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A propos de la configuration du site et de l’occupation du sol

L’amont du site est dominé par des pâtures mésophiles sur terrain relativement plat, parsemées de bosquets d’arbres. Puis le terrain marque rapidement une déclivité avec l’apparition de premiers ruissèlements, s’engouffrant dans une perte en limite d’une zone boisée. Quelques mètres plus bas, les eaux émergent pour former un véritable ruisseau dans un vallon forestier étroit sur 250 mètres linéaires avant de se perdre au sein des Léchères.

Figure 6 : cliché présentant la perte des premiers ruissèlements à l’amont des Léchères (à droite), résurgence des eaux 7 à 8 mètres plus bas, (cliché Biotec le 18.11.2016)

Combe du Drouvenand

Combe de l’Assencière

Limite de partage des

eaux

Le secteur des Léchères correspond à une vaste plaine de près de 7.5ha où la combe s’élargie pour atteindre 150 mètres (sur 500 mètres de long). Mais le terrain est ici quasiment plat. Le dénivelé, n’est que de 2.2 mètres, (soit une pente de 0.4%), et les eaux n’ont plus assez de puissance pour permettre le creusement d’un chenal préférentiel. Les eaux se perdent dans les hautes herbes engorgeant les sols, lesquels, saturés la majeure partie de l’année, connaissent le développement de formations végétales turfigènes. L’absence d’entretien de cette parcelle favorise son embroussaillement.

Cependant, l’engorgement en eau du sol et le difficile recyclage de la matière organique stockée sous forme de tourbe ne permet pas le développement d’une végétation luxuriante. La strate herbacée est principalement dominée par les carex (Carex rostrata, elata, acuta, etc.), ponctuée par la présence de quelques arbres chétifs, pourtant adaptés à ces conditions abiotiques particulières (Aulne glutineux, bourdaine, saule cendrée). La faible croissance des ligneux montre par ailleurs la faible productivité du secteur, liée au processus turfigène.

Figure 7 : Cliché du secteur des Léchères (Biotec le 29.07.2016 et le 18.11.2016)

à gauche : cœur de la zone où domine les formations à carex et les aulnes chétifs.

à droite : en amont du site là où se perd le ruisseau amont formation, dominée par le carex paniculé.

Plus en aval, la combe marque un resserrement (70 mètres de large) et sur 170 mètres (jusqu’au passage à gué) le dénivelé s’accentue pour attendre 3.4 mètres (pente de 2%). Cette augmentation de la pente favorise la création d’un chenal d’écoulement donnant naissance à un petit ru (profond de 60 cm à 1 mètre pour un mètre de large). A cet endroit, la végétation est plus luxuriante qu’en amont, dominée par les grandes dicotylédones des mégaphorbiaies (Angélique sylvestre, Cirse des maraichers, Aconit napel, Reines de prés, grande sanguisorbe) et les grandes graminées associées (phragmites, phalaris, molinie). Par ailleurs, et en bordure direct du cours d’eau, un fourré dense de saules et d’aulnes se développe. La présence de ce ruisseau entraine un drainage accru des terrains.

Les sols sont moins gorgés d’eau, le recyclage de la matière organique est plus efficient qu’en amont expliquant la productivité végétale plus importante de ce secteur.

Figure 8 : Vu du ru vers l’amont à droite. A gauche, vu vers la mégaphorbiaie (dominée par les roseaux) (Biotec le 28.07.2016 et le 18.11.2016)

A l’aval du passage à gué, commence l’enrésinement de la surface par les plantations d’épicéa. Les courbes topographiques du modèle numérique de terrain (MNT) montrent toujours un resserrement de la combe sur les premiers 80 mètres. Le ruisseau présente un faciès relativement naturel sur la dizaine de premiers mètres après le passage à gué, puis prend un tracé rectiligne, avec un gabarit de plus de 2 mètres de large pour 1.3 mètres de profondeur en moyenne, avec des berges verticales et une pente de près de 1%. La végétation est caractérisée par la présence des épicéas pour la strate arborescente. De fait, la végétation arbustive et herbacée est pauvre, notamment par la faible luminosité induite par les résineux, l’acidification des sols et les probables opérations d’entretien de la plantation. Au-delà des 80 premiers mètres, la combe s’élargie de nouveau (principalement en rive droite) mais dans des proportions plus faibles que sur le secteur des Léchères. Par ailleurs, le ruisseau présente un gabarit artificiel sur l’ensemble de la pessière, tandis que des reliques d’un cours d’eau (50 cm de large pour 30 cm de fond) à la physionomie plus naturelle sont présentes mais sans débit significatif (et à sec la majeure partie de l’année).

Figure 9 : à droite image du lit du ruisseau au tracé rectiligne et au gabarit artificiel, à gauche lit du ruisseau de plus petite dimension et à physionomie naturelle, cliché biotec (18.11.2016)

La partie la plus aval du site est constituée par le lac de l’Assencières et son exutoire. Le ruisseau artificiel se jette dans le lac côté nord-est et entraine un comblement de cette partie du lac via l’apport des sédiments. Les abords du lac sont caractérisés par la présence de végétation de ceinture des bords des eaux à commencer par la prêle des eaux, la massette à feuilles larges, puis les laîches élevée et aigue. La strate arbustive typique du borde des eaux se développe avec le saule cendré, les jeunes aulnes. Par contre, l’humidité édaphique ne semble pas profitable aux épicéas, leurs systèmes racinaires restent superficiels favorisant leur déracinement en cas de vent.

Figure 10 : Clichés des abords du lac, à gauche un épicéa déraciné, à droite la végétation ceinturant les eaux du lac, (cliché Biotec le 28.07.2016).

L’exutoire du lac présente également un gabarit artificiel avec près de 5.7 mètres de large et de 1.5 à 2 mètres de profondeur sur 40 mètres. L’incision du lit dans le terrain naturel s’accentue du fait du resserrement de la combe. Le lit à cet endroit a été creusé dans le verrou de la combe. Le lit de l’exutoire se trouve alors encaissé à plus de 4.5 mètres du TN avant de s’engouffrer dans une gorge et de prendre un caractère torrentiel avec une pente de près de 4%.

Figure 11 : Exutoire du lac d’Assencières au profil caricatural et artificiel, (clichés biotec28.07.2016).

En résumé sur le site d’étude, 5 grands secteurs peuvent-être identifiés sur la base de leur fonctionnement hydraulique et l’occupation du sol. Ils se répartissent d’amont en aval ainsi :

1. Vallon amont

2. Plaine tourbeuse des Léchères

3. Mégaphorbiaie et source de la Cimante 4. Pessière

5. Lac d’Assencière et son exutoire

Figure12 : Cartographie du site d’étude présentant le réseau hydrographique, les courbes topographiques ainsi que l’occupation du sol, (réalisation Biotec 2016 sous Qgis)