• Aucun résultat trouvé

PRESENTATION DU RESEAU D’EPIDEMIOSURVEILLANCE EN ZONES NON AGRICOLES

METHODOLOGIE DE TRAITEMENT CONTRE L’ANTHRACNOSE

PRESENTATION DU RESEAU D’EPIDEMIOSURVEILLANCE EN ZONES NON AGRICOLES

LE ROLE DES FREDON-FDGDON EN MATIERE D’EPIDEMIOSURVEILLANCE : PREVENTION,

SURVEILLANCE, LUTTE

Les FREDON-FDGDON ont, dès leur création, eu un rôle dans la prévention, la surveillance et la lutte contre les bioagresseurs des végétaux. A l’origine, il s’agissait de réaliser la surveillance du territoire vis-à-vis des parasites réglementés à la demande du le Ministère de l’Agriculture et de coordonner les luttes collectives et obligatoires. Ces missions existent toujours (nématode du pin, feu bactérien, charançon rouge du palmier …).

De plus, depuis de nombreuses années, certaines FREDON-FDGDON s’orientent sur des thèmes de recherche et de développement avec des spécificités selon les régions : orientation sur les méthodes alternatives en région Nord Pas-de-Calais au travers de la Station d’Etudes sur les Luttes Biologique, Intégrée et Raisonnée de la FREDON créée en 1993 ; spécialité dans le domaine de la pathologie du sol en région Centre au sein de la Clinique des Plantes de la FREDON créée en 2003, …

Ainsi, grâce à sa connaissance des nombreux bioagresseurs présents en zones non agricoles, aussi bien sur les espèces normalement constatées sur le territoire que sur les espèces émergentes, le réseau des FREDON-FDGDON anime les réseaux régionaux d’épidémiosurveillance en zones non agricoles.

Dans un souci de veille, les FREDON sont également en relation avec d’autres organismes réalisant de l’épidémiosurveillance tels que le Département Santé de Forêt notamment pour les problématiques émergentes telles que la chalarose du frêne ou les Conservatoires Botaniques Nationaux pour les plantes exotiques envahissantes.

PRESENTATION DES BULLETINS DE SANTE DU VEGETAL EN ZONES NON AGRICOLES

Historique

Le réseau d’épidémiosurveillance a subi de profondes modifications. Avant 2009, les Avertissements Agricoles® qui étaient réalisés par les Services Régionaux de la Protection des Végétaux informaient sur l’état sanitaire des végétaux, promulguaient des conseils de protection et diffusaient des informations réglementaires. Dans le cadre du Plan Ecophyto 2018, destiné à réduire l’utilisation des pesticides, le Ministère en charge de l’Agriculture a souhaité la mise en place d’un nouvel outil de suivi de la situation sanitaire des plantes, dans les différentes régions françaises. Ainsi, depuis la circulaire d’information et de cadrage n°CAB/C2009-0004 du 5 mars 2009, les Avertissements Agricoles® ont laissé place aux Bulletins de Santé du Végétal (BSV). Ce dispositif dont la coordination générale est assurée par les Chambres Régionales d’Agriculture est soutenu financièrement par l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques). Cette évolution dans l’épidémiosurveillance a été marquée par la séparation de la fonction de surveillance sanitaire en temps réel et de la

fonction de préconisation qui a disparu des BSV. La préconisation est de la responsabilité des organismes de conseil. La surveillance de la qualité du processus d'élaboration du BSV et des messages diffusés, est assurée par la Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF), au travers d'un contrôle de second niveau.

En zones non agricoles, le lancement des BSV a débuté localement en 2009 en Normandie. Dix régions ont vu apparaître une édition concernant les zones non agricoles en 2010 puis, 9 régions supplémentaires en 2011. Ainsi, en 2012, avec l’apparition d’une édition en Alsace, 21 des 22 régions métropolitaines proposaient un BSV se rapportant aux végétaux présents en ZNA : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Corse, Franche-Comté, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Midi- Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Haute et Basse Normandie, Pays de la Loire, Picardie, Poitou- Charentes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes.

Objectifs et contenus

Le BSV est un feuillet d'informations techniques et réglementaires. Son objectif est de présenter une synthèse régionale de l'état sanitaire des végétaux : stade de développement des bioagresseurs et auxiliaires associés, le niveau de population, l’intensité des symptômes et une analyse de risque, le cas échéant. Le BSV se veut pédagogique. Au travers de cet objectif qualitatif, il s'agit de montrer la diversité des situations phytosanitaires et d'améliorer la connaissance du lecteur. Le BSV doit aider le lecteur à mieux cibler ses décisions d'entretien et favoriser le maintien des méthodes alternatives fortement mises en place par la profession, mais il ne contient pas de préconisations. Le BSV peut aussi sensibiliser à l’arrivée potentielle de bioagresseurs émergents. Il doit également diffuser des messages réglementaires ou des notes nationales rédigés par le Ministère en charge de l’Agriculture.

Périodicité et lectorat

La périodicité de publication des BSV est en moyenne de 1 à 2 par mois du printemps à l'automne en fonction des risques et des moyens disponibles. Ainsi, 213 BSV ZNA ont été publiés en 2012 au niveau national.

Le BSV est un outil gratuit, disponible sur les sites internet des Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt DRAAF, des FREDON-FDGDON, des Chambres d'Agricultures et sur le site Ecophyto ZNA Pro. Il est également diffusé directement par courrier électronique à plus de 7500 lecteurs en 2012 dont les collectivités locales, les professionnels du paysage, mais aussi les jardiniers amateurs. Le réseau ZNA est le dernier réseau créé, encore récent par rapport aux autres filières végétales et encore mal connu des utilisateurs potentiels. Les demandes pour le recevoir directement continuent d’affluer.

Les animateurs des BSV

Pour les ZNA, en France métropolitaine, les animateurs sont issus de FREDON ou FDGDON, à l'exception de la Picardie qui fonctionne avec une co-animation assurée par la FREDON et la Chambre d'Agriculture.

Le rôle de l'animateur est d'organiser et d'animer un réseau d'observateurs, de former à la reconnaissance des bioagresseurs et à l'utilisation des protocoles, de collecter et d'analyser les données d'observations, afin de rédiger le BSV. L’animateur est également amené à aider les observateurs dans leur diagnostic sur des problématiques ponctuelles ou, le cas échant, à envoyer un échantillon au laboratoire d’analyse.

Les animateurs des BSV ont été désignés par les Chambres Régionales d'Agriculture qui ont pour mission l'animation inter-filières.

Les réseaux d'observateurs

Présent sur la totalité du territoire métropolitain, le réseau a rassemblé en 2012, 404 observateurs (Tableau 1). Parmi eux, on retrouve très majoritairement l’environnement professionnel des zones non agricoles : les agents de collectivités locales (communes, Conseils Généraux), les gestionnaires d’espaces verts, les professionnels du paysage, mais aussi des centres de formation, des golfs, des structures de distribution et de conseil, et le

réseau des FREDON-FDGDON. Les jardiniers amateurs sont également présents, soit directement, soit au travers d’associations de jardiniers amateurs. Ils peuvent apporter des observations sur un éventail plus large de couples « hôte-parasite », notamment des cultures légumières et fruitières/ Les observateurs bénéficient d’une formation à la reconnaissance des bioagresseurs et ont l’appui de l’animateur en cas de diagnostic délicat. Pour 2012, plus de 16 000 observations ont alimenté la veille sanitaire nationale sur les espaces verts et plantes ornementales, une observation étant définie comme une donnée par bioagresseur, par végétal, par site et par date.

Type d’observateurs Nombre

Collectivités 210

FREDON-FDGDON 77

Autres organismes techniques 28

Particuliers 30

Entreprises espaces verts 12 Gestionnaires d’espaces verts

privés 3 Pépiniéristes-horticulteurs* 20 Etablissements d’enseignement 7 Golfs 6 Distributeurs 6 Autres 5

Tableau 1 : typologie et nombre d’observateurs du réseau en 2012

classification and number of observators of the network in 2012

* Des pépiniéristes et horticulteurs figurent aussi dans les observateurs du fait de l’existence de BSV commun aux ZNA et aux productions ornementales.

Méthodologies d'observation et d'analyse des données

Des guides d'observations ont été proposés par Plante et Cité pour les espaces verts (Guerin , 2011) et la Société Nationale d'Horticulture de France pour les jardins d'amateurs (Javoy et al., 2012). Ces guides proposent un catalogue complet de bioagresseurs des jardins et espaces verts. En fonction des besoins locaux, des bioagresseurs ont été choisis par les animateurs. Pour certains cas, les protocoles proposés ont été allégés ou précisés pour les adapter aux essences et problématiques régionales. Dans d'autres cas, les FREDON utilisent leurs propres protocoles puisque la mise en place du réseau a précédé l’édition du guide pour différentes régions. Dans tous les cas, les protocoles ont été validés avec les professionnels en fonction des possibilités d'observation. Le choix des sites suivis se fait en fonction des problématiques ciblées et en accord avec les professionnels.

La synthèse des données est réalisée au niveau régional. Des intensités ou fréquences d’attaque sont indiquées dans les BSV pour chaque bioagresseurs. Le cas échéant une analyse de risque est effectuée en fonction de la disponibilité de seuils d'intervention ou de nuisibilité. Par exemple, pour l’anthracnose du platane, Apiognomonia venata (Saccardo & Speg.) Von Höhnel), la contamination a lieu à un certain stade phénologique. Lorsque celui-ci est atteint, en fonction de la température moyenne journalière, il est possible de déterminer où se situe le risque de contamination sur une échelle allant de nul à fort (Ammon et al. 1990). Pour un certains nombre de bioagresseurs, il existe des seuils de nuisibilité vitale ou de nuisance esthétique fonctionnelle ou commoditaire (Chauvel, 1998). Toutefois, l’éventail des végétaux et des bioagresseurs associés étant vaste, de nombreux seuils d’intervention font défaut et l’analyse de risque est alors délicate. Cependant, lorsque les seuils n'existent pas, des notions de nuisibilité potentielle sont données dans les BSV et permettent d'orienter le gestionnaire et les conseillers dans leurs décisions. Par exemple, il est précisé que si les galles

cornues sur tilleul ont un aspect inesthétique, elles ne nuisent pas à la vitalité de l'arbre. De même, l’évocation du puceron laineux du hêtre, Phyllaphis fagi (L.), est accompagnée d’une information sur sa nuisibilité potentielle sur jeunes sujets dont les pousses peuvent se dessécher. Par ailleurs, le gestionnaire est incité à aller constater par lui-même sur site le niveau de nuisibilité. En effet, le BSV donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle à chaque site, du fait notamment des conditions pédo-climatiques locales, des variétés utilisées, des pratiques culturales, de la situation (centre ville, zone péri-urbaine…) et de la fonction du végétal (esthétique, ombrage,...).