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Le cultivateur doit rechercher par tous les moyens à ne planter que des tubercules sains. Ce n'est pas au moment de la plantation qu'il faut y penser, mais pendant la végétation, en éliminant périodiquement dans le lot destiné à faire du plant, les plantes malades ou douteuses, ce qui n'empêche pas de rejeter à la plantation les tubercules bouleux ou fileux .

Il est même recommandé de ne faire son plant que sur des parcelles restreintes, loin des cultures dont l'état sanitaire est équivoque et même à distance de celles d'autres légumes ou arbres fruitiers abritant des pucerons. Dans ces parcelles, les visites seront fréquentes et les éliminations énergiques. De plus, l'arrachage du plant sera précoce ; on le laissera ressuyer au soleil, après avoir détruit les fanes quelques jours auparavant.

La région parisienne est favorable au développement des maladies de dégénérescence ; dans des régions semblables, si l'on veut cultiver des variétés sensibles, il est bon d'utiliser du plant venant de régions plus avantagées comme la Bretagne ou certains coins de montagne.

Pour produire des tubercules sains avec le maximum de sécurité, il faut pratiquer la sélection généalogique. Cette sélec-tion consiste à partir de tubercules sains, multipliés à part. Ces têtes de départ peuvent être prélevées après marquage dans un champ dont l'état sanitaire est bon, ou obtenues par semis.

L'arrachage de ces pieds s'effectuera avant les autres du champ.

Ils ne seront pas mélangés, mais mis séparément dans des clayettes et rentrés dans un lieu sain, dont la luminosité est tamisée, la température de + 40. On traitera contre les pucerons s'il y a lieu.

L'année suivante, chaque clayette est plantée isolément.

On arrache, en cours de végétation, les pieds malades ou la famille tout entière si les plantes sont trop atteintes. On continue ainsi pendant cinq à six ans. Les visites des plantations s'effec-tuent tous les quinze jours environ et on enlève toutes les plantes douteuses.

POMME DE TERRE 287

Insectes nuisibles.

Doryphore (Leptinotarsa decemlineata ). — Depuis son intro-duction d'Amérique en France, en 1920, le doryphore s'est installé et pullule dans presque tous les pays d'Europe.

Ce coléoptère bien connu hiverne dans le sol entre 25 cm et 40 cm de profondeur. Lorsque la température

oa

il se trouve atteint 140, en avril-mai, suivant les années et la région, il sort de terre.

Les adultes dévorent les pommes de terre qu'ils rencontrent.

Après accouplement, la femelle pond en paquets des oeufs oran-gés. Au bout de huit à dix jours, ces oeufs donnent des larves molles qui dévorent le feuillage. Ces larves se métamorphosent en terre.

Faute de pommes de terre, le doryphore se nourrit d'auber-gines, de tomates ainsi que de plantes sauvages : morelle douce-amère.

Dès l'apparition des insectes parfaits ou des premières larves, traiter à l'arséniate de chaux (sauf dans les cultures intercalaires) à raison de 1 kg à 1 kg 500 de produit commercial par hl d'eau. On peut ajouter une bouillie cuprique, ne conte-nant pas de carbonate de soude, si des apparitions de mildiou sont à redouter.

Quand on ne peut utiliser les arsenicaux, le fluosilicate de baryum, la cryolite, les insecticides de synthèse et les esters phosphoriques sont employés. Il en est de même du D.D.T.

auquel on peut ajouter 1 litre d'huile blanche dans 100 litres d'eau.

La recherche de variétés résistantes (hybrides partant du

solanum demissum , espèce-type résistante au doryphore) se

poursuit.

Pucerons. Les pucerons qui transmettent les maladies à virus sont détruits, dès leur apparition, par les méthodes habi-tuelles.

Il en sera de même des vers blancs, des courtilières, des vers fils de fer.

Maladies

:

Mildiou (Phytophthora infestans ). — Le mildiou est une des plus terribles maladies de la pomme de terre ; elle se mani-feste sur les feuilles, les tiges, les tubercules.

Sur le feuillage des taches décolorées, puis brunes, se des-sèchent ensuite. Sur la face inférieure des feuilles, on remarque un duvet blanchâtre qui disparaît ensuite. Les mêmes attaques peuvent se manifester sur les tiges. Après les feuilles, les tuber-cules peuvent être atteints. Des taches brunâtres sont peu marquées au début ; sous celles-ci, la chair des tubercules est altérée, puis elle pourrit.

Le mildiou provoque des dégâts considérables en années humides. La maladie apparaît en juin-juillet. Les spores pénètrent par les stomates. L'eau entraîne les spores des feuilles sur les tubercules. Ceux-ci deviennent livides. C'est par temps humide et chaud que le champignon se développe les plus rapi-dement.

Variétés résistantes : Ackersegen, Parnassia , Voran.

Variétés très sensibles : Alberta, Bintje, Belle de Fontenay, Early rose, Eerstelingen , Rosa, Saucisse.

Traiter préventivement, avant la pénétration du mycélium dans les tissus, avec une bouillie bordelaise à 1 %, puis jusqu'à 2 % ; avec un oxychlorure de cuivre 32, à 0,50 % et jusqu'à 1 %. La protection est d'environ quinze jours suivant la rapi-dité du développement du feuillage. Les poudrages sont beau-coup moins efficaces. On peut traiter aussi avec des poudres

cupro-roténonées (fongicides et insecticides). Ces traitements

combinés peuvent être aussi cupro-arsenicaux . On peut utiliser aussi S.R. 406.

Maladie verruqueuse ( Synchytrium endobioticum ). — Sur les pommes de terre, des tumeurs verruqueuses se développent.

Elles peuvent dépasser le volume du tubercule. Ces tumeurs qui sont tout d'abord de la couleur du tubercule, deviennent presque noires par la suite.

Cette maladie est plus fréquente en Belgique et en Alle-magne qu'en France ; mais elle constitue un danger des plus graves pour notre pays. Elle est très contagieuse et les organes de conservation du champignon peuvent persister dans un sol infesté pendant de nombreuses années.

La propagation s'effectue à l'aide des semences, des outils, des souliers, du fumier, des sacs ayant été en contact avec le champignon.

Les variétés sont plus ou moins sensibles.

Il n'existe aucun moyen de lutte pratique. Dans les champs infestés, il ne faut plus cultiver que des variétés résistantes

POMME DE TERRE 289 comme : Ackersegen, Belle de Fontenay, Chardon, Czarine , Étoile de Léon, Flava , Rosa, Voran, etc.

On doit arracher les tubercules atteints et les détruire ainsi que leurs fanes. Arracher également les pieds qui peuvent se développer spontanément l'année suivante dans les terrains infestés. Avec du formol (1 litre de formol à 40 % dans 100 litres d'eau) désinfecter les locaux d'entreposage du plant ayant eu des tubercules contaminés. Ne pas planter dans un sol conta-miné ou dans des parcelles limitrophes pendant cinq ans.

Maladies de dégénérescence. — Ces maladies sont dues à des virus. Elles sont extrêmement contagieuses et se trans-mettent aisément, soit par contact des feuillages dans les champs, soit par les piqûres des insectes et surtout des pucerons qui introduisent dans les plantes saines de la sève contaminée.

La guérison, actuellement, n'est pas possible et une plante malade ne donnera jamais de plantes saines. En prenant certaines précautions, on peut cependant éviter les maladies à virus. Pour cela arracher les pieds atteints dès l'apparition de la maladie. Par temps sec et chaud, ils peuvent rapidement contaminer les plantes saines. Les virus ne seront peut-être pas visibles, mais les pieds atteints sont capables de transmettre la maladie à d'autres l'année suivante. Les maladies à virus sont présentes dans toutes les plantations.

Elles diminuent considérablement les rendements des cul-tures.

Elles portent des noms différents suivant les symptômes qu'elles provoquent.

10 Enroulement :

Avec cette maladie, certaines folioles sont roulées dans le sens de la longueur. Elles sont épaisses et cassantes. Le rende-ment des plantes malades est plus ou moins réduit suivant le degré de virulence de la maladie, il peut être presque nul.

En général, le tubercule-mère d'une plante atteinte d'enroule-ment reste dur; on le retrouve intact à la récolte.

20 Mosaïque :

Sur les feuilles contaminées, des taches plus claires se mani-festent. Quand on fait l'ombre sur les feuillages atteints, la différence de couleur des parties saines et des parties malades s'observe plus facilement.

A. BELOT , Culture potagère moderne. 19

30 f risolée

Le feuillage a l'aspect frisé, boursouflé et crispé. Souvent la plante est nanifiée et alors la récolte est très réduite. Là aussi la maladie se transmet par le plant.

40 bigarrure:

Les nervures sont marquées de taches anguleuses, très visibles à la face inférieure des feuilles. Ces taches peuvent aussi se rencontrer entre les nervures et sur les pétioles.

Certains virus sont parfois désignés par des lettres : A, F, G, X, Y, etc.

En combinant leur action, les virus donnent naissance à des maladies plus graves que s'ils étaient seuls.