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Profil de pauvreté selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage

Les courbes de densité

3.2.2. Le profil de pauvreté

3.2.2.4. Profil de pauvreté selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de ménage

La Figure 1.16 (annexe 3) indique que la condition de robustesse de premier ordre est respectée entre les différents groupes. Ainsi, la catégorie des ménages de 7 personnes ou plus est sans équivoque plus touchée par la pauvreté. Ce graphique indique également que le nombre de pauvres augmente avec le nombre de personnes dans le ménage.

Ces résultats sont également illustrés par le Tableau 1.8 (annexe 4) qui montre la décomposition de l’indice FGT. Ce Tableau montre en effet que la contribution des ménages de grande taille à la pauvreté globale est la plus forte. Cette contribution est de 26.5% pour les ménages de 7 personnes et plus.

3.2.2.4. Profil de pauvreté selon la catégorie socioprofessionnelle du chef de

ménage

Les groupes socio-économiques sont définis à partir de l’occupation du chef de ménage, même si celui-ci n’est pas toujours le principal soutien économique du ménage.

Le Tableau 1.7 (annexe 4) montre que la pauvreté n’affecte pas uniformément toutes les catégories de ménages. La pauvreté est plus importante au sein des chômeurs, suivie par la catégorie des ouvriers agricoles, la catégorie des exploitants agricoles, la catégorie des ouvriers non agricoles, la catégorie des retraités et la catégorie des cadres. Quel que soit l’indice utilisé le classement reste inchangé.

L’examen de la Figure 1.17 (annexe 3) montre qu’il y a un chevauchement entre la courbe de la catégorie des chômeurs et celle des ouvriers agricoles. Autrement dit, on ne peut pas conclure que le nombre de pauvres dans la catégorie des chômeurs est plus ou moins élevé que dans la catégorie des ouvriers agricoles selon le critère de dominance du premier ordre.

La Figure 1.18 (annexe 3) indique aussi qu’il y a des croisements entre la courbe de déficit de pauvreté de la catégorie des chômeurs et celle de la catégorie des ouvriers agricoles. Il est donc difficile de conclure que l’écart de pauvreté est plus important dans la catégorie des chômeurs par rapport à la catégorie des ouvriers agricoles.

Dans la mesure où le classement en pauvreté entre la catégorie des chômeurs et celle des ouvriers agricoles reste ambigu, une dominance stochastique de troisième ordre est utile. Pour ce faire, il est nécessaire de prendre en compte une mesure qui indique l’intensité de la pauvreté tel que l’indice de sévérité de la pauvreté (P2 ).

La Figure 1.19 (annexe 3) montre les courbes d’intensité de la pauvreté pour chaque catégorie socio-professionnelle de la population. Nous constatons, à partir de cette Figure, un chevauchement entre la courbe de la catégorie des chômeurs et celle des ouvriers agricoles. Nous pouvons alors conclure que la dominance stochastique de troisième ordre n’est pas vérifiée.

L’examen des contributions de chaque groupe socio-économique montre que le groupe des ouvriers non agricoles contribue le plus à la pauvreté, bien que la pauvreté soit plus prononcée dans le groupe des ouvriers agricoles. Cela s’explique principalement par la forte proportion des ouvriers non agricole au sein des chefs de ménages (28%) (Tableau 1.8, Annexe 4).

3.2.2.5. Profil de pauvreté selon le niveau d’instruction du chef de ménage

Le bas niveau d’éducation est l’une des causes principales du faible niveau de vie des ménages en Tunisie. Les résultats montrent que la pauvreté baisse de façon significative lorsque le niveau d’instruction augmente. Le Tableau 1.7 (annexe 4) indique que les ménages dont le chef n’a aucune instruction connaissent le taux de pauvreté le plus élevé (24%). Ce taux diminue quand le chef du ménage a fréquenté l’école primaire (17.7%) ou quand celui-ci atteint le niveau d’enseignement secondaire (6.8%). En revanche, la pauvreté est beaucoup moins importante pour les ménages dont le chef atteint le niveau d’enseignement supérieur (0.5%).

La Figure 1.20 (annexe 3) indique clairement que la courbe de la catégorie des ménages « sans éducation » se situe toujours au-dessus des autres courbes. Ainsi, selon la condition de dominance de premier ordre, la catégorie « sans éducation » compte le plus de pauvres.

En termes de contribution à la pauvreté, le Tableau 1.8 (annexe 4) montre que les ménages dont le chef n’a aucune instruction contribuent le plus à la pauvreté totale quel que soit

l’indice utilisé. Ce résultat explique pourquoi cette variable est souvent classée au rang de priorité dans les programmes de lutte contre la pauvreté. L’éducation est un facteur de réalisation et d’épanouissement social permettant à l’individu de tirer un meilleur profit des opportunités qu’offrent les différents marchés où se négocie le travail. L’effet réducteur de l’instruction sur la pauvreté ainsi mis en évidence est un argument de taille pour conduire une politique de promotion d’un système d’enseignement qui assure l’éducation pour tous.

3.2.2.6. Profil de pauvreté selon le sexe du chef de ménage

.

Le Tableau 1.7 (annexe 4) montre que les ménages dirigés par un homme sont ceux les plus touchés par la pauvreté. Ce classement reste invariant à l’indice utilisé (incidence, intensité et sévérité (ou inégalité parmi les pauvres).

La Figure 1.21 (annexe 3) montre que les courbes d’incidence de la pauvreté selon le sexe du chef de ménage se croisent à un niveau de seuil de pauvreté égal à environ 1000 DT. Cela signifie que des variations dans le seuil de pauvreté peuvent conduire à des classements alternatifs pour ces deux catégories. Par conséquent, on ne peut pas affirmer que la catégorie des ménages dirigés par une femme domine en pauvreté celle des ménages dirigés par un homme. Face à ce problème, il est possible d’imposer une structure plus précise à la mesure de la pauvreté pour tenir compte seulement des mesures qui reflètent l’ampleur de la pauvreté. Cela revient ainsi à tester une condition de dominance du second ordre.

Comme il est indiqué dans la Figure 1.22 (annexe 3), les courbes du déficit de la pauvreté se croisent. Cela signifie que la comparaison des écarts du déficit de la pauvreté entre la catégorie des ménages dirigés par un homme et celle dirigés par une femme reste ambigu. D’où la nécessité de passer à un ordre supérieur de dominance stochastique, à savoir la dominance stochastique de troisième ordre.

En examinant les courbes de sévérité de la pauvreté des deux distributions, nous pouvons dire qu’il est difficile de conclure de manière robuste sur la dominance de troisième ordre de l’une sur l’autre (Figure 1.23, annexe 3). La raison tient au fait qu’il y a un croisement entre les deux courbes.

La décomposition de l’indice FGT permet de constater que le groupe des ménages dont le chef est un homme contribue le plus à la pauvreté totale à tous les niveaux : nombre de pauvre, écart moyen de pauvreté et sévérité (Tableau 1.8, annexe 4). Cela s’explique

principalement par la plus forte proportion des hommes au sein des chefs de ménages qui est de 85%.

Le niveau bas de la pauvreté chez les ménages dirigés par une femme reflète le statut de la femme en Tunisie. En effet, cette dernière bénéficie des mêmes opportunités que les hommes : accès à l’éducation, à la formation et à l’emploi hors du foyer ce qui lui permet d’assumer sa responsabilité en tant que chef de ménage. De plus ce résultat, nous semble logique si d’après les données, 78% des femmes chefs de ménages appartiennent à la catégorie socioprofessionnelle des cadres.