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Promotion de la politique des énergies renouvelables et réduction du recours à la production des énergies conventionnelles

Chapitre II Dessalement et énergies renouvelables

II.3. CONSIDERATIONS D'ECHELLE ET CONSIDERATIONS ECONOMIQUES 1 Facteurs influant sur l'échelle

II.3.5 Promotion de la politique des énergies renouvelables et réduction du recours à la production des énergies conventionnelles

Ce qui suit est le résultat d'une enquête générale sur la promotion de la technologie des énergies renouvelables. Le parrainage par le gouvernement des projets d'énergies renouvelables doit se faire dans un cadre juridique très avantageux, financièrement parlant, et stricte sur le respect l'environnement (Frondel et al, 2010). Les auteurs, en citant l’Allemagne comme exemple, ont fait un examen critique de la pièce maîtresse qui est centré sur la loi dite « Renewable Energy Sources Act (EEG) ». Cette loi cerne les coûts, les implications associées pour la création d'emplois et la protection du climat. Cette loi constitue une incitation du marché pour assurer une introduction viable et rentable des énergies renouvelables dans le pays. Ils ont ensuite expliqué que les mécanismes de soutien du gouvernement ont, à bien des égards, renverser la tendance du marché. En Algérie, malgré les énormes dépenses consenties, les marchés pour l’introduction des énergies renouvelables demeurent versatiles et montrent peu de promesses pour, stimuler l'économie nationale à long terme, assurer la protection de l'environnement, et augmenter la sécurité énergétique.

Le côté positif de cet exemple, est que cette politique a permis à l'Allemagne de doubler sa production d'électricité renouvelable depuis 2000. Elle a déjà largement dépassé son objectif minimum fixé pour 2010 qui était de produire 12,5% de l’énergie totale à partir d’énergies renouvelables telles que l’éolien, la biomasse et d'autres (voir Fig. II.8). En Algérie, le PDG de la SONELGAZ, Boutarfa Noureddine, affirmait, en 2011, que « 30% de l’énergie totale sera produite du renouvelable en 2030 ! »

Chapitre II Dessalement et énergies renouvelables

Y arriverons-nous ? La question reste posée. Cette réalisation se fera au détriment de la production d'électricité conventionnelle, notamment l'énergie fossile.

Actuellement, l'énergie éolienne est la technologie la mieux prise en charge et la plus importante des énergies renouvelables: à titre d’exemple, en Allemagne en 2008, la part estimée de l'énergie éolienne dans la production d'électricité s'élevait à 6,3% (voir Fig. II.8), suivie par la production d'électricité à base de biomasse et l'hydroélectricité, dont les parts étaient d'environ 3,6% et 3,1%, respectivement. En revanche, la quantité d'électricité produite par énergie solaire photovoltaïque (PV) était négligeable: sa part ne dépassait pas 0,6% de l’énergie totale produite en 2008.

Figure II.8. Production brute d'électricité en Allemagne en 2000 et 2008 (Frondel et al. 2010).

Dans leur article, Frondel et al. (2010) affirment que le principal mécanisme pour soutenir les technologies renouvelables est de maintenir le Tarif de Rachat Garanti (TRG), le « feed-in tariff (FIT)» à des niveaux attrayants. À cela viennent s’ajouter les effets présumés positifs sur :

! la réduction des émissions ; ! l'emploi ;

! la sécurité énergétique et ; ! l'innovation technologique.

Un Tarif de Rachat Garanti (TRG) est un mécanisme politique visant à accélérer les investissements dans les technologies d'énergies renouvelables. Il y parvient en offrant des contrats à long terme pour les producteurs d'énergie renouvelable, généralement basés sur le coût de production de chaque technologie. À la technologie de l'énergie éolienne, par

exemple, il lui est attribué un prix, par kWh produit. Ce prix est inférieur aux prix accordés aux technologies comme l'énergie solaire-PV et l'énergie marémotrice. Ces prix plus élevés sont dus aux coûts de production qui sont plus élevés pour de telles technologies.

Néanmoins, le système de Tarif de Rachat Garanti (TRG) risque, d’une part, d’inhiber la compétitivité entre les producteurs d'énergie renouvelable et, d’autre part, il peut créer des incitations indésirables telles que forcer une entreprise à se verrouiller par rapport aux technologies existantes qui demeurent créatrices d’emploi.

Notre pays peut améliorer la promotion des énergies renouvelables en évitant de subventionner les sources d'énergie fossiles qui ne peuvent pas être concurrentielles sur le marché en l'absence de cette aide gouvernementale. L'intervention du gouvernement peut servir à soutenir les technologies d'énergies renouvelables par le biais d'autres mécanismes comme le financement de la Recherche et Développement (R & D), ce qui peut compenser les investissements des secteurs public et privé.

Considérons maintenant la controverse entourant la production d'énergie conventionnelle en utilisant la technologie nucléaire. En totalisant plus de 150 années d'expérience, principalement au Kazakhstan, en Inde et au Japon (Kadyrzhanov et al, 2007;

Khamis, 2009; Misra, 2010; Stock Trading, 2010), affirment que la faisabilité d’usines de

dessalement intégrées alimentées par des réacteurs nucléaire a été prouvée. Toutefois,

Jacobson et Delucchi (2011) ont fait valoir que l'énergie nucléaire ne doit pas être considérée

comme une source énergétique globale à long terme. De plus, une augmentation à grande échelle d’installations d'énergie nucléaire mettrait le monde face à un plus grand risque d'accident nucléaire. Au Japon, une dizaine d'installations de dessalement alimentées par de l'électricité nucléaire a permis la production de 1000 à 3000 m3 d'eau potable par jour, plus de

100 années-réacteurs d'expérience ont été ainsi capitalisées. Toutefois, le récent tsunami du 11 mars 2011 et ses effets dévastateurs sur les réacteurs nucléaires de Fukushima a montré la sensibilité de cette technologie et la nécessité d’accroître la sécurité d’exploitation face aux divers aléas tels que, entre autres, les séismes et les tsunamis qui s’en suivent.

En guise de conclusion, les technologies d'énergies renouvelables sont en plein essor avec la promesse de la viabilité économique et environnementale pour le dessalement. Il y a une nécessité d'accélérer le développement et la mise à l'échelle de nouveaux systèmes de production d'eau à partir d'énergies renouvelables. Ces technologies permettront de réduire au minimum les préoccupations environnementales. Enfin, il faut noter qu'une partie de la solution à la pénurie d'eau dans le monde n'est pas seulement de produire plus d'eau, mais

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aussi de le faire d'une manière écologiquement durable et d'utiliser cette eau avec parcimonie. C'est un défi auquel nous sommes en mesure de répondre !

En partant du fait que les énergies fossiles sont très polluantes et que leurs gisements vont, inéluctablement, un jour, se tarirent, nous formulons le vif souhait que nos responsables songent à basculer, progressivement, vers l’utilisation des différentes énergies propres et renouvelables, dont le pays regorge, pour alimenter nos usines de dessalement. Justement, ces usines, quel est leur nombre ? Quelles techniques utilisent-elles ? Quelles sont leurs capacités de production respectives ? Où sont-elles installées ? Nous répondrons à toutes ces questions dans le chapitre qui suit où nous présentons l’état de l’art du dessalement en Algérie.

Chapitre III