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A propos de l’état de référence et des perspectives de restauration

Le sol garde une trace de l’histoire du site et témoigne des anciens processus turfigènes qui s’y déroulaient. La pessière avant les travaux de 1969 était donc occupée par une zone humide tourbeuse. Le lac de plus grande superficie connaissait un processus d’atterrissement par la colonisation de radeaux flottants et par le développement de la ceinture de végétation.

Il est alors vraisemblable que la pessière ressemblait, avant travaux, aux secteurs des Léchères. Avec une végétation de types tourbière basse alcaline, dominés par les laîches (Origine de la toponymie des Léchères), la molinie, le phragmite ainsi que d’autres espèces compagnes (la menthe trifolié, l’epipactis des marais, Trichophorum cespitueux, etc.).

Figure n°37 : Cliché du lac du Luitel (38) avec la végétation de radeau flottant colonisant peu à peu la surface d’eau libre à gauche (source Réserve national de France), à droite tourbière alcaline et lac Grand Maclu à Chaux-du-Dombief (39), source pole relais-tourbières.

Les tourbières sont des milieux fragiles, ou les conditions d’humidité édaphiques contrôlent les processus de productions de tourbe sur des pas de temps relativement long (augmentation de l’histosol de 0.2 à 1.6mm/an, source référentiel pédologique 2008). Face à ce constat les propositions de restauration se doivent d’être pragmatiques en admettant que le retour à un état avant destruction n’est pas forcement acquis, du moins à court terme. En effet en reprenant les principes conceptuels de l’écologie de la restauration (voir chapitre 1.2), la question réside dans le fait de savoir si les capacités de résilience de l’écosystème ont été détruites et si la trajectoire de l’écosystème a atteint un seuil d’irréversibilité. Aussi, d’après Manneville et al 1999, si chaque site présente ces particularités propres, il existe à minima 2 prérequis pour favoriser la régénération de processus turfigène :

1. Restaurer un fonctionnement hydrauliques corrects, favorisant un bilan hydrique positif.

2. L’existence d’une couche tourbe ou d’histosol sein à partir de laquelle la tourbe pourra se régénérer.

Dans cette acceptation plusieurs indices sur site laissent croire que le retour de cet écosystème sur son état préexistant est possible.

Il apparait en effet possible de restaurer le fonctionnement hydraulique puisque si les conditions d’écoulement ont été modifiées, les quantités d’eau traversant le site restent identique. Par contre, le temps de résidence de ces quantités d’eau a été profondément réduit. Restaurer l’hydropériode du secteur reste donc une intervention envisageable avec des moyens raisonnables en intervenant sur la physionomie du site pour réduire la vitesse de transit de l’eau.

En ce qui concerne la présence de tourbe à partir de laquelle le processus turfigène pourra se régénérer, l’histosol en place, bien qu’assainie, est toujours présent. Aussi, les couches les plus basses montrent un certain degré d’humidité laissant croire que l’ensemble de l’horizons tourbeux n’est pas minéralisé. Enfin, lorsque la minéralisation de la tourbe est totale (donc avec un faible taux de matière organique), le sol perd sa couleur noire pour une couleur gris cendré. Aussi, la présence d’habitats turfigènes en amont du site laisse présager que la colonisation du site une fois les conditions hydriques restaurées sera efficace puisque des populations sources de végétaux inféodés à ces biotopes sont présents en amont.

Figure n°38 : Cliché d’un horizon tourbeux totalement assainis, ou la tourbe prend un couleur gris-cendré suite à la minéralisation de la quasi-totalité de la matière organique, (marais de la Druyes (89), cliché Biotec mai 2014).

Si le retour à des processus turfigènes parait réalisable, la principale inconnue de la réussite de cette opération reste la dimension temporelle. En effet, ces processus sont longs, et les travaux de restauration induiront indubitablement une perturbation sur l’équilibre aujourd’hui en place. Les biocénoses demanderont nécessairement un temps d’adaptation aux modifications des conditions abiotiques. Par ailleurs la recherche de ce nouvel équilibre devrait être accompagné de mesures d’entretien et de gestion afin de favoriser le retour de l’écosystème sur une trajectoire turfigène. En effet le retour progressif à des conditions d’anoxie des sols et la réouverture du milieu (induisant une augmentation de la luminosité, plus amples variations de températures, une eutrophisation par la minéralisation de la litière et des résidus de coupes etc.) favoriseront les espèces nitratophiles, ubiquistes, compétitives et pionnières (végétation rattachée en phytosociologie à l’alliance de l’Epilobion angustifolii). Par ailleurs, ces nouvelles conditions abiotiques seront également favorables aux recrues forestières hydrophiles, avec une colonisation des ligneux pionniers comme le saule cendré, l’aulne, la bourdaine, le bouleau et dans une moindre mesure le noisetier et le sureau.

Cependant en intervenant sur l’horizon supérieur du sol durant les travaux, ainsi qu’en mettant en place un suivi et une gestion de la végétation sur les premières années (avec fauche et exportation) il sera possible d’accompagner le retour de l’écosystème vers des dynamiques végétales de types bas-marais alcalin.

En conclusion, la restauration de cette pessière vers son état originel, c’est-à-dire vers un bas marais alcalin semble possible en recherchant à retrouver les caractéristiques topographiques et hydrauliques préexistantes, caractéristiques indispensables pour retrouver les conditions édaphiques propices à l’établissement de processus turfigènes. Toutefois la modification de l’équilibre aujourd’hui acquis vers l’équilibre originel sera relativement long. Les successions végétales passeront par des états transitoires. Le retour à des habitats tourbeux alcalin nécessitera d’être accompagné par un suivi de la végétation associé à des opérations de gestion et d’entretien.

Aussi la restauration de ce marais est incompatible avec la culture d’épicéa. Les modalités d’intervention proposées ci-après s’attacheront alors à définir la surface de la pessière qui devra être réaffectée au projet de restauration ainsi que les opérations à réaliser pour effacer les conséquences de cette culture sur les terrains en place.

3 L ES ENJEUX ECOLOGIQUES PRESENTS 3.1 Importances des zones humides

Composantes exclusives de la zone d’étude concernée, les milieux humides sont des surfaces, exploitées ou non, habituellement inondées ou gorgées d’eau de façon permanente ou temporaire.

La végétation, y est dominée par des plantes hygrophiles (végétaux ayant besoin d’importants volumes d’eau tout au long de leur développement). De par leur position intermédiaire entre les écosystèmes terrestre et aquatique, les milieux humides riverains sont des écosystèmes de transition, sans frontière nette, auxquels leur statut d’interface confère le plus souvent une forte biodiversité.

Au-delà d’une dimension purement patrimoniale, les zones humides remplissent des fonctions essentielles tant envers l’hydrosystème que pour les activités humaines. Ainsi, assurent-elles, notamment, des rôles :

- d’épuration physique (rétention des matières en suspension) et chimique de l’eau (dénitrification, recyclage du phosphore, piégeage de métaux lourds et micropolluants organiques). Ces milieux peuvent en effet réduire de manière très significative les transferts polluants. Ils agissent comme de véritables pièges favorisant l’adsorption et la précipitation d’éléments dissous. La végétation intervient en assimilant, et donc en immobilisant pendant des temps plus ou moins longs, une partie des éléments fixés (azote-phosphore-métaux). Par voie microbienne, ces milieux peuvent éliminer tout ou partie des éléments piégés ou transitant. Ainsi, dans les zones humides riveraines des cours d’eau, quelques mètres à quelques dizaines de mètres de formations végétales peuvent suffire à piéger de 60% à plus de 95% de l’azote associé aux particules en suspension.

- de contrôle et de régulation des inondations par le stockage d’importantes quantités d’eau en période de crue, permettant de ralentir la propagation des flux et d’écrêter les pics de crue.

- de soutien des débits d’étiage par "relargage" différé de l’eau stockée au moment des crues.

- de recharge des nappes phréatiques.

- de production d’espèces végétales (roseaux, bois, fourrage, etc.) et animales, en particulier halieutiques et cynégétiques. A titre indicatif, alors que les zones humides occupent seulement 5% environ de la superficie des continents, elles abritent 35% des espèces rares et en danger à l’échelon mondial. En France, 50% de l’avifaune et 30% des espèces végétales remarquables et menacées sont inféodées aux zones humides.

Pour mémoire, l’étude nationale conduite en 2010 par l’UICN (Union Nationale de Conservation de la Nature) sur les zones humides montrait une dégradation de celles-ci entre 2000 et 2010. Quelle que soit la catégorie de zones humides, les sites ayant vu leur qualité s’améliorer (en vert) restent très minoritaires :

Figure39 Evolution du nombre de zones humides entre 2000 et 2010 – source : enquête nationale zones humides UICN.

De la même manière, la superficie des zones humides de même que leur état de conservation ont fortement diminué. Les massifs à tourbière, par exemple n’ont vu aucun site s’améliorer entre 2000 et 2010, tandis que la moitié connaissait une dégradation de leur qualité.

Les principales causes directes ou indirectes, naturelles ou liées aux activités humaines, à l’origine de la dégradation et de la disparition de ces milieux particuliers ont été identifiées. La cause la plus fréquente correspond au drainage pour l’agriculture ou l’exploitation forestière. Les travaux de remblaiement, les pompages excessifs des eaux souterraines ou de surface, l’aménagement irréfléchi du lit des cours d’eau (curage, recalibrage, rescindement, etc.) sont les responsables essentiels.

Précisions que les tourbières représentent un type de zones humides bien particulier, elles ont été identifiées par la Convention de Ramsar comme étant le type de zone humide le plus important en tant que support de la biodiversité (et pour la régulation des processus naturels) et font donc l’objet d’une attention particulière dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD) et de la Convention cadre des Nations-Unies pour le changement climatique (CCNUCC) (Bonn A. et al., 2010).

3.2

Le rôle particulier des tourbières sur le cycle du carbone et l’effet de serre

Si les zones humides sont de milieux écologiques riches aux spécificités particulières, les tourbières sont les zones humides les plus intéressantes aussi bien en termes de richesse écologiques mais également en termes de fonctionnalité et de services rendus. Si les tourbières ont un rôle hydraulique indéniable, c’est principalement sur le cycle du carbone que leur contribution est importante. En effet, les processus turfigènes entrainent une capture du carbone atmosphérique par la production de tourbe.

La matière végétale (produite via la photosynthèse consommant du carbone atmosphérique) est donc capturée dans la masse tourbeuse. Ainsi 10% du carbone atmosphérique utilisé pour la photosynthèse sera stocké à long terme dans la tourbe. En tenant compte de leur durée de vie, les tourbières auraient stocké depuis plusieurs millénaires, une quantité de carbone non négligeable.

Ainsi, à l’échelle du globe, alors que les tourbières ne représentent que 3% de terres émergées, elles possèdent le stock de carbone le plus important des écosystèmes terrestres (550 Gigatonnes équivalent Co2, soit près de 2 fois plus que le carbone stocké dans la biomasse forestière, 75% du carbone atmosphérique et 30% du carbone contenu dans l’ensemble des sols (source Parish et al., 2008).

Figure n°40 : Illustration de la disproportion de carbone stocké dans les tourbières par rapport à leur surface en comparaison avec les forêts, d’après G.Clément 2016.

3.3

Les statuts de protection du secteur d’étude et les espèces patrimoniales.

Le site du Lac d’Assencières dispose des statuts réglementaires permettant de mettre en exergue la valeur patrimoniale des biocénoses présentes. Ainsi, ce site est intégré au sein du réseau Natura 2000 en tant que zone spéciale de conservation au titre de la directive habitat. Il fait partie du site dénommé : « Complexe du bois et du lac d’Assencière, vallée d’Etival » et à pour code FR4301327. Le formulaire standard de données de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel, justifie la désignation de ce site par la présence de 16 habitats et 5 espèces d’intérêts communautaire sur site. Par ailleurs, le secteur d’étude est également intégré dans le périmètre d’une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (Znieff) de type 1.

L’intérêt écologique du secteur réside dans le fait qu’il est bien représentatif de ce secteur des pentes intermédiaires du Jura, caractérisé par de nombreuses variations altitudinales (de 630 à 900 m), topographiques et stratigraphiques (formations du Jurassique supérieur, du début du Tertiaire et du Quaternaire). Cette diversité de facteurs induit un vaste éventail de groupements végétaux dont certains assez originaux et reconnus d'intérêt communautaire prioritaire. Ainsi les habitats justifiant la désignation du site au sein du réseau Natura 2000, vont des milieux escarpés et rocailleux comme les

« éboulis calcaires et de schistes calcaires des étages montagnard à alpin (code N2000 : 8120) », et

« les Pentes rocheuses calcaires avec végétation chasmophytique » (code N2000 : 8210) » aux forêts de pentes de l’ubac et de l’adret ; « Forêts de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion » (9180),

« Hêtraies calcicoles médio-européennes du Cephalanthero-Fagion » (9150) en passant par les pelouses sèches et prairies plus au moins humides ; « Prairies maigres de fauche de basse altitude » (6510), « Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou argilo-limoneux » (6410), jusqu’aux milieux clairement humides et aquatiques comme les « Tourbières basses alcalines » ((7230) ou les « Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou de l'Hydrocharition » (3150).

L'imbrication de ces différents milieux est favorable également à une avifaune diversifiée. Les boisements abritent le Pic noir mais aussi des espèces plus rares comme la Gélinotte des bois, ou encore la Chouette de Tengmalm. Cette dernière adopte de préférence les vieux peuplements de hêtres lui assurant la présence de cavités de nidification, directement liées à la fréquentation du site par le Pic noir. Quant aux prairies, elles constituent le terrain de chasse privilégié de rapaces diurnes comme la Bondrée apivore, le Milan noir et le Milan royal. Ces milieux ouverts abritent aussi la Pie-grièche écorcheur, passereau prédateur d'insectes et parfois de campagnols qu'il chasse à partir de postes d'affût (buissons, haies, piquets, etc.), tandis que le Faucon pèlerin profit des corniches aux alentours pour nicher. Cette richesse avifaunistique a décidé du classement du site en zone de protection spéciale au titre de la directives oiseaux. Ce statut se superpose au périmètre de la zone spéciale de conservation pour la directive habitat. Cette ZPS prend le nom de « Étival – Assencière » et porte le code FR4312022.

Figure n°41 : Cartographie du périmètre Natura2000 et du périmètre de la Znieff de type 1 comprenant le secteur d’étude.

Au titre de la directive habitat, 5 espèces justifient la désignation de ce site au sein du réseau Natura 2000. Il s’agit du Lynx boréal, qui profitant de la tranquillité du secteur serait fréquemment observé sur le site Natura 2000. Le Mélibée, un papillon de jour inféodée aux zones humides et alluviales, le chabot, petit poisson des ruisseaux d’eaux vives et oxygénées, le sonneur à ventre jaune, petit crapaud utilisant les ornières forestières pour sa reproduction, puis enfin, l’hypne vernisé une mousse classée sur la rouge des hépatiques menacées en Europe, se rencontre ponctuellement dans les milieux tourbeux de ce site Natura 2000.

Par ailleurs, le Formulaire Standard de Données indique également la présence d’une autre espèce d’amphibien, également protégée. A savoir l’Alytes accoucheur, espèces appréciant particulièrement les sites pionniers et par conséquent anthropisés (carrière, jardin, zone de chantier).

La salamandre tachetée réside au sein du secteur d’étude, des individus ayant été contactés en juillet 2016 lors des prospections terrains.

Figure n°42 : Cliché d’un juvénile de Salamandre tachetée dans lit du ruisseau à l’aval du lac.

Les inventaires réalisés en 2012 par biotope, montre par ailleurs la présence au niveau du lac d’Assencière de populations de Triton palmé et alpestre, ainsi que de la grenouille rousse, de la grenouille verte et du crapaud commun.

L’intérêt de ce site Natura 2000 réside également par la diversité d’insectes présents, en particulier chez les papillons de jours et les libellules (rhopalocères et odonates), avec la présence d’espèces protégées à l’échelle nationale, comme la Bacchante, l’Azurée du serpolet, l’Azurée des mouillères la Leucorrhine à front blanc. Par ailleurs les données Znieffs mentionne la présence de plusieurs espèces déterminantes Znieff comme le Grand sylvain, le Moiré franconien, ou encore le Cordulégastre annelé.

Par ailleurs des inventaires entomologiques réalisés sur les sites mêmes du Lac et de la plaine de Léchères permettent de rendre compte plus particulièrement des communautés présentes sur le secteur d’étude (Office Pour les Insectes et leurs Environnements OPIE Franche-comté 2007). Ainsi sur le secteur des Léchères la présence de la cordulie arctique a été attestée et lui confère de fait un certain intérêt faunistique. Cette espèce inscrite en catégorie quasi-menacée UICN sur la liste rouge régionale (OPIE Franche-Comté, 2009), reste en effet intimement liée à des habitats tourbeux ou paratourbeux et représente donc un bon indicateur biologique. La présence de la grande aeschne a aussi été attestée et est une déterminante ZNIEFF.

Chez les Rhopalocères, deux taxons sont inscrits en catégorie UICN NT (quasi-menacée) sur la liste rouge régionale (OPIE Franche-Comté, 2009) ont été identifiés : le grand sylvain et le cuivré écarlate.

Les cortèges identifiés restent assez peu diversifiés, mais cela est à mettre en relation avec la relative homogénéité de la zone et les fortes contraintes écologiques qui y règnent (alternance de périodes d’inondation et de périodes plus sèches, etc …).

Pour les abords de Lac d’Assencières, plusieurs espèces d’intérêt ont été relevées sur le site, avec en particulier des taxons typiques des systèmes aquatiques richement végétalisés d’altitude. On note en particulier la présence de l’agrion gracieux et de l’agrion hasté qui, bien que relativement répandus en Franche-Comté, subissent des menaces réelles ayant conduit à leur inscription en catégorie quasi-menacée selon les critères UICN (liste rouge régionale). La présence de la cordulie arctique (déterminantes Znieff) vient par ailleurs renforcer l’intérêt entomologique du lac d’Assencières.

Figure n°43 : Image du web illustrant de gauche à droite, le cuivré écarlate, la grande aeschne et la cordulie arctique

Du point de vue de l’avifaune, d’après Jveniaux-2016 et Aubet 2015-2016, c’est principalement sur la zone des Léchères et des boisements périphériques que se concentrent majoritairement les populations. Parmi les espèces fréquentant le site, les plus patrimoniales sont le Bouvreuil pivoine (Vulnérable sur la liste rouge nationale), la Mésange boréal (Vu LRN), le Pic noir (article 1 de la directive oiseaux) et le Roitelet huppé(quasi-menacé sur la LRN). Pour le Pic noir, c’est le boisement au sud-est qui semble le plus fréquenté.

Enfin au niveau des espèces végétales, si le FSD mentionne plusieurs espèces protégées (soit nationales soit régionales) à l’échelle du secteur Natura 2000, (Grassette commune, Fritillaire pintade, Drosera à feuilles rondes, Linaigrette grêle, etc.), les données floristiques relatives au site d’étude

attestent de la présence de 2 espèces protégées à l’échelle nationale, Carex limosa, et Dryopteris cristata (donnée datant toutefois de 1993), ainsi que d’une espèce protégée à l’échelle régionale à savoir Thelypteris palustris (cependant la donnée la plus récente date de 1977). Lors des prospections de terrain réalisées en juillet 2016, une dizaine de pieds d’Epipactis des marais (une orchidée déterminantes Znieff) ont été contactés.

Figure n°44 : Cliché d’un pied d’epipactis des marais rencontrés sur le secteur des Léchères en juillet 2016 (cliché biotec)

Figure n°45 : Cartographie des

habitats d‘intérêt

communautaire présents sur site, source Biotopes 2013.

Les travaux de phytosociologie réalisés par Biotopes en 2013, font ressortir sur le secteur d’étude, la présence de 3 habitats d’intérêt communautaire sur le secteur des Léchères, tous les trois attachés aux habitats humides plus ou moins tourbeux. Par ailleurs les habitats les plus tourbeux (à savoir la tourbière de transition et tremblant) sont situées au centre du secteur, les habitats les moins tourbeux en périphérie.

3.4 Conclusion sur les enjeux écologiques présents

Le secteur d’étude est représentatif des pentes intermédiaires du Jura et plus particulièrement des habitats humides et tourbeux. Cependant, il présente un faible enjeu en termes de conservation de la biodiversité. En effet, s’il accueille 3 habitats d’intérêt communautaire, aucune espèce de la directive habitat n’a été recensée. Si des amphibiens sont présents sur site, (protégés comme tous les amphibiens), aucun n’est classé sur la liste rouge des espèces menacées en France. L’intérêt entomologique est plus important avec la présence de 5 espèces inscrites en NT (quasi-menacée) sur la liste rouge de rhopalocères et odonates régional.

Cependant, ce secteur s’inscrit dans un complexe d’habitats et des sites à une échelle plus large qui présente un intérêt écologique fort. Les interactions biotiques de l’ensemble du réseau des sites

Cependant, ce secteur s’inscrit dans un complexe d’habitats et des sites à une échelle plus large qui présente un intérêt écologique fort. Les interactions biotiques de l’ensemble du réseau des sites