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La première étape est l'annonce et l'explication du trouble aux familles, en présentant la dyspraxie et ses conséquences fonctionnelles, l'impact sur les activités de la vie quotidienne et sur les activités scolaires. Le but est de favoriser la compréhension et la prise de conscience du trouble ainsi que la mise en place rapide d'interventions adaptées, afin de diminuer les attentes et les exigences tant parentales que scolaires ce qui réduira la pression exercée sur l'enfant.

Les interventions mises en place sont de deux sortes: rééducatives et palliatives, et elles seront ciblées en fonction de ce qui aura été mis en évidence au cours des différentes évaluations.

1) Les différentes prise en charge proposées

a) Psychomotricité

L'intervention du psychomotricien sera axée sur le schéma corporel, l'intégration sensori-motrice, l'organisation et la structuration tant spatiale que temporelle, la motricité globale, la coordination et les praxies.

b) Ergothérapie

L'ergothérapeute intervient sur le plan de la motricité fine, de l'organisation et la planification des gestes quotidiens (par rapport à l'habillage par exemple) afin d'améliorer le niveau d'autonomie de l'enfant, du graphisme et de l'apprentissage du clavier sur ordinateur, de l'organisation visuo-spatiale...Il se charge également de recommander l'adaptation tant du matériel que de l'environnement et peut proposer certains équipements ou outils spécifiques.

c) Orthophonie

L'orthophoniste est amené à prendre en charge les troubles du langage oral et/ou écrit en axant son intervention en fonction des difficultés de l'enfant sur les praxies bucco-faciales, l'articulation, la phonologie, l'organisation et l'accès au stock lexical, la syntaxe, la compréhension, la lecture et l'écriture. La prise en charge orthophonique s'avère nécessaire lors de l'apprentissage du langage écrit du fait des difficultés particulières que rencontre l'enfant dyspraxique. De même, il est sollicité dans le cadre d'une dyscalculie spatiale et/ou d'un trouble du raisonnement logico-mathématique.

En ce qui concerne la lecture, on vise à améliorer le repérage et l'organisation dans l'espace feuille, à s'assurer de la mise en place des voies d'assemblage et d'adressage, ou encore à entraîner la fluidité dans le but de favoriser la mise en sens. On s'appuie principalement sur le canal auditivo-verbal, avec un travail visant à renforcer des habilités essentielles telles que les habilités métaphonologiques, afin de fournir une base solide pour aborder les correspondances graphèmes-phonèmes.

Pour permettre à l'enfant de se constituer un stock orthographique, on l'encourage à épeler les mots afin de favoriser une représentation mentale de ceux-ci, en faisant appel à sa mémoire auditive. Plus généralement, l'orthographe lexicale sera entraînée par un travail axé sur les familles de mots, l'étymologie, mais aussi par la recherche de repères, de moyens mnémotechniques. On amène l'enfant à mettre en place d'autres stratégies mentales (images auditives, verbales...)

Par rapport à l'écriture, tant des chiffres que des lettres, il faut employer une méthode fixe pour le tracé, afin de systématiser le geste graphique. Ce travail se fait en lien avec l'ergothérapeute.

Au niveau du dénombrement, il est nécessaire de faire prendre conscience à l'enfant de sa manière de compter, et de mettre en place des stratégies fiables. Par exemple, fournir un objet à déplacer (utilisation d'un boulier ou autre) à chaque objet compté. On lui propose aussi, pour les chiffres inférieurs à dix, des collections témoins, des configurations telles que celles des dominos, qui sont apprises globalement. La mémorisation de la comptine numérique et le calcul mental sont des outils importants.

Il est indispensable de favoriser l'expérimentation concrète, afin de mettre en place la représentation mentale du nombre.

associés, par exemple la notion d'ajouter-d'enlever, avec du matériel à manipuler. Par ailleurs, en ce qui concerne la pose des opérations, on utilise des repères visuels qui vont aider l'enfant.

Sur le plan de la résolution de problèmes, on est toujours dans un principe d'illustration des démarches, d'explication, de verbalisation des différentes étapes.

Dans le contexte d'un trouble du raisonnement logico-mathématique, fréquent chez un certain nombre d'enfants dyspraxiques, on va créer des situations qui seront prétextes à leur permettre d'agir, de manipuler, d'anticiper, de coordonner, de faire des liens, de déduire et de verbaliser. Cet étayage cognitif vise à leur permettre d'accéder aux structures logiques élémentaires telles que la conservation, la classification ou la sériation.

d) Psychothérapie

Le psychothérapeute peut proposer une intervention dans le but d'aider l'enfant dyspraxique à préserver son estime de soi, quand une perturbation psychoaffective est avérée ou encore quand l'enfant présente un état dépressif. La dyspraxie peut entrainer des répercussions psychologiques qu'il ne faut pas négliger, et un soutien psychothérapique va alors aider l'enfant.

e) Orthoptie

Une prise en charge orthoptique pourra être mise en place selon ce que le bilan orthoptique et neurovisuel aura révélé au niveau de la fixation, de la poursuite oculaire, du balayage...

2) Le milieu scolaire

Divers aménagements peuvent être mis en place pour aider l'enfant dyspraxique dans sa scolarité

– adaptation des supports scolaires (agrandissement...)

– mise en place d'une aide individuelle, avec la présence au côté de l'enfant d'un accompagnateur de vie scolaire (AVS)

– l'utilisation d'un ordinateur portable pour pallier les difficultés graphiques

– mettre en place des tiers temps supplémentaires pour les contrôles et les examens académiques

3) Recommandations générales et lignes de conduite à

privilégier

– Le canal auditivo-verbal doit être privilégié pour l'ensemble des apprentissages

Par exemple, on peut utiliser les comptines pour apprendre les séquences d'une action, ce qui constitue un support verbal.

– De même, on doit encourager l'enfant à pratiquer la verbalisation intérieure ainsi que la représentation mentale lorsqu'il réalise une tâche. On va ainsi lui apprendre à découper l'action de manière séquentielle, en formant au fur et à mesure des images mentales et en autoverbalisant les différentes étapes.

– On développe au maximum les concepts verbaux qui décrivent les notions spatiales – On commence par des tâches motrices simples avant d'aborder des tâches complexes – On a recours aux différentes modalités sensorielles pour favoriser la représentation

mentale

– On utilise des repères: gommettes de couleur, repères cardinaux sur la feuille, surlignage, couleurs différentes....

– On accorde plus de temps à l'enfant dyspraxique pour les apprentissages

– On évite de pénaliser les difficultés graphiques de l'enfant, et on favorise l'utilisation du clavier si nécessaire, ce qui évitera également la surcharge cognitive (si l'enfant consacre toute son énergie à s'appliquer à tracer correctement les lettres..., il ne pourra pas être par exemple attentif à l'orthographe)

– On informe l'enseignant et le milieu scolaire, ce qui favorisera la mise en place des aménagements éventuels

– On aide l'enfant à comprendre son trouble et à l'accepter, et de même on reconnaît et on accepte son trouble

– On l'encourage à exprimer ce qu'il ressent et on l'aide à se gérer et à s'adapter aux diverses situations auxquelles il peut être confronté

– On favorise au maximum l'autonomie de l'enfant au quotidien

– On valorise une prise en charge pluridisciplinaire adaptée aux difficultés et aux besoins de l'enfant

L'évolution de la prise en charge va être fonction des capacités de compensation de l'enfant et elle doit principalement être adaptée en fonction des caractéristiques et des besoins de chaque

enfant dyspraxique et des éventuels troubles associés. Des interventions précoces et ciblées, ainsi que des aménagements scolaires, favoriseront l'intégration sociale et le pronostic d'adulte de l'enfant dyspraxique, car les difficultés persistent à l'adolescence et par la suite.

II. LES OPERATIONS LOGIQUES

ELEMENTAIRES DE CONSERVATION ET DE

CLASSIFICATION DANS LE DEVELOPPEMENT

INTELLECTUEL DE L'ENFANT