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PARTIE II : EVALUATION DES REJETS POLLUANTS ISSUS DES ACTIVITES

CHAPITRE 2 : PRESENTATION DU SITE D’ETUDE ET METHODOLOGIE D’ETUDE

2.1. Présentation du site d’étude

2.1.1. Situation géographique et dimensions

La lagune de Cotonou encore appelée le chenal de Cotonou, cadre de notre étude, est située dans le Sud-Est du pays, entre les parallèles 2026’30’’ et 2026’22’’ Nord et les méridiens 6020’et 6023’ Est. Il est directement relié au lac Nokoué et rejoint directement l’océan atlantique. Il est traversé par trois ponts et coupe la ville de Cotonou en deux portions. C’est un chenal de direction Nord-Sud actuellement long de 4500 m avec une largeur moyenne de 300 m. Il occupe alors une superficie de 1, 35 km2. Sa fonction est de limiter l’intrusion saline en période sèche tout en évitant l’inondation de la ville de Cotonou lors des crues. Le chenal de Cotonou commence à la hauteur de Hindé (rive Ouest) et d’Agbato (rive Est) et traverse la ville de Cotonou avant de déboucher dans l’océan Atlantique au niveau de Placodji (rive Ouest) et Akpakpa Dodomey (rive Est).

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 22 Figure 1: Situation géographique du chenal de Cotonou

2.1.2. Climat

Sur le plan climatique, le chenal de Cotonou est essentiellement influencé par le climat sub-équatorial du sud - Bénin qui est caractérisé par quatre(04) saisons dont deux pluvieuses et deux sèches à savoir :

Une grande saison des pluies de mi-mars à juillet avec un maximum des précipitations en juin et parfois de fortes pluies en mars ;

Une petite saison des pluies de deux mois qui va de mi-septembre à mi-novembre avec un maximum des précipitations en octobre ;

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 23 Une grande saison sèche de quatre mois environ (de novembre à mars) et

Une petite saison sèche centrée sur le mois d’août qui s’intercale entre les deux saisons pluvieuses. La pluviométrie annuelle moyenne est d’environ 1300 mm d’eau.

Par ailleurs, il est également influencé par le climat soudanien qui règne au nord Bénin avec les caractéristiques suivantes :

Une grande saison des pluies qui s’étend d’avril à septembre avec une pluviométrie annuelle moyenne variant entre 900 et 1000 mm ; les plus fortes précipitations sont enregistrées dans le mois d’août ;

Une grande saison sèche d’Octobre à Mars. La pluviométrie annuelle moyenne est d’environ 1300 mm d’eau.

La température moyenne des minima est de 25 °C correspondant à la baisse du rayonnement solaire (5h d’insolation en moyenne par jour de juin à août). Celle des maxima 31°C correspondant à l’augmentation des rayonnements solaires (7h07mn d’insolation en moyenne par jour de novembre à mars). (ASECNA Cotonou, 2002 cité par SOSSOUKPE, (2008)).

2.1.2. Hydrologie

Le régime hydrologique du chenal de Cotonou est essentiellement contrôlé par le fleuve Ouémé et la rivière Sô. En effet, l’Ouémé et la Sô, partageant le même champ d’inondation au niveau du lac Nokoué, sortent de leurs lits respectifs en période de crue et inondent une superficie parfois plus large que le lac. Une partie des eaux drainées par le fleuve Ouémé venant du Nord - Bénin se déverse dans l’Océan Atlantique au Nigéria en passant par la lagune de Porto-Novo et l’autre partie se déverse directement dans le lac Nokoué comme le font d’ailleurs les eaux de la rivière Sô. Ces eaux regagnent ensuite l’océan Atlantique. Le Chenal reçoit également des apports d’eaux pluviales et usées urbaines de Cotonou à travers des caniveaux qui débouchent sur ce dernier TAWEMA, (2005) cité par SOSSOUKPE, (2008).

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 24

2.1.4. Ressources floristiques et fauniques 2.1.4.1. Flore

La flore de la lagune de Cotonou se compose essentiellement de : Typha australis (Typhacée), Cyperus articulatis (Cypéracée), Rhizophora racemosa (Rhizophoracée) et Avicennia germinans (Avicenniacée) (LAWANI, 2007 cité par SOSSOU, 2014 )

2.1.4.2. Faune

Sur le plan de la richesse faunique, la lagune de Cotonou présente une grande diversité à cause de l’influence alternée des eaux douces et des eaux marines. Elle est en effet fréquentée par les espèces marines, continentales et estuariennes. On peut citer en exemple quelques espèces de poissons :

- Comme espèces estuariennes strictes : Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, Hemichromis faciatus, chrysichthys nigrodigitatus

- Comme espèces marines : Acanthurus monronviae, Lagocephalus laevigatus, Lutjanus goreensis, Selene dorsalis, Dicentrarchus labrax,

- Comme espèces continentales : Schlibe intermedius, Clarias gariepinus, Gerres nigri

Il faut noter que la production en ressources halieutiques dans la lagune de Cotonou a progressivement chuté d’après les statistiques de la Direction des Pêches menées dans le cadre du projet "Pêche Lagunaire". Cette production qui était de 21779,90 tonnes en 1987, a diminué au fil des années et s’est retrouvée à 19061,43 tonnes en 1999 (SOSSOU, 2014). Aujourd’hui la pêche est massivement remplacée par l’activité d’exploitation du sable lagunaire car les ressources halieutiques se raréfient. Difficilement on s’approvisionne en poissons pour les travaux de recherche.

2.1.5. Principales activités des riverains

Les riverains de la lagune sont essentiellement des « Toffin, des « Aïzo » dont les principales activités sont la pêche, le commerce, l’exploitation du sable lagunaire, le transport et l’artisanat.

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 25 2.1.5.1. Pêche

Cette activité est surtout pratiquée la nuit parce que le jour il y a un trafic important par des barques motorisées qui font assez de bruit. C’est donc la nuit que les pêcheurs enregistrent de bonnes prises. Différents types de pêche sont utilisés :

• la pêche à la ligne ;

• la pêche au filet (filet “épervier’’ ; filet maillant) ;

• la pêche à la nasse.

2.1.5.2. Commerce

Le commerce est une activité remarquable dans les abords du Chenal de Cotonou. Plusieurs centres commerciaux tels que Xanadu, Supermarché du Pont et autres, viennent s’ajouter au grand marché Dantokpa pour rendre très actif le secteur commercial. Les populations des villages lacustres passent par le chenal pour se rendre au marché Dantokpa. Il y a la vente en détails et en gros de presque toutes les catégories de produits. Des baraques de vente sont également construites sur les rives du chenal. Le commerce des produits pétroliers se fait également aux environs du chenal de Cotonou.

2.1.5.3. Exploitation du sable lagunaire

L’exploitation et la vente du sable lagunaire sont d’actualité sur le chenal. Le sable lagunaire est l’une des potentialités minières de la lagune de Cotonou. Son extraction se fait dans les quartiers tels que Hindé et Djidjè à petite échelle de façon artisanale. Ceci favorise en même temps le dragage de la lagune et réduit l’utilisation du sable marin dont l’exploitation provoque l’érosion côtière. Cette activité florissante d’année en année remplace la pêche qui est en voie de disparition sur le chenal de Cotonou.

2.1.5.4. Transport

Les barques motorisées sont utilisées pour le transport des riverains, des populations lacustres et des visiteurs d’une rive du chenal à l’autre. Certaines femmes et certains enfants conduisent aussi de petites pirogues aux pagaies. Le trafic des produits pétroliers en provenance du Nigéria vers

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 26 le Bénin, passe par le chenal. Un autre circuit amène les trafiquants à aller chercher ces produits sur la mer en passant par le chenal. Il faut noter que cette activité peut créer des nuisances à l’eau. Notons qu’avec la présence des trois ponts érigés sur la lagune, un trafic très important s’observe chaque jour au-dessus de ce plan d’eau.

2.1.5.5. Artisanat

Plusieurs activités artisanales sont menées par les populations riveraines du chenal. Parmi les artisans, on peut citer : des couturiers, des coiffeurs, des soudeurs, des mécaniciens, des vulcanisateurs, des teinturiers, des peintres , des imprimeurs, etc.

Remarquons que les vulcanisateurs rejettent les batteries usagées et autres déchets solides et liquides sur le sol, non loin des caniveaux, ou dans les caniveaux, ce qui parvient finalement au chenal par le biais des eaux de ruissellement. Des teinturiers installés derrière le lycée technique Coulibaly déversent directement leurs eaux usées dans le chenal. Ces différentes activités sont susceptibles d’apporter des résidus métalliques et autres produits toxiques dans les eaux du chenal (SOSSOUKPE, 2008).

2.1.6. Problèmes d’assainissement sur la lagune de Cotonou

En dehors des multiples exutoires naturels entourant le chenal et qui apportent les eaux de toute nature, les infrastructures d’assainissement construites à travers la ville de Cotonou débouchent dans leur grande majorité sur le chenal de Cotonou où elles drainent les eaux pluviales, les eaux usées industrielles et les eaux usées ménagères. C’est le cas :

- sur la rive Ouest, des caniveaux derrière le Lycée Technique, à Dantokpa, Hindé, Djidjè;

- sur la rive Est des caniveaux situés dans les environs de l’Hôtel du Lac, d’Aboki-Codji, de Sègbèya, de Midombo et d’Agbato. Il se pose de sérieux problèmes d’assainissement dans les abords de la lagune : des dépotoirs sauvages tout au long des deux rives et les déversements d’eaux usées de toute nature se font dans les caniveaux.

Un autre problème d’assainissement, est celui des latrines sur pilotis érigées sur une sorte de mirador fait de branchages de bois et protégées des regards discrets par des palissades faites de

Présenté par Aubin Aurel ZOHOU 27 claies ou de nattes ; le plan d’eau constitue ainsi pour les populations environnantes et surtout celles du marché Dantokpa, la "fosse de réception" des matières fécales et des urines.

2.2. METHODOLOGIE D’ETUDE

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