I.2. Sites d'études
I.2.2. Présentation des sites et des parcelles
I.2.2.3. Parcelles du Lycée Agricole d’Yvetot
Détaché de l’hommage au Duc de Normandie, le bourg d’Yvetot fut érigé, de 1370 à 1392, en
principauté relevant du Roi de France. La prospérité de la ville était liée à un commerce très
développé dès le XVII
èmesiècle et à des filatures de coton en plein essor après 1794. Au XIX
èmesiècle, la ville développe l’industrie du coton. Pratiquement rasée en 1940, la ville est reconstruite et
reprend de l’ampleur au milieu du XX
èmesiècle avec le développement de l’agriculture moderne. La
surface agricole utile (SAU) représente 56% de la surface du territoire français et 91% (8 229 ha) de
la surface du canton d’Yvetot. Environ 60% de la SAU de ce canton est dédié aux grandes cultures
(céréalières ou industrielles) et 27% sont des prairies.
Ce site a été choisi car (1) il présente un éventail de parcelles en rotation de culture, en rotation
culture/prairie ou en prairie permanente, certaines d’entre elles ont été cultivées pendant plusieurs
années et sont actuellement en cours de conversion en rotation culture/prairie, (2) l'historique
cultural des parcelles est bien maîtrisé sur une durée de 20 ans, (3) les parcelles sont toutes situées
sur des sols issus de limons éoliens (i.e. loess), (4) la distance entre les parcelles est faible. Six
parcelles d’historique cultural connu (Annexes 1 et 2) ont été retenues sur l’exploitation du lycée
agricole:
- une parcelle en culture continue avec labour conventionnel a été considérée comme référence
grande culture intensive (RC);
- une parcelle en prairie permanente (PP), implantée en 1968, a été considérée comme référence non
labourée et à couverture permanente ;
- quatre parcelles alternant prairies et cultures et que nous avons classées en 2 catégories pour
rendre compte de différences d’historique parcellaire:
- deux parcelles de « prairies temporaires » (PT) caractérisées par des alternances de mise en
culture pendant 2 années (rotation maïs/blé) suivie par 4 à 8 ans de mise en prairie (III et
IV selon l'assolement);
- deux parcelles de « prairies de restauration » (PR) caractérisées par l'implantation d'une
prairie après un précédent d'au moins 8 années de culture (I et II selon l'assolement).
Une caractérisation pédologique basée sur une approche morphologique classique nous a permis
d'appréhender la variabilité des sols à l’échelle parcellaire (i.e. épaisseur de limons, hydromorphie)
Etat des connaissances et sites d’études
et de vérifier l’homogénéité de la couverture pédologique (Blanchard, 2001). Les principales
conclusions mettent en avant la distinction entre :
- les NEOLUVISOL-LUVISOL (AFES, 1995) issus de limons épais (> 100 cm) non hydromorphe
des 5 parcelles localisées en position de plateau (parcelles I, II, III, IV et RC) ;
- un NEOLUVISOL issu de limons peu épais (i.e. 50 à 60 cm) sur argile à silex légèrement
hydromorphe de la parcelle localisée en rebord de plateau (parcelle en PP).
Cependant, les caractéristiques des horizons superficiels (0-30 cm) de l'ensemble des parcelles sont
proches. La texture moyenne (15% d'argiles, 65% de limons, 20% de sables) peut ainsi être définie
comme limon moyen sableux ou limon à limon sablo-argileux (Jamagnes, 1967) : les teneurs en
argile varient de 13% (parcelle RC) à 15% (parcelle PP).
En conclusion, les parcelles I, II, III, IV et RC sont situées sur des sols lessivés issus de limons
épais non hydromorphes. La PP est quant à elle localisée sur un sol de limons moins épais et plus
hydromorphe du fait de sa localisation en bordure de plateau. Cependant, il est très difficile voire
impossible de trouver un exploitant qui maintienne une prairie permanente sur un sol lessivé issu de
limons épais non hydromorphe depuis 1968 du fait de la forte productivité de ces sols. On peut
donc considérer pour la suite que cette PP constitue un choix pertinent de référence non labourée et
à couverture permanente dans le cadre du dispositif d'Yvetot compte tenu de sa proximité avec les
autres parcelles et de sa gestion réalisée par le même exploitant.
La référence culture (RC) est gérée de manière intensive (labour, fertilisation). Elle est implantée en
blé en alternance avec du maïs, du lin ou de la betterave. La référence prairie permanente (PP) est
implantée en prairie depuis 1968, sans rotation de cultures ; elle est pâturée. Les prairies du
dispositif (PT et PR) sont pâturées et fauchées. Selon la typologie établie par Arrouays et al. (2002)
en croissant nature de la prairie et degré d'intensification, il est possible de rattacher ces prairies aux
prairies intensifiées à dominante de graminée en pâturage (> 1,5 UGB.ha
-1). Ce rattachement est
justifié par les caractéristiques de gestion des prairies suivantes.
Les prairies sont implantées à l’automne afin d'éviter un désherbage en période de végétation.
Avant l'ensemencement, un apport de fumier (50 t ha
-1, soit 125 kg ha
-1de P
2O
5organique, 350 kg
ha
-1de K
2O organique, et 125 kg ha
-1d’N organique) est enfoui à l'aide d'un néo-déchaumeur dans
les 5 premiers centimètres du sol. La préparation du sol s’effectue ensuite fin août par le passage
successif de la charrue et de la herse rotative. Par la suite, la semence (mélange trèfle blanc, ray gras
anglais, fétuque élevée et fléole; dose : 21 kg ha
-1) est placée dans le premier centimètre par le
passage du combiné herse alternative/semoir. Les prairies ne sont pas conduites dans l’objectif de
pérenniser le mélange graminée-légumineuse ce qui aboutit à une prédominance des graminées dans
les prairies les plus âgées.
Etat des connaissances et sites d’études
minérale totale est de 180 U d'N ha
-1an
-1, fractionnée en 3 apports équitables de 60 U d’N ha
-1(courant février, courant mai et fin juin). Le pâturage des prairies ne concerne que la production
laitière de l’exploitation (70 % de Prime Holsteins, 30 % de Normandes). Le chargement des
prairies varie de 2 à 5 UGB (Unité Gros Bovin) par hectare selon la saison, pour une moyenne de 3
UGB ha
-1. Les vaches sont mises à l’herbe à partir de mi-mars avec une durée de pâturage
progressive (3 heures par jour jusqu’à 3 jours-nuits fin avril/début mai). Le temps de repos pour une
parcelle est de 2 à 5 semaines selon la pousse d’herbe. Les vaches sont mises en stabulation dès
mi-septembre mais continuent de pâturer l’après-midi pendant un mois. Après 4 à 9 ans, les prairies
sont retournées afin de préparer l'implantation d'une culture de maïs qui sera ensuite suivi par
l'implantation d'une culture de blé nécessitant également un labour de préparation du sol avant
ensemencement. Lors d'une rotation culture-prairie complète, une parcelle subit donc au total 3
labours de préparation (1 pour la culture de maïs, 1 pour la culture de blé et 1 avant
l'ensemencement de la prairie).
II.1.2. Communautés de macro-détritivores en forêt d’Eawy
II. Relation entre la diversité des macro-détritivores et la dynamique
des matières organiques du sol d'une hêtraie gérée en futaie
régulière; le cas des sols de la rotation forestière d'Eawy.
II.1.2. Communautés de macro-détritivores en forêt d’Eawy