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5. Système d’activités et revenus en 2010

5.3. Activités et revenus d’élevage

5.3.3. Produits, charges et marges de l’activité d’élevage

Il y a donc une grande variabilité entre les exploitations agricoles en ce qui concerne leurs capacités productives à partir des activités d’élevage. Cette variabilité est beaucoup plus forte que pour les productions végétales

Le Tableau 67 présente les moyennes des variables utilisées pour le calcul des marges des activités d’élevage. Ces résultats moyens ne sont que très indicatifs car, comme indiqué plus haut, il y a une grande diversité des types et des activités d’élevage. Ils donnent cependant une vision d’ensemble de l’activité dans les deux zones concernées.

Les produits dégagés par l’activité sont constitués par les ventes de produits d’élevage et d’animaux et les valeurs estimées des produits d’élevage et des animaux consommés (ou donnés) par l’exploitation familiale. Globalement ces produits sont très faibles à Yanfolila avec 81 000 Fcfa par exploitation et un peu plus élevés à Bankass avec 142 000 Fcfa par exploitation. Ceci est d’autant plus remarquable que les exploitations de la zone de Yanfolila disposent d’un cheptel moyen plus important que celles de la zone de Bankass (voir supra). En moyenne, le produit brut de l’élevage représente seulement 6% du capital cheptel des exploitations à Yanfolila et 14 % à Bankass.

On notera qu’en ce qui concerne le lait, sa production a été sous estimée car dans les troupeaux gardés, elle est gérée par les bergers et elle fait partie de leur rémunération. Le chef d’exploitation ne connait pas les quantités prélevées par les bergers. Il y a donc une sous estimation à la fois des produits d’élevage et des charges de main d’œuvre (donc sans incidence sur la marge finale).

Les différences entre Yanfolila et Bankass sont nombreuses : les ventes d’animaux sont plus importantes à Bankass où l’on pratique aussi l’embouche avec des charges d’achat d’animaux pour cette activité (19 000 Fcfa) et où les charges en intrants sont plus élevées notamment en raison des achats d’aliments (27 000 à Bankass contre seulement 7 000 Fcfa à Yanfolila).

Tableau 67 : Produits, charges et marges moyennes pour les activités d’élevage

Yanfolila Bankass

Moyenne Ecart-type Moyenne Ecart-type

Produits

Vente d'animaux 45 551 109 990 109 042 269 599

Valeur d'animaux consommés 8 822 18 192 20 279 58 816

Vente produits d'élevage 14 027 131 848 4 582 30 744

Valeur produits d'élevage consommés 12 721 49 841 8 427 38 169

Total Produit d’élevage 81 120 243 188 142 330 311 700

Charges

Produits vétérinaires 5 852 7 862 4 008 7 761

Aliments 6 798 13 246 27 793 58 551

Autres intrants élevage 131 1 055 269 3 093

Total Intrants Elevage 12 782 17 746 32 070 64 875

Main d'œuvre 7 732 26 429 2 748 12 879

Frais financiers pour achat d'animaux 167 1 669 295 2 677

Valeur achat animaux consommés 3 705 13 702 3 574 17 209

Valeur animaux achetés pour embouche et revendus 0 0 18 750 123 500

Total Charges 24 386 40 143 57 437 156 281

Marge 1 d'élevage (M1) 56 734 222 634 84 893 186 984

+ Valeur des naissances 49 423 81 310 35 353 64 363

- Valeur des pertes d'animaux 53 428 90 169 31 676 66 565

Marge 2 d'élevage (M2) 52 729 259 031 88 570 226 941

A travers les ventes d’animaux, on retrouve la composition du cheptel des exploitations selon les zones.

Figure 27 : Répartition des ventes selon les types d’animaux

Les animaux qui font la plus grande partie des ventes dans la zone de Yanfolila sont les bovins avec 63% du montant total des ventes alors qu’à Bankass ce sont les ovins qui à eux seuls représentent 57% des ventes d’animaux.

A Yanfolila on note le poids des bœufs de trait qui représentent 22% des ventes totales d’animaux.

Enfin, le poids des volailles dans les ventes d’animaux (13% à Yanfolila et 9% à Bankass) est relativement important par rapport à la part que ces animaux représentent dans la valeur du cheptel (entre 1 et 2% de la valeur totale du cheptel)

On note l’importance du poste de main d’œuvre à Yanfolila (près de 8 000 Fcfa/exploitation) alors qu’à Bankass ce poste reste faible (2 700 Fcfa). Le recours à de la main d’œuvre extérieure pour s’occuper du troupeau familial est plus fréquent à Yanfolila où l’élevage à longtemps été contraint par les maladies (notamment mouche Tsé-tsé).

L’autoconsommation est importante puisqu’elle représente 27% du produit brut élevage à Yanfolila et 20% à Bankass. L’autoconsommation concerne surtout les moutons notamment pour la fête de

0% 20% 40% 60% 80% 100% Yanfolila Bankass Autres Volailles Caprins Ovins Autres bovins Bœufs de trait

Tabaski (57% à Yanfolila et 80% à Bankass), les volailles et les caprins. Enfin, la consommation des produits d’élevage est essentiellement constituée par le lait à Yanfolila (76%) et à valeur presque égale entre lait et œufs à Bankass (respectivement 56% et 44%). On peut penser que cette autoconsommation a été sous estimée notamment en ce qui concerne les volailles et les œufs.

Les marges (avant de prendre en compte les variations de stock) dégagées par l’activité élevage sont faibles : 57 000 Fcfa à Yanfolila et 89 000 à Bankass soit respectivement 4% du capital cheptel à Yanfolila et 8% à Bankass.

Si on prend en compte les variations de stock avec d’un coté les naissances (+) et de l’autre les pertes (-), les marges ne changent pas beaucoup car on constate que dans l’ensemble et en valeur, les pertes sont aussi importantes que les naissances. Les pertes sont donc très importantes, en particulier dans la zone de Yanfolila où elles sont équivalentes aux ventes et consommations d’animaux. Ces pertes expliquent en grande partie la faiblesse des performances de l’élevage et en particulier à Yanfolila. Comme le montre le tableau ci-dessous les pertes sont très importantes pour les petits ruminants puisqu’elles représentent entre 7% à Bankass et 13% à Yanfolila du nombre total d’animaux recensés dans les exploitations. Les pourcentages sont également élevés pour les bovins (qui ont un taux de reproduction beaucoup plus faible que les petits ruminants) entre 4 et 3 % pour les bœufs de labour et 3 et 2% pour les autres bovins. Quelque soit le type d’animal les taux sont nettement plus élevés pour Yanfolila.

Tableau 68 : Importance des pertes d’animaux d’élevage

Yanfolila Bankass

Nbre total Pertes % Nbre total Pertes %

Bœufs de labour 361 15 4% 231 7 3%

Autres bovins 1 132 33 3% 565 9 2%

Petits ruminants 1 183 156 13% 1 797 123 7%

Les raisons des pertes sont essentiellement la mortalité liée à des maladies, même si les déclarations de vols ou disparitions ne sont pas négligeables, notamment à Yanfolila. Les problèmes de santé animale semblent bien constituer une contrainte majeure pour le développement de l’élevage notamment dans la zone de Yanfolila.