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8. Problématique de la thèse

L’implantation des futurs parcs éoliens offshore en Manche constitue un changement majeur pour les zones maritimes et littorales concernées. Les conséquences sur l’économie régionale sont évidentes via la production d’énergie elle-même, mais aussi via les activités générées par la construction, la logistique, l’installation et la maintenance de ces structures.

Cependant, l’intérêt de produire de l’énergie à partir d’une ressource renouvelable ne doit pas avoir comme conséquence de dégrader outre mesure le milieu et doit prendre en compte les usages et les fonctions de ce milieu (frayères, zone de nourricerie, zone de repos, pêche, aires marines protégées, navigation maritime, navigation aérienne, tourisme …).

Les fonds marins seront localement impactés par la présence des fondations des éoliennes et éventuellement par la présence de récifs artificiels. Une bonne connaissance des impacts induits par l’implantation et la présence d’éoliennes ainsi que des processus de restauration et d’ajustement du milieu est indispensable pour affiner les protocoles de suivi des sites d’implantations des parcs éoliens offshores.

25 Les différents suivis écologiques des activités humaines présentes en mer, notamment en Manche, sont étudiés de manière compartimentée. C’est-à-dire qu’un compartiment biologique va être étudié de manière isolé, sans prendre en compte les autres compartiments composant l’écosystème. Avec l’arrivée des éoliennes en mer, nouvelle activité humaine en mer pour la France, il est apparu évident de changer les stratégies d’études « classiques » pour une approche innovante. L’innovation de la thèse est d’appréhender une approche écosystémique au niveau du futur parc éolien de Dieppe-Le Tréport avec l’étude de l’ensemble des compartiments composant l’écosystème de ce futur parc éolien. Pour cela, différents compartiments ont été étudiés simultanément : benthos, suprabenthos, zooplancton, méiofaune, poissons démersaux. Le lien entre ces différents compartiments sera déterminé par l’analyse des contenus stomacaux des espèces démersales (qui se nourrissent au niveau du fond). Afin d’avoir une visualisation « unique » de la structure et du fonctionnement de cet écosystème, des modèles trophiques ont été réalisés avec les données acquises directement sur le site à un même instant. L’étude de cet écosystème a été réalisée de manière saisonnière, en hiver et en été. En effet, le fonctionnement peut être différent entre les saisons, avec une structure plus spécialisée sur certains compartiments en été ou en hiver. Pour cela, une approche proie-prédateur en lien avec l’analyse des contenus stomacaux est réalisée afin d’étudier le fonctionnement de l’écosystème. Pour cela, les compartiments proies seront catégorisés selon leurs positions de vie (benthos = endofaune, suprabenthos, épifaune vagile et sessile), afin de voir si ce paramètre a une influence dans le fonctionnement du réseau trophique.

Les objectifs de la thèse sont :

 L’établissement d’un état initial sédimentaire, zooplanctonique, suprabenthique et benthique sur le site de Dieppe-Le Tréport avant l’implantation d’éoliennes.

 L’analyse du couplage bio-sédimentaire. Pour cela, l’acquisition conjointe des données sédimentaires et benthiques est indispensable pour pouvoir les coupler et les interpréter en termes d’habitats.

 L’analyse de la variabilité saisonnière (hiver / fin d’été) et interannuelle du système : deux campagnes par année en 2014/2015 et en 2015/2016.

26  La prise en compte d’une approche intégrée de l’ensemble de l’écosystème et non par

de simples études « compartiment par compartiment ».

 L’application d’une approche écosystémique à partir de l’état zéro d’une nouvelle activité humaine afin de mieux comprendre l’évolution de l’écosystème dans son ensemble faces aux changements liés à l’arrivée de cette nouvelle activité.

 L’étude du couplage benthos/suprabenthos avec les poissons démersaux afin de mieux comprendre le transfert des organismes proies aux prédateurs supérieures.  La réalisation de modèle trophique de type ECOPATH sur la future zone d’implantation

d’éoliennes offshore avec comparaison du fonctionnement au niveau de la Manche orientale.

Les questions scientifiques de la thèse sont :

 Est-ce que les poissons démersaux se nourrissent sur les catégories de proies les plus abondantes ou ayant les biomasses les plus importantes ?

 Est-ce que la position de vie de ces organismes est importante dans le choix alimentaire de ces espèces démersales et donc dans la structure du réseau trophique ?  Est-ce que le fonctionnement trophique est différent entre les différents types

sédimentaires présents sur le site d’étude ?

 Le fonctionnement de l’écosystème sera-t-il différent entre les saisons (été/hiver) ? Ma thèse s’organise en quatre chapitres :

 Dans le Chapitre 1 sera présentée la stratégie d’échantillonnage appliquée durant la période d’acquisition des données, ainsi que le détail du traitement des différentes données.

 Dans le Chapitre 2 seront détaillées la diversité et la structure des différents compartiments biologiques échantillonnés et identifiés.

 Le Chapitre 3 correspondra à une analyse du fonctionnement et de la structure du réseau trophique du futur parc éolien de Dieppe-Le Tréport.

 Et enfin, le Chapitre 4 dresse un bilan, sous forme de discussion générale et perspectives notamment sur la proposition de suivi des différents compartiments biologiques étudiés.

27 J’ai fait le choix de présenter l’ensemble des compartiments étudiés dans la thèse par type sédimentaire afin de pouvoir comparer les données acquises avec celles disponible en Manche (parc éolien de Courseulles-sur-mer : sables graveleux ; parc éolien de Fécamp : graviers ; site de dépôt de sédiments Machu : sables moyens…).

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