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Programmes nationaux de développement (PND) 2012-2015 et politiques de lutte contre la

CHAPITRE II : LES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EN CÔTE D’IVOIRE 82

5. Programmes nationaux de développement (PND) 2012-2015 et politiques de lutte contre la

La Côte d’Ivoire a entrepris depuis 2011 l’élaboration d’un Plan National de Développement couvrant la période 2012-2015. Adoptée par le Gouvernement ivoirien le 28 mars 2012, ce plan définit une nouvelle stratégie de développement claire et cohérente.

Cette section passera en revue les objectifs et les actions envisagés dans le cadre de l’amélioration du bien-être des populations ivoiriennes et surtout de celles qui se focalisent sur la lutte contre la pauvreté.

Il est important de rappeler que dans la préface, le Président de la République, insiste sur le fait que le plan vise à réduire significativement le taux de pauvreté d’ici 2015. En outre, les « moteurs de la croissance » devraient permettre d’atteindre une croissance de 8% en 2012, de 9% en 2013 et d’environ 10% en 2104-2015.

Utilisant une approche basée sur la Gestion Axée sur les Résultats, le plan présente 5 résultats à atteindre : (i) les populations vivent en harmonie dans une société sécurisée dans laquelle la bonne gouvernance est assurée ; (ii) la création de richesses nationales est accrue, soutenue et ses fruits sont répartis dans l’équité ; (iii) les populations en particulier les femmes, les enfants et les autres groupes vulnérables ont accès aux services sociaux de qualité dans l’équité ; (iv) les populations vivent dans un environnement sain et un cadre adéquat ; (v) le repositionnement de la Côte d’Ivoire sur la scène régionale et internationale est effectif.

Le premier commentaire que l’on peut faire de ces résultats attendus, c’est qu’elles ont pour finalité l’amélioration du bien-être des populations vivant en Côte d’Ivoire. En effet, les résultats (ii), (iii) et (iv) sont liés à l’amélioration du niveau de vie des populations à travers l’amélioration des revenus, leur accès aux services sociaux de base et à un certain niveau de confort acceptable.

La nouvelle stratégie se veut socialement solidaire et inclusive pour adresser frontalement le combat contre la pauvreté́ et la vulnérabilité́ dans la dignité́, en puisant dans les traditions et les valeurs de solidarité́ africaines. En outre, elle devra garantir une meilleure répartition des

97 richesses en commençant par les agriculteurs avec un commerce équitable pour les produits de rentes. Ensuite, elle mettra en œuvre une politique d’aménagement du territoire permettant le désenclavement des villages et zones de productions agricoles, l’accès à l’eau potable et à l’électricité́ et une distribution d’écoles et de centres de santé. Elle développera par la suite dans nos villes, une politique de logements sociaux en partenariat avec le secteur privé pour la construction de logements à bas coûts. La nouvelle stratégie raffermira également la cohésion sociale à travers la création d’emplois en particulier en faveur des jeunes, traitera du retour des réfugiés et des déplacés internes. Cette stratégie permettra à la Côte d’Ivoire de retrouver la paix, celle à construire dans la durée pour déboucher sur un nouveau contrat social assis sur des bases saines et solides31.

Concernant les objectifs quantitatifs dans le PND, on note ceux relatifs à (i) la réduction du taux de pauvreté́ de moitié et réaliser des progrès au niveau de l’indice du Développement Humain du PNUD, afin de revenir vers le groupe de tête des pays africains qui sont les mieux placés et (ii) l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement pour 2015 ou s’en rapprocher le plus possible. Le secteur primaire devrait croitre à hauteur de 4,3%, principalement tirée par l’agriculture vivrière.

Cependant, il faut reconnaitre que dans le domaine agricole, la faiblesse de la productivité reste une problématique centrale. Les principales causes avancées sont relatives à des difficultés d’accès aux facteurs d’intensification tels que les semences améliorées, le matériel biologique, les engrais, les produits agro-pharmaceutiques et vétérinaires, la mécanisation, et l’irrigation. Ce constat est renforcé par l’évaluation du plan directeur de développement agricole 1992-2015 (PPDA 1992-2015) qui souligne que l’intensification de l’agriculture est loin d’être réalisée et la déforestation a pris de l’ampleur.

A côté de cette problématique, il existe d’autres problèmes non moins importants, comme la non maîtrise de l’exode rural avec pour corollaire le vieillissement de la population agricole ivoirienne. Aussi, malgré l’adoption d’une loi sur le foncier rural, les problèmes de l’accès et de la sécurisation des terres restent entiers. Les systèmes d’encadrement n’ont pas amélioré significativement les performances du secteur, le financement agricole demeure une contrainte majeure et la synergie entre recherche et développement reste insuffisante voire inexistante.

98 Plus spécifiquement pour les productions animales et halieutiques, on note un faible niveau de développement dû en grande partie aux facteurs suivants : (i) l’insuffisance de dispositions réglementaires, législatives et institutionnelles ; (ii) l’insuffisance du renforcement des capacités institutionnelles et humaines ; (iii) la faible productivité des ressources animales et halieutiques et (iv) la mauvaise gestion (qualitative et quantitative) des ressources halieutiques.

Le PND 2012-2015 ambitionne de rendre plus performante le secteur agricole, en vue de sa plus grande contribution à la réduction de l’extrême pauvreté et la faim. Ceci à travers :

− le renforcement de la gouvernance du secteur agricole ;

− le renforcement des capacités des parties prenantes au développement de l’agriculture (y compris ressources animales et halieutiques) ;

− le renforcement de la production biologique agricole et des produits certifiés

− le développement des filières agricoles pour lesquelles le pays a un avantage comparatif ;

− le renforcement de la compétitivité de l'agriculture ivoirienne et sa capacité à rémunérer suffisamment les producteurs tout en assurant la sécurité alimentaire ;

− l’utilisation des outils de gestion durable des ressources halieutiques

Pour réussir à atteindre ces objectifs, un certain nombre de mesures ont été retenues. Il s’agit de :

1. élaborer, adopter et promulguer une loi d’orientation agricole ;

2. mettre en place un dispositif de prévention et de règlement des conflits agriculteurs/éleveurs ;

3. identifier les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs et leurs exploitations ;

4. mettre en place le dispositif d'application de la loi relative au domaine foncier rural ; 5. mettre en place des guichets spécifiques au financement de l'agriculture à travers des

ressources longues à moindre coût ;

6. renforcer les capacités techniques des acteurs de la chaîne de production des statistiques agricoles, alimentaires et nutritionnelles ;

7. renouveler les vergers de café et de cacao et appuyer la création de nouvelles plantations intensives ;

8. relancer la production de coton, d’ananas, d’anacarde et de riz ;

99 Le coût du financement du secteur de l’agriculture et des ressources halieutiques s’élève à 940,338 milliards de FCFA sur la période 2012-2015 ce qui représente 8,49% du coût total du PND.