• Aucun résultat trouvé

MIEUX PRENDRE EN CHARGE LES TROUBLES DU COMPORTEMENT

Dans le document PRIX 2015 (Page 35-43)

DES PERSONNES ÂGÉES EN EHPAD Chez une personne âgée, comment distinguer un trouble du comportement lié à l’âge ou à une pathologie psychiatrique ? Quelle conduite à tenir ? Ces questions, avec leurs réponses, figurent au program-me d’une vaste action de formation déployée auprès des agents des EHPAD.

CH DE LA SARTHE EN CHIFFRES

> 1451 salariés dont 69 médecins

> 679 lits et places, dont 30 lits

de psychiatrie de la personne âgée

> 19 640 Sarthois pris en charge

chaque année, dont 93 % en file active

CONTACT

> Gilles Juigné

g.juigne@chs-sarthe.fr

> Pierre-Yves Flambry

pyflambry@ch-lemans.fr

de formation – correspondant au budget alloué par l’ARS – pour 12 à 16 personnes, en provenance de 3 ou 4 établissements différents. Certains professionnels sont très jeunes avec peu de bagages, d’autres sont plus aguerris. Une session est orga-nisée presque chaque semaine depuis septembre 2013 et ce rythme sera conservé jusque 2016. En mai 2015, 800 personnes avaient déjà participé, soit plus de la moitié de la cohorte visée. « Les lieux sont déterminés par zone géographique, nous allons au plus près des EHPAD et les sessions sont prévues un an à l’avance. C’est une organisation complexe, gérée par le département de la formation continue », explique Gilles Juigné, cadre supérieur de santé au CHS et référent formation.

INTERVENTION EN BINÔME

Le principe pédagogique mise sur la complémentarité des binômes formateurs (5 en tout), composés d’un professionnel issu du centre hospitalier du Mans et d’un professionnel issu du centre hospitalier spécialisé d’Allonnes, l’établissement public de santé mentale en charge de la psychiatrie sur l’ensemble du département. « Cette collaboration entre les deux établissements majeurs du département, mise en place suite à la sollicitation de l’ARS, a permis de faire travailler nos équipes, spécialisées en psychiatrie, avec celles du CH du Mans, spécialisées en gériatrie », commente Vincent Thomas, direc-teur du CHS. Le CHM maîtrise les phénomènes de vieillisse-ment des personnes tandis que le CHS connaît beaucoup mieux ceux liés aux maladies psychiques.

« Le programme sur deux jours prévoit un apport à la fois théo-rique et pratique, reposant sur des cas concrets, vidéos à l’appui, que nous analysons ensemble », résume Steve Petit, infirmier formateur du CHS. La formation débute toujours par un tour de table lors duquel chacun exprime ses attentes.

« Nous travaillons aussi sur les outils d’évaluation utilisés dans les structures, explique Alexia Bossard, infirmière formatrice du CHM qui intervient en binôme avec Steve Petit (CHM), et, en regard, sur les pratiques à mettre en œuvre pour désamor-cer les situations. »

LE POINT SUR LES TROUBLES PSYCHIATRIQUES ET DÉMENTIELS

« Les attentes des agents sont variées, relate Marie-Laure Lucas, infirmière formatrice du CHM, mais la conduite à tenir face à l’agressivité revient souvent : “comment dois-je faire lorsqu’un résident me frappe ?”… Ils ont besoin d’être conseillés et / ou confortés dans leur pratique, surtout face aux troubles psy-Docteur

Cabus, chef de pôle Psychiatrie de la personne âgée

Pierre-Antoine Cauchy, aide-soignant, en formation depuis avril 2011.

L’activité physique fait partie des activités proposées aux résidents des EHPAD.

chiatriques, qui leur font plus peur que le trouble démentiel. » Pour évaluer les acquis et voir si les messages sont passés, un quiz est distribué en début et en fin de formation, passant en revue les principaux points abordés.

MOINS DÉMUNI DEVANT LE PATIENT

Léna Bleunven, directrice adjointe de l’EHPAD Mansigné (60 agents, 92 résidents) apprécie les bénéfices de la formation, qu’une trentaine de salariés ont déjà suivi : « Ces deux jours apportent des outils concrets pour gérer les troubles comporte-mentaux, malheureusement de plus en plus fréquents chez les personnes âgées ». Un avis confrmé par Sylvie Corroy, aide-soignante, qui trouve que son approche des patients a chan-gé. « J’avais fait très peu de psy durant ma formation d’aide-soignante ; depuis ces deux jours, j’arrive mieux à gérer les patients difficiles, en évitant qu’ils se braquent par exemple », témoigne-t-elle. Elle a suivi la formation avec deux de ses collègues, avec qui elle partage son quotidien autour des mêmes problématiques. L’équipe a remarqué que l’évolution des pratiques a une influence sur l’état des personnes âgées, qui paraissent plus calmes. « Depuis la mise en place de cette formation, nous avons constaté qu’il y avait moins d’hospita-lisations de personnes atteintes d’Alzheimer pour des troubles psycho-comportementaux aigüs. Et en cas d’hospitalisation, le dialogue est facilité avec les personnels qui ont suivi la for-mation, grâce aussi au travail de liaison inter-équipes que cette action a permis de construire », conclut le docteur Cabus.

PHOTO

DE GAUCHE À DROITE

Steve Petit et Catherine Simon infirmiers formateurs du CHS Alexia Bossard

et Marie-Laure Lucas, infirmières formatrices du CHM Léna

Sylvie Corroy, aide-soignante à l’EHPAD Mansigné

37

OBJECTIFS

> Donner une méthodologie d’analyse aux professionnels des EHPAD face aux troubles du comportement chez le sujet âgé.

> Améliorer la détection des troubles du comportement chez la personne âgée.

> Apprendre à mieux décoder les troubles relatifs au vieillissement et ceux liés à une pathologie psychiatrique.

> Gérer les états de crise liés à l’environnement ou aux personnes pour avoir une réponse adaptée.

> Développer une approche relationnelle adaptée face aux troubles du comportement.

CONTENUS

> Apports théoriques sur les troubles psycho-comportementaux et leurs conséquences.

> Description des troubles psychocomportementaux associés aux pathologies de sénescence (agressivité, agitation, désinhibition…).

> Description des troubles somatiques qui peuvent être en cause (douleurs, troubles digestifs, déshydration…)

> Diaporama et vidéos sur des situations-types et leur gestion (savoir-faire et savoir-être).

> Pédagogie active : à faire / à ne pas faire, à partir de cas pratiques.

L’ACTION EN CHIFFRES

FORMATION À LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES PSYCHOCOMPOR-TEMENTAUX CHEZ LA PERSONNE ÂGÉE EN INSTITUTION Action conduite entre oct. 2013 et sept. 2016

102 sessions de deux jours 5 binômes formateurs des places disponibles) issus de 75 EHPAD

PRIX ANFH 2015

Catégorie “Développement professionnel continu”

CHU de Bordeaux (33)

La visioconférence comme outil d’apprentissage à la lecture critique d’articles scientifiques pour les paramédicaux : une expérimentation de DPC au CHU de Bordeaux

39 Atelier de lecture autour d’un article

scientifique, avec analyse des conclusions transposables dans la pratique à l’hôpital.

La formation a lieu sur le site de Daumézon et est assurée par des intervenants extérieurs, ici, une enseignante en biologie.

Depuis qu’il a suivi la formation, Nicolas Dumontier, infirmier, se sent plus légitime pour faire évoluer les pratiques infirmières dans son service.

41 3 GROUPES HOSPITALIERS

EN CHIFFRES

>Groupe hospitalier Pellegrin 1 359 lits + 169 places*

>Groupe hospitalier Saint-André 375 lits + 64 places*

>Groupe hospitalier Sud 1 093 lits + 72 places*

* hôpital de jour

14 000 agents dont 58,3 % de personnel soignant, éducatif et enseignant CONTACT

> Valérie Berger

valerie.berger@chu-bordeaux.fr www.chu-bordeaux.fr

« Allô Montréal ? Ici Bordeaux ! » De part et d’autre de l’Atlan-tique, les hospitaliers ont pris place, prêts à échanger devant la caméra en visioconférence. Au programme, l’analyse d’un article issu du Journal de radiologie diagnostique et inter-ventionnelle. « Nos confrères canadiens ont plus de cinquante ans d’expérience dans le domaine des sciences infirmières.

Nous avions déjà un partenariat avec la faculté des sciences infirmières de Montréal dans le cadre d’un DU de recherche, et nous avons pensé à l’étendre dans le cadre d’une action de formation, qui a pris la forme d’un club de lecture », explique Valérie Berger, cadre supérieur de santé chargée du dévelop-pement de la recherche paramédicale au CHU de Bordeaux.

Depuis 2013, hospitaliers français et canadiens se retrouvent ainsi régulièrement, par écrans interposés, autour d’une publication récente.

LA LECTURE SCIENTIFIQUE POUR AMÉLIORER LES PRATIQUES

Un grand nombre d’articles scientifiques paraissent réguliè-rement dans le domaine de la recherche clinique paramédi-cale, s’appuyant sur des études qualitatives ou quantitatives.

Ils constituent une source précieuse d’informations et de réflexions pour faire progresser les pratiques. Mais pour les professionnels, leur consultation n’est pas une habitude courante et la lecture critique ne va pas soi. « On note ainsi aujourd’hui une sous-utilisation des résultats de la recherche infirmière dans les services, poursuit Valérie Berger. Or, s’ap-proprier les dernières recommandations de la littérature est un enjeu majeur pour la qualité des soins. » Un des moyens pour pallier ce manque, recommande la Haute Autorité de

RÉINVESTIR LES RÉSULTATS

Dans le document PRIX 2015 (Page 35-43)

Documents relatifs