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Les premiers dépôts sédimentaires

Chapitre V: Structuration et remplissage anté-messinien

C. Les premiers dépôts sédimentaires

C.1. Premiers dépôts sur le substratum

Sous le terme « premiers dépôts », nous avons regroupé deux unités (US1 et US2). Ces unités sont les premières à se déposer sur le substratum pré-rift défini précédemment.

La première unité, US1, est bien observable sur le profil LRM 11 (Figure V-8) situé au Nord-Est de la plate-forme (Figure V-15). Elle montre des réflecteurs inclinés vers le sud-ouest. Les séries sus-jacentes, parallèles entre elles, se déposent en onlap sur le bord de l’unité US1. Le profil LRM 32 (Figure V-16) est une coupe transversale du profil LRM 11. On observe à nouveau les réflecteurs tronqués à leur sommet et l’inclinaison singulière de ces réflecteurs par rapport aux unités sus-jacentes parallèles entre elles.

Dans cette zone, les dépôts présentent la plus grande épaisseur (jusqu’à 1 seconde temps double). Le bassin de Vistrenque Maritime, dans lequel sont confinés ces dépôts, est la continuité en mer du bassin de Camargue (le long de la faille de Nîmes) où plus de 4000 m de sédiments synrift datés de l’Oligocène ont été forés (Chapitre II:A.1). Un seuil semble séparer les deux bassins, cependant la configuration particulière de l’unité US1 et sa position au débouché de la Camargue argumente en favaur d’une origine synrift de cette série.

Nous observons également une unité comparable au Sud-Ouest de la plate-forme (Figure V-15). Sur le profil LRM01 (Figure V-17), l’unité US1 de ce domaine montre une inclinaison vers le nord-est et semble provenir du domaine pyrénéen. Elle n’est pas directement corrélée à l’unité US1 du domaine nord-est mais présente les mêmes caractéristiques (réflecteurs de pente différente par rapport aux séries sus-jacentes). Dans ce domaine sud-ouest, l’unité US2 se dépose en discordance sur l’unité US1. L’ensemble est tronqué par une surface que nous décrirons dans le paragraphe suivant. Il est parfois difficile de différencier US1 et US2.

L’ensemble US1-US2 est observable dans les dépressions de la plate-forme (Figure V-18). Il est caractérisé par une surface majeure de discontinuité à son sommet (surface A). Nous avons donc considéré les deux unité US1 et US2 comme l’ensemble « premiers dépôts ».

Figure V-15 : Cartographie en épaisseur temps double de l’unité US1, partie inférieure des « premiers dépôts » déposés sur le socle anté-rift.

Figure V-16 : Profil sismique LRM32 perpendiculaire au bassin de Vistrenque Maritime. On peut observer l’unité US1 sur le substratum 2. Le toit de l’unité US1 est érosif. Les dépôts miocènes se déposent par-dessus et sont parallèles entre eux. Position du profil sur la Figure V-15. 100 tirs= 1875m.

Figure V-18 : Cartographie en épaisseur temps double des « premiers dépôts » (US1+US2) déposés sur le socle anté-rift. Au1 :Autan1 ; Tra : Tramontane.

Deux forages ont traversé l’unité supérieure des premiers dépôts (US2). Il s’agit de Autan1 et de Tramontane (position sur la Figure V-18). Aucun ne traverse l’unité inférieure (US1).

Sur Tramontane (voir annexe forages), ces sédiments correspondent à l’intervalle 3290-3438 m (2.0-2.056 secondes temps double). Il s’agit de marne silteuse à intercalations d’épisodes de calcaire plus ou moins importants avec quelques débris de

environnement de plate-forme littorale est proposé (Cravatte et al., 1974). Les réflecteurs sismiques forés correspondent à la partie supérieure des « premiers dépôts ».

Sur Autan1 (voir annexe forages), les sédiments forés correspondent à l’intervalle 3600-3800 m (2.5-2.6 secondes temps double). Il s’agirait soit d’une sédimentation laguno-continentale comparable aux séries calcaréo-salifère et rouge de l’Oligocène forées dans le bassin de Camargue (voir Chapitre II:A.1.b) ; soit d’une série liasique relayée par une série triasique comparable au Trias supérieur des Pyrénées orientales. L’hypothèse d’une série oligocène avec remaniement de séries diverse (Paléozoïque, Jurassique, Crétacé) est préférée par Cravatte et al (1974).

La base des « premiers dépôts » pourrait ainsi correspondre à une sédimentation continentale du même type que celle forée en Camargue. Le sommet correspond à une sédimentation de plate-forme littorale datée de la base de l’Aquitanien.

C.2. La surface de discontinuité A au sommet des premiers dépôts

Le toit des premiers dépôts est caractérisé à de nombreux endroits par une surface de discontinuité majeure (Figure V-19). Cette discontinuité est particulièrement visible au Sud-Est de la structure Rascasse et dans le graben de Vistrenque maritime. Elle est moins visible dans le Graben Central. C’est ce que l’on peut remarquer sur le profil LRM10 (Figure V-20). On peut voir des troncatures d’érosion au sommet des « premiers dépôts » au Sud-Est de Rascasse mais les séries semblent conformes dans le Graben Central (bassin des Catalans). Parfois, cette surface est reprise par des événements postérieurs. Cela semble être le cas sur le profil LRM11 (Figure V-8 et Figure V-19). Les troncatures d’érosion du toit des « premiers dépôts » sont en effet situées dans le prolongement d’un réflecteur miocène que l’on suit bien sur la plate-forme (repère intra-miocène 1 des figures). Le substratum est lui-même aplani dans le prolongement de l’érosion des « premiers dépôts ». A d’autres endroits, ce réflecteur est situé bien au dessus de l’érosion, d’où la certitude qu’il existe une érosion plus précoce que celui-ci.

Figure V-19: Portions de profils sismiques illustrant la discontinuité A au toit des premiers dépôts. Position des profils sur la Figure V-18.

C.3. Transition vers le domaine profond

Vers le domaine profond, les premiers dépôts « buttent » sur un relief de socle (Figure V-21). De l’autre côté de ce relief, des séries du bassin se déposent en onlap contre le substratum. Ce relief correspond au dernier relief de socle significatif avant le domaine de bassin. Nous avons cartographié la série « premiers dépôts » jusqu’à cette structure (Figure V-18). Elle ne semble pas exister au-delà.

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