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C. Cartes

3. ANALYSE GLOBALE DES RÉSULTATS

3.2. Principales caractéristiques des entreprises ayant participé à l’étude

Comme nous l'avons déjà mentionné, les 129 entreprises faisant l’objet de notre analyse se répartissent presque également entre les milieux ruraux (68) et urbains (61) de la région du Bas-Saint-Laurent. Elles ont été sélectionnées en fonction de la population comprise au sein de chacune des huit MRC, mais aussi en tenant compte de la strate de taille démographique des localités concernées. Parmi ces 129 entreprises, un peu plus de la moitié (53,5 %), soit 59, relèvent de la nouvelle économie sociale. Cinquante sont issues de l’ancienne alors que 10 se définissent plutôt comme des organismes communautaires. Il est à noter que les

entreprises de la nouvelle économie sociale se retrouvent majoritairement au sein du milieu urbain. En règle générale, elles occupent aussi un éventail plus large de secteurs d’activité. À l’inverse, celles de l’ancienne économie sociale ont tendance à se concentrer en milieu rural et, plus particulièrement, au sein des localités en restructuration. Leurs champs d’activités gravitent principalement autour de l’agriculture, de la foresterie, de la consommation, de l’épargne et du crédit.

Les différents domaines d’activité dans lesquels ces entreprises opèrent sont identifiés au tableau 8. Ce large éventail révèle aussi que tous les territoires n’ont pas les mêmes besoins sociaux et économiques. À l’exception des entreprises œuvrant dans le domaine agricole (huitième rang de notre échantillon), celles qui ont été retenues aux fins de notre étude occupent pratiquement la même position que celle observée pour l’ensemble des entreprises d’économie sociale de la région (cf. tableau 4).

Tableau 8 : Principaux domaines d’activité des entreprises d’économie sociale à l’étude

Domaine d’activité Nombre d’entreprises %

Service aux personnes (incluant les coopératives de coopération et

scolaires) 22 17,05

Amélioration du cadre de vie 17 13,18

Loisirs et tourisme 13 10,08

Activités culturelles 13 10,08

Service de garde 10 7,75

Soutien aux ménages 8 6,20

Prévention, sensibilisation, éducation et intervention 8 6,20

Développement agricole 7 5,43

Transports et communications 7 5,43

Environnement 6 4,65

Insertion sociale et/ou à l'emploi 5 3,88

Entrepreneuriat et développement économique 5 3,88

Coopérative d'épargne et de crédit 4 3,10

Mise en valeur intégrée des ressources forestières et fauniques 3 2,33

Service de santé 1 0,78

TOTAL 129 100,00

Bien que les entreprises d’économie sociale prennent d’abord leur assise à l’échelon local, leur rayonnement dépasse largement les frontières de la municipalité à laquelle elles appartiennent. Ainsi, selon les réponses apportées par les gestionnaires, le territoire desservi par les entreprises faisant partie de notre étude transcende, dans 82,9 % des cas, le cadre local (cf. graphique 1).

Graphique 1 : Aire de rayonnement (en %) des entreprises d’économie sociale à l’étude

À l’échelle mercéenne, les activités de la totalité des entreprises que l’on retrouve dans la MRC de Rivière-du-Loup déborderaient le cadre local. Dans les MRC de La Mitis et de Matane, les biens et les services offerts par les entreprises d’économie sociale dépasseraient aussi très largement l’échelon municipal, soit dans une proportion de 90 %. Au Kamouraska, un gestionnaire sur quatre affirme que les retombées liées aux activités de son entreprise se diffusent à travers tout le Québec. Aucune entreprise ne déploierait ses activités à l’extérieur du Bas- Saint-Laurent dans la MRC de La Matapédia. Celles-ci auraient aussi tendance à se concentrer au sein de leur territoire respectif dans les MRC de Rivière-du- Loup, de la Mitis et des Basques. En effet, à ces endroits, plus de la moitié des répondants soutiennent que le territoire desservi par leur entreprise correspond à celui de la MRC. Bien qu’il n’existe pas de différence significative concernant l’aire de rayonnement des activités des entreprises d’économie sociale entre les milieux urbains et ruraux, on note, par ailleurs, que les entreprises sises au sein des petites localités rurales desservent le territoire municipal dans 47,6 % des cas, tandis que cette proportion s’établirait à 20 % pour les municipalités dont la taille démographique oscille entre 500 à 999 habitants et à 13,6 % pour celles dont le nombre d’habitants varie entre 1 000 et 2 499 habitants. Si l’on prend en compte la santé socio-économique des milieux ruraux, le territoire desservi par les entreprises qui ont pignon sur rue au sein des milieux en restructuration correspondrait à la municipalité dans une proportion de 34,2 %, mais à 19 % dans le cas des localités stables. Pour leur part, les deux tiers des entreprises sises au sein de localités dynamiques auraient des activités dont l’aire de rayonnement se diffuse à l’échelon de la MRC.

17,1 34,1 14,0 12,4 10,1 1,6

Le nombre de membres constitue un bon indicateur de la viabilité des entreprises d’économie sociale. Il révèle aussi la capacité de mobilisation qu’exerce l’économie sociale (Saucier et Thivierge, 2000). Un peu plus de la moitié (52,7 %) des entreprises faisant partie de notre échantillon compte moins de 75 membres alors que près de 40 % en ont 100 ou plus (cf. graphique 2). L’ampleur du membership fluctue considérablement d’un territoire à l’autre. On retrouve les entreprises dont le membership est le plus important non seulement au sein des MRC les plus urbanisées de la région, mais aussi dans celles à caractère plus rural qui regroupent un fort contingent de coopératives. De fait, plus de la moitié des entreprises sises dans les MRC des Basques, de La Matapédia et de Rimouski-Neigette ont 100 membres ou plus. À l’inverse, plus de la moitié des entreprises des MRC de Témiscouata et de Kamouraska comptent moins de 25 membres. Il est à noter que ces dernières correspondent surtout à des OBNL. En outre, on ne s’étonnera guère de constater que près de la moitié des entreprises installées en milieu urbain ont 100 membres ou plus, comparativement à 30,9 % des entreprises en milieu rural (cf. tableau 9), où 44 % des entreprises ont moins de 25 membres. Fait plutôt étonnant, la proportion d’entreprises de 25 membres ou moins tend à augmenter proportionnellement avec la taille démographique des localités, comme le montre le Tableau 9. Ce dernier illustre aussi l’existence d’une relation inversement proportionnelle entre les entreprises comportant 100 membres ou plus et la taille démographique des localités. Par ailleurs, il ne semble pas se dégager de corrélation entre l’état de la santé économique des milieux ruraux et le nombre d’adhérents au sein des entreprises d’économie sociale du Bas-Saint-Laurent.

Graphique 2 : Répartition des membres des entreprises d’économie sociale à l’étude

33,3% 10,9% 8,5% 6,2% 39,5% 1,6% moins de 25 entre 26 et 50 entre 51 et 75 entre 76 et 99

Tableau 9 : Répartition des membres (en %) des entreprises d’économie sociale à l’étude en fonction des différentes catégories de milieux géographiques

Nombre de membres/entités géographiques

Taille démographique des localités

Milieu

rural Milieu urbain 0 à 499

hab. 500 à 999 hab. 1 000 à 2 499 hab.

0 à 25 38,1 44,0 50,0 44,1 21,3 26 à 50 9,5 16,0 18,2 14,7 6,6 51 à 75 4,8 4,0 0,0 2,9 14,8 76 à 99 4,8 4,0 9,1 5,9 6,6 100 et plus 42,8 32,0 18,2 30,9 49,2 Ne sait pas 4,5 1,5 1,5

3.3. Contribution des entreprises d’économie sociale