Certaines categories d'aliments, malgre" leur contribution non n^gligeable dans I1alimentation de certaines populations rurales, n'ont jusque la pas €t€ prises en compte dans les politiques alimentaires et nutritionnelles des pays et encore moins dans les statistiques des bilans alimentaires.
D s'agit des ressources alimentaires non conventionnelles (RANC) qui jouent sans aucun doute, un role certain dans I'am61ioration soutenue de la s&urite" alimentaire et nutritionnelle plus sp&ialement au niveau des manages.
Au Togo plus precise"ment nous travaillons sur les rongeurs et les gast&ppodes. D'autres comme les antilopes, les bovides, et suid6s sauvages sont range's parmi le gibier pendant que des insectes et certains poissons n'ont pas €\£ epargne"s.
6.1 Les rongeurs
L'Autocode (Thryonomis suwindarianus) Norn commun au Togo et au Be"nin: Agouti Syn: Rat de la canne a sucre.
Domestique" au Togo, l'aulacode fait aujourd'hui objet d'exploitation en elevage moderne sur le sol et en clapier. Du Togo nous l'avons exporte" au Benin pour lequel le Togo constitue toujours le point d'origine des aulacodes domestiques; II existe aujourd'hui des tentatives assez timides mais prometteuses d'61evage d'une demi-dizaine d'animaux observee ca et la dans les centres urbains secondaires.
Cet elevage ne peut pas pour le moment couvrir la demande manifested par la population, aussi continuons nous a nous approvisionner dans le stock sauvage qui nous parvient sous forme de gibier.
En Afrique de l'Ouest, en Afrique orientale et dans les pays tropicaux, on rencontre ce rongeur dont la viande est appreciee de tous.
Pour le moment nous sommes en phase de vulgarisation pour multiplier les points de production et accroitre ainsi Teffectif du cheptel.
6.2 L' Escargot giant: {Achatina achatina)
Cet escargot fournit une viande de brousse bien prisee depuis la Guin6e jusqu'en Angola.
Signalons au Togo que le cheptel sauvage constitue notre seule source d'approvisionnement. Aux epoques de 1'annee et dans les regions ou ils abondent, les escargots grants repr^sentent une source supple"mentaire appreciable de prote"ines animales.
Au Togo, il est devenu commun de se procurer de brochettes bien assaisonn^es d'escargot dans les autogares, les gares ferroviaires et meme sur les stades omnisports les jours de grandes competitions (Football, Athle"tisme etc.)
Pour prevenir la menace que peut constituer la cueillette pour cette precieuse source de prot&ne animate nous avons en association avec son elevage amorce" aussi la recherche sur son alimentation, les parametres de croissance, la toxicite" de sa viande (viande sombre et blanche) la commercialisation et la technologie de transformation de sa viande.
L'Appretage de la viande d'escargot geant
1) Tuer les escargots
- les mettre dans une marmite d'eau - les recouvrir dans la marmite:
. soit des feuilles de Mombin, (Spondias mombin)
. soit des feuilles de Newbouldia lisse, (Newbouldia laevis) . soit des feuilles du Neverdier (Moringa oleifera)
Le tout est recouvert avec le couvercle de la marmite.
Laisser bouillir (le temps qu'ils meurent)
Descendre la marmite du feu et verser son contenu dans une gamelle et laisser refroidir.
les prendre un a un et secouer e"nergiquement pour faire sortir la viande.
2) Habillement de la viande
Enlever les dechets c'est-a-dire les intestins (tout ce qui se trouve au fond de la coquille, Fappendice etc.)
utiliser de 1'alun pour couper le liquide gluant Enlever la tete avec les yeux et la bouche
3) Lavage de la viande
Gratter le corps restant et laver a Feau simple.
Prendre du citron (20 citrons / 60 escargots)
Malaxer pendant 15 a 20 minutes dans le citron (jus+zest) Rincer a grande eau et la viande est pr£te pour toute cuisine.
En dehors des escargotieres des commer^ants d'escargots ce sont nos effectifs de recherches qui constituent les elevages au Togo. Ce sont done, comme chez les aulacodes, les cueillettes qui approvisionnent le march6 que le pays connait aujourd'hui.
Autre Gibier
Dans la cate"gorie autre gibier, nous rangeons les viandes d'antilope de sanglier de buffle etc...)
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Autre viande
Dans cette categoric se trouve la viande de reptiles (serpents, varans,caimans etc.)
6.3 Insectes
Quant a ce dernier groupe, leur statistique n'est pas connu mais ils ont fait objet d'analyse chimique comme toutes les autres denrees alimentaires dans nos laboratoires.
6.4 Consommation des RANC d'origine animale.
Tableau n° 14 Les aulacodes, les rongeurs, les autres gibiers et viandes.
Produits.
Aulacode volail.S.
Autre Gib Aut.viand
domaine urbain.
consommation annuelle en tonne
-429,044
-kg/capita
-0,348
-centres urbains secondaries cons, annuelle ration/j
en tonne
144,300.
13,936 24,856 32,916
kg/capita
0,465.
0,045 0,081.
0,107
Cal/capi
1,249.
0,125 0,244.
0,600
Milieu rural.
Milieu rural Ration/j.
tonne
1109,888 149,630 234,956 60,918
kg/capita
0,620 0,084 0,142 0,034
Cal/
capi 1,733 0,230 0,413 0,184
Rongeurs = rats, lievres, ecureuils etc...
Volailles sauvages = pintades sauvages, perdrix, etc.
Autres gibiers = antilope, sanglier,pangolin, etc.
Autres viandes: reptiles (escargots varans etc.)
La consommation des animaux sauvages et ceux en voie de domestication est plus importante dans les centres urbains secondaires et les campagnes que dans les villes.
En effet sur une production nationale de 1254,188 tonnes d'aulacodes et autres rongeurs, la campagne seule en a consomm£ 88,49% pendant que les centres urbains secondaires ne totalisent que 11,51% . Quant au domaine urbain rien n' a 6t6 de"termine*.
II en est de meme pour la volaille sauvage qui fournit 91,48% de viande au milieu rural contre 8,52% aux centres urbains secondaires.
Cependant le domaine urbain excelle dans la consommation de "Autres gibiers" avec 62,28% de consommation contre 3,61% pour les centres urbains secondaires et 34,11% pour les milieux ruraux.
Quant k "autre viande" le domaine urbain n' a rien signale*, seuls les centres urbains secondaires et le milieu rural pre"sentent respectivement un niveau de consommation de 35,0896 et 64,92%.
Valeur chimique des differentes ressources alimentaires non conventionnelles.
Tableau: Consommation alimentaire annuelle (en tonne selon le domaine urbain
C&feleaet prod. d£riv6 Far.fonio Mani.D. €f\
Igna.n.epl
" d'igna
" de Uxo
*pat.dou.
Far.T.gar
" "Tapio Miel S&am dec Grai.baob Har.bl.gr Har.r gr P. Angole Voandz.gr
CMokaet Ban dou Ananai
rfiMtm ill
VH. DISPONIBIUTES ALIMENTAIRES REELLES EN 1994
Les disponibilite"s alimentaires r^elles sont de*finies comme la somme:
des productions de la campagne desquelles on d&luit les pertes, les semences, des stocks de report, et
du solde importations/exportations de Tann6e.
Elles sont e"valu6es a 865 560 tonnes de tubercules et 22 754 tonnes de legumineuses. Ce sont pour nous des indicateurs imperatifs dans le calcul du taux de couverture des besoins alimentaires de la population (voir le bilan alimentaire ci-dessous)
Bilan alimentaire pour les tubercules et le"gumineuses en 1994 (en tonne) .
Produ.
+ 275266 -659 +205470
-13085
Ainsi seuls les tubercules couvrent le besoin alimentaire quantitatif de nos populations dans certaine region.
Quant aux legumineuses le deficit est toujours present chaque annde. Nous aurons deux sortes de besoins a couvrir, le besoin quantitatif et le besoin qualitatif. L'un n'entraine pas n6cessairement l'autre.
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Les Productions en 1993 et en 1994.
Produits
Igname Patate douce Taro
Manioc Total tuberc.
Fonio
Ni^be"
Voandzou Total
1993
Tubercules 530412
27318 19520 389488 966737
Ce'reales 5455
Le"gumineuses 38557
4403 42960
1994
364280 8682 11847 411827 796636
5300
21078 4204 25282
Variation
-166132 -18630 - 673
+22339 -170101
-155
-17479 -199 -17678
La n&essite' de ce tableau est qu'il permet de comprendre la legumineuse qui est ranged sous le vocable "autre legumineuse. C'est clair que c'est le voandzou, le pois d'angole et d'autre encore etant d'une quantity insignifiante. II en est de mdme pour le fonio dans "autres ce're'ales".
Vm. APPROVISIONNEMENT DES MARCHES ET EVOLUTION DES PRIX
8.1 Commercialisation des RANC
Les Changes commerciaux constituent un element d'appreciation de la situation alimentaire. Us sont caracte'rise's par trois postes essentiels qui sont:rapprovisionnement des marches, les prix et le pouvoir d'achat des consommateurs.
8.1.1 Approvisionnement des marches
Ce sont des produits qui selon la spe'ficite' alimentaire arrivent au marche* en petite quantite" mais amends par une multitude de paysannes.
En leur saison (saison humide pour les v6ge*taux, saison seche permettant le feux de brousse pour les chasseurs), ils inondent ou se rarefient sur le marche* ce qui permet une reaction a la baisse ou a la hausse en relation avec les prix pratique's sur le marche\
8.1.2 Evolution des prix
Le prix est 1'indicateur primordial de Te"tat du marche". Les r^sultats de l'enqu&e et les informations relevees dans la transaction des RANC ont permis d'etudier revolution des prix sur les marches ruraux. L'analyse des prix a couvert la periode de Juin a Aout et a porte essentiellement sur l'igname, le niebe, la lentille de terre, le voandzou, le taro, la patate douce, le manioc et le fonio.
Prix moyen annuel des RANC au Togo (FCFA /kg)
Patate d. Taro Manioc Niebe Voandz Fonio
Tableau n°
Annee 1991 1992 1993 1994
17: Prix
Igname 66 66 63 59
Manioc 28 29 30 31
_
Niebe Voj 139 -141 -134 -157 -184 225
1995 - - - - 184 225 60
Les prix ici sont seulement indicatifs car c'est avec les mesures en bol que Ton vend le niebe et le fonio.Le poids alors depend de la densite du produit.
Le grand bol qui pese environ 3kg se vend entre 700 et 800F CFA actuellement sur le march6 urbain de Lome soit 2495 F/kg. Quant au voandzou le bol se vend entre 900 a 1000 F CFA soit 316 F /kg.
La legumineuse la plus chere sur nos marches est la lentille de terre qui coute mesuree par le m6me bol a 4000 F CFA soit 1333 FCFA /kg. Le fonio vendu au meme bol fait 600F/bol sur nos marches soit 200 F CFA / kg si la densite de cette cereale pouvait le
permettre.
En productions animates 1'aulacode est devenu une denree rare. Le couple pour l'elevage coute 1000 F CFA sans consideration de poids tandis que celui destine a la boucherie se vend soit a 2500 F CFA le kg soit a 5000 F / piece pesant generalement 5 kg + ou -100 g.
Le gibier constitue par des cervides est aussi une viande de luxe tout comme la volaille sauvage; car les antilopes et sangliers sont entre 1500 a 2000 F CFA / kg et la perdrix se vend de 800 a 1500 les 800g .
Dans cette gamme de produits animaux seuls les reptiles coutent tellement moins cher qu'on a l'impression que le vendeur voudrait plutdt s'en debarrasser, surtout lorsqu'il s'agit des serpents. On les vend au pif et heureux le consommateur qui le premier rencontre le vendeur.
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Les escargots grants sont plus int6ressants; ils exigent plus de soins a la cuisine et pourtant donne un produit fini a la portee de toutes les bourses. L'animal vivant se vend entre
10 a 25 F CFA / piece. Pre*par6 (frit) et assaisonne" il est a presque 3000 F CFA / kg.
Les feuilles et fruits alimentaires sont souvent et meme toujours des cueillettes; aussi sont- elles vendues en petits tas de 25 F CFA que les bonnes me*nageres ont l'habitude de prendre a 3 tas pour 50 F CFA. Vendre au kg serait ale*atoire pour les deux parties car le fanage dans la journ^e fait qu'a l'^tat frais le vendeur qui vend au kg gagne toujours tandis que quelques heures apres l'acheteur n'a plus le m&me poids. Done aussi longtemps que les tas demeureront sur les plateaux, ils perdent surement le poids mais ne perdent pas leur valeur.
A 1' University de Lome" nous pratiquons les prix suivants:
Gboma (GM) 100/kg
Ademe (Cte)
150F/kg
Tomate
300F/kg
Aubergine (agbitsa) 125F/kg
Papaye (vert) 50F/kg
Ni6b6 Piment
250F/kg 300F
Gombo 150F / kg Morelle —100F / kg Roselle- 200F / kg Grasse* 100F " "
Vernonia —150F " " Oignon 350F " "
Amarante —100F " " Poivron —400F " "
Miel 2500F " " Orange 60F " "
Igname 75F " "
Noix palme--100F H "
Agouti 1500F a 2000 F / kg. selon la saison
La lentille de terre K. geocarpa est encore sous experience, mais elle est vendue deja tres chere soit 4000F CFA a Lome et 2500F CFA a Cotonou (Be"nin)