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Chapitre 3 : Concept et champs disciplinaire infirmier

3.2. Cadre théorique

3.2.1. Présentation de la théorie

La théorie de Meleis s'articule autour de quatre dimensions : la nature des transitions, les conditions de transitions, les modèles de réponses et les interventions infirmières.

La nature de la transition.

Cette dimension traite principalement du moment où survient le déséquilibre entraînant la transition. On y retrouve trois composantes :

Types de transitions.

➢ Les transitions reliées au développement sont indépendantes de tout control et incluent les transitions se produisant au cours de la vie et qui sont liées au développement (naissance, vieillissement, mort).

➢ Les transitions situationnelles également indépendantes de tout contrôle, regroupent les transitions créées par une situation de la vie (perte d’emploi, retraite, devenir un proche aidant).

➢ Les transitions d’expériences de santé ou de maladie (diagnostique difficile, recouvrement de la santé).

➢ Les transitions organisationnelles, changement de domicile, aménagement du logement.

Modèles de transition.

Les modèles de transition peuvent varier entre simples ou multiples. On parle de modèle simple lorsque qu'un seul événement induit la transition. A l'inverse dans un modèle multiple, plusieurs transitions sont en cours de manière simultanée ou séquentielle.

Les propriétés des transitions.

On distingue plusieurs propriétés de transition :

Ø 1ère propriété : la prise de conscience se réfère à la perception, aux connaissances et à la reconnaissance par la personne du processus de transition qu’elle expérimente. Selon Chick et Meleis (1986), la

personne doit avoir un certain nombre de connaissances sur les changements en cours. Un manque de connaissances sur ceux-ci, peut signifier que la personne n’a pas pris conscience du processus en cours.

Ø 2ème propriété : le niveau d’engagement indique le degré d’implication de la personne dans le processus induit par la transition. Le niveau de conscience de la personne face à sa situation impacte également sur son engagement.

Ø 3ème propriété : le changement et la différence. Toutes les transitions impliquent un changement mais tous les changements ne nécessitent pas une transition (Bridges 1991). L’annonce d’un diagnostic de schizophrénie induit un changement dans la dynamique familiale. Cependant la transition vécue par les proches est un autre processus plus long et difficile impliquant une adaptation à tous les éléments induits par la maladie.

Ø 4ème propriété : l’espace dans le temps est caractérisé par le mouvement allant du début la fin de la transition. La transition est une période avec des temps identifiables. Ceux-ci vont des signes avant-coureurs de la transition, à la période d'instabilité pour finir par une « fin » caractérisée par une nouvelle période de stabilité.

Ø 5ème propriété : les points critiques et évènements marquants englobent ces transitions ayant des marqueurs temporels identifiables (naissance, décès, maladie grave, ménopause).

Les conditions de la transition facilitantes ou entravantes.

Cette dimension cherche à démontrer en quoi certains facteurs peuvent faciliter ou au contraire entraver le processus de transition. On y retrouve des facteurs tels que :

Ø Les facteurs personnels qui comprennent le sens donné à la transition, les croyances et attitudes culturelles, le statut socio-économique, la préparation et la connaissance

Ø Les facteurs communautaires influencent également le processus de transition. Le soutien apporté par un membre de la famille ou un ami est bénéfique (Schumacher et Meleis, 1994)

Ø Les facteurs sociétaux se réfèrent à toutes les perceptions stigmatisantes ou stéréotypés que peut avoir la société sur certaines transitions

Modèles de réponses.

Comme expliqué précédemment, grâce à l’intervention psychoéducative, les proches aidants seront mieux préparés à vivre ces transitions. Le cadre théorique identifie des critères permettant d’évaluer l’avancée du processus de transition (indicateurs de processus et de résultats).

Dans le cadre des indicateurs de processus, les divers articles analysés ont révélé que :

2. L’interaction dans la relation patient-soignant est primordiale à une bonne transition (Melei & al. 2000). Selon Meleis (1997), la santé ne se réfère pas seulement à la maitrise qu’à la personne mais également à celle de la société et de la communauté qui l’entourent.

3. La situation dans le temps et l’espace tient en compte de la comparaison entre la vie et les capacités personnelles avant et après la transition.

4. Développement de la confiance et du coping se réfère aux stratégies individuelles développées pour faire face au processus de transition (Meleis & al. 2000).

Les indicateurs de résultats attestent des résultats atteints à la fin d’une transition. La maîtrise et le renouvellement de l’identité sont les deux composantes de cet indicateur. Quand l’individu maîtrise les compétences et comportements nécessaires à la gestion des changements induits par la transition, on est dans un processus bien vécu (Meleis & al. 2000). Une transition sainement vécue entraîne également un changement et une restructuration de l’identité chez l’individu (Meleis & al. 2000).

Les interventions infirmières.

Dans cette dernière dimension, on retrouve trois interventions de l’infirmière auprès des personnes expérimentant une transition.

cette première phase qu’à l’aide de son recueil de données, l’infirmière détermine toutes les interventions à mettre en place ou à prolonger. Ø 2ème intervention : la préparation. Ici l’infirmière s’assure de créer des

conditions optimales pour la transition. Cette préparation réside essentiellement dans l’éducation thérapeutique ou la psychoéducation (pathologie de cause organique ou mentale). Cette éducation permettra au malade comme à ses proches de faire des liens entre les éléments ou comportements observés (étant propre à la maladie) et les informations théoriques apportées à ces sujets

Ø 3ème intervention : l’évaluation du rôle de soutien et de suppléance. L’infirmière évalue les besoins à combler pour faciliter la transition domicile-hôpital. La soignante doit identifier le type de d'assistance requis par la personne malade mais aussi par ses proches de manière à en assurer le confort et la sécurité (Dallaire, 2008). Ainsi l’infirmière permet à la personne de retrouver une autonomie qui va faciliter sa transition de l’individu.