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Aussi élémentaires que soient les recherches que vous voulez entreprendre, vous aurez à suivre certaines étapes. Soit

concevoir les recherches, c’est-à-dire, définir leur objet, le public cible et les méthodes à utiliser

utiliser et former les enquêteurs comme il conviendra

prétester les outils de collecte de données, surtout si vous allez investir beaucoup de temps et d’argent dans une enquête par questionnaire ou si vous n’avez jamais recouru à de telles méthodes

planifier la collecte de données en décidant de son calendrier, du territoire concerné, des personnes qu’il faudra contacter, et de vos moyens de déplacement

entreprendre les recherches en vous rappelant que, dans l’idéal, il ne doit s’agir que du début d’un processus continu

Bibliographie

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Almedom, A et al (1997) Hygiene Evaluation Procedures: methods and tools for assessing water/sanitation-related hygiene practices, Londres : London School of Hygiene and Tropical Medicine

Chambers, R (1997) Whose Reality Counts? Londres : IT Publications

Mikkelsen, B (1995) Methods for Development and Research, Londres, Delhi : Sage Publications

Mody, B (1991) Designing Messages for Development Communications: An Audience Participation-based Approach, Delhi, Londres : Sage Publications Nichols, P (1991) Social Survey Methods: A fieldguide for Development Workers, Development Guidelines No. 6 Oxford : Oxfam

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Il s’agit tout simplement de décider des sujets touchant au sida que vous allez traiter dans vos émissions et de l’information que vous utiliserez pour chaque émission, par opposition à ce que vous pourriez décider d’omettre.

Quoi de spécial ? C’est une décision que les journalistes radio prennent tous les jours !

Oui, mais l’éducation en matière de sida diffère du journalisme sur un point très important : elle a pour but de faire passer une information capitale qui devra permettre aux auditeurs d’agir d’une manière donnée ; il ne s’agit plus seulement de leur proposer quelque chose d’intéressant. Il vous faut ici sélectionner les messages qui comptent et élaguer tout excès de détail, sous peine de plonger vos auditeurs dans la confusion. Un autre défi tient au fait que dire aux gens d’avoir des rapports sexuels en prenant des mesures de précaution n’est pas toujours un message qui sera accueilli volontiers. Il faut faire preuve d’une certaine habilité et d’une certaine imagination pour convaincre les gens qu’il est indispensable de se protéger.

Ça sonne un peu comme de la propagande

Pas nécessairement, car tous les diffuseurs sélectionnent leurs informations. Cela dépend des critères que l’on retient. Ce qui nous intéresse ici, ce n’est pas de diffuser des actualités, mais de parler des besoins, plus particulièrement des besoins de votre public qui est exposé au risque du sida. Les diffuseurs se

rappelleront qu’ils n’ont pas à prescrire aux gens ce que ceux-ci doivent faire, mais plutôt leur donner une information suffisante pour qu’ils puissent faire des choix informés eux-mêmes. Un bon moyen de savoir si une émission ou un spot sur le sida a eu un impact consiste à établir si les auditeurs ont été conduits à en parler.

Car en définitive, c’est la pression des autres qui conduit la personne à changer de comportement. Cependant une émission aura joué un rôle important en stimulant un débat sur le sida et en plaçant cette maladie parmi les grandes préoccupations de la société.

DÉNÉGATION AU CAMBODGE

Il arrive que le message doive être agencé en premier lieu dans le but de combattre la tendance à refuser de croire que le sida existe et qu’il est une maladie incurable. Deux anecdotes qui nous viennent du Cambodge illustrent ce point.

Un guérisseur traditionnel interviewé dans une commune prétendait avoir un médicament contre le sida. Ce médicament avait allégé les symptômes de plusieurs patients du sexe masculin. Le problème, toutefois, était que ces personnes, bien que toujours infectées, se croyaient guéries et ne prenaient donc aucune précaution et contribuaient à transmettre le sida à d’autres personnes.

En outre, l’existence de ce soi-disant médicament rassurait d’autres hommes dans la région, à qui le sida ne paraissait plus aussi inquiétant qu’auparavant.

Autre anecdote. Un général responsable d’une base militaire déclara à un assistant médical qu’il ne voulait pas distribuer des préservatifs à ses soldats parce qu’il ne pensait pas que le sida existait au Cambodge. Des médecins à Phnom Penh l’avaient assuré que la psychose du sida avait été inventée par des fournisseurs de préservatifs dans le but d’augmenter leurs ventes, et que les symptômes que l’on pouvait constater n’étaient pas ceux du sida, mais relevaient d’une forme avancée de syphilis.

Comment décider des messages qui comptent ?

Posez la question tout d’abord aux spécialistes, aux bureaux nationaux de lutte contre le sida ou aux ONG qui ont des programmes contre le sida. Ils sauront certainement quels sont les faits les plus importants étant donné qu’ils poursuivent leurs propres campagnes d’information, d’éducation et de communication.

Deuxièmement, posez la question aux auditeurs que vous viserez dans votre émission. Cela nous renvoie à l’évaluation des besoins (voir la Section 1 -Recherches et enquêtes préalables).

Ne suffit-il pas de poser la question aux spécialistes ?

Non, parce qu’ils en savent beaucoup sur le sida, mais peu sur les perceptions des gens concernant cette maladie, ce qui est particulièrement important dans le cas du sida et de la séropositivité. Comme le disait Richard Manoff, le père du marketing social, ‘la seule réalité est la perception que s’en font les gens, et c’est cette réalité là qu’il faut affronter !’ Le problème, c’est que les gens ont des idées