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Les résultats obtenus par l’approche empirique et par les expérimentations en laboratoires sont

résumés ici :

Les communautés de lombriciens :

La biomasse moyenne était la plus faible dans les sols de culture intensive et prairie de

0,5 an (< 35 g m

-2

), la plus forte dans les sols de prairie de 1,5 à 7,5 ans (150-180 g m

-2

)

et intermédiaire dans le sol de prairie permanente (100 g m

-2

). La densité moyenne était

faible dans les sols de culture intensive et prairie de 0,5 an (< 65 ind m

-2

) et importante

dans les sols des autres prairies (340-370 ind m

-2

).

Neuf espèces ont été identifiées, la richesse spécifique moyenne était faible dans le sol de

culture intensive (1,3 esp m

-2

) et maximale dans les sols de prairie de plus de 1,5 ans

(>6,8 esp m

-2

).

La temps écoulé depuis le dernier labour et la variabilité intra-parcellaire sont les deux

principaux facteurs qui contrôlent ces communautés.

L’utilisation d’un indice de recouvrement de niche montre que les espèces présentes

préférentiellement dans les sols de culture et de jeune prairie se différencient de celles

dont l’abondance relative est maximum dans les prairies âgées par leurs exigences en

terme de teneur en carbone organique du sol.

La variabilité intra-parcellaire isole deux groupes d’espèces au sein desquelles les espèces

présentes ont des traits morphologiques plus dispersés qu’au hasard.

Des hypothèses de relations inter-spécifiques ont été proposées pour expliquer les patrons

observés :

dans la culture intensive et la prairie de 0,5 an, il existe une compétition entre un

faible nombre d’espèce capable de supporter les conditions du milieu pour une

ressource limitée,

dans les prairies, les interactions compétitives mènent à terme (prairie de plus de

7 ans) à une ségrégation spatiale des espèces potentiellement compétitrices.

La dynamique de la matière organique

Quantités de C organique

Les valeurs moyennes mesurées pendant les années de prélèvement dans la couche

0-EqL montrent que la culture intensive possède le stock moyen de C organique le plus

faible (4,1 kgC m

-2

), la prairie permanente le plus élevé (8,3 kgC m

-2

) et les prairies

temporaires et de restauration ont des stocks de C organique intermédiaires (5,6 à 5,9

kgC m

-2

).

II.3. Principaux résultats obtenus sur le sol du LEGTA d’Yvetot

stockage de C dans la phase prairie et un déstockage lors de la phase culture. Un gain

de l'ordre de 1,3 kgC m

-2

sur 7 ans (soit + 32% par rapport à RC) est acquis durant la

mise en prairie temporaire et n’est pas totalement anéanti par le labour associé à la

1ère année de remise en culture (- 0,4 kgC m

-2

). Le stock C après 1 an de culture

reste cependant significativement supérieur à celui observé dans la référence RC.

Dans la couche 0-EqL des parcelles en paririe de restauration, le stock de C

organique augmente avec l’âge de la prairie, le stock est maximum pour une durée

d'implantation de 6,5 années au moins. Le gain de C organique est est de l’ordre de

247 g m

-2

an

-1

sur une durée de 8,5 ans. Dès la première année, le stock C est

significativement supérieur à celui observé dans RC.

Globalement, on constate une augmentation rapide des stocks C sous les 2 types de

systèmes prairiaux. Sous PT, le stock C tend à atteindre un niveau maximum en

accord avec les conditions pédo-climatiques et les pratiques culturales. Sous PR, le

stock C se reconstitue rapidement pour atteindre une valeur proche de celui des PT

au bout de 8-9 ans et ce, bien que le niveau de stock C initial soit inférieur à celui des

PT.

Qualité du C organique

Les C/N les plus discriminants ont été trouvés dans la couche superficielle (0-10 cm),

RC < PT = PR < PP. Si l'on s'intéresse à l'évolution des valeurs de C/N dans les PT et

les PR, on constate que dans la rotation culture/prairie (PT), le C/N devient

significativement plus élevée que celui de RC dès 2,5 années de mise en prairie

(PT-P2,5) dans le 0-EqL et dans la couche 0-10 cm. Comparativement, le C/N dans les

PR ne devient significativement plus élevé que celui de RC qu'entre 3,5 et 7,5 années

de mise en prairie.

Dans la couche 0-EqL, les teneurs en C-MOP dans la fraction 200-2000 µm sont

significativement plus élevées dans les PT et les PR que dans les références RC et

PP; pour la fraction 50-200 µm, seule la teneur en C-MOP de PR est

significativement plus élevée que dans la références PP. Dans la couche 0-10 cm, la

teneur en C-MOP dans la fraction 200-2000 µm est significativement plus élevée

dans les systèmes prairiaux que dans la référence RC. Pour la fraction 50-200 µm, les

PT et PR se distinguent clairement des deux références : la teneur en C-MOP dans

PT et PR est significativement plus élevée que dans RC et significativement plus

faible que dans PP.

Dans la couche 0-EqL, il n'apparaît aucune différence significative entre le rapport

"C-MOP/COT" quelle que soit la fraction. Dans la couche 0-10 cm, ce rapport pour

la fraction 200-2000 µm dans PR et PP est significativement plus élevé que dans RC

II.3. Principaux résultats obtenus sur le sol du LEGTA d’Yvetot

et se rapproche de celui de PP; pour la fraction 50-200 µm, la valeur du rapport dans

RC n'est pas significativement différent de celui de PT et PR mais est plus faible que

celui dans PP.

Dans la couche 0-EqL, il n'existe aucune différence dans les C/N de la fraction

200-2000 µm ; par contre, pour la fraction 50-200 µm, le C/N des MOP des PT et PR est

significativement plus élevé que celui des MOP dans RC. Dans la couche 0-10 cm,

les C/N de la fraction 200-2000 µm sont les plus faibles dans RC et les plus élevés

dans PP, PT et PR possédant des valeurs de C/N intermédiaires; parallèlement, le

C/N des MOP de la fraction 50-200 µm est significativement plus élevé dans PR et

PP que dans RC et PT.

Stabilité structurale des agrégats du sol

Globalement, la stabilité structurale la plus faible est toujours obtenue dans le sol de

RC et la plus forte dans le sol de la PP. Les PT et PR ont des stabilités

intermédiaires. Selon la classification de Le Bissonnais et Souder (1995), basé sur le

DMP moyen, on passe de la classe des sols instables sous culture à la classe des sols

stables sous la culture de 1 an puis progressivement à la classe des sols très stables

sous la prairie permanente. Les différences les plus significatives sont obtenues à

l'issue du traitement "réhumectation rapide" qui apparaît comme être le plus

discriminant, tandis que le traitement "réhumectation lente" est le moins destructif.

Le DMP de la PT âgée de 6 mois est significativement plus important que le DMP de

la référence RC et globalement, le DMP augmente avec l'âge des prairies. Dans la

phase de culture de la rotation, quelque soit le traitement appliqué, les PT présentent

une stabilité significativement plus grande que les prairies PR; ces dernières ne sont

d'ailleurs pas significativement différentes de la RC. En rotation culture/prairie, la

stabilité structurale diminue nettement pendant la phase culture puis augmente

rapidement avec la durée de mise en prairie.

L’effet des lombriciens sur la dynamique de la MOS

Les résultats présentés dans les parties précédentes mettent en évidence une

augmentation simultanée de la diversité des vers, des stocks de C et de la stabilité de la

structure du sol dans les premières années de prairie. Dans les prairies plus âgées, le

stock de C et la stabilité de la structure continuent d’augmenter alors que la diversité des

lombriciens reste globalement stable.

Dans le sol de prairie permanente (riche en MO), les présences de A. icterica, A.

chlorotica et A. caliginosa provoquent une augmentation du pourcentage massique de

gros macro-agrégats, dont une forte proportion est stable à l’eau (entre 30 et 40%) alors

macro-II.3. Principaux résultats obtenus sur le sol du LEGTA d’Yvetot

agrégats, dont peu sont stables à l’eau. La teneur en MO et le dégagement de C-CO

2

ne

sont pas modifiés par la présence de ces espèces.

Dans un sol de prairie temporaire, il semble qu’aucune des cinq espèces étudiées n’ait

d’impact significatif sur les variables mesurées.

Dans le sol de culture intensive (pauvre en MO), les présences de A. longa et A. icterica

provoquent un fort dégagement de C-CO

2

et la production d’une grande quantité de gros

macro-agrégats (~70%) sensibles à la désagrégation par l’eau. D’autre part, la présence

de A. chlorotica, A. caliginosa et A. rosea abouti à la création de 30-40% de gros

macro-agrégats et à une certaine protection la MO (dégagement de C-CO

2

qui ne diffère pas de

celui du sol sans vers de terre), les macro-agrégats créés ont une faible stabilité

structurale.

Un modèle de la relation MO-stabilité structurale des macro-agrégats formés en

présence de ver a été proposé. Dans un sol riche en MO, la présence d’une seule espèce

permet de protéger la MO de la minéralisation par la formation de macro-ASE. Dans un

sol pauvre en MO la présence de 1 ou 2 espèces diminue la stabilité des gros

macro-agrégats, en augmentant la proportion de micro-ASE au détriment des macro-ASE,

certainement par défaut de MO permettant la cohésion de macro-ASE. Lorsque 3 ou 4

espèces co-existent, la compétition pour une MO facilement dégradable pourrait

s’installer et aboutir à la consommation d’autres sources de C moins facilement

dégradables, c’est-à-dire plus humifiées et donc plus concentrées en MO. En

conséquence, on observe une augmentation de la teneur en MO dans leurs déjections et

une meilleure stabilité structurale par la formation de macro-ASE.

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