6.2.1 Le contexte de l’animation dans le programme
Le programme Diva est d’emblée tourné vers l’aide à l’action publique dans le domaine
agriculture et biodiversité.
Les membres du programme sont parfois impliqués dans la mise en œuvre d’action (sur des
territoires, sur des plans d’actions par espèce, en appui de collectivités ou d’organismes
gestionnaires de milieux naturels). Les partenariats actifs avec des gestionnaires des
différentes recherches (PNR, Agriculteurs, ….) constituent une forme importante d’échanges
entre recherche et action.
Le dernier séminaire, à la Bourboule, a fait émerger un consensus partagé par l’ensemble
des participants (chercheurs, membres CS et le CO) :
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-
pour renforcer et élargir l’utilisation des recherches du programme,
-pour renforcer son organisation collective
-
pour l’inscrire plus explicitement par rapport à certains évènements prévus à l’agenda
(réforme de la PAC de 2013, plan d’action agriculture, voire à échéance plus brève mise
en œuvre des décisions prises dans le cadre du bilan de santé, Grenelle II, projet « terre
2020 » du MAP…).
L’organisation d’une conférence européenne à haut niveau est aussi à l’étude
Le programme Diva fonctionne potentiellement selon différents registres.
Il constitue un espace de partage dans lequel les temporalités et les contraintes des
différents acteurs se croisent et sont appréhendés par chacun. Les lieux d’échange qu’il
organise rendent possible la discussion des problèmes et pratiques, de même qu’une inter
connaissance nécessaire à la mobilisation ultérieure d’expertise des équipes repérées. En
tant qu’observateurs de pratiques et porteur d’un savoir, les chercheurs peuvent être des
vecteurs d’information entre le terrain et les institutions à différents niveaux.
Le programme peut aussi fonctionner comme un lieu d’interpellation. Ainsi, on peut citer
l’interpellation du CSPNB sur l’impact des agro-carburants, qui a notamment contribué à
alimenter les positions du ministre, le débat public sur les avantages et inconvénients de ces
productions, et conduit à l’organisation d’un séminaire de recherche traitant de l’ensemble
des dimensions liées au développement de ces carburants, ce qui constituait une avancée et
une innovation, les lieux d’échanges entre chercheurs sur ces différentes dimensions étant
peu nombreux.
La diffusion des recherches, sous la forme d’un document synthétique et agréable, a aussi
été un atout du programme précédent pour l’utilisation des résultats.
Ces activités collectives constituent les conditions d’émergence d’une culture commune,
enrichie par l’animation transversale sur la réflexivité.
Lors du séminaire de la Bourboule, la tension incertitude – urgence a été identifiée comme
un enjeu pour le passage recherche-action publique. Nous reprenons cette idée comme
hypothèse de recherche, qu’il s’agit de mettre en perspective parmi les autres moteurs et
freins du passage de la recherche vers l’action publique, et comme un axe organisateur de
l’animation transversale proposée.
Les chercheurs sont amenés à se positionner par rapport à ce contexte paradoxal d’urgence
et d’incertitude. En fonction des situations, ils adoptent des postures différentes telles que
fournisseurs de preuves, évaluateurs de politiques publiques, lanceurs d’alerte, promoteurs
de normes, acteurs engagés dans une négociation ou une expertise en temps réel… il a
également été proposé que l’évaluation puisse constituer une réponse collective.
recherche/action publique ?
Faciliter l’utilisation des connaissances et résultats issus des recherches de ce programme et
mieux les insérer dans des processus en cours, favoriser l’expertise nécessitent une réflexion
propre.
Travailler à partir du triptyque urgence, incertitude et posture, notamment l’évaluation
pourrait s’organiser autour des questions suivantes :
- Comprendre comment les recherches se situent par rapport à l’incertitude, (quels en sont
les degrés, les expressions, les méthodes pour l’expliciter), comment et pourquoi est-il
malgré tout possible de passer à l’expertise ?
- La question de l’incertitude a-t-elle des conséquences sur la production de connaissance ?
notamment sur le statut de la preuve ou sur la question de la fiabilité des
résultats notamment liés à l’évolution des connaissances ?
- Comment les chercheurs intègrent-il la pression de l’urgence de l’action en matière de biodiversité (voire de l’urgence liée au rythme de l’action publique) ;
- En quoi les conceptions de l’urgence et de l’incertitude influencent-elles le passage à
l’expertise ? Quelles sont les autres représentations (rôle du chercheur, fonctionnement
de l’action publique…) qui l’influent ?
- En quoi et comment l’évaluation peut-elle être une façon de faire face à la tension urgence- incertitude ? quelles sont les modalités d’adoption d’une posture ?
- Quelles sont les autres options méthodologiques pour y faire face (gestion adaptative ? prospective ? modélisation ?).
6.2.2 Les objectifs de l’animation proposée
En valorisant cette grille d’analyse, l’action transversale ici proposée vise à :
- permettre d’identifier de façon précise et pour chacune des équipes ce qui dans les
recherches en cours peut alimenter la décision publique agriculture et biodiversité :
production de connaissance sur un milieu/une espèce, sur les systèmes de production ou
de gestion, appui à la conception, à la mise en œuvre d’évaluation des politiques, de
méthodes, d’échelles, production de scénarios, rôle d’alerte, de facilitation, lien entre
nouveaux concepts scientifiques et arènes de débat…
- A partir de ce matériau, qui est en soit une production utile, émerge-t-il une production
globale du programme DIVA ? De quelle nature est-elle ?
-
identifier les facteurs permettant d’améliorer plus généralement les relations recherche
et action publique sur le thème agriculture et biodiversité. Identifier les freins à un
investissement des chercheurs et les modalités de passage à la proposition de norme, à
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l’expertise, ou autres formes d’appui à l’action publique (synthèse,
métaconnaissances…)…
6.2.3 La méthode
Pour travailler sur cette grille et ces questions, il est proposé d’aller rencontrer chacune des
équipes du programme.
La grille d’entretien avec chaque équipe sera très ouverte :
Elle permettra de recueillir :
- les pratiques d’appui plus ou moins fréquentes / explicites, d’implication dans les
processus de décision, en s’appuyant aussi sur les réseaux d’acteurs avec lesquels
l’équipe est en lien (administrations, collectivités, socio-professionnels, associations),
ainsi que les choix des dispositifs ou médiums de cette communication (email, réunion,
production de synthèse…).
- une analyse détaillée des dimensions et des étapes de la recherche, pour en dégager les
différents types d’interface avec la décision et l’action publique,
- L’expertise est-elle le moyen privilégié de lien à l’action publique ? si non, quel est-il ?
-
un questionnement sur l’appui à l’action publique par rapport aux questions
d’incertitude, d’urgence, (contraintes institutionnelles et priorité d’évaluation, vision
négative d’une partie de la communauté scientifique, perception du fonctionnement de
la prise de décision, représentation du rôle du chercheur, valeur de la biodiversité…)
- les différentes méthodes de recherche et leurs relations avec les besoins de l’action
publique.
- Quels sont les liens perçus entre l’interdisciplinarité et l’appui à l’action publique ?
Le matériau sera ensuite exploité sur les différents registres visés identifiés ci-dessus :
- identification des productions, typologie et propositions de valorisation tenant compte
des structures de décision des enceintes d’action sur agriculture et biodiversité ;
- regroupement par type d’événement (PAC 2013, bilan de santé, SNB, Grenelle…)
- synthèse sur la question incertitude-urgence et formes d’interface recherche-action
comme l’évaluation.
Enfin, les enseignements en seront tirés sur la préparation du colloque haut niveau
Cette enquête approfondie auprès des équipes de recherche sera complétée par une phase
d’entretiens auprès des utilisateurs, impliqués dans l’élaboration ou dans la mise en œuvre
des politiques publiques.
Les partenaires des équipes de recherche : des entretiens seront conduits de façon séparée
avec les partenaires
Afin d’interroger des partenaires représentatifs des différents utilisateurs potentiels de la
recherche, des acteurs complémentaires seront identifiés donnant lieu à une série
d’entretiens.
Au delà des modes d’utilisation actuelles des « produits » des recherches, la formulation de
leurs besoins de connaissances pourraient permettre d’orienter la valorisation des recherches
conduites dans DIVA.
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Dans le document
Rapport final d’animation du programme DIVA2
(Page 64-69)