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L’utilisation du logiciel RETScreen

cas d’In Salah

V.4. ETUDE THEORIQUE DES EOLIENNES

V.4.7. L’utilisation du logiciel RETScreen

En choisissant :

! le site d’Adrar pour l’éolien (Wind Energy Conversion System (WECS) et ; ! le site d’In Salah pour le photovoltaïque PV,

Le logiciel RETScreen nous affiche les coordonnées géographiques (longitude, latitude et altitude) et les potentiels des énergies choisies pour alimenter notre station de dessalement. En Algérie la plus part du temps, nous alimentons les grandes centrales thermiques en gaz naturel pour produire l’électricité. Ce dernier est moins polluant que le charbon et le gasoil et, sa combustion génère beaucoup moins de gaz à effet de serre (GES). Le logiciel nous donne, quand même, la quantité de CO2 que l’on a évité de lâcher dans l’atmosphère en utilisant de

telles énergies renouvelables: c’est une contribution à la lutte de l’humanité pour la réduction des gaz à effet de serre (GES). Parmi les données économiques de l’Algérie dont nous disposons, on a pu introduire que le taux d’inflation, les taux des prêts bancaires et les périodes d’amortissement.

Le logiciel comprend également une base de données des principaux fournisseurs d’équipement recherché ainsi que les caractéristiques des produits choisis. Il dispose également d’une large base de données climatique. Notons qu’il existe, en ligne, un manuel d'utilisation détaillé et une étude de cas.

Ainsi, ce logiciel qui est un support financier puissant peut être utilisé dans le monde entier pour évaluer la production énergétique et les économies, les coûts, les réductions d'émissions, la viabilité financière et le risque de l’utilisation des différents types d'énergies renouvelables.

V.4.7.1. Cas de l’énergie éolienne [A1]

Pour l’énergie éolienne, le logiciel RETScreen nous a donné les résultats suivants :

! Pour une puissance de 700 KW (calculee sur la base des resultats obtenus en chapitre

V), il nous faut 14 éoliennes de marque « Atlantic Orient » modèle AOC 15/20 ayant

une hauteur de moyeu de 25 m. Le coût de cet investissement serait de 1 120 000,00 $. La puissance électrique injectée dans le réseau serait de 1840 MWh à un coût de 38 $/MWh.

! Une telle solution permettrait la réduction de l’émission de 973,9 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère, soit l’équivalent de 418 473,00 litres d’essence non consommées : ce qui est très appréciable. C’est pour cette raison que des facilités de crédits (taux bonifié) et des dividendes sont empochés par les exploitants de ce genre de station de déminéralisation ayant optés pour l’utilisation des énergies renouvelables.

V.4.7.2. Cas de l’énergie photovoltaïque [A2]

Pour l’énergie photovoltaïque, le logiciel RETScreen nous a donné les résultats suivants : ! Pour une puissance de 700 KW, il nous faut 2735 panneaux photovoltaïques de

marque Uni-Solar, modèle a-Si-SSR-256W. un tel investissement coûterait 998 275,00 $. La puissance électrique injectée dans le réseau serait de 1533,40 MWh à un coût de 38 $/MWh. 2735 panneaux PV nécessitent beaucoup d’espace au sol, dans la région d’In Salah le problème ne se pose pas !

! Une telle solution permettrait la réduction de l’émission de 828,40 tonnes par an de CO2 dans l’atmosphère, soit l’équivalent de 348 808,00 litres d’essence non

Chapitre V Utilisation des énergies renouvelables, cas de In Salah

Pour le coté économique, nous avons pris, pour les deux solutions, l’éolien et le PV, un taux d’inflation de 2,0 % et une durée de vie des installations de 25 années. Beaucoup d’autres paramètres dépendent d’aléas monétaires dont on n’est pas maître et plus particulièrement le prix de vente du m3 d’eau dessalée. Ce dernier relève des politiques car il

est régit par des décrets qui ne tiennent pas toujours compte de la rentabilité économique des investissements consentis. Il est à noter des facilités de crédits, à taux bonifiés, et des dividendes peuvent être empochés par les exploitants de la station de déminéralisation ayant optés pour cette solution. À cela s’ajoute le rachat de la quantité d’électricité excédentaire à un prix plus élevé que celui avec lequel la station l’achète du réseau, on sait qu’il est plus élevé mais on ignore sa valeur exacte en Algérie. On ignore également l’impact financier, au moment de l’investissement des mesures incitatives. C’est pour cela que, ne connaissant pas tous les intrants, nous avons opté pour une période d’amortissement relativement longue, prés de 13 ans pour l’éolien, et près de 15 ans pour le photovoltaïque. C’est le minimum que l’on puisse faire pour veiller à l’équilibre financier de l’entreprise qui exploite la station. Nous n’avons là dégagé qu’une tendance concernant l’investissement dans les énergies renouvelables, et cette tendance est plus que prometteuse. Il est clair que, dès que toutes les données économiques réelles du pays seront connues, une analyse plus poussée nous permettra d’une part, d’écourter ces périodes d’amortissement (l’amortissement étant une charge pour l’entreprise) et, d’autre part, d’optimiser convenablement de tels investissements. Les experts de la compagnie Kepler-Cheuvreux ont créé un nouvel indice, le retour énergétique par unité de capital investi (« Energy Return On Capital Invested », EROCI). L'EROCI permet de prendre conscience de l’intérêt majeur de l’électricité solaire et/ou éolienne comparativement à la production électrique par le biais des énergies fossiles. Ceci d’un strict point de vue économique, sans prendre en compte les bénéfices en matière de santé publique, d’environnement, de climat et de dépendance géopolitique (Olivier Daniélo,

2014).

Cette étude se base sur des données observées dans le monde réel. Ainsi, en 2013, 39 TWh de PV ont été installés dans le monde, à un coût moyen de 3 dollars par watt installé. Ceci tous pays et toutes catégories confondus : solaire résidentiel et commercial, ainsi que grandes centrales au sol.

Pour déterminer l’indice EROCI pour un investissement donné, il y a lieu de se poser la question suivante : quelle quantité d’énergie produit-on en investissant $100 milliards dans

En supposons qu’un dixième des 100 milliards est utilisé pour financer la maintenance des installations, la production électrique est alors de 35 TWh par an, pendant plus de 20 ans. On admettant que les rendements des machines électriques sont de l’ordre de 67,5%, y compris les pertes dues au transport de cette énergie, sur les 35 TWh bruts d’électricité PV obtenus chaque année, il reste 24 TWh nets.

Concernant les énergies fossiles, dont l’extraction est de plus en plus difficile, en investissant 100 milliards de dollars on peut extraire 1 milliard de barils, c'est-à-dire 85 TWh par an pendant 20 ans. En tenant compte du rendement de 25% des installations thermiques, il ne reste que 21 TWh nets sur les 85 TWh bruts.

Avec une période de référence de 20 ans, 100 milliards de dollar investis dans le PV permettent ainsi d’obtenir 14% d’énergie nette en plus que les 100 milliards de dollar investis dans le pétrole.

De la même manière, concernant l’éolien terrestre, un investissement de 100 milliards de dollar permet de produire 117 TWh bruts par an pendant 20 ans, et 76 TWh nets en sortie de moteur électrique. Autrement dit l’éolien terrestre est encore plus intéressant que le solaire PV et trois fois plus que les carburants pétroliers. L’éolien offshore, même s’il est environ deux fois plus coûteux que l’éolien terrestre, reste cependant pertinent comparativement aux énergies fossiles.

De plus, ces résultats ne tiennent pas compte : ! De la taxation des produits pétroliers et ;

! Des avantages fiscaux et des mesures incitatrices de l’investissement dans les énergies renouvelables.

Indépendamment des aspects sécuritaires, sanitaires, environnementaux, ces deux derniers points rendent l’électricité solaire et éolienne plus attractives. De plus, dans leur rapport, les experts ont également réalisés des estimations sur des investissements qui seront menés en 2020 ou en 2035. L’écart se creuse considérablement en faveur de l’utilisation solaire éolienne au point où, en 2035 l’EROCI net pour un investissement de 100 milliards de dollars sera pour le solaire PV de 33 TWh par an et sur 20 ans, contre 15 TWh pour la filière pétrole, avec le baril à 145 dollars, et 17 TWh avec le baril à 125 $. Et, l’EROCI sera de 95 TWh pour l’éolien terrestre, soit environ 6 fois plus qu'avec le pétrole ! « Il sera presque indécent de comparer les EROCI nets du pétrole et des renouvelables en 2035 » : écrivent les analystes, tant ces énergies durables écraseront ce combustible fossile par leur compétitivité,

Chapitre V Utilisation des énergies renouvelables, cas de In Salah

en effet, Il est difficile de rivaliser avec le plus grand réacteur nucléaire naturel, libre et ouvert à tous qu’est le Soleil : à bon entendeur salut !