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5. Système d’activités et revenus en 2010

5.4. Les autres activités « agricoles » de l’exploitation

Parmi les autres activités agricoles sur l’exploitation (voir Figure 25), il était prévu de distinguer la transformation des produits agricoles, des autres activités d’exploitation des ressources naturelles (pêche, chasse, cueillette). Mais cette distinction n’a pas toujours pu être faite. D’une part, dans ces zones, les activités de transformation de produits agricoles pour leur commercialisation sont peu nombreuses ; les activités de transformations sont essentiellement faites pour la consommation familiale et celles-ci n’ont pas été prises en compte (par exemple la transformation des céréales). D’autre part, les activités de transformation avec commercialisation des produits finaux concernent, pour leur plus grande part, des produits de cueillette comme les noix de karité et les graines de néré qui sont transformées respectivement en beurre de karité et soumbala. Ce sont ces produits finis qui sont commercialisés et dans ce cas, les activités de transformation et de cueillette ont été regroupées19. Il en est de même avec la pêche entre les poissons vendus en frais et les poissons séchés.

5.4.1. Les activités de pêche

Les régions concernées par l’étude ne sont pas des zones où la pêche est très développée, à l’exception du barrage de Sélingué dans le Cercle de Yanfolila. Cependant en raison de la présence de cours d’eau, l’activité n’est pas négligeable puisqu’elle concerne (voir point 5.1.) 6% des exploitations à Yanfolila et 8% à Bankass (mais seulement 1% des actifs dans les deux zones). Seuls 5 chefs d’exploitation (2 à Yanfolila et 3 à Bankass) ont déclaré la pêche comme activité principale. C’est donc pour beaucoup d’exploitations une activité pratiquée à titre secondaire. On note la présence de femmes dans les actifs impliqués pour la vente des poissons avec ou sans transformation (séchage/fumage).

Les équipements sont les pirogues (6 exploitations en sont équipées) et des nasses, filets et éperviers. Les équipements possédés correspondent à des investissements relativement faibles en moyenne entre 75 000 et 82 000 Fcfa par exploitation (respectivement à Yanfolila et Bankass) avec une valeur résiduelle estimée pour 2010 entre 47 000 et 65 000 Fcfa par exploitation. Les, équipements à Bankass sont un peu plus fréquents ce qui explique la valeur résiduelle supérieure.

Tableau 70 : Comptes moyens de la pêche pour les exploitations concernées selon les zones

5Yanfolila 6Bankass

N_Zone Moyenne Coef Var Moyenne Coef Var

Nb EA concernées 11 12

Produit Brut pêche 179 395 99% 308 617 72%

Dont vendu 154 227 13% 267 133 6%

dont autoconsommé 25 168 104% 41 483 96%

Charges 14 236 1260% 25 704 901%

Marge nette pêche 165 159 94% 282 913 75%

19

Il aurait fallu procéder en deux étapes. La première pour la cueillette avec une évaluation du produit de cette activité, puis la seconde pour la transformation de cette matière première en produit fini.

Pour les exploitations concernées, les activités de pêche dégagent une marge nette très variable selon les zones : environ 165 000 Fcfa par exploitation à Yanfolila et 283 000 Fcfa à Bankass. Les coefficients de variation sont très élevés et indiquent des différences importantes entre les exploitations. La marge importante moyenne dégagée à Bankass s’explique par la présence dans l’échantillon de 4 exploitations qui ont une marge nette annuelle de 400 000 Fcfa et plus.

5.4.2. Les activités de vente de bois de feu ou charbon

Les activités de ramassage de bois énergie pour la consommation familiale sont communes à toutes les exploitations et de la responsabilité des femmes. Toutes les exploitations pratiquent cette activité pour satisfaire les besoins domestiques. Dans le cadre de la cette étude, cette activité n’a été prise en compte que quand il y avait des ventes. Parmi les deux zones, l’une est riche en ressources forestières (Yanfolila) et l’autre plutôt démunie (Bankass).

Mais, dans aucune de ces deux zones, pour l’échantillon enquêté, ces activités ne sont importantes. A Bankass, aucune exploitation n’a déclaré avoir des activités de vente de bois ou charbon de bois et à Yanfolila ce sont seulement 4 exploitations qui ont en leur sein un membre concerné (une femme) par cette activité pour un revenu dégagé très faible de l’ordre de 50 000 Fcfa par an et par exploitation. Ce qui impacte très faiblement le revenu global de l’exploitation.

5.4.3. Les activités de cueillette et de transformation

Comme indiqué précédemment, ces deux activités n’ont pas pu être séparées et sont traitées de manière groupée. Avec un couvert ligneux important, ces activités sont nettement plus importantes dans la zone de Yanfolila où 71% des exploitations ont déclaré des revenus provenant de ces activités, contre seulement 19 % dans la zone de Bankass (voir Tableau 70). Ces activités sont différentes selon les zones.

A Yanfolila l’activité la plus répandue concerne le ramassage des noix de karité et la production de beurre (68 % des exploitations avec en moyenne près de 3 femmes concernées par exploitation). A Bankass, zone localisée plus au Nord avec peu de karité, cette activité ne concerne que 8% des exploitations et en moyenne près de 2 femmes par exploitation.

Le ramassage des fruits du néré et la production de Soumbala ne concernent que des exploitations de Yanfolila (11% des exploitations).

A Bankass la production et la commercialisation de pate d’arachide est citée comme activité génératrice de revenu par 6% des exploitations.

La collecte et la vente de produits médicinaux concerne une exploitation (et une personne) dans chaque zone.

Enfin, les autres transformations sont très variées et concernent le séchage (oignons, gombos, mangues), la préparation et vente de couscous de mil, de crème de mil, etc.

Tableau 71 : Comptes moyens des activités de cueillette et transformation

Les produits bruts de ces activités de cueillette et de transformation de produits de cueillette ou agricoles sont nettement plus élevés à Yanfolila avec environ en moyenne 100 000 Fcfa par exploitation pour près de 80 000 Fcfa à Bankass. Les charges liées à ces activités sont relativement faibles, et concernent le plus souvent l’achat de la matière première notamment à Bankass pour la production de pate d’arachide ou autres activités de transformation, et le taux de marge est élevé (91% à Yanfolila et 75 % à Bankass). On note un fort niveau d’autoconsommation (en valeur) à Yanfolila, 43%, contre seulement 16% à Bankass.

Variables / Zones 5Yanfolila 6Bankass

Nb EA concernées 110 29

% des EA totale 71% 19%

Produit Brut (Fcfa/EA) 101 874 78 567 Dont vente (Fcfa/EA) 58 221 65 796 Dont autoconsommation (Fcfa/EA) 43 653 12 770

Charges (Fcfa/EA) 8 274 19 084

5.4.4. Les autres activités « agricoles »

Parmi les autres activités agricoles figurent la chasse et la production de miel. Ces deux activités ne concernent que des exploitations de Yanfolila : 2 pour la chasse (soit seulement 1% des EA) et 4 pour le miel (soit 2,5% des EA de la zone). Les revenus moyens dégagés sont relativement faibles : 110 000 Fcfa/exploitation pour la chasse et 35 000 Fcfa/exploitation pour le miel. Mais le nombre d’exploitations concernées est très réduit et il faudrait un échantillon plus large pour tirer des enseignements sur ce type d’activités.