DHLF), qui se livreraient au commerce de leur corps.

Mentionnons l’existence d’un terme, aujourd’hui disparu face à la concurrence de proxénète, souteneur et maquereau. Dans le courant du 17ème siècle, prostituteur-trice est appliqué aux personnes qui “par intérêt livre quelqu’un, en général une femme, aux désirs charnels d’autrui” (p.1787).

De cette brève présentation, nous pouvons retenir que l’interrelation entre le sexe et l’argent n’a pas été donnée d’office. La dominante sexuelle de la signification, encore présente aujourd’hui, n’apparaît que durant le 16ème siècle, après avoir concerné l’acception plus générale de s’exposer et/ou d’avoir eu un comportement de débauche6. Quant à l’implication du versant commerciale, elle date du 17ème siècle.

Si ce sens s’est peu à peu imposé, un autre perdure malgré tout depuis le 14ème siècle. En 2008 dans « le Petit Robert », il se rapporte à une forme de dégradation. Ce sens découle de

“ déshonorer quelque chose par l’usage indigne qu’on en fait” (DHLF, p.1787) ou au figuré

« dégrader, souiller » déjà existant au 14ème siècle.

*Travail*de*sexe*

Un premier fait est à relever. A savoir que tant dans le DHLF que dans le Petit Robert les termes travail du sexe et travailleur-se du sexe sont absents. Il faut donc passer par d’autres sources pour comprendre l’émergence et l’utilisation de ces expressions.

Travail de sexe est la traduction de sex work, néologisme anglais des années 70, utilisé et traduit depuis dans de nombreuses autres langues (trabajo sexual,…).

Le « prostitutes’ education network 7» permet un autre éclaircissement. Il semblerait qu’au début des années 70 un premier emploi de sex work ait eu lieu dans le milieu universitaire concernant l’étude académique des pratiques sexuelles. Par ailleurs, en 1971 un

6(qui concerne donc un “usage excessif et/ou déréglé de tous les plaisirs des sens, particulièrement de ceux de l'amour et de

ceux de la table” d’après wikipedia). http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9bauche, consulté le 13 mai 2013.

7http://www.bayswan.org/sexwork-oed.html, consulté le 13 mai 2013

40 premier usage de sex workers (travail du sexe en anglais) s’est fait dans le New York Times, en référence aux personnes travaillant dans l’industrie du sexe. Carol Leigh 8(artiste, militante et prostituée) sera la première à proposer l’usage de ce terme pour permettre de réfléchir à la prostitution en termes de travail et de la sorte permettre d’aborder le point de vue des travailleur-se-s sans que les représentations accolées à prostitution ne parasitent la réflexion.

Elle a d’ailleurs publié un texte concernant le contexte précis d’émergence de l’emploi de sex work.

From

Inventing Sex Work

Originally published in Whores and Other Feminists, Routledge, 1997 Also, Unreptentant Whore: Collected Work of Scarlot Harlot, Last Gasp, 2003

In 1978 I attended a conference in San Francisco organized by Women Against Violence in

Pornography and Media. This conference was part of a weekend of activism featuring Andrea Dworkin and an anti-porn march through North Beach, San Francisco's "adult entertainment district," during which the marchers embarrassed and harassed the strippers and other sex industry workers in the neighborhood.

I had intended to be a sort of ambassador to this group, educating feminists about prostitution. I planned to identify myself as a prostitute, which was almost unheard of at that time in a public and political context.

I found the room for the conference workshop on prostitution. As I entered I saw a newsprint pad with the title of the workshop. It included the phrase "Sex Use Industry." The words stuck out and

embarrassed me. How could I sit amid other women as a political equal when I was being objectified like that, described only as something used, obscuring my role as an actor and agent in this

transaction?

At the beginning of the workshop I suggested that the title of the workshop should be changed to the

"Sex Work Industry," because that described what women did. Generally, the men used the services, and the women provided them. As I recall, no one raised objections. I went on to explain how crucial it was to create a discourse about the sex trades that could be inclusive of women working in the trades.

I explained that prostitutes are often unable to reveal themselves in feminist contexts because they feel judged by other feminists. The workshop participants were silent and curious. One woman, another writer and performer, came up to me after the workshop to tell me that she had been a prostitute as a teenager but was unable to discuss it for fear of being condemned.

The term "sex worker" resonated for me. Today, "sex work" and "sex worker" is used widely and internationally, throughout the media, by academics, health service providers, activists and more. I first used the term in my onewoman play, The Adventures of Scarlot Harlot, also titled The Demystification of The Sex Work Industry. "Sex workers unite!" shouts Scarlot as the play begins.

http://www.bayswan.org/sexwork-oed.html,

Du service proposé par une agence d’escort à l’offre depuis le trottoir, en passant par les salons de massages, bars à champagne et autres lieux de strip-tease, mais aussi de la call girl au strip-teaseur, de l’actrice porno à l’escort-boy, du prostitué à l’hôtesse, de la masseuse à la

8http://www.bayswan.org/leigh_bio.html, consulté le 13 mai 2013

41 dominatrice, le travail du sexe se réfère à un plus large éventail d’activités et de lieux de pratique que la prostitution, qu’il englobe par ailleurs. Parler de travail du sexe c’est se référer à l’industrie du sexe dans ce qu’elle a de général nous apprend ChezStella, organisation de Montréal mêlant travailleur-euse-s du sexe, chercheur-se-s et autres sympathisant-e-s.

Pour conclure, Nengeh Mensah, professeure dans le département du travail social de l’UQAM et collaborant avec ChezStella, explique ainsi les raisons pour lesquelles il est préférable d’utiliser le terme travail du sexe.

Chargé moralement, le mot "prostitution" a été, et est encore aujourd’hui, associé à la déviance, à la corruption et à la criminalité. Les termes "prostitution" et "prostituée"

restreignent l’identité de la personne aux activités qu’elle exerce. "Prostituée", "putain" et

"pute" constituent des désignations négatives qui réduisent la personne à une seule dimension : l’offre d’activités sexuelles en échange d’argent. Or, ces femmes ont besoin qu’on définisse leurs activités en termes de travail, puisqu’il s’agit d’une occupation génératrice de revenus. Ainsi, parler de travail favorise la distinction entre l’activité économique et la personne elle-même. Ces femmes ne se confondent pas avec le travail qu’elles pratiquent. Elles représentent, comme tout être humain, beaucoup plus que leur travail! De plus, parler de travail contribue à sortir la prostitution de l’invisibilité et du non-dit, terreau fertile des stéréotypes et de la stigmatisation. Parler de travail du sexe permet de repenser cette activité sous l’angle de contrat, d’amélioration des conditions de travail, et de la capacité des travailleuses du sexe à négocier les différents aspects de leurs services (actes, tarifs et durée). Parler de travail du sexe autorise à poser des actions en regard des droits des travailleuses : le droit de travailler en santé et en sécurité, le droit de ne pas être violentée, harcelée ou discriminée, le droit de s’associer avec d’autres pour se protéger, le droit à la dignité et à l’intégrité de sa personne.9

Du)côté)académique)

Ce premier éclaircissement effectué par l’apport des définitions issues du droit genevois et des dictionnaires, voyons comment dans le champ académique est appréhendé et défini l’objet prostitution.

Différentes auteures telles que Fossé-Poliak (1984), Pryen (1999), Pheterson ( 2001) et Toupin (2005) ont proposé une réflexion critique portant sur les catégories « prostitution » et/ou « prostitué » telles que présentées dans la littérature scientifique. Dans cette partie, je reprendrai leurs travaux afin d’en présenter les éléments principaux et de voir comment

9 http://www.chezstella.org/stella/?q=14reponses, consulté le 10 avril 2013

42 ci instruisent ma problématique. La présentation de ces travaux se fera en respectant un ordre chronologique. Puis j’inclurai également la proposition de Tabet (2004), dont la richesse de la réflexion a inspiré et continue d’éclairer nombre de chercheur-se-s travaillant sur des thématiques dépassant la seule prostitution.

La*prostitution*sous*l’angle*d’une*tentative*de*définition*scientifique*«*objective*»*

Dans la ligne des recherches explicatives, proposer une « définition préalable » scientifique, se détachant de la sorte du sens commun dans la construction de l’objet, est l’objectif déclaré de Fossé-Poliak (1984). Elle questionne la notion de « prostitution » en discutant la pertinence des critères objectifs de « sexualité », « vénalité » et « profession » utilisés chez différents auteurs. Sur la base de l’usage d’un seul de ces critères ou en les conjuguant, elle relève quatre types de définitions de la prostitution comme pratique sociale.

• La « sexualité » est le critère de la première définition et selon celle-ci la prostitution s’applique à toute pratique sexuelle extérieure à celle existant au sein du mariage.

• La « vénalité » est le second critère et toute femme vendant sa force de travail est passible d’être considérée comme se prostituant.

Selon cette même auteure (1984), ces deux premiers types de définitions renvoient à un ensemble de pratiques quasi illimité, d’une part, et elles sont trop éloignées de l’utilisation du terme dans le sens commun, d’autre part, pour être pertinentes.

• La conjugaison de ces deux critères donne la troisième définition et celle-ci n’est pas sans rappeler le travail de Tabet (2004) sur le continuum d’échange économico-sexuel.

Dans le prolongement du critère de « vénalité », le mariage de convenance est ainsi cité comme étant une forme de prostitution, l’échange d’un service sexuel par la femme (même à long terme, même destiné à une seule personne) s’effectuant contre un gain. Le critère de « sexualité » est étendu à celui d’homosexualité, permettant de dépasser les femmes comme seul individu proposant des services sexuels dans la pratique prostitutionnelle.

• La dernière définition est la plus commune et elle rajoute le critère de « profession » à celle de « pratique sexuelle vénale ». Fossé-Poliak (1984) reprend les quatre critères repérés par Corbin (1976) quant à la définition de la prostitution : “L’habitude et la notoriété ; 2) la vénalité (…) la prostitution constitue pour la femme qui s’y livre une industrie, un véritable métier dont elle tire l’essentiel de ses ressources ; 3) l’absence de choix, la prostituée se donne à qui la demande ; 4) l’absence de plaisir ou de toute

43 satisfaction sexuelle du fait de la multiplicité de la clientèle” (p.257). Le nombre de clients, la notoriété et l’habitude sont, selon cette auteure, les critères renvoyant à la pratique professionnelle.

Cette dernière définition, par le bais d’une centration sur la notion de profession, réduit la variété des pratiques possibles envisageables. C’est pourquoi afin de complaire avec son dessein initial, Fossé-Poliak (1984) retient les deux critères de la troisième définition pour proposer une “première « notion scientifique »” (p.259). Elle précise cependant dans sa définition que tant le critère de sexualité que celui de vénalité devraient être envisagés dans leur acceptation la plus large, les spécificités de chaque recherche se réservant de les préciser.

Cette tentative de définition est intéressante pour la thématique de ce mémoire, car elle permet d’inclure deux dimensions systématiquement rencontrées tant dans la littérature que sur le terrain : la dimension économique et la dimension sexuelle. Pourtant selon Tabet (2004), ces deux critères ne sont pas universaux et ils s’inscrivent dans une conception occidentale et contemporaine de la pratique prostitutionnelle. Ces deux critères, au-delà de leur apparence objective, sont pourtant vagues et nécessitent de préciser ce qui est de l’ordre du sexuel ou ce qui rentre dans la dimension économique. En sollicitant les clichés, imaginons que je me promène nonchalamment sur une plage au Brésil vêtue d’un simple filho dental et d’un micro haut de bikini, puis imaginons que je revête la même tenue dans une souk de Téhéran. Bref nous verrons dans la partie accordée à la sexualité, que d’autres types de pratiques sociales véhiculent des normes situées géographiquement et temporellement. Tabet (2004) en plaçant le mariage et la prostitution sur un même continuum permet de relativiser la dimension économique.

Synthèse*critique*et*proposition*interactionniste*

Sociologue, Pryen (1999a) recense “différentes manières pour les sciences sociales de penser la prostitution : prendre pour objet la personne prostituée ; le corps social prostituant ; ou l’interaction sociale” (p. 447) et elle propose une analyse critique de chacune de ces tendances. S’inscrivant chacune dans un extrême macro ou micro de niveau d’appréhension de la société et des humains, la présentation des deux premières approches est accompagnée d’une critique commune : l’absence de la prise en compte du sens que les acteurs de la prostitution attribuent à leur pratique. Dans le prolongement de cette critique, la troisième

44 approche vise à dépasser cette lacune, c’est dans cette perspective que Pryen (1999a, 1999b) inscrit sa propre recherche.

Tentative!de!description!et!de!catégorisation!de!la!personne!et!de!son!action!

Pryen (1999a), dans cette première approche, regroupe les recherches dont les visées sont de décrire la personne prostituée ou de définir ce qu’elle fait.

La description de la personne compte des recherches issues de disciplines telles que l’anatomie ou la psychiatrie, et elles visent à établir les critères distinguant la personne prostituée des autres personnes. Dans la ligne des approches causalistes, des recherches portant sur le parcours étiologique de la personne, que se soit selon une approche sociologique ou psychologique sont également inscrites dans cette perspective explicative afin de définir les causes sociales ou psychologiques menant à la prostitution. A propos de ces recherches, Pryen (1999a) reprend la critique de Pheterson (2001) pour qui la seule prise en compte de femmes dans ces recherches accroît le risque de laisser croire à une nature inhérente à la femme dans la prostitution.

Dans le prolongement de cette première perspective, la seconde s’intéresse à la construction de l’objet et elle reprend les critères délimitant la prostitution dans des recherches. D’un point de vue général, Pryen (1999a) relève que ces tentatives de délimitations ne tiennent pas compte du sens construit par les protagonistes et qu’elles sont souvent détachées des contextes d’actions. Le risque est alors l’essentialisation de la prostitution par cette tentative de construction de catégories objectives anhistoriques. Dans une approche plus dynamique et généralisable, la proposition de Tabet (1987) selon qui la transgression de règles de l’usage de la sexualité des femmes propres à un contexte historico-social conduit à nommer prostitution certaines pratiques, est retenue. Notons que dans ce cas, la critique de Pheterson (2001) susmentionnée peut également être appliquée.

La!fonction!sociale!de!la!prostitution!

Dans cette approche plus macrosociologique, la prostitution est abordée dans sa fonction sociale, laquelle peut être envisagée comme une réponse aux besoins, notamment sexuels, des hommes par les femmes ou comme un instrument de contrôle sur les femmes.

Dans un premier temps, Pryen (1999) cite le travail de Hughes (1996) sur les

« institutions batârdes » et sur l’éclairage qu’il permet sur la prostitution. Selon lui, face au mariage, cette institution centrale d’arrangement entre les sexes, deux autres institutions

45 servent à palier son éventuel dysfonctionnement : la prostitution, connotée négativement, et le célibat au nom de la religion, voie de secours positive. Effectivement, dans le mode de fonctionnement de sélection de partenaires pour le mariage, deux difficultés sont recensées : la difficulté à trouver un-e partenaire approprié-e pour le mariage ; la mésentente sexuelle possible entre les partenaires à l’intérieur du mariage. De la sorte, la prostitution peut être conçue comme “une institution qui répond illégitimement à des besoins légitimes, marquée donc par la désapprobation sociale et morale, mais dans le même temps tacitement - ou explicitement, selon les contextes - reconnue. C'est toute l'ambigüité de la relation à la prostitution, considérée comme un mal mais en même temps comme une nécessité” (Pryen,

45 servent à palier son éventuel dysfonctionnement : la prostitution, connotée négativement, et le célibat au nom de la religion, voie de secours positive. Effectivement, dans le mode de fonctionnement de sélection de partenaires pour le mariage, deux difficultés sont recensées : la difficulté à trouver un-e partenaire approprié-e pour le mariage ; la mésentente sexuelle possible entre les partenaires à l’intérieur du mariage. De la sorte, la prostitution peut être conçue comme “une institution qui répond illégitimement à des besoins légitimes, marquée donc par la désapprobation sociale et morale, mais dans le même temps tacitement - ou explicitement, selon les contextes - reconnue. C'est toute l'ambigüité de la relation à la prostitution, considérée comme un mal mais en même temps comme une nécessité” (Pryen,

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