• Aucun résultat trouvé

PREMIERE PARTIE

Dans le document WÏMÏÏ&ï- .'1 ~'A ***, m / r tt (Page 27-40)

Xiest généralement reconnu que la culture des abeilles est bienenretard surlesautres branchesde l'agronomie.Cen'estcertainement pasqu'on ait

manqué

d'expérimentateurs, il

en est au contraire

un nombre

considérable qu'onpourraitciter;ona

même

découvert sur ces insectes cequel'idéede

l'homme

étaitloin depouvoir imaginer(a);maisnousétions

na-(a) La transformation d'une larve d'abeille ouvrière enabeillefemelleproprementdite,Reinedesanciens.

l

2 HUCHES A L'AIE LIBRE.

guères bien éloignés de pouvoir obtenir, a l'égard desabeilles,

un

degré de culture sa-tisfaisant.

Silacontrée dans laquelleon les élève est

,

d'après sa fertilité, lacause première deleur prospérité, la manière deplacerces insectes dans unesituationquipermetteaupropriétaire de leur prodiguer tousles soins quipeuvent leurdevenirutiles,etquioffreen

même

tems àcedernier,

un moyen

très-facile d'exploita-tion, doit être sansdoute de secondenécessité.

C'est ce quifait qu'ona inventé tantde

for-mes

de ruches, probablement

pour

atteindre ce butsidésirable; car on s'apercevait bien qu'ilmanquait quelque choseàlaculturedes abeilles,maison nesavaitsurquoidirigerson attention; onépiaitleslois qui les régissent

,

puis on construisait des ruches qui, tour à tour préconisées, étaient ensuite rejetées pour de nouvelles. Cetteinstabilité était

une

preuve

non

équivoque qu'on cherchait à se satisfaire,mais qu'on nel'étaitpas.

Celaparaîtrapourtant bienétonnant,

que

,

depuissilong-temsfonn'aitjamais essayéde mettre les abeilles à découvert; car hormis celaona peut-être touttenté.

On

avait vuces insectes se logerd'eux-mêmes dansdes

chemi-RUCHESAL'AIRtIBRE. 3 nées, dans des greniers, travailler sous les tabliersde leursruches, et toujoursonétait

machinalement persuadéqu'il leurfallait, de toute nécessité, des ruches parfaitement clo-ses. Il nenousasuffiqued'avoirl'idée qu'ils pouvaient agir autrement; nousavonsessayé etréussi, d'autreslepouvaientaussibienque nous. Leméritedecettedécouverten'estpas grand; mais ellerendra degrands servicesà laculturedesabeilles. Ellenousa coûté quel-quesessaispourconnaîtrelemeilleur procédé, afindelesmettreenétatdepouvoirtravailler sans êtrerenfermées; on peut y parvenir par beaucoup de

moyens

; maisnousindiquerons seulementceluique nouscroyonsleplus con-venable.

1 .

Aprèsavoir reconnu lapossibilité qu'a-vaient lesabeillesdepouvoirtravaillerà l'air libre, nous avons

porter notre attention surlaconstructiondelaruchequ'ilconvenait de leur donner : il fallait qu'elle fût telle

,

qu'elle pût facilementse prêteràtoutcequi estnécessaireà cegenred'exploitation; qu'elle fûtsimple;qu'onpûtlafairesoi-même,et par-dessus tout,peu dispendieuse. Nous croyons avoirréussi.

2.

Nous

devons dire

un mot du

plan que

l\ RUCHES A LAIIt LIBRE.

nous avons suivi pour parvenir- àmettre les abeilles à découvert; ilpourraservir debase pour quelqueperfectionnement.

Nous

savions qu'elles établissaient toujours les

fondemens

deleurstravaux sur des pointsfixeset solides; nousavons desuiteimaginé qu'enleuroffrant des parois libres et flottantes nous devions réussir : C'est cette idée qui nous a guidé

,

nous l'avons suivie et nous nous en

sommes

bien trouvés; d'autrespourront l'étendre en-core; carilestpossiblede construire des ru-ches dont les dispositions les plus bizarres pourront produire des effets merveilleux, et nous

sommes

pénétrés d'avance qu'un tel appareilprocureraità ces insectes

une

quan-tité considérable d'amateurs qui, sans cela

,

nes'enseraientjamaisoccupés.

3.

Une

chose également fort heureuse, est que cettedécouverte, quinous permet d'étu-dier physiologiquement les abeilles, puisse être en

même

tems employée à la culture économique; nous savons que les habitans de nos campagnes tiennent singulièrement à leursvieilleshabitudeset qu'ilesttrès-difficile de leur faire partager nos innovations, fus-sent-elles

même

des plus avantageuses:aussi

,

nenousflattons-nouspasdelesconvaincrede

HUCHES a l'airlibre 5 suite; nousn'espérons recueillirleurs suffra-gesqueparlasuccessiondestems; c'estdonc inoinspour eux,que pourles personnes plus confiantes que nousécrivons.

4. Laconstructionde notre ruche est fort simple;ellesediviseen quatreparties mobiles superposées lesunessur les autres.

Chacune

de ces parties se

nommera

case; chaquecase est formée dedeux tablettes enboisblancde troislignes d'épaisseur, sur

un

pied carréde surface.

Chaque

tablettea

un

troudedix-huit lignes carréesaucentre;cesdeuxtablettessont réunies par quatre colonnesenbois de six

li-gnesdediamètre sur quatre pouces de hau-teur, fixéesentreles deuxtablettes à distances égales,etàtroispoucesdes bordsde chaque face;onassujettitavec

un

clou d'épingle

cha-que

extrémité des colonnes; cet ensemble constitueunecase

5.

On

superposera quatrecases semblables pour laformation d'une ruche ordinaire.

La

correspondance des trous doit parfaitement exister.

On

boucheraceluiqui seratoutàfait à la partie supérieure de la ruche, mais de manièreà cequ'on puisse l'ouvriretfermerà volonté.

On

maintiendra l'assemblagede l'édi-fice au

moyen

de deux fils de fer passés en

6 RDCHES ALAIRLIBRE.

croixsous lacase inférieure, réuniset serrés surlacasesupérieure.

Dans

la suite,les abeil-lesen propolisant lescases entr'elles, en aug-menteront encorelasolidité.

6. Letout étantainsidisposé,on enveloppe cet ensemble, d'une simpletoile, en laissant libreune desfacesdelacase inférieure;c'est

par

l'on devra introduire l'essaim, après quoi on devra le renfermer en

ménageant

toutefois

une

petite ouverture

pour que

les abeillespuissent entreret sortirlibrement.

7.L'essaim introduit,secomportelà,

comme

partoutailleurs;ilchercheàétablirles

fonde-mens

de sesgâteaux. Les parties latérales de cette ruche ne luioffrentguères desécurité

,

aussi n'est-cepasqu'il

commence

d'abord;

c'estversle centredela case où ilsetrouve

,

bientôt ilenvahit la seconde, ensuitela troi-sième, etenfin la dernière.

Dans

les années favorables, c'est l'affaire de8 à 10 jours;

on

peut alorsenlever totalement la toile qui ne tiendra quetrès-légèrement

aux

gâteaux;

on

le pourrait également au bout de quelques jours, mais onrisquerait de voir ;les abeilles se porter d'un seul côté, ce quioffrirait

un

travail irrégulier: si,

comme

nousle conseil-lons,

on

attend

que

toutesles cases soientà

RUCHES A LAIR LIBRE. 7 peuprès remplies, alors la rucheprésentera

un

ouvragerégulierquisecontinuera dans le

même

ordre.

8.Ainsimisesàl'airlibre,lesabeilles conti-nueraient tranquillement leurs travaux, si l'étatde l'atmosphèreétait toujours calmeet

exempt

de toutcequipeut nuireessentiellement àces insectes;car,onconçoitque malgréla dé-nomination de rucheàl'airlibre,ilfaut cepen-dant lamettreàl'abridel'intempériedes sai-sons;lesabeillesnerésisteraientcertainement pasà l'ardeur

du

soleildecertainsétés,niaux gelées des hivers, pas plus qu'aux ouragans etauxpluies, etc.

On

devradoncremplirles conditionsnécessaires,

même

aux autres ru-ches,pourlesgarantirdecesincommoditéset leurfaire

un

surtout.

9.D'abord,lesruches serontplacéeschacune sur

un

plateauoutablier largede deuxpieds; elles ne devront pas porter immédiatement sur ceplateau;on les exhaussera sur quatre petites cales qui s'élèverontà

un

pouce envi-ron

du

niveau

du

tablier. Ilya

un

avantage à nepas multiplierces supports, c'estceluide pouvoir clairement enlever tous les insectes quihabituellementsenichententre ces sortes

8 RUCHES A E'AIR LIBRE.

de points d'appui. Les abeilles elles-mêmes fontsouvent seulesceservice.

1o.Toutescesconditions remplies, dès

qu un

essaim estreçu et placé sur son tablier,

on

devraaussitôt l'affublerdeson surtout.

Pour

le faire, on prendra

deux

cerclesde tonneaux, dont on changeralesformes

pour

leurdonner

cellesdedeuxarches^,

que

l'onmettraencroix, l'unepar dessusl'autre, onles attachera en-sembleà lapartie supérieure, avec

un

filde

fer.

On

maintiendral'écartement destiges,

au moyen

dedeuxautres cerceauxronds, placés horizontalementdansl'intérieur,ces

deux

cer-ceaux seront solidement attachés à

chaque

tiersde l'élévation des tiges. Cette espècede cage , qui devra avoir dix-huit pouces de diamètre,en auravingt-quatrede hauteur; et serarecouvertedepaille.

Pour

cela,on prendra de lapaille droite et

non rompue

3 on l'atta-chera par petitspaquets, de lagrosseur

du

pouce, autour

du

cerceauleplusinférieur; ces pptits faisceauxdepaille serontserrés, leplus près possible, les uns desautres. Lorsquele toursera garni, on réunira ensemble, à la partie supérieure, toutes les sommités de la paillequel'on serrera fortement(Voirlesfig.

5et6) Cesurtout bien conditionné, sera

peu

RUCHESA 1,'AIRtIBKE. 9 dispendieuxetdelonguedurée;lorsqu'onen recouvriraune'ruche, on mettra

un

cerceau par-dessusquel'ondescendrapresquejusque surletablier.

11. Dansla belle saison, il faudra multi-plierles issues que l'on pratiquera dans les surtouts, pour, non-seulement établir des courans d'air, maisoffrir aux abeilles plu-sieurs entrées. Nous avons souventremarqué que les ouvertures supérieuressonttrès

-fré-quentées parelles.

12.

On

voitdéjà,par toutcequi précède, combiencette ruche est peudispendieuseet facile à construire;Jl n'est personne, qui., avec

un

peud'adresse,nepuissesoi-mêmela confectionner entièrement.

On

voit aussi com-bien,avecelle,ilest facilede remédierà tous les accidens qui pourraient s'y rencontrer;il

nes'agiraque desouleverlesurtoutpour re-connaître l'état précis dans lequel elle se trouve.

i3. Celle que nous avons exposée au Jar-din

du

Roi,est la

même

quisetrouve repré-sentée au frontispice de cet ouvrage; nous l'appelons ruche d'observation,parce qu'effec-tivementelleestdisposée

commodément

pour

cela; elle ne diffère de laprécédente, qu'en

1 RUCHES A LA1RLIBRE.

ce qu'elle estplacée sous

une

espècede pavil-lon recouvertd'uncoutil, et

que

sonsurtout

,

également encoutil,est, au

moyen

d'une

pou-lie, extrêmement facile à lever et à baisser»

Cette double couverture suffitpour garantir les abeilles

du

soleil et des pluies pendant

l'été; maisserait insuffisante

pour

les froids rigoureux del'hiver. Alors,

pour

cette

mau-vaise saison, nous aurons plusieurs

moyens

àoffrirpourlesenabriter.D'abord, on pourra transporter la ruche dans

un

endroit où la

température ne s'abaissera pas plus d'un ou de deuxdegrésde froid, et ne s'élèvera guè-resque decinq

ou

six au-dessusdezéro.

On

pourraitemployeraussi,

pour

cettesaison,le

même

surtout

que

celuide nosautres ruches à l'air libre et la laisser ainsi dans le

même

lieu.,ellesetrouve placée,

ou

bienencore on pourra entourer la ruche

même

d'une

vieillecouverturedelainequ'onmaintiendrait avecquelques épingles.

On

baisserait ensuite le surtout de coutil par-dessuscette couver-tureet laruchen'auraitplusrienàredouter

du

froid. Il faudrait

ménager

seulement

une

petite sortiesurledevant.

i/|. Les personnes qui sont

au

niveau de toutcequel'ona inventé jusqu'à ce jourpour

RUCHES ALAIR LIBRE. 1 1

perfectionner les ruches, verront sansdoute

combien

lanôtread'avantagesprédominans, etcombienilest faciled'obtenirtoutcequela culturepeutdésirer;cari.°rienne peut,pour ainsidire, échapperdansces sortesderuches, ce qui nous conduira probablement à beau-coup d'observations inconnues jusqu'à pré-sent.

2." Lorsqueles quatrecasesqui constituent

une

ruche ordinaire seront parfaitement

rem-plies, on pourra en ajouter d'autres à vo-lonté, et autant que les probabilités d'une forterécoltepourontsemanifester;ainsinous auronsdonc

une

ruche d'une capacité indé-terminée, danslaquelleon pourra proportion-nerl'espaceauxtravaux des abeilles (a).

(a)Cette méthode d'ajouter des cases n'est peut-être pasd'uneutilitérigoureuse;onpourrasuivreà cetégard la marche quenous exposerons dansl'i^rtdecultiver les abeilles; mais pourtant,ceux qui ne partageraient pas to-talement notre manière decultiver,etquivoudraienttout obteniràlamêmeépoque,pourrontdu moins,en ajou-tantdescases,ne jamais permettre aux abeillesde

dimi-nuerleur activité.

Il est peut-êtrebien defaire remarquericique notre ruche

,qui,outrequ'elle estsupérieure aux ruchesàhausses

,

enen ayant tous lesavantages, n'a aucun des

incoové-I2 HUCHESA LAIULIBRE.

3>

11 ne paraît pas

que

le papillon gris,

communément

appelé Fausse-Teigne, puisse se logerfacilementdans nos ruches,puisque, d'unepart,ilfuit lalumière, et

que

,de l'au-tre,onpourrait facilementl'expulserdèsqu'il apparaîtrait [a).

l\.°Danslabelle saison,lorsquelessurtouts ont plusieurs ouvertures, lesabeilles travail-lent avec plus d'activité

que

dansles ruches qui n'en ontqu'une;deplus, perdant

peu

de temps à propoliserlestablettes deces ruches

niens queM. Lombardasignalés. Lesplusgraves sont:

le prix exorbitant de cesruches,leurforme parrapport à l'humidité,etenfinde cequ'on nepeutenrecueillirles produits quepar petitesportions.Pourlesautres,onne peut guères lessoutenirsérieusement; ils ne dépendent quedelamanièrede voirde chacun.

Or,le prixde notre ruche esttrès-modique,onpeut facilementlaconstruiresanslesecoursdumenuisier;elle

necraintpas l'humidité, et lesproduits peuvents'obtenir entoutesproportions.

(a) Ce papillon gris estun si grand fléaupourles abeilles

,que les ruchers sont tous mis à contribution parlui; les ruchescloses, dans lesquellesil parvientà sétablir,sont perdues sans ressource.Onn'aeu ,jusqu'à ce jour, aucun moyen particulier d'en débarrasserces ruchesdontilmoissonne chaque année unequantité consi-dérable.

KtCHES Al'AIRLIBRE. 13 quioffrentmoins derugositésquelestissusde pailleoud'osier,ondoit avoirune augmenta-tiondeproduits.

5.°Pendantlesgrandes chaleurs del'été,on remarque quelesabeillesnepeuvent suppor-ter celle qui se manifeste dans les ruches closes; elles se répandent à l'extérieur et y restent oisives (a). D'autresfois, quandla po-pulationd'une ruche close estsi considérable qu'elle ne peut plus y être contenue, une portion reste au-dehors,

même

pendant la nuit, tandis que l'autre, étant encore trop nombreuse, gêneconsidérablement

l'accrois-sementdes travaux.Tous cesaccidens dispa-raissent dans notre ruche; elle est

suffisam-ment

aéréepour nepas concentrerlachaleur, etne permetjamaisauxabeilles derester oi-sives:ellestrouvent toujoursde quois'étendre surlalargeuroulahauteurdel'édifice.

6.° L'air,renouvelé souvent,doit nécessai-rement être très-convenable à ces insectes;

l'expérienceprouve déjàque celaneleur est certainement pas nuisible.

On

sait combien

l'air

humide

et concentré fait moisir les

gâ-(a)Souvent même lacire s'amollit,etlesgâteauxse détachent,entraînésparlepoidsdumiel.

ï4 RUCHES AL'AIR LIBRE.

teaux, cause de maladies

aux

abeilles et dé-peuplelesruches enhiver.

h." Celui qui achètera desabeilles, connaî-trafacilementlechoixqu'ildevrafaire,

quand

ellesserontdansdesruchessemblables àcelle

Dans le document WÏMÏÏ&ï- .'1 ~'A ***, m / r tt (Page 27-40)