L’enquête CAP repose sur un questionnaire dont les questions ne peuvent avoir pour réponse qu’un Oui ou un Non. Ce questionnaire est distribué à un échantillon statistiquement représentatif du public cible. L’enquête est souvent renouvelée
pendant et après un projet de santé afin de mesurer tout changement intervenu dans les CAP du public cible. Les enquêtes CAP ciblées constituent un outil standard pour l’agencement des initiatives en matière d’éducation de santé. Elles s’adaptent très facilement aux besoins de la programmation d’émissions
radiophoniques (par l’inclusion de questions sur les habitudes d’écoute, l’utilisation des médias, les présentations et traitements les plus appréciés).
Avantages (si l’enquête est bien exécutée)
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on peut se fier aux constatations parce qu’elles sont statistiquement représentatives•
les mêmes questions sont posées quel que soit l’enquêteur, de sorte que les résultats ne présentent pas de biais statistique et sont comparables dans le temps et dans l’espace•
la méthode fixe le point de repère de futures comparaisons Inconvénients•
l’enquête ne dégage pratiquement pas d’information conceptuelle•
il est malaisé de connaître les vues des sondés en leur posant des questions à réponse fermée•
le sondé n’a guère la possibilité de donner une orientation à la série des questions•
ce type d’enquête prend souvent beaucoup de temps•
l’enquête peut coûter cher si elle est conçue et lancée à partir de zéro•
elle exige une analyse statistique et les compétences associées•
il est difficile de rassembler des échantillons statistiquement significatifs dans des zones de conflit et où il n’existe guère de données comparativesMoyens de surmonter les inconvénients et de mener l’enquête à meilleur compte et/ou plus rapidement
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faites autant que possible appel aux résultats de recherche existants et à une documentation secondaire•
ajoutez des questions à un questionnaire existant•
recourez aux conseils d’un spécialiste pour agencer le questionnaire et effectuer l’analyse statistique des réponsesLE DOSAGE DES MÉTHODES : LE CAS DE NDINGA NACIO
Au Kenya, le Centre d’information agricole a procédé à une évaluation des besoins dans sept villages des districts de Meru et de Tharaka Nithi avant d’entreprendre la réalisation d’un feuilleton agricole (par la suite baptisé Ndinga Nacio). Il fut recouru à un dosage de méthodes qualitatives et quantitatives. L’opération finit par durer presque trois mois et comprit une formation de deux semaines à l’intention d’assistants techniques agricoles
de la région pour leur apprendre les techniques de recueil de données et les aptitudes d’écoute. (Ils n’étaient pas des enquêteurs professionnels mais des gens qui connaissaient la région et avaient l’habitude de la communication avec le public cible).
On procéda tout d’abord à la rédaction d’un petit questionnaire pour connaître le public auditeur. Une vingtaine de personnes choisies au hasard dans chaque village furent priées d’y répondre. Les résultats furent totalisés pour savoir, par exemple, combien de personnes possédaient des postes de radio en fonction de l’âge, du sexe et des moyens. Les équipes firent
également appel à des méthodes qualitatives pour mieux comprendre les préférences du public face au contenu des émissions, à leur présentation et à leur style. Parmi les techniques utilisées figurèrent les calendriers saisonniers, le repérage et le classement des ressources (expliqués en partie plus loin) afin d’explorer le contexte et les préoccupations du public cible. On recourut également à des discussions de groupes test réunissant différents ensembles de personnes (hommes, femmes, jeunes, personnes âgées, et indigents) en faisant appel à une check-list des questions.
Grâce à l’agencement des questions, on put obtenir une information cruciale sur le public auditeur, sur le format et le contenu préférés pour les émissions, ce qui amena l’équipe de production à remettre en cause certaines de ses hypothèses de départ.
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l’enquête qualitative fit ressortir que les paysans pauvres de la région n’avaient guère de chances de profiter des émissions prévues étant donné que seuls 35 % d’entre eux avaient une radio et 30 % d’entre eux ne pouvaient pas accéder à un récepteur. Toucher les femmes était l’une des priorités du projet mais comme dans 80 % des ménages, les hommes contrôlaient le poste de radio, il fut recommandé que les émissions prévues viseraient les hommes en premier lieu•
l’enquête qualitative donnait fortement à comprendre que les participants aux discussions souhaitaient recevoir une information sur toute une diversité de sujets autres que l’agriculture, en particulier sur le planning familial, les soins de santé primaires, le sida, les problèmes de genre, et les cours commerciaux de leurs produits•
les réponses indiquaient en outre que le feuilleton avait à soulever des questions susceptibles d’être reprises par la suite dans une émission de type chronique disséminant des faits précis et une information supplémentaireK Lloyd-Morgan (1995)
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formulez des questionnaires assez courts pour dégager une information sur le public auditeur (par exemple) à l’aide d’un calcul simple•
combinez l’enquête à des méthodes qualitativeEn poursuivant une enquête CAP il est normalement possible d’ajouter au questionnaire utilisé un certain nombre de questions sur les habitudes d’écoute et sur la qualité de réception, ce qui vous épargnera des recherches séparées. Il sera possible d’obtenir des faits sur les médias et les émissions auprès des diffuseurs, mais il faut savoir que leur version de ces faits peut ne pas correspondre à la réalité et qu’il faudra la vérifier auprès des auditeurs.