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PROBLEMATIQUE ET PRESUPPOSES METHODOLOGIQUES.

STATUS QUAESTIONIS ET PROJET DE RECHERCHE

4. PROBLEMATIQUE ET PRESUPPOSES METHODOLOGIQUES.

Après ce survol de l’histoire de l’exégèse du Psaume 90, dans les principales approches scientifiques, il convient présentement de résumer brièvement les observations des auteurs, avant de présenter les objectifs de notre étude, et autant que possible, de proposer notre contribution à ce débat. Aussi, les notes a, b, c et d, constitueront la première phase de notre propos, tandis que les notes f, g et h mettront en exergue les orientations majeurs de notre étude.

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S. MOWINCKEL, Psalmenstudien, vol 6, p. 33.

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J. M. AUWERS, « L’exégèse canonique du Psautier », p. 13.

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J. M. AUWERS, La composition littéraire, p. 174, note ce commentaire : « Le Ps 1 n’est pas un cas

unique : l’hypothèse qui rend le mieux compte des données des Ps 1; 70-71;144, et peut-être aussi des Ps 72; 86; 117 et 135, est celle qui voit dans ces psaumes des pièces purement éditoriales, composées tout exprès pour les besoins de la constitution du recueil ».

53 a. Une mise en valeur des procédés et des méthodes utilisés en exégèse.

Les approches exégétiques que nous avons présentées, révèlent une pluralité de méthodes et de procédés de lecture des Psaumes. Les uns et les autres sont considérés comme autant de voies possibles, capables d’amener le lecteur à percevoir le message que véhiculent les Psaumes. En ce qui concerne l’étude du Psaume 90 proprement dit, les uns l’abordent dans l’angle diachronique, tandis que les autres focalisent leur attention sur son axe synchronique. D’autres encore essaient de tenir un équilibre entre les deux tendances. Tous cependant apportent, malgré leurs accents particulièrement différents, une spécificité dans la façon d’aborder la lecture du Psaume 90. De telles lectures plurielles sont d’une grande richesse, certes. Il convient d’éviter de les opposer, ou de faire le procès de l’une ou l’autre, mais au contraire, de les faire dialoguer pour leur permettre de produire tous leurs effets par des éclairages différents. Il sera avantageux d’utiliser au mieux la richesse que chacune d’elles apporte pour la compréhension du Psaume 90. A cet effet, il sera procédé quand cela est nécessaire, de promouvoir à un dialogue entre les méthodes synchroniques et diachroniques, dans le but de délivrer l’exégèse du Psaume 90 d’un cloisonnement qui ne pourrait que l’appauvrir. Ces approches, les unes autant que les autres, seront mises à contribution pour apporter une lumière à la compréhension du message théologique du psalmiste. Ainsi, dans cette étude, les questions du genre littéraire et du contexte seront-elles posées sous l’angle diachronique, tandis que celles de la structure littéraire du Psaume 90 bénéficieront de l’éclairage des approches synchroniques et structurelles.

b. Le Psautier comme une exégèse des Psaumes.

Une deuxième observation mise en lumière par cet état de la question est la reconnaissance du Psautier comme un ensemble bien pensé et bien structuré, qui a pour objectif de délivrer un message théologique. Sans écarter, ni remplacer les précédentes méthodes de lectures, il ne sera cependant pas erroné de considérer cette approche uniquement comme une autre manière de lire et de comprendre les Psaumes. De cette hypothèse de lecture, on gagnerait à lire le Psautier comme un tout, et non comme une compilation de Psaumes rangés sans ordre. Cette hypothèse de lecture, que nous tenons à privilégier, surtout dans le deuxième axe de notre étude, donnera lieu à l’étude de la fonction du Psaume 90 dans le quatrième

54 livre du Psautier. Dans ce sens, nous allons nous référer aux rapports entre le Psaume 90 et les autres Psaumes du quatrième livre, en considérant particulièrement les indications temporelles, certains titres utilisés dans le Psaume et d’autres expressions faisant allusion au phénomène du temps.

Une telle lecture cherchera à dépasser le cadre limité d’un Psaume individuel, en le mettant en rapport avec ses textes voisins, en le situant dans un ensemble littéraire et en décelant de cette manière des macrostructures propres à cette série de Psaumes. Nous pensons que la lecture du Psautier comme un livre, est à même de faire apparaître la substance essentielle du livre, comme le résultat d’une littérature sapientielle qui explique et aide à comprendre le message théologique qu’il cherche à présenter.

c. L’importance de la thématique du temps pour l’interprétation du Psaume 90.

Le survol de ces différentes approches utilisées en exégèse du Psaume 90 laisse entrevoir on le sait, l’ampleur de la notion du temps et plusieurs regards sur son lien avec le motif de la fragilité de l’existence de l’homme. Néanmoins, les divergences sur les questions du genre littéraire ou du contexte historique ont tendance à voiler l’importance de ces indications temporelles, qui pourraient se révéler fructueuses pour l’interprétation du Psaume 90. Il apparaît évident, eu égard à la récurrence des indications temporelles présentes dans ce Psaume, que leur interprétation soit considéré comme le point de départ d’une réflexion exégétique pour dégager le message du psalmiste. C’est dans ce sens qu’une étude sur la notion du temps de l’homme, dans ce Psaume et dans son rapport avec le thème du quatrième livre, s’avère nécessaire. Un tel sujet met en exergue une des questions importantes à laquelle se consacre la recherche des auteurs, à savoir : la question du message théologique du Psautier. En effet, on n’est guère porté dans l’étude des Psaumes sur la situation dans laquelle un Psaume fut prononcé pour la première fois, encore moins sur les genres littéraires de tel ou tel autre Psaume, mais bien davantage sur le message théologique que le Psaume 90 cherche à communiquer, et sur sa fonction dans le quatrième livre du Psautier.

55 d. Le Psaume 90 comme une clé de lecture du quatrième livre du Psautier.

Comme on peut s’en rendre compte, la question du message théologique des Psaumes dans leur contexte canonique demeure la préoccupation majeure de cette étude. Des recherches récemment menées ont montré que l’ordre des Psaumes, ainsi que les titres et leurs doxologies finales, apparaissent comme des critères déterminants pour déceler la finalité théologique du livre des Psaumes. Nous estimons nécessaire après des résultats remarquables que l’on a pu enregistrer dans ce domaine, qu’il faille procéder à l’application de ces méthodes dans des livres particuliers, en occurrence le quatrième livre du Psautier. Nous voulons apporter notre modeste contribution à ce débat, en suivant au plus près deux études qui nous ont mis sur cette voie.

- La première est consacrée aux titres se trouvant aux introductions de cinq livres du Psautier, et la seconde, à la problématique de l’unité thématique du quatrième livre du Psautier. En effet, dans son ouvrage, N. L. DECLAISSE-WALFORD s’est proposé de

dégager le message du Psautier à partir de l’analyse des psaumes qui ouvrent chacun des cinq livres du Psautier. Selon l’exégète américaine, la disposition des Psaumes dans le Psautier suit un ordre chronologique, où les deux premiers livres célèbrent les règnes de David et de Salomon, tandis que le troisième livre se définit comme une lamentation sur les jours sombres du royaume divisé et sur l’Exil à Babylone. Dans cette perspective, elle considère les deux derniers livres comme ceux qui se réjouissent du rapatriement et magnifient YHWH, qui désormais règne seul sur son peuple. Par conséquent, elle lit le Psautier dans sa forme finale comme une réflexion sur l’expérience de la perte de l’indépendance politique et sur la chute de la monarchie davidique en Juda. Comme on peut le remarquer, l’exégète américaine revient substantiellement sur l’idée déjà émise par G. H. WILSON, mais elle la prolonge en affinant ses recherches par l’analyse de toutes les introductions de chaque livre du Psautier. S’agisssant du Psaume 90, l’exégète trouve par exemple que l’évocation du nom de Moïse dans sa prescription du v. 1 met en valeur la portée de son intercession pour le retour de Dieu auprès de son peuple, et détermine l’orientation théologique du livre quatrième du Psautier. Par conséquent, tout le Psaume 90 devient pour elle une invitation à la communauté post-exilique de

56 faire un retour au temps avant l’époque des juges et des rois.132

Dès lors, cette prescription du Ps 90, 1, avec la mention de Moïse, devient pour elle la clé de lecture non seulement du Psaume 90, mais de tout le livre quatrième du Psautier.

- La seconde étude qui nous inspire est celle menée par R. E. WALLACE133 sur la narrativité du quatrième livre du Psautier. La tâche que cet auteur s’est assignée est double. Il voudrait en effet mettre en valeur l’effet narratif que suggèrent les Psaumes du livre quatrième du Psautier d’une part, et d’autre part, explorer le fonctionnement du champ narratif à travers l’histoire d’Israël, telle qu’elle se découvre dans le Pentateuque. Aussi, s’inspirant des travaux de R. ALTER, de G. H. WILSON ainsi que de N. L. DECLAISSE-WALFORD, l’auteur se propose d’examiner des liens thématiques et littéraires qui se trouvent affirmés dans le livre quatrième du Psautier, et ce, en orientant le regard de son lecteur vers l’histoire passée d’Israël. On peut dire que ces recherches menées dans ce cadre se révèlent particulièrement intéressantes dans la mesure où elles dévoilent l’existence d’une cohérence littéraire établie entre les dix- sept Psaumes du quatrième livre, ainsi que leur lien avec les discours de Moïse dans le Deutéronome.

En accord avec ce projet de recherche, nous entendons le ramener au niveau du Psaume 90, comme un texte-programme du quatrième livre du Psautier. En effet, nous cherchons à élucider une préoccupation : comment la conception du temps dans le Psaume 90, oriente-t-elle la lecture du quatrième livre du Psautier ?

Une telle préoccupation a déjà été abordée par deux études sur le Psaume 90, mais sans l’approfondir en détail. La première a été menée dans le cadre de la LXX du Psaume 89 [90] par H. GZELLA134 autour d’une question précise : « Dans quelle mesure se laissent identifier des éléments d’interprétation théologique intentionnelle dans le Psautier de la Septante ? ». L’auteur a centré son regard sur les conceptions anthropologiques et eschatologiques des Psaumes de la Septante en comparaison avec leur Vorlage hébraïque. Dans la première partie de son étude, il a examiné de façon détaillée quelques Psaumes complets (cf. Pss 15 [16]; 89 [90], mais aussi les Psaumes 22 [23]; 100 [101]; 23 [24]; 16 [17]; 1; 48 [49]; 72 [73]) du Psautier de la

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N. L. DECLAISSE-WALFORD, Reading from the beginning, pp. 87-88.

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R. E. WALLACE, The narrative Effect of Book IV of the Hebrew Psalter, pp. 11-12.

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57 Septante en tant que traduction qui interprète. De plus, il a étudié une série de concepts fondamentaux sur l’anthropologie : corps, âme, chair, etc…, l’enfer : sheol et hades, sur des sujets divers : joie, résurrection, vision de Dieu, jugement, précarité consolation, et mort. En ce qui concerne les éléments qui relèvent plutôt de la forme du texte, l’auteur attire l’attention de son lecteur sur la rétrospective ainsi que sur les suscriptions des Psaumes qui offrent une clé de lecture de tout le corpus. Cependant, il faut attendre le chapitre 4135 de son étude pour le voir analyser le Psaume 89 [90]. Il fait cette anlyse sur la base du rapport entre la théologie sapientielle de l’histoire et l’anthropologie. Cette exégèse du texte du Psaume comporte une analyse et des réflexions relatives à la transcendance de l’image de Dieu d’une part et d’autre part, une étude comparative sur les deux thèmes importants du Psaume, à savoir : souffrance et éducation. L’étude de H. GZELLA, dans cette perspective, représente une véritable contribution à la théologie de la Septante. En raison de sa méthode différenciée, et de ses nombreux recours à l’arrière fond de l’histoire théologique d’Israël et de l’histoire intellectuelle de l’hellénisme, le livre mérite d’être consulté comme un ouvrage de référence, du moins pour les Psaumes analysés.

La seconde étude est plus près de notre démarche, car elle est faite à partir du texte hébreu massorétique. Cette étude a été réalisée par J. SCHNOCKS,136pour sa thèse de doctorat soutenue en 2001/2002 à la Faculté de Théologie catholique de l’université de Bonn. L’auteur a présenté plusieurs résultats intéressants pour la recherche sur le Psautier en général et sur le Psaume 90 en particulier. En ce qui concerne le Psaume 90, cette étude se divise globalement en deux parties.137 Dans la première partie consacrée à l’exégèse proprement dite du Psaume 90, l’auteur analyse les versets du Psaume 90 dans cinq chapitres : à savoir la critique textuelle, la structure du texte, l’origine du texte, la forme et le genre littéraire, et l’étude du phénomène du temps, comme un thème théologique fondamental du Psaume. Dans la deuxième partie de son étude, J. SCHNOCKS, est particulièrement intéressant quand il aborde l’étude du Psaume 90 dans le contexte du quatrième livre du Psautier. A cet effet, l’auteur étudie à l’aide des différents mots-crochets qui relient

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H. GZELLA, Lebenszeit und Ewigkeit, pp. 259-359.

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J. SCHNOCKS, Vergänglichkeit und Gottesherrschaft. Studien zu Psalm 90 und dem vierten Psalmenbuch.

58 les dix-sept Psaumes, l’unité et l’origine rédactionnelle du quatrième livre du Psautier.138 On retient quelques belles pages de cette étude, notamment, au sujet de ses observations sur la question de l’origine du Psaume 90, qui lui sert de prétexte pour dégager malgré toutes les difficultés de compréhension et les tensions qu’il comporte, son unité de composition. Cet auteur considère la question du temps ou de la fragilité humaine comme un thème fondamental qui oriente l’interprétation du Psaume 90. Pour J. SCHNOCKS, le Psaume 90 est un écrit de sagesse qui oppose le temps éternel de Dieu au temps limité de l’homme. Dans ce sens, c’est un aperçu de la sagesse post-exilique sur le temps de l’homme.139 A cet effet, il procède par des comparaisons avec la pensée sapientielle de Qohélet pour dégager son originalité. Dans ce sens, contrairement à Qohélet, le temps de l’homme dans le Psaume 90 est une réponse qui facilite l’acceptation de la condition et du caractère mortel de l’homme. En ce sens, ses conclusions nous confortent dans l’idée que la fragilité du temps de l’homme ne doit nullement être prise pour une réalité négative, mais bien comme une réponse de sagesse. L’étude de J. SCHNOCKS accorde de la valeur à la prescription du Psaume 90. Cette dernière n’est pas seulement une clé qui ouvre le quatrième livre du Psautier, mais aussi se doit être lu en lien avec les discours de Moïse dans le Pentateuque. Il faudrait reconnaitre surtout la justesse des conclusions de cet auteur sur la légitimité et la reconnaissance d’une autonomie propre pour chacune des versions du Psaume 90, en occurrence le TM et la LXX. On pourrait aussi observer la mise en évidence qu’il fait sur le rapport que le Psaume 90 entretient à partir de la prescription « Psaume de Moïse » avec les autres prières de Moïse dans le Pentateuque. On retient enfin la conclusion de son étude qui met en exergue, à travers ses analyses littéraires des psaumes, l’histoire de la rédaction des psaumes 90-106.

On ne peut nier l’évidence des observations, et des conclusions de J. SCHNOCKS, dans l’étude du Psaume 90. Cependant, tout en appréciant à sa juste et haute valeur la contribution de cet auteur, il faudrait tout de même reconnaitre que son étude relativise la question de la fonction du Psaume dans le quatrième livre du Psautier d’une part et d’autre part, laisse de côté celle du contexte du motif de la fragilité humaine du Psaume 90 pour la compréhension du message théologique du quatrième livre du Psautier. Finalement, quelques questions majeures n’ont pas

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J. SCHNOCKS, Vergänglichkeit und Gottesherrschaft, pp. 281; 286-287; 289-292.

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59 trouvé de réponses dans ses recherches: Quel est l’apport que produit la conception du temps du Psaume 90 dans le quatrième livre du Psautier ? Comment la mention de Moïse peut-elle orienter la lecture du quatrième livre du Psautier ?140 Pourquoi et comment le motif de la fragilité humaine peut-il se révéler comme une clé de lecture du quatrième livre ?

Nous pensons quant à nous qu’une étude sur le motif de la fragilité humaine dans le Psaume 90 dans le contexte du quatrième livre du Psautier se doit de relever d’abord les indications et les expressions temporelles, avant de les analyser, d’étudier leurs rapports mutuels, et de démontrer la portée sapientielle qui se cache derrière le choix de ces indications temporelles. Il serait particulièrement intéressant de regarder aussi de plus près d’autres expressions comme Moïse, serviteurs et autres, qui se comprennent dans ce Psaume comme d’autres indications temporelles. Une telle considération permet d’apprécier non seulement la conception du temps dans le Psaume 90 comme une leçon de sagesse, mais aussi de voir comment ce Psaume- programme révèle effectivement une portée considérable de la foi du temps de Moïse en l’éternité, d’une part et d’autre part, comment il peut se lire comme une grille de lecture du quatrième livre du Psautier.

Pourtant sans minimiser l’intérêt de ces études et leurs contributions particulières, nous voudrions à travers notre étude établir ce lien entre la fragilité de l’existence humaine et le thème général du quatrième livre, c'est-à-dire entre le temps de l’homme et le règne de Dieu. Ou plus exactement, établir un lien entre la fragilité de l’homme et le règne de Dieu d’une part, et d’autre part, entre le Psaume 90 et les autres psaumes du quatrième livre du Psautier. Nous voudrions démontrer dans un premier temps à partir des variations sur la perception du temps, rendues possibles par la structure du poème, comment le déploiement des unités temporelles qui vont vers l’arrière, puis vers l’avant, puis à nouveau vers l’avant, le psalmiste projette l’une après l’autre trois perceptions du temps très différents : le temps de Dieu, le temps de l’homme, et le temps d’une communauté croyante. Cette perception invite à une forme nouvelle d’intériorité, dans la reconnaissance du caractère précaire et dépendant de l’existence humaine.141

140 Nous signalons que l’auteur a publié par la suite une étude sur la mention de Moïse dans le

quatrième livre du Psautier. cf. J. SCHNOCKS, « Mose im Psalter ».

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60 Nous voudrions également prolonger l’hypothèse émise par des auteurs de la veine canonique sur l’unité littéraire et thématique du quatrième livre du Psautier, dans l’objectif de lire le Psaume 90, non seulement pour lui-même, mais plutôt pour ce qu’il apporte à la compréhension de l’ensemble du livre dans lequel il se trouve. Aussi, plutôt que dégager seulement le contenu de la problématique du temps de l’homme par rapport à l’éternité de YHWH, comme l’a fait J. SCHNOCKS, nous nous proposerons de mettre en exergue l’importance du motif de la fragilité humaine pour la compréhension du Psaume 90 et de l’ensemble du livre quatrième du Psautier. En clair, nous nous proposons de dégager non seulement le sens qu’il révèle dans ces différents versets, mais aussi, nous étudierons les connexions internes qui relient les indications et expressions temporelles que comporte ce Psaume. A cet effet, plus qu’un simple traité sur le temps de l’homme et celui de YHWH, on pourrait lire le Psaume 90 comme un véritable produit de la littérature sapientielle Post-Exilique qui fournit une réponse à une des questions fondamentales de l’existence humaine. Finalement, notre objectif est de lire le Psaume 90, à travers ces indications