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Production d’un champ magnétique statique

1.3 Détection radioélectrique de l’aimantation

1.3.1 Le champ magnétique statique Bo

1.3.1.1 Production d’un champ magnétique statique

En l’absence de tout autre processus de relaxation

nucléaire,

l’interaction

magnétique

entre

spins

ne constitue pas un facteur limitatif à l’obtention de fortes

polarisations

dans le gaz, car les temps

caractéristiques

associés à ce processus sont très

longs

dans un milieu peu dense

[Chapman 74].

Ce sont la relaxation sur les

parois

d’une

part

et la

présence

de

gradients

de

champ magnétique

d’autre part

qui

vont favoriser la destruction de l’aimantation dans le gaz d’hélium-3.

Quant

au

liquide,

son temps de relaxation

longitudinale intrinsèque T1 (de

l’ordre de

quelques minutes)

ne

doit pas être

masqué

par ces deux processus.

C’est

pourquoi

toutes nos cellules ont été intérieurement enduites de césium pour

pallier

la relaxation sur les parois

(comme

nous l’avons vu au

paragraphe 1.1.2.4)

et aussi

pourquoi

toutes

les

expériences

sur les solutions

polarisées

se déroulent en

présence

d’un

champ magnétique statique

B

0

,

suffisamment

uniforme,

dans

lequel

s’effectuent à la fois le pompage

optique,

le transfert de

polarisation

à basse

température

et la détection par RMN.

Dans les doubles cellules

présentées

au

paragraphe 1.1.2.1,

le volume de pompage

optique

est

distant d’environ 80 cm de la cellule d’étude où s’effectuent les mesures RMN.

B0

doit donc être

homogène

le

long

de l’axe défini par les

tuyaux

de

jonction.

En

outre,

de fortes contraintes sont

imposées

dans les

régions occupées

à la fois par le volume de pompage

optique (A)

et la cellule

expérimentale (C) :

dans le volume

A,

la relaxation nucléaire du niveau fondamental induite par les

variations

spatiales

du

champ

doit rester faible devant celle due à la

décharge

pour que le pompage

optique soit

efficace ;

dans la cellule

expérimentale,

il

s’agit

à la fois de minimiser la relaxation

longitudinale

et de faciliter la détection RMN

grâce

à des

temps

de relaxation transversale assez

longs

Le

champ magnétique

doit donc être

homogène

sur les volumes A et C.

Or l’environnement

magnétique

du laboratoire provoque des

inhomogénéités

inférieures ou

égales

au

mG/cm

Il faut donc réaliser des bobines de

champ magnétique qui

ne

dégradent

pas

cette

homogénéité,

afin de ne pas détériorer le temps de relaxation transversale lors de l’étude RMN.

Pour

produire

le

champ magnétique statique B0,

nous avons utilisé un ensemble de bobines dont la

géométrie

et les courants ont été calculés et

optimisés numériquement [Nacher 87] :

il

s’agit

de 5 bobines

octogonales,

dans

lesquelles

est bobiné du fil de cuivre émaillé de 1.3

mm2

de section

(cf

figure 1 17)

La résistance totale est de l’ordre de 35

03A9,

et une alimentation

(modèle

ASF 1000 de la marque

Fontaine,

stable à mieux que

10-3,

et qui délivre au maximum 150 V sous 10

A)

en série

fournit un

champ magnétique

de 13 Gauss sous 3

A,

sans refroidissement nécessaire des bobines.

Figure

1.17: Ensemble de bobines

octogonales

fournissant un

champ homogène

sur une cellule double

La

figure

1 18

représente

dans les conditions

optimales

de courant et de

positionnement

des bobines. la carte de

champ

calculée au niveau de l’axe des bobines

(le long duquel

se trouve la

cellule)

la variation relative du

champ magnétique

est de l’ordre de

quelques 10-4

sur la

longueur

de la cellule, et inférieure à

10-5

sur les dimensions de la cellule C

(moins

d’1

cm)

Le

dispositif

est donc

parfaitement adapté

aux mesures RMN

puisque,

pour un

champ magnétique

de l’ordre de 13

Gauss,

les variations de

champ magnétique

créées sont de l’ordre de

10-1 mG/cm.

Un second

circuit,

enroulé sur le

précédent

en respectant les mêmes

rapports

de nombres de

tours. permet de varier la valeur du

champ statique

d’environ 1 G autour de la valeur choisie sans

modifier

l’homogénéité

ou la stabilité du

champ principal.

En ce

qui

concerne le pompage optique

(volume A),

les variations de

champ magnétique

restent

celles dues à l’environnement du

laboratoire,

et on a donc interêt à choisir

Bo

le

plus grand possible.

En

effet,

on peut montrer

[Abragam] [Barbé 74]

que la relaxation

longitudinale

due aux

gradients

de

champ

s’effectue sur un

temps

donné par :

D est le temps de diffusion d’un atome dans le volume

considéré, Bo

la norme du

champ

magnétique

moyen et

03B4B0

une mesure de ses variations

spatiales

sur la cellule. 03B3 est le facteur

Figure

1.18. Carte de

champ

calculée pour l’ensemble de bobines ci-dessus

(elle

est

symétrique

et

on n’a

représenté

que la moitié

inférieure)

gyromagnétique

d’un atome d’hélium-3

égal

à -3.24 x

107 Hz/T.

Remarque

La formule 1.2 ne peut être

appliquée

que

quand l’amplitude

des variations du

champ magnétique

sur tout le volume reste faible de telle sorte que le moyennage par le mouvement

peut avoir lieu

pendant

le

temps

de diffusion de

spin

D

(c’est l’hypothèse

du rétrécissement par le mouvement que traduit

l’inégalité 03B303B4B0D

«

1, qui

est valide pour du gaz à basse

pression

et à

température ambiante)

Dans le volume de pompage optique à

température ambiante,

le

temps

de diffusion D est de l’ordre de 1 ms.

Aussi,

dès que le

champ magnétique 0B

excède

10-4 T,

on peut écrire

T1m

sous

la forme

simplifiée

Un temps de relaxation

T1m supérieur

à 1000 s dans la tête de la cellule

requiert

une

homogénéité

relative meilleure que

10-3

sur un

cylindre

de 11 cm de haut et 5 cm de

diamètre ;

il faut donc

appliquer

un

champ magnétique supérieur

à 10 Gauss compte-tenu des variations de

champ 03B4B0

existant.

En pratique, nous travaillerons avec un

champ magnétique

de 13

Gauss,

ce

qui permet

de vérifier à la fois les conditions requises par la RMN et par le pompage

optique.

1.3.1.2 Bobines de

gradient

de

champ

Afin d’améliorer

localement,

au niveau de la cellule

expérimentale (volume C), l’homogénéité

du

champ magnétique statique,

nous avons réalisé un ensemble de bobines situées autour de la

région

qui

accueille la cellule d’étude et destinées à créer de purs

gradients

de

champ longitudinal

par

rapport

aux trois directions de

l’espace.

Ces bobines sont

représentées

sur la

figure

1.19: les bobines

0Bx~

et

~yB0

sont

identiques,

de forme

trapézoïdale (afin d’augmenter

le

gradient

suivant z tout en tenant

compte

de l’encombrement du vase à

azote),

et constituées pour

chaque

direction de 2 enroulements de 200 tours de fils de

cuivre de diamètre 0.35 mm. Les bobines

~zB0

sont, quant à

elles,

circulaires et

comprennent

2 enroulements de 100 tours de fil de cuivre de diamètre 0.5 mm.

Figure

1.19 Vue de la cellule d’étude et des bobines de

gradient.

Chaque paire

de

bobines,

parcourue par un courant

électrique , xI Iy

ou

Iz,

crée un

champ

à

peu

près

vertical

(et parallèle

à

B0)

dont la valeur ne

dépend (linéairement

au

premier ordre)

que de x, y ou z respectivement

Chaque

courant permet donc de compenser

indépendamment

une

composante de

~B0z,

ou encore

d’appliquer

volontairement un

gradient

de

champ magnétique.

On obtient ainsi des

gradients

de l’ordre de 0.5

mG/(cm

A

tour)

dans les directions x et y et

de l’ordre de 1.5

mG/(cm

A

tour)

dans la direction z.

Ces enroulements permettent de compenser au

premier

ordre les

inhomogénéités

sur

l’échantillon ,

ils peuvent aussi être utilisés pour

appliquer

un

gradient

de

champ magnétique