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Chapitre 2 : Problématique

2.3. Revue exploratoire

2.3.1. Premier concept : La schizophrénie

Le terme de schizophrénie fut introduit pour la première fois dans le vocabulaire psychiatrique en 1911 par le psychiatre Suisse Eugen Bleuler. Bleuler voulait mettre en évidence le fait que la maladie se caractérise par une rupture de l’unité psychique avec la réalité du patient.

Pour une définition plus actuelle et complète nous avons retenu la définition du Grand dictionnaire terminologique qui est :

« Psychose chronique caractérisée par une dissociation psychique, ou discordance, qui perturbe le cours de la pensée (elle devient hermétique et chaotique), altère le comportement (qui devient étrange, autistique) et bouleverse l'affectivité (archaïque et paradoxale), associée à un délire abstrait et symbolique qui élabore des thèmes d'influence alimentés par des hallucinations auditives et cénesthésiques et vécus dans une atmosphère de dépersonnalisation. » (Librairie Flammarion et cie, 1982).

Épidémiologie.

Pour avoir une idée de l’impact social de notre thématique, nous avons recherché des données épidémiologiques. Grâce à cela, nous nous sommes rendus compte que la schizophrénie était une affection qui touche énormément de personnes dans le monde et également en Suisse. D’après l’OMS (2015) la schizophrénie touche actuellement 21 millions de personnes ce qui représente 0.7% de la population mondiale. En Suisse, la schizophrénie touche 70'000 personnes, ce qui représente 1% de la population helvétique (A3-Jura, 2016). Cette pathologie ne concerne pas uniquement la personne malade, mais également les membres de sa famille, ses amis. « Ainsi, on peut admettre que la schizophrénie porte préjudice à la qualité de vie d’environ 5% de la population. » (Réseau Profamille, 2010).

De là, nous avons recherché des éléments expliquant l’apparition de la maladie. Nos recherches nous ont permis de découvrir que la maladie apparait de manière inégale que ce soit en fonction de l’âge, de la fréquence et/ou du sexe. Il n’y a pas de cause proprement définies pour la schizophrénie mais il existe plusieurs approches/hypothèses expliquant son apparition comme explicité par l’image ci-dessous.

De plus, nous avons découvert dans nos différentes recherches que les troubles schizophréniques apparaissent de différentes manières. Lors de la pose du diagnostic, il est capital que celui-ci soit défini de manière précise afin que le traitement soit le plus adapté possible au patient. Ainsi, selon la Société Québécoise de schizophrénie (2006), neufs types de schizophrénies ont été identifiés, basés sur les symptômes dominants. Il s’agit des troubles paranoïdes, désorganisés, catatoniques, indifférenciés, résiduels, schizo-affectifs, schizofréniformes, juvéniles et à début tardif. Cependant, nous avons décidé de nous intéresser uniquement sur le trouble schizophrénique de type paranoïde. Ainsi, nous le retrouvons comme concept fondamental pour notre travail de Bachelor.

Avant d’aller plus loin, voici les critères diagnostiques de la schizophrénie établis par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV-TR, 2005, p.362)

Symptômes caractéristiques : Deux (ou plus) des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie significative du temps pendant une période d'1 mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement) :

(1) Idées délirantes (2) Hallucinations

(3) Discourt désorganisé (c.-à-d., coq-à-l'âne fréquents ou incohérence)

(5) Symptômes négatifs p.ex., émoussement affectif, alogie, ou perte de volonté

N. -B. : Un seul symptôme (le critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres ou si les hallucinations consistent en une voix commentant en permanence le com- portement ou les pensées du sujet, ou si, dans les hallucinations, plusieurs voix conversent entre elles.

A. Dysfonctionnement social/des activités : Pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation (ou, en cas de survenue dans l'enfance ou l'adolescence, incapacité́ à atteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans d'autres activités auquel on aurait pu s'attendre).

B. Durée : Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit comprendre au moins 1 mois de symptômes (ou moins quand ils répondent favorablement au traitement) qui répondent au Critère A (c.-à-d., symptômes de la phase active) et peut comprendre des périodes de symptômes pro- dromiques ou résiduels. Pendant ces périodes prodromiques ou résiduelles, les signes de la perturbation peuvent se manifester uniquement par des symptômes négatifs ou par deux ou plus des symptômes figurant dans le Critère A présents sous une forme atténuée (p. ex., croyances bizarres, perceptions inhabituelles).

C. Exclusion d'un Trouble schizoaffectiff et d'un Trouble de l'humeur : Un Trouble schizo-affectif et un Trouble de l'humeur avec caractéris- tiques psychotiques ont été éliminés soit (1) parce qu'aucun épisode dépressif majeur, maniaque ou mixte n'a été présent simultanément aux symptômes de la phase active ; soit (2) parce que si des épisodes thymiques ont été présents pendant les symptômes de la phase active, leur durée totale a été brève par rapport à la durée des périodes actives et résiduelles.

D. Exclusion d'une affection médicale générale/due à une substance : La perturbation n'est pas due aux effets physiologiques directs d'une substance (c.-à-d. une drogue donnant lieu à abus, un médicament) ou d'une affection médicale générale.

E. Relation avec un Trouble envahissant du dépeloppement : En cas d'antécédent de Trouble autistique ou d'un autre Trouble envahissant

du développement, le diagnostic additionnel de Schizophrénie n'est fait que si des idées délirantes ou des hallucinations prononcées sont également présentes pendant au moins un mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement).

Classification de l'évolution longitudinale (ne peut s'appliquer que si au moins une année s'est écoulée depuis la survenue initiale des symptômes de la phase active) :

• Episodique avec symptômes résiduels entre les épisodes (les épi- sodes sont définis par la réemergence de symptômes psychotiques manifestes) ; spécifier également si nécessaire : avec symptômes néga- tifs au premier plan

• Épisodique sans symptômes résiduels entre les épisodes Continue (des symptômes psychotiques manifestes sont présents mut au long de la période d'observation) ; spécifier également si nécessaire : avec symptômes négatifs au premier plan

• Episodique en rémission partielle ; spécifier également si nécessaire : avec symptômes négatifs au premier plan

• Episode unique en rémission complète • Modalité́ autre ou non spécifiée

Considéré comme la forme la plus fréquente de schizophrénie, le type paranoïde est caractérisé par un important sentiment de méfiance injustifié envers les autres, des idées de persécution et des hallucinations (voix menaçantes qui les commandent). Ces symptômes s’accompagnent également d’une perception erronée de soi, c’est-à-dire que la personne se surestime et est persuadée d’avoir des pouvoirs spéciaux. Il se peut aussi que ces personnes éprouvent de l’anxiété, de l’agressivité et parfois, de la violence.

Concernant les traitements, il est actuellement impossible de guérir de la schizophrénie mais il est possible de maîtriser ou d’atténuer les symptômes

grâce à un traitement adéquat. Ainsi, la personne atteinte de schizophrénie peut à nouveau retrouver une vie valorisante, autant sur le plan personnel que sur le plan social. Pour qu’un traitement soit efficace, il est important de se baser sur une approche bio-psycho-sociale et d’associer aux traitements différentes modalités thérapeutiques comme par exemple des séances de psychoéducation (J-P Rodriguez & Hôpital du Sacré-Cœur, 2006).

C’est à partir de là, que nous nous sommes questionnées sur la population de schizophrènes que nous voulions cibler. Bien que nous n’ayons pas défini de genre particulier, nous avons souhaité centrer notre travail sur les jeunes adultes atteints de schizophrénie de 20 à 30 ans, de type paranoïde habitant encore sous le toit familial ou en concubinage. Les parents ou le conjoint seraient susceptibles de se retrouver à s’occuper d’eux. Cela démontrerait un changement de rôle pour les proches aidants : soit de parent-conjoint à soignant.

Le deuxième concept de notre thématique est celui des « proches aidants ». De ce fait, nous avons également approfondi nos recherches. En prenant ainsi toutes les informations que nous avons récoltées sur les proches aidants et la schizophrénie, nous pourrons identifier les besoins des deux parties et ainsi définir quelle stratégie thérapeutique appliquer.