2. Sous-‐titrage
2.2 Principes du sous-‐titrage
2.1 Introduction
Le but de notre travail est d’analyser les sous-‐titres produits en direct par SWISS TXT pour la télévision. Nous allons donc consacrer ce chapitre au sous-‐titrage.
Nous commencerons par expliquer à la section 2.2 Principes du sous-‐titrage ce qu’est le sous-‐titrage, pourquoi il est important et à quel public il s’adresse. Après avoir exposé les principes de base du sous-‐titrage, nous montrerons à la section 2.3 Évolution du sous-‐titrage pour les sourds et malentendants l’évolution du sous-‐
titrage, de ses débuts à nos jours. Nous expliquerons à la section 2.4 Techniques de sous-‐titrage en direct les différentes méthodes de sous-‐titrage qui se sont succédé au fil du temps. La section 2.5 Législations parlera des lois qui règlent le sous-‐
titrage dans les pays qui proposent ce service. Enfin, à la section 2.6 SWISS TXT, nous présenterons d’abord SWISS TXT, l’entreprise pour laquelle ce mémoire a été réalisé, puis nous expliquerons comment le sous-‐titrage y est effectué.
2.2 Principes du sous-‐titrage
Qu’est-‐ce que le sous-‐titrage ? Le sous-‐titrage est une technique utilisée aussi bien au cinéma qu’à la télévision et qui consiste à afficher au bas de l’écran un texte correspondant au contenu sonore qui est diffusé. Les sous-‐titres ne sont pas une copie exacte du script du film ou une retranscription mot à mot de tout ce qui est dit à l’écran. En effet, tout ne peut pas être retranscrit, sinon les téléspectateurs n’auraient pas le temps de lire les sous-‐titres. Il faut toujours prendre en compte le temps de lecture nécessaire. Les sous-‐titres sont donc un résumé, une synthèse de
ce qui est dit à l’écran. Il faut que le contenu des sous-‐titres corresponde à ce qui apparaît à l’écran. C’est pourquoi les rédacteurs de sous-‐titres, c’est-‐à-‐dire les sous-‐titreurs, doivent avoir un bon esprit de synthèse et repérer les informations essentielles et pertinentes pour produire des sous-‐titres qui ne sont pas trop longs.
Au cinéma, le sous-‐titrage est dans la plupart des cas un processus interlangue. Par exemple, si le film est en anglais, les sous-‐titres peuvent être en français ou en allemand, ou dans n’importe quelle autre langue. A la télévision, les sous-‐titres sont en principe toujours dans la même langue que le contenu sonore. Il s’agit donc d’un processus intralangue [LAMB, 2006].
Comme notre travail se base exclusivement sur le sous-‐titrage produit pour la télévision, nous ne parlerons pas plus en détail du sous-‐titrage au cinéma.
2.2.1 Public cible
Le sous-‐titrage répond à un besoin d’une partie de la population. Les sourds et les malentendants sont les principales personnes qui composent le public cible.
Il est difficile d’estimer précisément la part de la population qui est sourde ou malentendante. Cependant, en Suisse, on estime de manière générale qu'environ une personne sur 1000 (0.1%) est sourde et 10 à 12% de la population est malentendante. Ce dernier chiffre comprend les personnes qui sont devenues malentendantes avec l'âge1.
Jusqu’à l’apparition des sous-‐titres à la télévision, les personnes sourdes et malentendantes n’avaient qu’un accès très restreint aux contenus diffusés. Ces personnes pouvaient suivre les images, mais pas le contenu sonore. Le sous-‐titrage répare en quelque sorte cette forme d’injustice. Le sous-‐titrage permet donc aux
1 Selon Eva Hammar-‐Bouveret, responsable nationale Département Médias, Fédération Suisse des Sourds (FSS)
personnes sourdes et malentendantes d’avoir accès aux programmes télévisés, comme n’importe quelle autre personne. Elles ne sont plus marginalisées comme auparavant. Toutefois, tous les programmes diffusés ne sont pas automatiquement sous-‐titrés, notamment en Suisse. Nous parlerons plus en détail des émissions sous-‐titrées au point 2.6.2 Sous-‐titrage chez SWISS TXT.
Le public sourd et malentendant se divise en fait en deux groupes : le premier concerne les personnes qui ont appris la langue, mais qui sont devenues sourdes ou malentendantes par la suite, alors que le deuxième concerne les personnes qui sont nées sourdes ou qui le sont devenues avant d’avoir pu apprendre la langue, et dont la langue maternelle est donc la langue des signes [LAMBOURNE, 2006]. Le premier groupe de sourds et malentendants préfère les sous-‐titres, car il arrive facilement à les lire. Le deuxième groupe, quant à lui, préfère la langue des signes, car il ne maîtrise pas aussi bien la lecture que le premier groupe, du fait que sa langue maternelle soit la langue des signes.
Toutefois, les sous-‐titres ne sont pas réservés exclusivement aux personnes sourdes et malentendantes. Il existe d’autres catégories de personnes qui sont susceptibles de les utiliser. Les sous-‐titres peuvent également servir aux touristes, par les personnes habitant dans un pays mais qui ne maîtrisent pas totalement la langue, ainsi que par les personnes fréquentant des lieux bruyants, comme des bars [EUGENI, 2006]. Les sous-‐titres peuvent être un bon moyen d’apprentissage si l’on ne maîtrise pas une langue. Ils permettent de suivre plus facilement une émission. Dans les bars, le fait d’afficher les sous-‐titres permet aux clients de suivre une émission malgré le bruit environnant, ou de couper totalement le son pour ne pas perturber certains clients, tout en permettant aux autres de suivre le contenu.