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Présence/Absence

11. Description des habitats selon la Typologie EUNIS

L’assemblage des sédiments grossiers caractérisé par les graviers ensablés et les sables graveleux correspondent à l’habitat à Mediomastus fragilis, Lumbrineris spp. et bivalves Vénéridés des graviers et sables grossiers circalittoraux (A5.142). On y trouve des mollusques tels que Glycymeris glycymeris et Polititapes rhomboides et le cortège décrit dans les tableaux 44 et les annexes 2, 3 et 4. Certaines stations dominées par l’amphioxus Branchiostoma lanceolatum correspondent plutôt à l’habitat A5.145 : sables grossiers et graviers coquilliers circalittoraux à Branchiostoma lanceolatum.

L’assemblage des sables moyens dunaires est caractéristique de l’habitat à Echinocyamus pusillus, Ophelia borealis et Abra prismatica des sables fins circalittoraux (A5.251) établis sur des sables propres dunaires et dominé par la polychète Nephtys cirrosa et le cortège d’espèces décrites dans les tableaux 45 et les annexes 2, 3 et 4.

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12. Analyse des traits biologiques

Un trait biologique se définit comme une caractéristique morphologique, comportementale, physiologique ou décrivant l’histoire de vie d’une espèce (Violle et al., 2007). L’analyse des traits biologiques donne des informations sur le fonctionnement de l’écosystème en reliant les paramètres abiotiques et la structure de la communauté (Bremmer et al., 2006 ; Bolam & Eggleton, 2014). Les traits biologiques changent le long d’un gradient environnemental, aussi appelé trait fonctionnel d’effet, qui peut également être en interaction avec les paramètres abiotiques (Bolam & Eggleton, 2014). Par exemple, les stratégies d’alimentation et les mouvements des individus modifient la distribution des sédiments et donc influencent la pénétration de l’oxygène et des nutriments dans les sédiments. L’analyse des traits biologiques est complémentaire de l’analyse taxonomique et permet de comparer un habitat différent ou géographiquement distant car il ne tient pas compte de la taxonomie (et n’est pas sensible à la présence d’espèces endémiques) (Bolam & Eggleton, 2014)

Quelques modalités diffèrent par rapport au choix de catégoriser le benthos précédemment, notamment pour le trait de position de vie où la modalité de vie suprabenthique n’a pas été prise en compte, puisque les taxa holosuprabenthiques peuvent aussi bien vivre dans le sédiment, donc être dans l’endofaune, ou à la surface du sédiment, donc dans l’épifaune, sans pour autant migrer dans la colonne d’eau adjacente au fond. De plus, les espèces holosuprabenthiques, de par leurs caractéristiques comportementales particulières peuvent ressortir de l’analyse sans prendre en compte ce compartiment de vie. Pour le trait de l’affinité du substrat, la caractérisation des sédiments est un trait qui est actuellement encore discuté par de nombreux scientifiques. Cependant, dans mon étude, il a été choisi de prendre en compte 11 modalités pour ce trait en essayant de représenter au mieux et de manière simple les différentes caractéristiques sédimentaires observables pour la répartition des taxa (Tableau 47).

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12.1 Choix des traits biologiques

Un total de 18 traits ont été sélectionnés couvrant différents aspects de morphologie, d’écologie et d’histoire de vie pour chaque taxon : taille de l’individu, structure minérale, protection externe du corps, mobilité, position de vie, habitat, bioturbation, groupe trophique, groupe écologique, affinité du substrat, fourniture d’habitat, taille de la nourriture, capacités maximales de déplacement, différenciation sexuelle, sociabilité, fréquence de reproduction, développement larvaire et durée de vie. Dans mon étude, il a été choisi de ne pas réduire le nombre de traits biologiques (ainsi que les modalités, comme recommandé dans certaines études et par certains auteurs) car actuellement c’est un écosystème qui n’est pas sous influence d’une activité humaine (état initial avant construction). Il est donc important de définir les traits et modalités qui structurent le mieux les deux communautés benthiques identifiées sur mon site d’étude. Si cette approche, via l’analyse des traits biologiques est conservé durant les études en phase de construction et d’exploitation, il sera alors possible d’identifier quels traits seront modifiés durant ces activités de construction et sur le plus long terme durant l’exploitation. Ainsi, le choix d’un maximum de traits et de modalités dans ces analyses favorisera l’identification des changements de ces derniers dans la structure de l’écosystème du futur parc éolien de Dieppe-Le Tréport dans un contexte d’état initial puis après aménagement de la zone.

La création de la base de données pour les modalités de chaque trait pour chaque taxa a été obtenu grâce à la base de données de la thèse de Garcia (2010), du site UK Marlin (http://www.marlin.ac.uk/biotic/), de la bibliographie et si aucune information n’a pu être trouvée, de l’expertise scientifique pour la faune de la Manche. Pour chacun des 307 taxa benthiques présents sur le site de Dieppe-Le Tréport pour l’ensemble des trois types sédimentaires, les informations relatives au total des 18 traits ont été rassemblées en trois groupes principaux : les traits morphologiques (3), les traits écologiques (10) et les traits d’histoire de vie (5).

12.1.1 Traits morphologiques

La catégorie des traits morphologiques regroupe les traits les plus faciles à renseigner car leurs modalités sont directement observables sur l’individu telles que la taille (en mm) ou la structure minérale (Tableau 46).

155 Tableau 46 : Traits morphologiques avec modalités et abréviations correspondantes.

Traits Modalités Abréviation

Taille de l’individu (Individual size)

< 10 mm SI_vsml

10 – 20 mm SI_sml

21 – 100 mm SI_med

> 100 mm SI_big

Structure minérale (Mineral structure)

Non MS_no

Carbonates de calcium MS_CaCo

Silicium MS_Si

Protection externe du corps (External body protection)

Non EB_no

Cuticule EB_cut

Tube EB_tub

Carapace/test/coquille EB_car

12.1.2 Traits écologiques

Cette catégorie regroupe les traits correspondant aux comportements des espèces au niveau de leur environnement. Le tableau 47 illustre les différents traits et modalités de cette catégorie.

Tableau 47 : Traits écologiques avec modalités et abréviations correspondantes.

Traits Modalités Abréviation

Mobilité (Mobility)

Nageur (Swimmer) MO_swi

Marcheur (Walker) MO_wlk

Rampant (Crawler) MO_crw

Creuseur (Burrower) MO_bur

Sessile MO_ses

Position de vie (Living position) Epifaune (Epifauna) LP_epi

Endofaune (Endofauna) LP_endo

Habitat

Habitant un tube (Tube dweller) HA_tdw

Habitant un terrier (Burrow dweller) HA_bdw

Libre (Free living) HA_free

Attaché (Attached) HA_att

Bioturbation

Pas de Bioturbation (No bioturbation) BI_nob

Dépôts de surface (Surface deposition) BI_sdep

156 Convoyeur dans le sédiment (Downward conveyor) BI_doc

Diffuseur (Diffusive mixing) BI_dif

Groupes trophiques (Trophic Group)

Déposivore sélectifs (Selective deposit feeder) TG_sdf Déposivore non sélectifs (Non-selective deposit

feeder) TG_ssdf

Suspensivore actif (Suspension feeder) TG_susp

Prédateur (Carnivorous) TG_car

Nécrophage (Scavenger) TG_sca

Brouteur (Grazer) TG_gra

Groupes écologiques AMBI (Ecological Group)

Sensible (Sensitive) I EG_I

Indifférent (Indifferent) II EG_II

Tolérant (Tolerant) III EG_III

Opportuniste de 2nd ordre (Second-order

opportunistic) IV EG_IV

Opportuniste de 1er ordre (First order opportunistic) V EG_V

Affinité du substrat (substrat affinity)

Vase (Mud) SA_mud

Vase sableuse (Sandy mud) SA_smud

Sable vaseux (Muddy sand) SA_msand

Sable fin propre (Fine clean sand) SA_fsand

Sable grossier propre (Coarse clean sand) SA_csand

Graviers (Gravel) SA_grav

Cailloutis (Pebble) SA_pebb

Rochers (Rocks) SA_rock

Détritus (Detritus) SA_det

Biologique (Biological as Algua, seeweed…) SA_biol

Coquille (Shell) SA_shell

Fournisseur d’habitat (Habitat provider)

Oui (Yes) HP_yes

Non (No) HP_no

Taille de la nourriture (Food size)

Microphage FS_mif

Macrophage FS_maf

Capacité maximale des mouvements journaliers (Maximal Capacity of daily

movements)

0-10 cm MC_10

10-100 cm MC_50

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12.1.3 Traits d’histoire de vie

Cette troisième catégorie correspond aux traits d’histoire de vie des espèces, et sont présentés dans le tableau 48.

Tableau 48 : Traits d’histoire de vie avec modalités et abréviations correspondantes.

Traits Modalités Abréviation

Différenciation sexuelle (Sexual Differenciation) Hermaphrodite (Hermaphrodism) SD_herm Gonochorique (Gonochorism) SD_gono Sociabilité (Sociability) Solitaire (Solitary) SO_soli

Grégaire (Gregarism) SO_greg Fréquence de reproduction (Reproduction Frequency) Itéroparité (Iteroparity) RF_ite

Semelparité (Semelparity) RF_sem

Développement larvaire (Larval development)

Planctotrophique (Planktotrophic) LD_plk Lécitotrophique (Lecitotrophic) LD_lec Développement direct (Direct development) LD_dde

Durée de vie (Life span)

Courte (Short) <2 années LS_sht Moyenne (Medium) 2-5 années LS_med Longue (Long) >5 années LS_lng

12.2 Analyse des traits biologiques

Chaque trait (18) a été divisé en modalités (68). Le codage flou (Chevenet et al., 1994) a ensuite été utilisé pour permettre une analyse statistique : une matrice d’espèces par trait biologique a été créée, dans laquelle chaque colonne représente une modalité de trait biologique. Si la modalité correspond à l’espèce, un score de 1 est attribué (ex : Liocarcinus depurator, libre, 1), sinon le score de l’espèce pour la modalité est de 0 (ex : Liocarcinus depurator, attaché, 0). Si les espèces ont une affinité pour plusieurs modalités d’un même trait, les scores pour chaque modalité sont divisés par le nombre des modalités caractérisant l’espèce afin que le score total de l’espèce pour un trait ne soit pas supérieur à 1 (ex : Liocarcinus depurator, nageur 0,5 et marcheur 0,5, somme de 1 pour la mobilité). Cette matrice est utilisée pour identifier les groupes fonctionnels (c’est-à-dire, des groupes d’espèces ayant des traits biologiques similaires). Ceci a été réalisé selon la procédure décrite par Usseglio-Polatera et al. (2000). Tout d’abord, une analyse de correspondance en codage flou a été réalisée. Ensuite, un dendrogramme utilisant la méthode de Ward (Ward, 1963) sur les distances euclidiennes, a été effectué à la suite de l’analyse multiple en codage flou. Une