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3 ème partie

I. Présentation de l’enquête côté patients

Au cours du chapitre précédent, nous avons donc cherché à définir la vision des médecins concernant les consultations pour dysfonctions sexuelles. Nous allons, dans ce chapitre, nous pencher sur l’avis des patients. Cela nous permettra ensuite de comparer les deux points de vue et, ainsi, de confirmer ou non notre hypothèse de départ.

Nous avons donc interrogé des hommes pour connaitre les ressources qu’ils pourraient utiliser en cas de difficultés sexuelles. Savent ils que leur médecin généraliste est également présent pour ce genre de problème ?

A l’aide d’un petit guide d’entretien comportant une dizaine de questions, nous avons cherché à comprendre la vision du patient concernant leur comportement en cas de difficultés sexuelles.

Nous avons abordé avec eux la question de la connaissance : à leur avis, le médecin traitant est il compétent face à ce sujet ? Pourra t il répondre à ces questions et gérer le problème ? Sert-il d’intermédiaire pour consulter un spécialiste ? Et lequel ? Le patient recherche t il plus une prescription ou une connaissance ?

Le questionnaire abordait aussi le ressenti : le patient se sent-il embarrassé pour aborder ce sujet ? Lui semble t’il que le médecin soit gêné par ces questions ? La facilité à aborder le sujet peut-elle être influencée par le genre ou l’âge du médecin ?

Nous avons également demandé aux hommes leur avis concernant la place de leur conjointe dans ces consultations et dans la prise en charge.

Ce questionnaire reprend donc principalement les questions que nous avions posées aux médecins lors de l’enquête précédente.

Nous nous sommes confrontés à d’importantes difficultés concernant le recrutement des patients. En effet, la réalisation de ces entretiens nécessitait une pièce close pour que le patient ose répondre à des questions sans craindre d’être entendu par d’autres personnes. Afin de ne pas prendre trop de temps pour la réalisation de ces entretiens, il était important d’avoir la possibilité de réaliser ceux-ci assez rapidement. Ainsi, devoir attendre sur place plusieurs heures sans le moindre entretien nous aurait trop retardé dans notre travail.

Nous avons ainsi pu interroger quinze patients dans le centre de médecine préventive de Nancy, après accord des différents responsables. Les entretiens duraient de dix à quinze minutes environ.

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II. Matériel et Méthode.

1. Population cible.

Nous avons réalisé cette seconde enquête auprès d’hommes dans un centre de médecine préventive.

Initialement, nous avions cherché un recrutement plus varié afin de limiter les biais de sélection. Mais suite à différentes difficultés, nous avons décidé de réaliser ces entretiens auprès des hommes consultants au centre de médecine préventive de Nancy.

Nous avions ainsi à faire à des hommes d’origine et de classes sociales différentes mais ayant comme point commun d’avoir tous accepté un suivi en centre de médecine préventive.

Nous avons décidé de ne pas mettre de limite d’âge afin d’obtenir le maximum d’informations et éventuellement mettre en évidence une différence d’opinion selon l’âge.

Nous avons donc interrogé 15 hommes, âgé de 31 à 74 ans. L’âge moyen étant de 56.8 ans pour un âge médian de 60 ans.

Nous n’avons établi aucune sélection concernant les pathologies de ces patients. A la différence de nombreuses études, nous avons décidé d’avoir un échantillon représentatif de la population générale et de ne pas établir de restriction à un groupe à risque tel que les diabétiques, les artéritiques, les paraplégiques ou les patients ayant des pathologies prostatiques.

Nous avons voulu également inclure une diversité culturelle mais ceci n’a pas été complètement réalisé. En effet, nous n’avons pas pu interroger plusieurs patients étrangers à cause de difficultés de langage et un problème de compréhension des deux côtés.

2. Entretiens avec les patients. a. Choix des patients et prise de contact.

Nous avions souhaité initialement trouver un mode de recrutement le plus neutre possible. Toutefois, la nécessité de s’isoler pour ne pas freiner la parole des personnes interrogées a limité le mode de recrutement éventuel (impossibilité de réaliser ces entretiens dans la rue, dans un supermarché, dans une pharmacie…). Nous avions été intéressés par une sélection dans les établissements français du sang. Toutefois, nous nous sommes heurtés à un refus. En effet, les donneurs de sang sont déjà importunés par le nombre de questions portant sur leur sexualité (afin de limiter le risque infectieux). Ils souhaitent donc ne pas majorer l’importance des questions sur la sexualité de peur de rebuter d’éventuels donneurs de sang.

Nous avions évoqué la possibilité de réaliser une partie des entretiens dans des centres d’activité (MJC, clubs troisième âge, club sportif, club d’échec….). Le hasard du calendrier a rendu cette source impossible car nous étions alors durant les grandes vacances d’été, période durant laquelle ces activités s’arrêtent et période trop longue pour nous permettre d’attendre la reprise.

- 77 - Nous avons donc effectué les entretiens dans le centre de médecine préventive de Nancy. Il avait été convenu avec les responsables du centre que je viendrais réaliser ces entretiens entre midi et quatorze heures, période durant laquelle nous n’interférions pas avec l’activité du service.

Nous nous présentions rapidement auprès des patients en leur expliquant que nous souhaitions leur poser quelques questions pour un travail de thèse en médecine générale et, s’ils acceptaient, nous allions dans un bureau où nous leur expliquions le sujet de cette thèse et le genre de questions auxquelles ils allaient devoir répondre. Nous les informions également que leur témoignage resterait strictement anonyme. Une fois ces explications fournies, nous leur demandions à nouveau leur accord avant de commencer les entretiens.

Il est intéressant de noter qu’aucun patient abordé n’a refusé de s’entretenir avec nous.

b. Réalisation des entretiens.

Nous avions préparé les entretiens en réalisant un guide d’entretien (cf. annexe 5), afin de ne pas oublier de questions importantes.

Suite à l’accord du patient et après l’avoir informé de la présence du dictaphone, de son droit de refuser cet entretien et après lui avoir signalé l’anonymat et la confidentialité de ces entretiens, nous pouvions donc débuter ceux-ci sereinement.

Les patients n’ont pas eu l’air particulièrement gêné de la situation. Ils ont répondu à nos questions (cf. annexe 5) au cours d’un tête à tête durant environ 10 à 15 minutes.

L’entretien était prévu semi directif, s’est avéré bien souvent plutôt directif. La brièveté de l’entretien et notre manque d’expérience dans la réalisation de ceux-ci n’ont pas permis de libérer suffisamment la parole des patients.

Une fois les entretiens réalisés, nous retranscrivions fidèlement les paroles échangées lors de ceux-ci en réécoutant l’enregistrement.

c. Méthode d’analyse des entretiens.

Après la retranscription des entrevues, nous avons pu les analyser.

Comme pour l’enquête auprès des médecins, nous avons procédé à une analyse thématique de contenu pour extraire les informations obtenues.

Ayant utilisé la même méthode pour ces entretiens que pour ceux réalisés auprès des médecins, nous ne détaillerons pas à nouveau celle-ci.

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III. Résultats.

A. Place du médecin généraliste dans la prise en charge des difficultés