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fort probable que des cas inopérés, parce qu'ils étaient inopé¬

rables, n'ont pas été livrés à la

publicité.

Scliœdel dit avoir rencontré, dans les hôpitaux de Londres,

5 cas de cancer de testicule ectopique contre 36 cas de cancer de testicule normalement placé; or, pour que les proportions correspondantes fussentgardées,

il faudrait

un cas

de

cancer

de

testicule ectopique contre huit cents ou

mille de testicule

scro-- :io

-tal. Il y a donc relativement beaucoup plus de cancers dans le premier cas que dans le second.

Par rapport aux autres dégénérescences du testicule, il est ^

difficile de se prononcer, les documents faisant défaut, la tuber¬

culose n'ayant guère été observée qu'une ou deux fois, la syphi¬

lisjamais. Mais à elle seule la dégénérescence cancéreuse sem¬

ble être aussi fréquente et peut-être plus que toutes les lésions

inflammatoires dont est susceptible un pareil testicule.

Il faut ajouter que nombre de testicules enlevés pour lésions

inflammatoires ou autres ont empêché peut-être de grossir la statistique des cancers dont ils auraient pu devenir des exem¬

ples.

On admet généralement que le cancer n'atteint que le testi¬

cule ectopique inguinal. Cependant, aujourd'hui, il existe trois faits de cancer de testicule abdominal. Nous publions une observation de testicule cruro-scrotal et Gama, dans le cas relevé par Terrillon, indique clairement que le testicule était

devenu sous-cutané abdominal.

11 est aussi permis de penser que des testicules abdominaux

ont pu être atteints de dégénérescence cancéreuse, sans que le diagnostic, très difficile du vivant du malade, ait été démontré par une autopsie et publié dans la suite.

L'âge semble concorder avec celui se développe le cancer du testicule placé dans le scrotum, c'est-à-dire l'âge moyen de

la vie et peut-être ayant moins de tendance à dépasser la cin¬

quantaine. On netrouve eneffetque le cas publié par Ollier, en

1873, d'un vieillard de 73 ans atteint d'un carcinome. Dans un

des cas que nous publions le malade avait 59 ans.

Au-dessous de 25 ans, l'affection a été rencontrée, mais rare¬

ment; une fois à 18, par Baum, de Dantzig, une fois à 19, par

Iluguier, une autre fois à 20 ans par Langenbeck. C'est donc de

25 à50 ans qu'on doit rencontrer l'affection.

Pour le côté, il est impossible de savoir la préférence vu

qu'un grand nombre d'observateurs ont oublié de le noter et queles observations publiées montrent à peu près une égale fréquence pour les deuxcôtés ou uneprédominance insignifiante

&

du côté gauche. Ce fait semble en rapport avec l'ectopie nor¬

male; en effet, si Godard et Marshall l'ont rencontrée un peu

plus souventà gauche, en revanche Petrequin et Oustaletl'ont

rencontrée un peu plus souvent à droite. Les différences étant très peu sensibles, le fait est sans importance.

Quantà l'étiologie directe de la lésion, elle est aussi peu con¬

nue que celle du cancer des autres régions. Disons même que l'hérédité n'a pas été relevée dans les observations antérieures

àcelles que nous présentons, où les mêmes recherches ont été infructueuses. Faut-il faire jouerunrôle à la diathèse arthriti¬

que? Probablement dans les mêmes limites que pourles autres

cancers etc'esttout.

Monod et Terrillon, en reprenant les recherches de Godard,

de Follin et de Gombaud, ont montré que malgré son impuis¬

sance fonctionnelle le testiculeinguinal avait, chez un individu

de 20 à 25ans, une structure àpeuprèsnormale, alors quechez

un autre plus âgé l'organe subissait uneatrophie uniforme tou¬

chant surtoutl'élément épithélial. Il serait peut-être hardi d'en

conclure à une forte disposition àla dégénérescence cancéreuse,

vu que celle-ci a été observée chez des sujets jeunes.

Mais ce qu'il ne fautpas négliger, c'est l'influence des inflam¬

mations antérieures, qu'elles aient été aiguës ou infectieuses,

avec ou sans péritonite, qu'elles aient été chroniques, pro¬

duites par des traumatismes légers et répétés. Wisner semble

mettre cette dernière raison au second plan et la considère

comme secondaire, arguant que le cancer ne devrait alors jamais se développer dans un testicule abdominal. La raison

nous semble spécieuse : D'abord iln'y a quetrois cas de cancer de testicule abdominal, encore unest-il accompagné de cancer du rein du même côté sans qu'il soit possible d'affirmer lequel

des deux organes a été atteint le premier.

En outre, le traumatisme chronique, pour ainsi dire, est noté

si souvent dans les diverses observations, comme dans une des nôtres, qu'il faudrait avoir le caractère bien peu clinique pour

ne pas en tenir grand compte. Le traumatisme est dû le plus

souvent à un bandage herniaire appliqué sur le testicule en

ec-topie; tantôt c'est par erreur de diagnostic médical, tantôt c'est

pour une hernie concomitante qu'onaplacé un bandage

échan-cré au-dessus du testicule, mais qui n'en exerce pas moins une

certaine pression sur lui. Ce bandageadonc le double désavan¬

tage de ne pas guérir la hernie qui est congénitaleet de léserle

testicule sous-jacent, tantôt enfin c'est une personne extramédi¬

calequi auraconseillé le bandage pensant à une hernie et tom¬

bant ainsi dans l'erreur première. Parfois le bandage estbien supporté et cela dans les cas où le testicule atrophié a perdu

cette sensibilité exquise et spéciale qu'ilconservemême souvent

dans ses séjours déplacés; aussi le bandage est laissé en place

et exerce son action funeste et prolongée. Parfois heureusement l'applicationen est tellement douloureuse, que le malade le re¬

jette instinctivement; là encore, la sensibilité a joué son rôle

d'avertisseur du danger.

Enfin, d'autres fois, le porteur d'un testicule ectopié dont il

n'avait jamais souffert ressent à la région inguinale une vive

douleur au moment d'un effort, et continue à en souffrir. Quel¬

ques mois plus tard, on constate le développement du néo¬

plasme.

CHAPITRE IV

ANATOMIE PATHOLOGIQUE

L'anatomie pathologique ne nous apprend rien de spécial sur les dégénérescences cancéreuses que nous étudions. Du reste, les anciennes observationssontbrèvesàcesujet, parfois muettes.

Sur les 42 faits de MM. Monod et Terrillon, une dizaine sem¬

blent avoir été bien vérifiés histologiquement. On trouve à peu

prèsune égale proportion de carcinome et de sarcome.

Les autres sont désignés sous le nom de cancer, diagnostic

établi bien plus par l'aspect macroscopique et clinique de la

tumeur que par l'examen histologique.

Le cancer du testicule abdominal n'est pas unique non plus

et dans les 7 cas connus l'un était du carcinome encéphaloïde (Johnson), le second (Mathieu) étaitun sarcome. Pourle troisième,

celui du docteur Picqué, l'examen histologique n'en a pas été publié.

Pour la variété cruro-scrotale,on nepeut savoir quelletumeur

yprédomine, puisquenous en publions la première observation.

Dans ce cas, la tumeur située dans le pli cruro-scrotal avait son

grand axe à peu près vertical et le volume d'un petit œuf. La

peau mobile au-dessus en était indépendante. A la partie supé¬

rieure, on ne pouvait délimiter la tumeur qui se perdait dans le trajet inguinal. Il était impossible de distinguer l'épididvme du

testicule. On netrouva pas d'hydrocèle concomitante.

A la coupe,lapièce présentait touslescaractèresd'unetumeur maligne et l'examen histologique pratiqué par M. Je professeur agrégé Sabrazès montra qu'il s'agissait d'un carcinome

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