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Comparaison des valeurs mesurées par rapport à d’autres études en

7. Modélisation des réseaux trophiques : Ecopath with Ecosim Le modèle développé dans ma thèse a été construit en utilisant le logiciel Ecopath with Ecosim. Le modèle développé dans ma thèse a été construit en utilisant le logiciel Ecopath with Ecosim

5.2 Comparaison des valeurs mesurées par rapport à d’autres études en

Manche

La méiofaune est un compartiment qui est rarement étudié et difficile à analyser. En effet, les organismes constituant ce compartiment biologique sont de petites tailles (inférieure à 1 mm), principalement composé de nématodes et de copépodes harpacticoïdes. Les études historiques de ce compartiment se sont principalement intéressées à sa richesse taxonomique ou à l’étude des nématodes (diversité, dynamique de population) (Boucher, 1980, 1983). Mais les études sur la biomasse de ce compartiment restent, à l’échelle de la Manche, assez rares et anciennes (Figure 34 ; Tableau 19). Les premières études de ce compartiment ont été réalisées sur le site de la Pierre Noire (Baix de Morlaix) avec des prélèvements mensuels de 1972 à 1974 (Boucher, 1980), puis de 1978 à 1982 afin d’étudier l’effet des hydrocarbures de l’Amoco Cadiz sur ce compartiment (Boucher, 1983). Ensuite, les travaux de Le Guellec & Bodin en 1988 en baie de St Brieuc (Figure 34) ont permis d’avoir les premières données de biomasses saisonnières pour la méiofaune sur des sédiments très côtiers. Puis ensuite, la thèse de Ratsimbazafy (1998) fournit des données de biomasses de la méiofaune sur des sédiments du large, notamment sur les sables grossiers, cailloutis et sables moyens en Manche.

Comme observé au niveau des trois types sédimentaires du futur parc éolien de Dieppe – Le Tréport, la méiofaune est un compartiment stable dans le temps qui évolue peu entre les saisons (Tableau 19), avec des biomasses « constantes » tout au long de l’année. Pour les sables moyens, la biomasse annuelle de notre site d’étude (2,1 g PSLC.m-²) est beaucoup plus élevée que celles mesurées sur les autres sites, jusqu’à 3,9 fois plus fortes que la valeur la plus faible comme sur les sables fins de Pierre Noire en baie de Morlaix (0,54 g PSLC.m-²) et seulement deux fois plus forte que la valeur la plus forte en baie de St Brieuc (1,07 g PSLC.m

82 Figure 34 : Localisation des sites explorés pour l’étude de la biomasse de la méiofaune en Manche (en bleu) et ceux explorés durant la thèse (en rouge) (1 : Trezen Vraz ; 2 : Plymouth ; 3 Golfe Normanno-Breton ; 4 : Baie de

Seine ; 6 : Détroit du Pas-de-Calais ; PN : Pierre Noire).

Pour les sédiments désignés sous l’appellation « sables grossiers » correspondant probablement à un mélange des graviers ensablés et des sables graveleux, afin de faciliter la comparaison, la moyenne des biomasses de mon étude appartenant à ces deux types sédimentaires (biomasse annuelle de 2,9 g PSLC.m-²) sera prise en compte. Cette biomasse est 17 à 29 fois plus forte que celles mesurés dans les études antérieures.

Pour conclure, les données de biomasses du site de DLT apparaissent élevées. Il se pose la question de savoir si cette écart dans les biomasses est due à une spécificité de la zone, ou à une évolution temporelle, car la période de comparaison entre les données est d’au minimum deux décennies, ou bien alors à un manque de précision dans la description des types sédimentaires, ou enfin, à des techniques différentes des mesures de la biomasse de ce compartiment.

83 Tableau 19 : Biomasse en g de PSLC par m² de la méiofaune de différents sites en Manche

Site Station Type sédimentaire Année de

prélèvement Hiver Eté Année Référence

Dieppe le Tréport sG Graviers ensablés 2014-2016 2,6 2,6 2,6 Cette étude gS Sables graveleux 3,2 3,2 3,2 S Sables moyens 2,3 1,9 2,1 Baie de St Brieuc Sables fins 1988 0,91 1,22 1,07

Le Guellec & Bodin, 1992

Sables fins envasés 0,6 0,83 0,71

Sédiments hétérogènes 0,54 0,42 0,46

Trezen Vraz 1 Sables grossiers 1992 0,39 - -

Ratsimbazafy, 1998

Plymouth 2 Sables moyens 1993 - 0,61 -

Golfe Normano-Breton 3 Sables grossiers 1993 0,09 0,08 0,10 Sables grossiers avec Cailloutis 0,29 0,19 0,17

Baie de Seine 4 Sables grossiers 1992 0,63 - -

Détroit du Pas-de-Calais 6 Sables moyens 1993 - 0,40 -

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6. L’holosuprabenthos

Les migrations de la faune au niveau du futur parc éolien de Dieppe-Le Tréport témoignent d’échanges important entre le pélagos, la couche d’eau suprabenthique et le benthos. Les travaux historiques se sont intéressés à cette thématique, notamment Hesthagen en 1973, qui a décrit trois modèles de migrations verticales :

 Les organismes présents dans la couche d’eau près du fond uniquement le jour. Ces organismes correspondent plus particulièrement aux chaetognathes.

 Les organismes présents au niveau de cette couche d’eau durant les premières et dernières heures de la nuit. Ces organismes correspondent plus particulièrement aux mysidacés.

 Les organismes présents dans la couche d’eau suprabenthique uniquement la nuit, essentiellement caractérisés par les cumacés, amphipodes et crevettes décapodes. Ces migrations nycthémérales (jour/nuit) agissant sur certaines espèces de péracarides sont liées aux variations de l’intensité lumineuse (Macquart-Moulin, 1973 ; Macquart-Moulin et al., 1987). Plus particulièrement, c’est la décroissance de l’intensité lumineuse qui serait le facteur déterminant l’activité natatoire des crustacés péracarides (Saint-Marie & Brunel, 1985), mais également des rythmes endogènes (Macquart-Moulin, 1973, 1991 ; Champalbert, 1975 ; Hammond & Naylor, 1977). La faible turbidité mesurée au niveau de ma zone d’étude permet probablement l’arrivée de la lumière jusqu’au fond de la colonne d’eau le jour, comme le montre la fluorescence qui est mesurée sur toute la colonne d’eau (Figure 26).

6.1 Contexte

De nombreuses espèces vivant près du fond nagent activement du fond vers la colonne d’eau à certains moments privilégiés de la journée. De nombreux auteurs ont mis en évidence ces échanges entre la couche immédiate adjacente au fond et le sédiment (Macquart-Moulin, 1973, 1984, 1985, 1991 ; Macquart-Moulin et al., 1987 ; Hesthagen, 1973 ; Brunel, 1979 ; Elizalde et al., 1991, 1993 ; Wang & Dauvin, 1994 ; Wang et al., 1994 ; Dauvin et al., 1994, 1995 2000 ; Zouhiri & Dauvin, 1995 ; Vallet & Dauvin, 1995 ; Vallet et al., 1995). Ces auteurs ont décrit deux principaux modèles de distribution verticale :

85  Les espèces, qui ont une bonne activité natatoire, présentes soit dans la couche adjacente au fond le jour et absentes ou rares dans ce compartiment la nuit, soit en forte abondance aussi bien le jour que la nuit dans les prélèvements suprabenthiques, comme par exemple les amphipodes du genre Apherusa, classés comme espèces holoplanctoniques, et donc présentent dans toute la colonne d’eau (Dauvin et al, 1994).

 Les espèces récoltées uniquement près du fond, la nuit, et migrant soit vers la colonne d’eau, soit dans le sédiment, le jour.

Au niveau de la zone d’étude, une station appartient aux graviers ensablés (Si) et l’autre aux sables moyens (Se) (Figure 35).

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