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Les premiers aérodromes

Dans le document ENSEMBLE P. 30 (Page 47-50)

Dès le tout début du XXe siècle, des

« champs d’aviation » fleurissent dans le Nord. Il s’agit essentiellement de pistes tracées dans des champs plats.

Ce fut le cas en 1907 à Douai-La Brayelle sous l’impulsion de Louis Bréguet.

Cette même année, Fernand Scrive a conçu son premier planeur à Ronchin, près de Lille.

En 1908, Louis Blériot développa de son côté l’aviation à Cambrai.

Rencontre du troisième type Cette sculpture plus vraie que nature fait face à une carcasse

de cockpit sur la base de loisirs Éolys, créée en 2009 près de l’aérodrome de Merville-Calonne.

a France est le pays d’Europe qui compte le plus grand nombre d’aérodromes et notre région a joué un rôle historique dans ce développement », aime rappeler Philippe Macé, président de l’aéroclub Louis-Blériot de Niergnies, près de Cambrai.

Le Nord compte sept aérodromes, créés pour la plupart dans les années 30.

Spécialiste des anciens champs d’aviation (voir p. 49),

Laurent Bailleul précise :

« Il y en a eu en tout 163 dans le Nord, toutes périodes confondues, même si certains n’étaient matérialisés que par une simple bande enherbée. »

Loin des illustres pionniers de l’aviation, les

« Faucheurs de marguerites », les aérodromes actuels doivent répondre à des normes de gestion et de sécurité draconiennes.

Animés in situ par des associations, des aéroclubs et leurs escadrons de bénévoles passionnés, les aérodromes sont aujourd’hui gérés par des structures publiques. C’est par exemple un syndicat mixte créé sous l’égide de la Chambre de commerce et d’industrie qui gère l’aérodrome de Merville-Calonne et l’aéroport de Lesquin. Aux Moëres, à côté de Dunkerque, c’est le Syndicat intercommunal des Dunes de Flandre. À Niergnies, c’est la Communauté d’agglomération de Cambrai.

« Mais en termes de sécurité et d’entretien de nos avions, nous sommes inspectés régulièrement par la Direction générale de l’aviation civile », précise Philippe Macé.

À la différence d’un aéroport, dont la vocation première est le transport commercial de voyageurs et de fret, les installations d’aérodrome sont destinées à la fois au pilotage de loisir et à la formation, que ce soit pour les avions de tourisme, les ULM, les planeurs ou l’aéromodélisme, voire le parachutisme comme à Bondues et à Maubeuge.

« Quoi qu’il en soit, résume Laurent Bailleul, les aérodromes et aéroclubs regroupent des centaines de personnes de tous horizons qui partagent une même passion. En cela, l’aviation s’est beaucoup démocratisée, même si l’activité reste assez onéreuse. »

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DES MOËRES À MERVILLE

« C’est l’aérodrome le plus haut et le plus bas de France », ont coutume de plaisanter les 110 membres de l’aéroclub de Dunkerque, qu’accueille Les Moëres, commune située à 2 m sous le niveau de la mer.

Avec son unique piste en herbe, cet aérodrome est très proche de la base aérienne de Coxyde, ce qui implique quelques contraintes de vol. D’ailleurs, les contrôleurs aériens du secteur ne parlent que flamand et anglais. Ajoutez la présence de la mer et des installations industrielles du port de Dunkerque à deux pas, et l’on comprend que le site inquiète parfois les pilotes souhaitant s’y poser pour la première fois ! Pour autant, il est très actif, notamment pour la formation des jeunes pilotes, et accueille aussi un club d’ULM, un autre de parachutisme et un dernier consacré à l’aéromodélisme.

Plus au sud, à Merville, il existe un aérodrome datant de 1936, développé par l’occupant allemand puis par les Anglais. Sa grande particularité est d’être notamment équipé pour recevoir les activités de l’Institut aéronautique Amaury de la Grange (IAAG), qui a formé depuis 1962 des générations de pilotes de ligne d’Air France. « La compagnie s’est aujourd’hui désengagée mais nous formons toujours des pilotes civils et militaires », précise Michael Bourgeois, directeur général de l’IAAG.

Mécanos. École de réputation mondiale, l’IAAG forme des jeunes mécaniciens et techniciens de maintenance, dont 10 % de jeunes femmes, en BTS et bac pro aéronautique. L’Institut dispose de plusieurs « carcasses » d’avions, dont une magnifique Caravelle.

Les pistes d’envol

« Bénévolants ». Que seraient nos aérodromes (ici Les Moëres) sans les bénévoles qui font vivre les clubs, qui entretiennent les pistes, les matériels volants, qui organisent des animations comme des baptêmes de l’air, voire de grands meetings aériens ?

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Parachutisme. Ce sport peut se pratiquer ou s’essayer un peu partout dans le Nord, notamment à Bondues et à Maubeuge, siège de l’École régionale de parachutisme.

Show En 2015, l’aéroclub

de Niergnies a organisé un grand meeting, pour les 80 ans de l’aérodrome.

La Patrouille de France y a réalisé son show devant 30 000 personnes.

DE LESQUIN À BONDUES Infrastructure incontournable de la région en matière de transport, l’aéroport de Lille-Lesquin est passé d’un million de voyageurs en 2002 à 1,6 million aujourd’hui. « Peu de gens le savent, mais il est équipé à l’identique de celui de Roissy - Charles-de-Gaulle », rappelle Jean-Paul Monfort, directeur de l’aérodrome de Merville. Le site de l’aéroport abrite aussi un aéroclub de loisirs, le CALM (Club aérien Lille Métropole), qui, avec 200 membres, est l’un des plus importants au nord de Paris.

Au nord-est de la Métropole, l’aérodrome de Bondues possède une riche histoire. Il a remplacé en 1936 celui de Ronchin. De très nombreuses activités peuvent être pratiquées sur ses quatre pistes en herbe : aviation, voltige, ULM, vol-à-voile, parachutisme, aéromodélisme…

DE MAUBEUGE À NIERGNIES, EN PASSANT PAR PROUVY L’aérodrome de La Salmagne, à côté de Maubeuge, est étroitement lié au parachutisme. Mais si tenter le grand saut vous effraie, il est possible de s’amuser sur le plancher des vaches en compagnie des passionnés d’aéromodélisme ou des férus de construction d’avions.

Non loin, à Prouvy, près de Valenciennes, l’aérodrome Charles-Nungesser a gagné en 2013 le statut d’aéroport. En effet, les infrastructures, aérogare, tour de contrôle, piste éclairée, autorisent les activités commerciales (aviation d’affaires, fret). Chaque année au mois de juillet, un grand meeting aérien gratuit y est organisé. « Les meetings aériens constituent une belle vitrine pour un aérodrome », explique Philippe Macé, à Niergnies. « Mais je suis très attaché à notre mission essentielle : préparer les jeunes au brevet d’initiation aéronautique. »

Aérodrome Les Moëres

Aérodrome de Lille-Marcq (Bondues) 03 20 72 40 98

www.ualrt.org Aérodrome de Maubeuge

www.aeroclubmaubeuge.com

« Les grandes périodes des aérodromes dans le Nord correspondent aux deux guerres mondiales, bien sûr, mais pas seulement », expose Laurent Bailleul, président-fondateur de l’association Anciens aérodromes.

« Entre 1930 et 1940, l’avia-tion a pris son essor com-mercial. Or, le Nord est situé sur la ligne Paris - Bruxelles - Londres, ce qui explique la présence de nombreux aérodromes du côté de Va-lenciennes ou des Flandres notamment. C’était des aéro-dromes d’étape : ils servaient parfois à embarquer des pas-sagers, mais ils offraient sur-tout des possibilités d’atter-rissage, au cas où. »

Les pistes d’envol DU CÔTÉ DE…

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expo

26, Grand’Place 59670 Cassel

Le mathématicien flamand Gerard de Kremer (1512 - 1594) est connu en France sous le nom de Gérard Mercator. Avec le cartographe anversois Abraham Ortelius (1527 - 1598), il est considéré comme le fondateur de la géographie moderne. Tous deux se rencontrent en 1554 et révolutionnent la cartographie.

Mercator réalise en 1569 une célèbre carte du monde, inventant une projection encore utilisée aujourd’hui. Mais c’est Ortelius qui, un an plus tard, publie le premier atlas imprimé (au sens moderne du mot), le Theatrum orbis terrarum.

Les tableaux, portulans (cartes marines du XVIe siècle), instruments de mesure et ouvrages présentés dans l’exposition illustrent à la fois les découvertes des deux amis et d’autres facettes de leur génie. Mercator était aussi fabricant d’instruments scientifiques renommés, notamment des globes. Quant à Ortelius, il fut d’abord antiquaire : la reconstitution du cabinet d’un amateur anversois évoque sa collection et le goût de l’époque pour l’érudition.

Ainsi, l’exposition permet d’appréhender les spécificités des cartes de l’un et l’autre : alors que la précision et la justesse prévalent dans le travail de Mercator, l’influence de l’Antiquité est flagrante chez Ortelius dont les cartes fourmillent de détails et d’ornements.

Gaëlle Leplat

Ouvert du mardi au vendredi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h, le samedi et le dimanche de 10 h à 18 h. Fermé le 1er mai.

Musée accessible aux personnes en situation de handicap.

Cassel

Musée départemental de Flandre

Du 12 mars au 12 juin

museedeflandre.lenord.fr 03 59 73 45 59

La programmation

À noter sur vos agendas: visites guidées tous les samedi et dimanche, visites décalées et costumées les 13 mars, 3 avril, 8 mai et 5 juin.

Durant les vacances de Pâques, des visites guidées et

visites « jeu de piste en famille » auront lieu tous les jours, ainsi que des stages pour les 7-11 ans (création d’un carnet de voyage) et les 12-15 ans (atelier photomontage).

Une conférence et un colloque autour de la cartographie au XVIe siècle sont aussi programmés.

Cassel, M usée dép

artemental de Flandre

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