• Aucun résultat trouvé

3. Limites et perspectives

3.1 Problèmes survenus

Dans la classe A, tous les élèves ont mémorisé le vocabulaire après avoir terminé le projet et non lors de la première évaluation. Ils savent que blue veut dire bleu et horse veut dire cheval. Toutefois, malgré le travail en projet, après avoir regardé une photo de cheval, certains élèves avaient pour automatisme de répondre qu’ils voyaient un blue horse, néanmoins ils s’auto-corrigent rapidement. En effet je pense qu’à force d’entendre la chanson, les élèves ont peut-être fini par assimiler le nom des couleurs et des animaux en l’associant au nom de l’animal. Afin de changer cela il pourrait être envisageable de travailler ce vocabulaire avec une entrée différente : par exemple en montrant les flashcards correspondantes en même temps afin d’assimiler le nom des couleurs à leur flashcard et le nom des animaux avec l’illustration des animaux. Nous pouvons aussi utiliser les couleurs pour décrire autre chose que des animaux ou utiliser les animaux dans un autre contexte (une autre histoire par exemple).

Dans ma classe, au commencement, quelques uns étaient plus timides que les autres et n’osaient pas parler mais cela a rapidement changé au fil des séances. Travailler l’anglais en maternelle passe obligatoirement par l’oral c’est pourquoi il est important de laisser du temps aux élèves quand on leur pose une question. De plus, donner confiance est primordiale afin qu’ils osent communiquer devant les autres. Ce paramètre est rentré en jeu assez tôt car le but était d’oser prendre la parole et cela est souvent passé par la confiance que l’enseignant offre aux élèves. Je me suis rendue compte qu’au fil des séances, les plus timides étaient plus persévérants et confiants pour prendre la parole. « Sans perdre de vue les objectifs didactiques il faut en même temps accorder clairement la priorité au développement des attitudes mentales comme la confiance, l’envie d’expériences nouvelles, le goût du risque » précise d’ailleurs Susan Halliwell (1995).

La présence d’élèves bilingues et de ceux qui prennent des cours d’anglais a été une force car ils ont permis d’entrainer les autres dans l’apprentissage. Bien qu’ils puissent effrayer leurs camarades car on peut se mesurer à eux et se dire qu’on ne pourra pas arriver aux mêmes résultats, je pense que dans ma classe ils ont sûrement rassuré leurs camarades puisqu’ils ont eu une attitude bienveillante avec les autres élèves. De plus, je ne m’appuyais sur eux que lorsque nous travaillions la prononciation et non pour corriger les élèves.

Je ne pense pas que le fait que 33% ne maîtrisent pas encore tout le vocabulaire signifie que j’aurais dû d’abord lire le livre puis apprendre les notions de vocabulaire. 2 de ces élèves ont des problèmes de compréhension et 2 autres des difficultés à rester attentifs et concentrés. Je pense plutôt que j’aurais pu passer plus de temps à travailler individuellement avec eux ou à étudier le vocabulaire des animaux (celui pour lequel les élèves ont eu le plus de mal à mémoriser) plus longtemps. Par exemple, je peux aider les élèves qui n’ont pas encore mémorisé certains animaux en ayant une approche ludique différente : travailler plus régulièrement avec les flashcards animaux mais aussi avec des jeux de plateau ou de petits rituels en regroupement. Ce pourrait être le moyen d’apprendre par imitation. Je continuerai à travailler sur différents types d’activités comme le Memory ou le Kim’s game que je n’ai exploité que pour le thème des couleurs. Durant le période 3, afin de travailler la compétence décrire un parcours avec les grandes sections, je cachais un objet dans la classe et un des élèves se faisait guider par ses camarades afin de le retrouver. J’aurais pu cacher l’illustration d’un des personnages du livre et l’utilisation de l’anglais afin de le retrouver aurait été obligatoire : where is brown bear ? brown bear is here. De plus je retravaillerai ensuite les animaux dans un autre contexte détaché des couleurs avec un album ou des chansons différents.

Par ailleurs, les flashcards couleurs que j’ai utilisé représentent des empreintes de mains colorées. Or, afin de voir l’empreinte blanche la couleur est un peu plus foncée que le fond de la feuille blanche. Les élèves ont alors cru que white signifiait gris. Il faudrait alors changer la carte pour éviter les confusions.

Nous avons remarqué que dans nos deux classes, un problème phonologique est apparu pour le vocabulaire des animaux: les élèves, avaient tendance à confondre des noms d’animaux : dog, duck. Pour éviter que cette confusion ne s’ancre, il a été important de travailler sur la prononciation de ces deux mots, et de faire attention lorsque je les prononçais mais également lorsque les élèves les nommaient car ils se trompaient régulièrement. Pour ce faire, j’ai prononcé très lentement ces mots en insistant bien la prononciation de l’un et de l’autre. Je pourrais également proposer des petits jeux de discrimination auditive afin d’éduquer l’oreille des élèves. Par exemple en prononçant des mots et en demandant aux élèves de lever la main s’ils se prononcent comme dog ou duck.

De plus, je pense que le fait d’avoir d’abord travaillé les couleurs puis ensuite les animaux a permis aux élèves d’éviter les erreurs. En effet, si j’avais dit « brown bear » pour la première fois les enfants auraient pu croire que c’était comme cela que nous disons ours en anglais.

Dans l’ensemble, il me semble que l’apprentissage de ces notions à travers des méthodes qui, grâce à l’action, placent les élèves au centre du savoir, a été efficace.

Lors du stage de mobilité internationale que j’ai suivi pendant les vacances d’hiver à Aberdeen en Ecosse, j’ai suivi la conférence de Lara Freeman Teaching French through stories. Lors de cette conférence, Lara Freeman proposait de commencer par apprendre le vocabulaire aux élèves avant de rentrer dans la compréhension de l’histoire La chenille qui fait des trous. Cela m’a donc confortée dans le choix de faire comme cela avec l’album d’Eric Carle. En revanche, maintenant que la séquence est terminée, je me rends compte que ce n’était peut-être pas l’entrée la plus efficace car l’album Brown bear, brown bear, what do you see ? ne s’y prête pas vraiment. En effet, le vocabulaire n’est pas le même. De plus, Lara Freeman part de l’album pour apprendre du vocabulaire aux élèves, alors que mon but était d’amener les élèves à mettre du sens à l’apprentissage d’une langue vivante étrangère.

Documents relatifs