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Proposition de formalisation de la décision collaborative

CHAPITRE I. S YNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE

I.3 La décision collaborative

I.3.3 Le mécanisme étudié dans nos travaux : la décision collaborative

I.3.3.4 Proposition de formalisation de la décision collaborative

Après les éléments théoriques de définition et de modélisation et les exemples de travaux existants en

décision et en collaboration appliqués à la maintenance, nous proposons une définition de la décision

collaborative.

Une décision collaborative est associée à un processus, traduisant ainsi une succession d’étapes

intermédiaires conduisant un groupe d’acteurs à une décision.

Une décision collaborative est l’activité d’un groupe d’acteurs travaillant ensemble, avec un objectif

commun, tout en partageant des ressources et des moyens de communication. Cette activité conduit à

une prise de décision, pas forcément commune.

Une décision collaborative peut être résumée de la manière suivante :

- chaque acteur appartenant au groupe n’est pas forcément impliqué dans la prise de décision, il

peut simplement contribuer à une étape comme, par exemple, la recherche d’informations

nécessaires à la décision,

- le niveau de responsabilité ou de compétence des acteurs joue un rôle important dans la prise de

décision (par exemple, si deux mainteneurs réalisent une intervention, le plus souvent, l’un deux,

ayant plus de responsabilités que l’autre, prendra au final la décision même si le second l’aide dans

cette tâche en lui fournissant les informations et connaissances en sa possession),

- une décision collaborative est associée à l’ensemble du processus et de ses intervenants conduisant

à une prise de décision et non à la seule activité décisionnelle prise par un collectif (correspondant

à la codécision),

- les acteurs collaborant ne sont pas forcément humains, une collaboration homme-machine est

également possible et sera abordée dans nos travaux.

R

EMARQUE

. Notre approche de la décision collaborative ne prend pas en considération les

enjeux humains, sociaux, psychologiques ou subjectifs de ce type d’activité qui font partie de

courants de recherche comme ceux des Sciences Humaines et Sociales, par exemple.

Pour modéliser le processus collaboratif, nous retenons le modèle de Laborie [Laborie 06] (cf.

paragraphe I.3.3.1.2, Figure I.15). Dans ce modèle, l’auteur met en évidence l’alternance de travaux

individuels ou collectifs. Ce modèle reprend également les étapes classiques du processus décisionnel

(intelligence, design, choice et review) défini par Simon [Simon 77]. Les apports des TIC dans

l’accessibilité à des ressources immatérielles (connaissances et compétences) sont associés aux deux

étapes individuelles : réflexion et analyse qui ont besoin des connaissances des acteurs impliqués.

CONCLUSION

Les évolutions technologiques et le contexte économique actuel provoquent d’importants changements

dans les systèmes de maintenance. La fonction maintenance d’aujourd’hui s’oriente vers des solutions

de e-maintenance avec une remise en cause de ses techniques de prise de décision, de ses modes de

travail et l’accentuation des phénomènes collaboratifs qui se généralisent de plus en plus, notamment

via les systèmes distribués.

Ces évolutions doivent être analysées afin d’établir leurs apports et leurs effets négatifs. Pour cela, il est

nécessaire de les évaluer et de les contrôler. La synthèse bibliographique a montré que peu de travaux

abordaient les effets négatifs pouvant être induits par les TIC dans une organisation de par les

changements des modes de travail et leur mauvaise intégration et utilisation.

Au travers de cette synthèse bibliographique, nous avons présenté des travaux de recherche allant des

techniques d’instrumentation des plateformes de e-maintenance à l’étude des mécanismes de décision

collaborative. Ces travaux peuvent être classés en trois grandes catégories : les travaux appliqués, les

approches métier et les travaux théoriques.

Les travaux appliqués mènent des approches dédiées à des cas industriels spécifiques, difficiles à

généraliser à notre approche même s’ils offrent une vision concrète des difficultés organisationnelles

rencontrées lors de mises en situation.

À l’inverse, les travaux théoriques offrent des modélisations plus ou moins complexes des activités de

décision collaborative. Ces modélisations ne sont pas toujours en accord avec les contraintes réelles.

La plupart des approches métier se concentrent sur la décision collaborative dans des domaines assez

éloignés de nos préoccupations comme, par exemple, la conception et celles qui abordent les enjeux

des activités de maintenance n’intègrent pas la dimension décisionnelle.

Des manques sont à souligner, comme l’apport de connaissances facilité par les TIC, notamment en

maintenance. Nous pouvons également indiquer l’insuffisance de techniques de modélisation des

activités de décision collaborative. L’influence des TIC sur la performance de la maintenance est

également peu abordée. Par contre, malgré une certaine imprécision sur la notion de collaboration, les

mécanismes qui lui sont associés sont analysés, tant au niveau des définitions que des processus.

Face à ces constats, nous avons décidé de concentrer nos travaux sur les mécanismes de décision

collaborative en e-maintenance dans le but d’en évaluer les performances.

Pour cela, nos travaux vont consister, d’une part, à analyser et à formaliser les processus décisionnels

collaboratifs en intégrant l’influence des TIC et, d’autre part, à proposer les moyens d’évaluer la

performance d’un service de maintenance supporté par les TIC.

La première partie de nos travaux consiste à modéliser les activités de maintenance en mettant en

évidence les éléments clés de leur performance, notamment en ce qui concerne l’utilisation des TIC en

maintenance. Nous allons également nous attacher à modéliser la décision collaborative, en nous

concentrant sur les changements organisationnels provoqués par les TIC et la collaboration.

Dans la seconde partie, nous nous appuyons sur ces modélisations pour proposer une démarche de

formulation et d’évaluation des activités de décision collaborative en e-maintenance, permettant de

garantir et d’améliorer la performance de ces activités.

CHAPITRE II. LES ACTIVITÉS DE MAINTENANCE