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Profils alimentaires et facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et

CHAPITRE 1 : Revue de la littérature

1.1 Profils alimentaires

1.1.2 Profils alimentaires et facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et

L’objectif de cette section est de présenter une revue de la littérature non-exhaustive des plus récentes études, principalement les revues systématiques de la littérature (2010 à aujourd’hui) portant sur les profils alimentaires, les MCV et le cancer ou encore sur leurs facteurs de risque chez les adultes.

Profils alimentaires et maladies cardiovasculaires

Deux profils alimentaires ressortent fréquemment dans les études dérivant les profils alimentaires par analyse factorielle, le profil Prudent/Healthy caractérisé par une consommation plus élevée de légumes, fruits, produits céréaliers à grains entiers, légumineuses et poissons et le profil Western/Unhealthy caractérisé par une consommation plus élevée de viandes rouges et transformées, produits céréaliers raffinés et sucreries [51]. Des profils alimentaires tels que le profil Prudent/Healthy, la diète DASH (Dietary Approach to Stop Hypertension) ou encore la diète méditerranéenne sont associés avec le risque de MCV [51-54]. Williams et collaborateurs [54] ont examiné des études prospectives et ont observé que chez les individus adhérant aux profils alimentaires Healthy, Prudent, Méditerranéen ou DASH la réduction du risque de MCV était de l’ordre de 10 à 60%. Une réduction du risque d’accidents cérébrovasculaires avec la consommation des profils Prudent, DASH ou Méditerranéen a également été observée, tandis qu’une adhésion élevée au profil alimentaire Western en augmentait le risque [51]. Chez une cohorte de 30 239 adultes âgés de 45 ans et plus, un profil Plant-based caractérisé entre

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autres par une consommation plus élevée de légumes, fruits, légumineuses et produits céréaliers à grains entiers, était associé avec une diminution du risque d’accidents cérébrovasculaires [55]. En 2010, Kant et collaborateurs [53] avaient constaté que les individus ayant une alimentation de type Healthy avait un risque réduit de 15% à 30% de la mortalité toute causes confondues et aussi due à une maladie coronarienne. En 2014, dans une cohorte de 7 216 participants à risque cardiovasculaire élevé, un profil alimentaire de type Provegetarian caractérisé par une consommation plus élevée de légumes, fruits, noix, céréales, légumineuses, huile d’olive et pommes de terre, était associé avec un plus faible taux de mortalité toutes causes confondues (0.59; 95% IC : 0.40-0.88) [52]. Il a également été rapporté qu’une augmentation de deux points du score à la diète Méditerranéenne (Alternate Mediterranean Diet (aMED)) était associé à une réduction de 7% du risque de mortalité toutes causes confondues. Cette observation a aussi été décrite chez 16 008 Espagnols où le risque de mortalité toute causes confondues était de 0,53 (95% IC : 0,34- 0,84) chez les individus ayant les scores les plus élevés comparativement aux individus ayant les scores les plus bas au profil alimentaire Méditerranéen [56].

Profils alimentaires et diabète de type 2

Les profils alimentaires ont aussi été associés au risque de diabète de type 2 [57,58]. Une récente méta-analyse a observé qu’un score élevé à un profil alimentaire Healthy (alimentation contenant plus de légumes, fruits, produits céréaliers à grains entiers, poissons, produits laitiers faible en gras, produits du soya, poulet et/ou une consommation modérée d’alcool) diminuait le risque de diabète de type 2, tandis que les individus avec un score élevé au profil Unhealthy (consommation élevée de viandes rouges et/ou transformées, produits céréaliers raffinés, frites, produits laitiers riches en gras, sucreries, desserts, boissons sucrées, grignotines) augmentaient leur risque de diabète de type 2 [57]. De plus, un profil alimentaire caractérisé par des apports plus importants en légumes, fruits, produits laitiers, huile d’olive, pâtes alimentaires et pain a été associé avec une meilleure sensibilité à l’insuline dans une cohorte de 507 adultes en santé [58].

15 Profils alimentaires et poids corporel

Dans une cohorte de 1 070 adultes asiatiques âgés de 50 ans et plus, les individus ayant des scores élevés au profil alimentaire Western avaient davantage de risque d’être obèses, hypertendus et d’avoir le syndrome métabolique [59]. Mu et collaborateurs [60] ont également observé une association entre le profil alimentaire «Western» et le risque de présenter un surplus de poids ou de l’obésité chez 1 319 étudiants âgés en moyenne d’environ 18 ans. Le profil alimentaire Western a aussi été associé positivement au tour de taille et au ratio tour de taille/tour de hanche [61]. Quand à eux, Tucker et collaborateur [62] ont observé chez 281 femmes en santé, une association positive entre le profil alimentaire Meat, caractérisé par une consommation plus élevée de viandes maigres et d’autres viandes, et le pourcentage de tissu adipeux de même que l’indice de masse corporelle (IMC) tandis qu’une association inverse avait été observée pour les profils alimentaire Low-fat milk et Prudent. Dans une autre étude menée auprès de 780 pompiers de sexe masculin, les individus obèses avaient des scores plus faibles à la diète Méditerranéenne et consommaient davantage de fast-food et de boissons gazeuses [63]. Un profil alimentaire caractérisé par une consommation élevée d’alcool, boissons gazeuses, viandes, café et thé était associé à un risque augmenté de stéatose hépatique [64].

Profils alimentaires et cancer

Les profils alimentaires sont associés avec le risque de différents types de cancer tels que le cancer de la bouche, du larynx et du pharynx, le carcinome épidermoïde de l’œsophage, le cancer de l’estomac, le cancer colorectal et le cancer du sein [65-78]. Par exemple, une augmentation d’une unité du score à la diète Méditerranéenne (MedDietScore) est associée avec une diminution de 9% des risques de cancer du sein [72]. Cette observation a été rapportée en 2014 par Albuquerque et collaborateurs [66] dans une revue systématique de la littérature comprenant 26 études. Mis à part la diète Méditerranéenne, le profil Prudent est aussi associé à une diminution du risque de cancer du sein tandis que les profils caractérisés par une consommation plus élevée d’alcool étaient associés à un risque plus élevé du cancer du sein [71]. Les profils alimentaires Méditerranéen, Prudent, caractérisés par une consommation élevée de légumes et de fruits étaient associés avec une diminution

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du risque de cancer touchant le tube digestif (cancer colorectal, cancer rectal, cancer de l’estomac, carcinome épidermoïde de l’œsophage et cancer du pharynx) [65,67-70,73,75- 77] tandis que les profils Western ou Animal products avec un risque plus élevé de cancer colorectal, cancer de l’estomac, cancer du larynx, cancer du pharynx et cancer de la prostate [67-70,74,77,78].