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Alignement de modèles de conception hétérogènes

4.2.2 Processus d’alignement de modèles

Certaines des correspondances identifiées entre les 3 modèles du SU apparaissent sur la Figure 4.8 ci-dessous.

FIGURE4.8 – Extrait de correspondances entre les 3 modèles du SU

Le modèle de correspondance qui les contient ne peut pas être construit de manière linéaire. Il suit un processus que nous appelons processus d’alignement, que nous avons formalisé. La Figure 4.9 montre une itération du processus d’alignement proposé. Elle décrit les étapes né-cessaires à la réalisation de l’appariement entre modèles partiels hétérogènes, afin d’obtenir un modèle de correspondance.

Le processus implique deux parties prenantes, un intégrateur expert qui est le superviseur du domaine d’application, et un outil qui assiste le superviseur et met en œuvre les traitements automatiques du processus.

Le processus prend en entrée les différents méta-modèles des modèles à aligner et le noyau générique du méta-modèle de correspondance (MMC). Par la suite, le superviseur vérifie si le MMC contient toutes les relations nécessaires pour établir des correspondances entre les (méta)modèles partiels (étape 1). S’il suppose que les relations proposées ne sont pas suffisantes pour décrire le domaine d’application donné, il spécialise la métaclasse DSR de MMC, en rajoutant les relations qu’il estime nécessaires (étape 2).

Ainsi, pour une description correcte du SU, trois relations spécifiques au Domaine ont été rajoutées par un expert du domaine. Deduction, Requirement et Induction. La première permet de déduire la valeur d’un élément à partir de celle d’un autre élément. Le deuxième permet d’identifier les champs dont une tâche a besoin pour se dérouler correctement. La troisième permet de représenter les opérations qu’une tâche met en œuvre lors de son exécution. (Nous

FIGURE 4.9 – Sous-processus d’appariement

verrons plus tard section 4.2.5 qu’une sémantique opérationnelle est attribuée par l’expert du domaine à chaque type de relation, lors de l’étape 3 du processus d’alignement).

Une fois que le MMC est spécialisé, l’opération d’alignement peut commencer. L’expert iden-tifie les correspondances entre les méta-éléments afin de produire le modèle de correspondance des méta-modèles impliqués (étape 4). Ce modèle de correspondance de niveau M2 est appelé M2C. Il stocke les correspondances de haut niveau (les HLC) entre méta-éléments.

La Figure 4.10 résume les HLC définies pour le SU.

A titre d’exemple de correspondances notons sur cette figure la DSR Induction, qui relie le méta-élément Activity du méta-modèle des protocoles médicaux Process MM au méta-élément

Operationdu méta-méta-modèle organisationnel Organizationnal MM, (signifiant qu’une

opé-ration peut potentiellement contribuer à la réalisation d’une tâche). Une DIR, Similarity, est également définie entre les méta-éléments Field du méta-modèle Form MM et Attribute du méta-modèle Organizationnal MM.

L’étape suivante (étape 5) consiste à produire les correspondances inter-modèles (les LLC). Pour cela, on va procéder à un raffinage des HLC. L’outil support développe semi-automatiquement les produits cartésiens des HLC du M2C et effectue un raffinage, décomposé en une opération de reproduction, suivie d’une opération de sélection, au niveau M1, pour produire le M1C.

On définit le raffinage par :une relation Rf, qui a une HLC du M2C associe toutes les LLC de niveau M1 qui en sont déduites. Cy Rf Cx, avec Cx et Cy deux correspondances, si et seule-ment si Cy est définie à partir de Cx. On pose comme postulat que Rf est non réflexive et non

FIGURE 4.10 – Modèle M2C du SU

symétrique. La première propriété indique qu’une HLC ne raffine pas une autre HLC alors que la seconde exprime le fait qu’une LLC est obtenue par raffinage d’une HLC et non l’inverse.

La Figure 4.11 illustre le raffinage des HLCs en LLCs et les concepts de base de notre approche. Le modèle M2C contient des HLCs qui sont les correspondances reliant des méta-éléments appartenant aux différents méta-modèles. Le modèle M1C, conforme aussi au MMC, est obtenu par raffinage du M2C. Le M1C contient des LLC qui sont les correspondances reliant des éléments appartenant aux différents modèles.

FIGURE4.11 – Principe du raffinage des correspondances

où :

• MM1 et MM2 sont respectivement les méta-modèles des modèles M1 et M2 à apparier, • MEx et MEy sont respectivement les méta-éléments dont Ex et Ey sont les instances, • MMC, M2C et M1C sont respectivement le méta-modèle de correspondance que nous

avons proposé, le méta-modèle de correspondance et le modèle de correspondance des modèles M1 et M2 à apparier

• Rf est la relation de raffinage, • IOf est la relation InstanceOf • B2 est la relation "Belongs to" • C2 est la relation "Conforms to"

Il faut noter que dans cette approche, il est possible d’établir des correspondances de di-mension supérieure à 2 entre un nombre de modèles également supérieur à 2. Dans la figure ci-dessus nous avons pris un exemple de correspondances binaire uniquement pour ne pas sur-charger le schéma explicatif.

Le raffinage se déroule différemment selon que l’on apporte des précisions et/ou des contraintes à la correspondance établie au niveau modèle. Nous distinguons le raffinage par propagation et le raffinage par extension. Dans les deux cas, la première opération consiste à réaliser une pro-pagation des HLC. Si les correspondances doivent comporter des informations plus précises au regard des modèles partiels et du domaine d’application, elles sont étendues.

Dans l’étude de cas du SU, 16 LLC ont été produites comme le montre la Figure 4.12.

FIGURE 4.12 – Modèle M1C du SU