• Aucun résultat trouvé

Profil de l’échantillon à l’étude

Moyenne d’IgA salivaires pré-entraînement (mg/L)

RESTQ Récupération générale

5.1 Profil de l’échantillon à l’étude

L’objectif principal de ce projet de recherche était d’évaluer les effets d’une supplémentation en glutamine chez des athlètes élites plutôt que chez des individus actifs ou des athlètes en développement. Peu d’études se sont attardées à cette population étant donné les difficultés méthodologiques pouvant y être associées [341,342]. En effet, obtenir un nombre suffisant d’athlètes élites pour participer à un projet de recherche peut être fort complexe comme il s’agit d’une population limitée, mais également parce que le devis du projet risque d’entrer en conflit avec leur planification d’entraînement et leur saison de compétitions. Malgré cette complexité, il demeure primordial d’effectuer des études chez les athlètes de haut niveau dans le but de pouvoir éventuellement émettre des recommandations adaptées à cette population. Will Hopkins, Louise Burke et John Hawley, trois experts de renommée mondiale en physiologie de l’exercice et nutrition sportive, ont justement souligné l’importance d’effectuer ce type d’études auprès des athlètes élites, les résultats d’études réalisées auprès d’une population sous-élite ne pouvant s’appliquer [341]. En effet, puisque les athlètes élites se distinguent par leur patrimoine

génétique, leur histoire d’entraînement, ainsi que leurs programmes d’entraînement particuliers, les effets associés à la prise d’un supplément ou au suivi d’un protocole d’exercice spécifique peuvent s’avérer totalement différents pour ces deux groupes.

Des nageurs ont été choisis comme échantillon à l’étude, puisqu’il s’agit d’un sport comportant un horaire d’entraînements et de compétitions exigeant et ardu. En effet, un nageur élite peut facilement avoir entre 30 et 100 courses par année, nécessitant plusieurs voyages à l’étranger [343]. La charge d’entraînement des nageurs est également comparable à celle de sports d’endurance, où deux à trois séances d’entraînement par jour sont généralement effectuées [319]. Au sein d’un même club, il s’agit également d’un sport où les athlètes détiennent généralement un même horaire d’entraînement, donc une charge d’entraînement similaire, ce qui assure une certaine homogénéité au sein du groupe. Par conséquent, les nageurs de haut niveau constituent un groupe d’entraînement susceptible de développer des infections étant donné leur participation à de nombreux voyages, mais aussi étant donné leur charge d’entraînement élevée.

Ainsi, les participants recrutés pour notre projet faisaient tous partie du même club de natation, soit un groupe d’entraînement de haute performance visant une qualification pour les J.O. de Londres en 2012. Si aucune différence n’existait entre ces deux groupes expérimentaux (GLN1 et GLN2) en ce qui a trait à la taille, au poids et à l’âge des sujets, il y avait un écart au niveau de la performance et de la classification internationale des nageurs. En effet, des nageurs détenant un meilleur rang international faisaient partie du groupe GLN1. La presque totalité du groupe GLN1 s’était d’ailleurs qualifiée pour les Championnats du Monde à Shanghai en juillet 2011, alors que ce n’était pas le cas pour le groupe GLN2. Ainsi, le niveau de stress entre les deux groupes n’était plus similaire lors de la phase A du projet. L’échantillonnage de départ s’est avéré être au cours de l’étude davantage hétérogène, malgré le petit nombre de participants (n= 11).

Lorsqu’on épluche la littérature scientifique dans le domaine du sport et de l’exercice, particulièrement les études de cohortes ou longitudinales, on remarque que les participants sont souvent des gens actifs ou très actifs, mais ils sont rarement des athlètes de haut niveau, c’est- à-dire s’entraînant à temps plein avec une pression et un stress associé au besoin de performer pour se qualifier et exceller lors de compétitions importantes à l’étranger. Également, la majorité des études publiées se déroulent souvent en laboratoire, ce qui facilite le contrôle d’une majorité de paramètres pouvant s’avérer confondants, mais qui ne reflète pas la réalité de ce qui se passe physiologiquement et psychologiquement lors d’une saison de compétition chez l’athlète élite.

Étant donné la grande variabilité de nos mesures, tel qu’illustrée par les CV intra- et inter-individuels présentés dans la section des résultats (Tableaux VIII, XVII, XVIII; p.124, 141 et 142), un second test de puissance statistique a été effectué de façon rétroactive dans le but d’évaluer le nombre de sujets qui aurait été nécessaire pour potentiellement mettre en évidence un effet bénéfique de la supplémentation en glutamine pour chacune de nos variables combinées. Le calcul de puissance qui avait été effectué préalablement à la réalisation du projet de recherche indiquait qu’un nombre de 68 participants par groupe était nécessaire, soit un échantillon de 136 participants. Tel que défini dans la section 3.5, le nombre de participants par groupe a été effectué selon la probabilité de voir une différence significative entre les groupes (a= 0,05, 1- ß= 0,8) pour la concentration plasmatique de glutamine. Toutefois, en combinant toutes les mesures obtenues dans le cadre de cette étude afin d’obtenir une différence significative entre les deux conditions pour l’ensemble des paramètres mesurés, le calcul a donné un nombre de 520 sujets (a= 0,05, 1-ß= 0,8). Nous sommes donc loin d’avoir atteint ce nombre de participants. Le fait d’obtenir un nombre de sujets considérable constitue un enjeu important des projets de recherche étudiant l’athlète de haut niveau. Le bassin disponible d’athlètes provenant de cette population bien spécifique est excessivement limité. C’est donc pour cette raison que les études en physiologie de l’exercice rapportent désormais également des mesures de taille d’effet pour ces petites populations, plutôt qu’uniquement des valeurs de p [341].

À notre connaissance, notre étude est la seule à avoir évalué les effets d’une supplémentation chronique (18 jours) en glutamine dans un contexte d’entraînement et de compétition chez des nageurs de haut niveau.

5.2 Effets de la supplémentation en glutamine sur les paramètres