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Processus contrôlés localisés

5.2 L’opérateur d’incrément ˜ δ

5.4.3 Processus contrôlés localisés

A ce stade, nous sommes pleinement en mesure de donner sens au système (5.36) sous les

hypothèses 7 et 8, comme vient le résumer la boucle :

˜

Q

γx Prop.

5.4.4

−→ Q

γx Prop.2.2.7

−→ Q

γx Prop.

5.4.5

−→ Q˜

γx

˜

y

i

7−→ y

i

=a

i

+R

A

dξφ˜(ξ)˜y

i

(ξ) 7−→ ψ

ij

(y) 7−→ (˜δz˜

i

) =J( ˜dx

j

ψ

ij

(y)).

La preuve de l’existence (et de l’unicité) d’une solutionglobale pour ce système va résulter

d’une succession d’arguments de point fixe dans les espaces Q˜

γx

(I

n

), pour une certaine suiteI

n

d’intervalles qui couvrent [0, T]. Le recollement de ces différentes solutions locales nécessitera

un contrôle simultané des normes dey˜et de la condition initiale˜h

n

= ˜y

ln

sur chaque intervalle

I

n

= [l

n

, l

n+1

], lors de la procédure décrite par le schéma ci-dessus.

L’idée la plus naturelle consiste à décomposer la recherche d’un tel contrôle en trois

esti-mations successives, correspondant aux trois opérations qui apparaissent dans la procédure, et

ce lorsque l’espace intermédiaire Q

γx

(I) est muni de sa norme usuelle N[.;Q

γx

(I)], définie par

(2.16).

L’utilisation de cette dernière norme ne permet malheureusement pas d’obtenir un contrôle

suffisamment optimal, exprimé en termes de N[˜y; ˜Q

γx

(I

n

)] etN[˜y

ln

;L

1

], et un argument

tech-nique supplémentaire doit être mis en œuvre. Cet argument passe par l’introduction d’un

sous-espace (affine) particulier deQ

γx

(I

n

), qui permettra essentiellement d’isoler les termes dépendant

de la condition initiale y˜

ln

.

On supposera dans cette sous-section que le processusx satisfait l’hypothèse 8, et l’on fixe

un intervalleI = [l

1

, l

2

]arbitraire de[0, T].

Définition 5.4.7. Soit k ∈N

, f ∈ C

1

2

(I;R

k

). Un processus y ∈ C

1γ

(I;R

k

) sera dit γ-contrôlé

(par x) autour de f sur I si ses incréments se décomposent de la façon suivante : pour tous

s < t∈I,

(δy

i

)

ts

−f

tsi

=x

1,j

ts

y

x,ijs

+y

♭,its

avecy

x

∈ C

1γ

(I;R

m,k

) et y

∈ C

22γ

(I;R

k

). (5.54)

On notera A

γx,f

(I;R

k

) l’ensemble de ces processus, et à tout y∈ A

γx,f

(I;R

k

), on associe la

quantité

5.4. LE CAS RUGUEUX 119

Comme dans le cas des processus contrôlés standards, on définit ensuite, pour tout f ∈

C

1

2

(I;R

k,l

), A

γx,f

(I;R

k,l

) comme l’ensemble des processus y ∈ C

1γ

(I;R

k,l

) tels que, pour tout

j= 1, . . . , l, y

.j

∈ A

γx,f

(I;R

k

), et l’on associe à ces éléments la quantité

M[y;A

γx,f

(I;R

k,l

)] :=

l

X

j=1

N[y

.j

;A

γx,f

(I;R

k

)].

Evidemment, A

γx,0

(I) = Q

γx

(I) et plus généralement, pour tout f ∈ C

1

2

(I;R

k

), A

γx,f

(I) ⊂

Q

γx

(I). Le point essentiel de cette procédure de localisation autour def réside dans le fait que

ce dernier incrément n’intervient pas (directement) dans le calcul de M[y;A

κx,h

(I;R

k

)].

Observons de quelle manière les ensembles A

γx,f

apparaissent lors de l’intégration (contre

ξ) d’un processus convolutionnel contrôlé :

Proposition 5.4.8. On suppose les hypothèses 5 et 7 satisfaites. Soit y˜ ∈ Q˜

γx

(I;R

k

) tel que

˜

y

l1

= ˜h∈ L

1

et δ˜y˜= ˜X

x,j

x,ij

+ ˜y

♯,i

. On pose y :=a+R

A

dξφ˜(ξ) ˜y(ξ). Alors y∈ A

γx,f

(I;R

k

),

avec f

ts

:=R

A

dξφ˜(ξ)a

ts

(ξ)S

sl1

(ξ)˜h(ξ). En outre,

M[y;A

γx,f

(I;R

d

)]≤c

x

nN[˜y; ˜Q

γx

(I;R

d

)] +|I|

1γ

N[˜h;L

1

]o. (5.55)

Démonstration. A partir de (5.44), on peut écrire, pour tous s < t∈I,

(δy

i

)

ts

= x

1,j

ts

(L

φ˜

sx,ij

) + ˜X

tsax,j

sx,ij

+

Z

A

dξφ˜(ξ) ˜y

ts♯,i

(ξ) +

Z

A

dξφ˜(ξ)a

ts

(ξ)˜y

si

(ξ)

= x

1,j

ts

(L

φ˜

sx,ij

) + ˜X

tsax,j

sx,ij

+

Z

A

dξφ˜(ξ) ˜y

ts♯,i

(ξ) +

Z

A

dξφ˜(ξ)a

ts

(ξ)(˜δy˜

i

)

sl1

(ξ) +f

tsi

.

On pose alorsy

x,ijs

:=L

φ˜

sx,ij

,y

♭,its

:= ˜X

tsax,j

x,ijs

+R

A

dξφ˜(ξ)n

ts♯,i

(ξ) +a

ts

(ξ)(˜δy˜

i

)

sl1

(ξ)o.

Clai-rement,

N[y

;C

22γ

]≤c

x

nN[˜y

x

;C

10

] +N[˜y

; ˜C

22γ

] +N[˜y; ˜C

1γ

]o≤c

x

N[˜y; ˜Q

γx

],

et|(δy)

ts

| ≤ |f

ts

|+|t−s|

γ

N[X

x

;C

2γ

]N[˜y

x

;C

10

] +|t−s|

2γ

N[y

;C

22γ

]. Or |f

ts

| ≤ |t−s| N[˜h;L

1

],

d’oùN[y;C

1γ

]≤ |I|

1γ

N[˜h;L

1

] +c

x

N[˜y; ˜Q

γx

], et (5.55) est ainsi prouvé.

Le résultat qui suit constitue l’analogue de la proposition 2.2.7 dans le contexte des processus

contrôlés localisés :

Proposition 5.4.9. Soit y∈ A

γx,f

(I;R

d

) avecy

l1

=h etδy

i

−f

i

=x

1,j

y

x,ij

+y

♭,i

, et

considé-rons une fonction ψ∈ C

3,b

(R

d

;R

d,m

). Alors ψ(y)∈ A

γx,Dψ(h)f

(I;R

d,m

) et l’estimation suivante

est vérifiée :

M[ψ(y);A

γx,Dψ(h)f

(I)]

≤c

x,ψ

n1 +M[y;A

γx,f

(I)]

2

+|I|

1γ

M[y;A

γx,f

(I)]N[f;C

21

(I)] +|I|

1γ

N[f;C

21

(I)]o. (5.56)

En outre, si y

(1)

, y

(2)

∈ A

γx,f

(I;R

d,m

) avecy

l(1)1

=y

(2)l1

, alors

N[ψ(y

(1)

)−ψ(y

(2)

);Q

γx

(I)]

≤c

x,ψ

N[y

(1)

−y

(2)

;Q

γx

(I)]

1 +M[y

(1)

;A

γx,f

(I)]

2

+M[y

(2)

;A

γx,f

(I)]

2

Démonstration. Pour tous s, t∈I,

δ(ψ

ij

(y))

ts

=

Z

1 0

dλ ∂

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)(δy

l

)

ts

=

Z

1 0

dλ ∂

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)f

tsl

+

Z

1 0

dλ ∂

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)(x

1,k ts

y

x,lks

+y

♭,lts

)

= Dψ(h)f

ts

+x

1,k

ts

ψ(y)

x,ijks

+ψ(y)

♭,ts1,ij

+ψ(y)

♭,ts1,ij

, (5.58)

où l’on a noté ψ(y)

x,ijks

:=∂

l

ψ

ij

(y

s

)y

x,lk

,

ψ(y)

♭,ts1,ij

:=x

1,k ts

Z

1 0

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)−∂

l

ψ

ij

(y

s

)

y

x,lks

+

Z

1 0

dλ ∂

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)y

♭,lts

,

ψ(y)

♭,ts2,ij

:=

Z

1 0

l

ψ

ij

(y

s

+λ(δy)

ts

)−∂

l

ψ

ij

(y

s

)

f

tsl

+

l

ψ

ij

(y

s

)−∂

l

ψ

ij

(y

l1

)

f

tsl

.

Une succession d’arguments de calcul différentiel standard permet aisément d’établir

N[ψ(y)

x

;C

10

] +N[ψ(y)

x

;C

1γ

] +N[ψ(y)

♭,1

;C

22γ

]≤c

x,ψ

n1 +M[y;A

γx,f

]

2

o.

Par ailleurs,

ψ(y)

♭,ts2

≤ kD

2

ψk

N[y;C

1γ

]N[f;C

21

]n|t−s|

1+γ

+|s−l

1

|

γ

|t−s|o,

d’oùN[ψ(y)

♭,2

;C

22γ

]≤c

ψ

M[y;A

γx,f

]N[f;C

1

2

]|I|

1γ

. En revenant finalement à la décomposition

(5.58), on obtient :

|δ(ψ(y))

ts

|

≤ kDψk

|t−s| N[f;C

21

] +|t−s|

γ

N[x;C

1γ

]M[y;A

γx,f

]kDψk

+|t−s|

2γ

N[ψ(y)

;C

22γ

],

de telle sorte que N[ψ(y);C

1γ

] ≤ c

ψ,x

n|I|

1γ

N[f;C

1

2

] +M[y;A

γx,f

] +N[ψ(y)

;C

22γ

]o, ce qui

achève la preuve de (5.56).

En ce qui concerne (5.57), commençons par écrire, avec les notations de (5.58),

δ(ψ

ij

(y

(1)

)−ψ

ij

(y

(2)

))

ts

=x

1,k

ts

[ψ(y

(1)

)

x,ijks

−ψ(y

(2)

)

x,ijks

] + [ψ(y

(1)

)

♭,ts1,ij

−ψ(y

(2)

)

♭,ts1,ij

] + [ψ(y

(1)

)

♭,ts2,ij

−ψ(y

(2)

)

♭,ts2,ij

].

Si l’on se réfère à la preuve de la proposition 2.2.7, on déduit sans effort

N[ψ(y

(1)

)

x

−ψ(y

(2)

)

x

;C

10

(I)]+N[ψ(y

(1)

)

x

−ψ(y

(2)

)

x

;C

1γ

(I)]+N[ψ(y

(1)

)

♭,1

−ψ(y

(2)

)

♭,1

;C

22γ

(I)]

≤c

x,ψ

n1 +M[y

(1)

;A

γx,f

(I)]

2

+M[y

(2)

;A

γx,f

(I)]

2

oN[y

(1)

−y

(2)

;Q

γx

(I)].

Pour le terme ψ(y

(1)

)

♭,2

−ψ(y

(2)

)

♭,2

, remarquons d’abord l’estimation

ψ(y

(1)

)

♭,2

−ψ(y

(2)

)

♭,2

≤ |t−s| N[f;C

21

(I)]

nZ

1 0

Dψ(y

s(1)

+λ(δy

(1)

)

ts

)−Dψ(y

(1)s

)−Dψ(y

s(2)

+λ(δy

(2)

)

ts

) +Dψ(y

(2)s

)

+

Dψ(y

(1)s

)−Dψ(y

l(1) 1

)−Dψ(y

(2)s

) +Dψ(y

l(2) 1

)

o

.

5.4. LE CAS RUGUEUX 121

En faisant à nouveau appel aux arguments de la preuve de la proposition 2.2.7, il est facile de

vérifier à partir de cette dernière écriture que

N[ψ(y

(1)

)

♭,2

−ψ(y

(2)

)

♭,2

;C

22γ

(I)]

≤c

ψ

|I|

1γ

N[f;C

21

(I)]n1 +N[y

(1)

;C

1γ

(I)] +N[y

(2)

;C

1γ

(I)]oN[y

(1)

−y

(2)

;C

γ1

(I)].

L’inégalité (5.57) est ensuite immédiate.

Soulignons à nouveau le fait que A

γx,f

est un sous-ensemble de Q

γx

; ceci signifie en

parti-culier que pour tout élément z ∈ A

γx,f

(I;R

d,m

), l’intégrale J( ˜dx

j

z

ij

) peut être définie via la

proposition 5.4.5. Dans ce contexte particulier, nous disposons de l’estimation suivante :

Proposition 5.4.10. On suppose les hypothèses 5 et 8 satisfaites. Si z∈ A

γx,f

(I;R

d,m

), alors

la semi-norme du processusz˜∈Q˜

γx

(I;R

d

) défini par z˜

l1

= ˜h∈ L

1

et δ˜

i

=J( ˜dx

j

z

ij

) peut être

majorée par

N[˜z; ˜Q

γx

(I;R

d

)]

≤c

x

n

N[z;C

10

(I;R

d,m

)] +z

lx1

+|I|

γ

M[z;A

γx,f

(I;R

d,m

)] +|I|

1γ

N[f;C

21

(I;R

d,m

)]o. (5.59)

Démonstration. D’après la proposition 5.4.5, la décomposition dez˜en tant que processus

convo-lutionnel contrôlé est donnée parδ˜

i

= ˜X

x,j

x,ij

+ ˜z

♯,i

, avec z˜

x

=zetz˜

= ˜z

♯,1

+ ˜z

♯,2

, où

˜

z

♯,1,i

= ˜X

xx,jk

z

x,ijk

et z˜

♯,2,i

= ˜Λ( ˜X

x,j

(z

♭,ij

+f

ij

) + ˜X

xx,jk

δz

x,ijk

).

Puisque(δz

ij

)

ts

=f

tsij

+x

1,k ts

z

sx,ijk

+z

♭,ijts

=f

tsij

+x

1,k ts

z

lx,ijk1

+x

1,k ts

(δz

x,ijk

)

sl1

+z

ts♭,ij

,

N[ζ

z˜

;C

1γ

(I)] =N[z;C

1γ

(I)]≤c

x

n|I|

1γ

N[f;C

21

(I)] +

z

lx1

+|I|

γ

M[z;A

γf,h

(I)]o.

Quant au terme résiduel, en écrivant z˜

ts♯,1,i

= ˜X

tsxx,jk

z

lx,ijk1

+ ˜X

tsxx,jk

(δz

x,ijk

)

sl1

, on a d’abord

N[˜z

♯,1

; ˜C

22γ

] ≤ c

x

nz

lx1

+|I|

γ

M[z;A

γx,f

(I)]o, tandis que, grâce à la propriété de contraction

(2.6),

N[˜z

♯,2

; ˜C

22γ

(I)]≤c

x

n

|I|

γ

M[z;A

γx,h

(I)] +|I|

1γ

N[f;C

21

(I)]o.

Finalement, comme δ˜

i

= ˜X

x,j

x,ij

+ ˜z

♯,i

,

N[˜z; ˜C

1γ

(I)]≤c

x

nN[z;C

10

(I)] +

z

xl1

+|I|

γ

M[z;A

γf,h

(I)] +|I|

1γ

N[f;C

21

(I)]o,

ce qui achève la preuve de (5.59).

5.4.4 Résolution de l’équation

Nous sommes à présent en mesure de résoudre le système :

Théorème 5.4.1. On suppose les hypothèses 5, 7 et 8 satisfaites. Si ψ ∈ C

3,b

(R

d

;R

d,m

),

alors l’équation (5.23), interprétée grâce à la proposition 5.4.5, admet une unique solution dans

˜

Démonstration. Comme nous l’annoncions, la preuve va consister en une succession

d’argu-ments de point fixe sur une suite d’intervalles (I

n

)

n

qui recouvrent [0, T]. Nous considérerons

plus exactement la suite donnée par :

I

nN

= [l

Nn

, l

nN+1

] avec l

0N

= 0 etε

n

Nn

=l

Nn+1

−l

nN

= 1

N +n, (5.60)

où N est un paramètre qui sera fixé au cours de la preuve.

Sur chacun de ces intervalles, la procédure se déroule (comme d’habitude) en deux temps :

nous commençons par établir l’existence de sous-ensembles invariants pour l’application Γ

as-sociée au système, puis nous montrons que Γ, restreinte à certains de ces sous-ensembles, est

une contraction stricte.

Les résultats établis dans la sous-section 5.4.3 montrent que pour contrôler l’imagez˜:= Γ(˜y)

d’un processusy˜∈Q˜

γx

(I

nN

), il est important de disposer d’une estimation de la norme dey˜dans

˜

Q

γx

(I

N

n

), mais aussi de la norme de la condition initiale ˜h

n

:= ˜y

lN

n

. C’est ce principe général qui

va guider notre raisonnement.

Etape 1 : Invariance de boules. On fixe momentanément le paramètre N qui intervient

dans la définition (5.60) des intervalles I

N

n

, et l’on introduit deux paramètres supplémentaires

α

1

, α

2

>0dont les valeurs seront déterminées dans un instant. On considère les ensembles

B

h˜n

n

:={y˜∈Q˜

γx

(I

nN

) : ˜y

lN

n

= ˜h

n

,y˜

xlN

n

=ψ(h

n

),N[˜y; ˜Q

γx

(I

nN

)]≤(N +n)

α2

},

où ˜h

n

∈ L

1

est tel que N[˜h

n

;L

1

] ≤ (N +n)

α1

et h

n

:= a+R

A

dξφ˜(ξ)˜h

n

(ξ). Si y˜ ∈ B

˜hn

n

,

˜

z := Γ(˜y) désigne l’élément de Q˜

γx

(I

nN

) défini par les deux conditions : z˜

lN

n

= ˜h

n

et pour tous

s, t∈I

N

n

,(˜δz˜)

ts

=J

ts

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)), où y:=a+R

A

dξφ˜(ξ)˜y(ξ).

Avec ces notations, nous allons prouver queα

1

etα

2

peuvent être choisis de telle sorte que,

d’une part, les ensembles B

˜hn

n

soient stables parΓ, et, d’autre part, que la propriété suivante

soit vérifiée :

(H) Siy˜∈B

˜hn

n

, alors N[˜y

lN

n+1

;L

1

]≤(N+n+ 1)

α1

.

Cette dernière condition permettra de garantir la possibilité de recoller les points fixes successifs,

comme nous le verrons à la fin de la preuve.

Soity˜∈B

˜hn

n

,z˜:= Γ(˜y). En vue d’appliquer les résultats de la sous-section 5.4.3, on notera,

pour tous s < t∈I

N n

,

y

t

:=a+

Z

A

dξφ˜(ξ)˜y

t

(ξ), f

tsn

:=

Z

A

dξφ˜(ξ)a

ts

(ξ)S

slN n

(ξ)˜h

n

(ξ) , g

tsn

:=Dψ(y

lN n

)f

tsn

. (5.61)

L’estimation (5.59) montre tout d’abord que

N[˜z; ˜Q

γx

(I

nN

)]

≤c

x

nN[ψ(y);C

10

(I

nN

)] +

ψ(y)

xlN n

γn

M[ψ(y);A

γx,gn

(I

nN

)] +ε

1nγ

N[g

n

;C

21

(I

nN

)]o. (5.62)

Or, d’après les propositions 5.4.9 et 5.4.8, on sait que

ψ(y)

x,ijklN n

=∂

p

ψ

ij

(y

lN n

)y

lx,pkN n

=∂

p

ψ

ij

(y

lN n

) (L

φ˜

x,pklN n

) =L

φ˜

p

ψ

ij

(y

lN n

pk

(h

n

),

5.4. LE CAS RUGUEUX 123

et donc

ψ(y)

xlN n

≤c

ψ

. Par ailleurs, il est évident que

N[g

n

;C

21

(I

nN

)]≤ kDψk

N[f

n

;C

21

(I

nN

)]≤c

ψ

N[˜h

n

;L

1

].

Il découle ainsi de (5.62)

N[˜z; ˜Q

γx

(I

nN

)]≤c

x,ψ

n1 +ε

γn

M[ψ(y);A

γx,gn

(I

nN

)] +ε

1nγ

N[˜h

n

;L

1

]o.

En mettant ensuite à contribution les estimations (5.56) et (5.55), on obtient

N[˜z; ˜Q

γx

(I

nN

)]

≤c

1x,ψ

n1 +ε

1nγ

N[˜h

n

;L

1

] +ε

γn

N[˜y; ˜Q

γx

(I

nN

)]

2

n

N[˜y; ˜Q

γx

(I

nN

)]N[˜h

n

;L

1

] +ε

2nγ

N[˜h

n

;L

1

]

2

o.

(5.63)

Pour établir la stabilité de B

˜hn

n

, c’est-à-dire prouver que N[˜z; ˜Q

γx

(I

N

n

)] ≤(N +n)

α2

(pour N

assez grand), une première série de conditions s’imposent alors naturellement :

α

1

−(1−γ)< α

2

2

−γ < α

2

α

1

2

−1< α

2

1

−2 +γ < α

2

,

(5.64)

système qui se résume en fait à

(

α

2

< γ

α

1

<1−γ+α

2

. (5.65)

Si α

1

, α

2

> 0 vérifient ces conditions et N est suffisamment grand, la propriété de stabilité

de B

˜hn

n

est alors vérifiée. En effet, à partir de (5.63), on déduit N[˜z; ˜Q

γx

(I

N

n

)] ≤ 6c

1

x,ψ

(N +

n)

α3

, où α

3

désigne le plus grand élément parmi les membres de gauche du système (5.64).

Comme α

3

< α

2

, on peut choisir N tel que pour tout n ≥ 0,(N +n)

α2−α3

≥6c

1x,ψ

, et donc

N[˜z; ˜Q

γx

(I

nN

)]≤(N+n)

α2

.

Il reste à analyser la condition (H). Pour cela, écrivons

˜

y

liN n+1

=S

εn

liN n

+ (˜δy˜

i

)

lN n+1lN n

=S

εn

˜h

in

+ ˜X

x,j lN n+1lN n

ψ

ij

(h

n

) + ˜y

♯,i lN n+1lN n

,

ce qui conduit à

lN n+1

˜h

n

+c

x,ψ

ε

γn

2nγ

N[˜y; ˜Q

γx

(I

nN

)]≤(N+n)

α1

+c

x,ψ

(N+n)

γ

+(N+n)

α2−2γ

. (5.66)

Observons ensuite l’équivalent

cx,ψm−γ+mα2−2γ

(m+1)α1−mα1

m→∞ cx,ψm

−γ+mα2−2γ

α1mα1−1

, qui nous indique qu’en

ajoutant à (5.65) la condition (compatible)

α

1

>1−γ, (5.67)

on peut trouverN suffisamment grand tel que, pour toutn∈N

,

On choisit donc N de cette façon pour obtenir, à partir de (5.66), la propriété (H).

Etape 2 : Propriété de contraction. Soit y˜

(1)

,y˜

(2)

∈ B

˜hn

n

, z˜

(1)

:= Γ(˜y

(1)

),z˜

(2)

:= Γ(˜y

(2)

), et

l’on définit y

(1)

, y

(2)

comme dans (5.61). La propriété recherchée va là encore découler des

estimations de la sous-section 5.4.3. Pour cela, il convient d’abord d’observer que si y

(1)

, y

(2)

A

γx,f

(I), alors y

(1)

−y

(2)

∈ A

γx,0

(I) et N[y

(1)

−y

(2)

;A

γx,0

(I)] = N[y

(1)

−y

(2)

;Q

γx

(I)]. Ainsi,

d’après (5.59),

N[˜z

(1)

−z˜

(2)

; ˜Q

γx

(I

nN

)]

≤cnN[ψ(y

(1)

)−ψ(y

(2)

);C

10

(I

nN

)] +

ψ(y

(1)

)

xlN n

−ψ(y

(2)

)

xlN n

γn

N[ψ(y

(1)

)−ψ(y

(2)

);Q

γx

(I

nN

)]o.

Orψ(y

(1)

)

xlN n

=ψ(y

(2)

)

xlN n

etN[ψ(y

(1)

)−ψ(y

(2)

);C

0 1

(I

nN

)]≤ε

γn

N[ψ(y

(1)

)−ψ(y

(2)

);Q

γx

(I

nN

)]. En

associant ces deux observations aux estimations (5.57) et (5.55), on déduit aisément

N[˜z

(1)

−z˜

(2)

; ˜Q

γx

(I

nN

)]≤c

x,ψ

J

N+n

N[˜y

(1)

−y˜

(2)

; ˜Q

γx

(I

nN

)],

avec

J

n

=n

γ

+n

γ+2α2

+n

2α1−(2−γ)

+n

α1−1

+n

α12−1

,

et l’on est cette fois amenés à envisager, pour que lim

N→∞

J

N

= 0, le système

2

−γ <0

1

−2 +γ <0

α

1

−1<0

α

1

2

−1<0.

(5.68)

Ce système, intersecté avec les conditions (5.65) et (5.67), fournit alors l’hypothèse finale

(

0< α

2

<

γ2

1−γ < α

1

<1−γ+α

2

.

Une fois munis de tels coefficients, il suffit de prendre N assez large pour que la propriété de

contraction et la propriété (H) soient simultanément satisfaites sur les ensembles invariants

B

˜hn

n

.

Etape 3 : Recollement des solutions. La construction de la solutiony˜∈Q˜

γx

([0, T])annoncée est

à présent réduite à une procédure de recollement, que nous nous proposons de détailler.

On définit tout d’abord la suite(˜y

(n)

,y˜

(n),x

)

n0

suivant la procédure itérative :(˜y

(0)

,y˜

(0),x

)∈

˜

Q

κ

(I

0N

) est le point fixe deΓ dansB

00

et pour tout n≥1,(˜y

(n)

,y˜

(n),x

)∈Q˜

κ

(I

nN

) est le point

fixe de Γ dans B

y˜

(n−1)

lNn

n

. Cette construction est bien entendu rendu possible grâce aux deux

premières étapes. On pose ensuite, pour tout t∈[0, T],

˜

y

t

=

NT

X

n=0

˜

y

(tn)

1

IN n

(t) , y˜

xt

=

NT

X

n=0

˜

y

(tn),x

1

IN n

(t),

où N

T

désigne le plus petit entier tel que P

NT

n=0

|I

nN

| ≥T.

Sil

Nk1

< s≤l

Nk

< . . . < l

Nk

≤t < l

Nk+1

, on utilise la décomposition

(˜δy˜)

ts

=S

tlN k

·(˜δy˜)

lN ks

+ (˜δy˜)

tlN k′

+

k−1

X

i=k

S

tlN i+1

·(˜δy˜)

lN i+1lN i

, (5.69)

5.4. LE CAS RUGUEUX 125

ainsi que la relationδ˜X˜

x

= 0, pour déduire(˜δy˜

i

)

ts

= ˜X

tsx,j

sx,ij

+ ˜y

ts♯,i

, avecy˜

ts♯,i

= ˜y

ts♯,1,i

+ ˜y

ts♯,2,i

,

˜

y

ts♯,1,i

:= ˜X

x,j tlN k

h

˜

y

(k),x,ij lN k

−y˜

(sk1),x,ij

i+

k

X

p=k+1

˜

X

tlx,jN p

˜

y

(lNp),x,ij p

−y˜

(p1),x,ij lN p−1

,

˜

y

♯,ts2

:=S

tlN k

·y˜

(k1),♯,i lN ks

+ ˜y

(k),♯,i tlN k

+

k−1

X

p=k

S

tlN p+1

·y˜

l(np),♯,i p+1lN p

.

A partir de ces expressions, et en raison de la régularité de chaque y˜

(k),x

, il est facile de voir

que(˜y,y˜

x

) appartient effectivement àQ˜

γx

([0, T]).

Revenons finalement à la décomposition (5.69) pour déduire

(˜δy˜

i

)

ts

=S

tlN k

· J

lN ks

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) +J

tlN k

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) +

k−1

X

p=k

S

tlN p+1

· J

lN p+1lN p

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)).

En invoquant à présent la relationδ˜J( ˜dx

j

z

ij

)= 0, on obtient :

J

tlN k′−1

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) =J

tlN k′

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) +S

tlN k′

· J

lN k′lN k′−1

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)),

d’où

(˜δy˜

i

)

ts

=S

tlN k

· J

lN ks

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) +J

tlN k′−1

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)) +

k−2

X

p=k

S

tlN p+1

· J

lN p+1lN p

( ˜dx

j

ψ

ij

(y)).

En itérant ce procédé, on aboutit à la relation (˜δy˜

i

)

ts

=J

ts

( ˜dx

j

ψ

ij

(y))pour tous s, t∈[0, T],

ety˜constitue bien une solution globale de (5.23).

L’unicité de cette solution est ensuite facile à établir en reprenant les estimations de l’étape

2, comme dans la preuve du théorème 2.3.1.

Corollaire 5.4.11. Sous les hypothèses 5, 7 et 8, et en supposant que ψ ∈ C

3,b

(R

d

;R

d,m

), le

système

y

it

=a

i

+

Z

A

dξφ˜(ξ)

Z

t 0

S

tu

(ξ)dx

ju

ψ

ij

(y

u

), (5.70)

interprété grâce aux propositions 5.4.5 et 5.4.8, admet une unique solution dans Q

γx

([0, T];R

d

).

Démonstration. Comme dans le cas Young, il suffit de poser, pour toutt∈[0, T],

y

t

:=a+

Z

A

dξφ˜(ξ) ˜y

t

(ξ),

où y˜est le processus donné par le théorème 5.4.1.

Remarque 5.4.12. Il est possible de vérifier, en utilisant les arguments de la sous-section 2.3.2,

que la propriété de continuité de l’application d’Itô est satisfaite pour le système (5.70). Nous

reviendrons de toute façon sur ce type d’arguments à travers la preuve de la proposition 7.4.6.