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Présentation de l’approche processuelle

Chapitre II : une approche processuelle de l’entrepreneuriat

1. Présentation de l’approche processuelle

Pour EM Hernandez (1999) « l'évolution de la recherche peut être décomposée en trois grandes étapes. La première, qualifiée de "fondamentaliste", consiste en une conception abordée selon une logique unique. Il est question de mettre à nu les caractéristiques et les profils de l'entrepreneur et du créateur d'entreprise. L'extrême variété des entrepreneurs et des créations d'entreprise réfute l'universalisme. La "contingence" matérialise la deuxième étape qui tisse des liens entre l'efficacité et l'adaptation, ainsi qu'avec la cohérence du concept d'entrepreneuriat et l'environnement de l'individu. La dernière phase est centrée sur l'aspect "processuel" du phénomène et marque une nette rupture avec les précédentes ». (Bourguiba 2007. p 29).

Une approche processuelle de l’entrepreneuriat est désormais mobilisée par la majorité des chercheurs en entrepreneuriat. Dans ce cadre l’entrepreneuriat fait référence à la création d’organisation et porte donc sur un individu ou un ensemble d’individus qui, s’inscrivant dans un processus, conduisent un certain nombre d’action qui permettront la création de cette entité.

Le processus entrepreneurial est complexe et l’entrepreneuriat implique des sortes de personnes et des types d’organisation très différentes. Si de nombreux auteurs s’accordent sur une conception processuelle de l’entrepreneuriat il n’en demeure pas moins que chacun, selon son centre d’intérêt, aura son propre angle d’approche. Certains l’appréhenderont par l’identification et l’exploitation d’opportunités ou par la création d’entreprise, d’autres par le processus d’émergence organisationnelle ou encore par la création de valeur. Si nous

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présentons distinctement chacune de ces approches (reconnues comme paradigmes) il parfois difficile de leurs reconnaitre une frontière bien délimitée. Comprendre un paradigme nécessite bien souvent le recours aux autres.

Quel que soit l’angle d‘approche, la reconnaissance d’une dynamique entrepreneuriale est admise par la communauté des chercheurs. L’entrepreneuriat étant un phénomène complexe, nous considérons qu’une réflexion multi-paradigmatique est nécessaire pour une plus large compréhension du phénomène entrepreneurial.

Dans ce travail, nous nous intéressons au comportement entrepreneurial. Lorsque l’on fait le choix d’une approche processuelle, il convient de s'intéresser non plus uniquement à ce qu'est l'entrepreneur et à ce qu'il fait, mais à la manière dont l'entrepreneur structure son projet entrepreneurial, c'est-à-dire « comment organise-t-il sa pensée pour définir un système d'actions entrepreneurial » (Filion, 1999).

C’est sur le processus de création d’entreprise que focalisent les chercheurs, tout en conservant une place centrale à la personne de l’entrepreneur. Dans ce cadre, l’entrepreneur n’est plus considéré comme un agent économique isolé dont l’intérêt est essentiellement accordé à l’objet de son activité. Désormais, les chercheurs s’interrogent sur les raisons qui poussent un individu à entreprendre et à la façon dont il le fait. En d’autre terme, cela revient comprendre "pourquoi" et "comment" devient-on entrepreneur ?

Dans notre recherche, nous inscrivons dans une approche processuelle du fait de sa vision dynamique et globale de l’entrepreneuriat. L’approche processuelle resitue l’entrepreneur dans son environnement culturel, social, économique, politique et sociétale ; variables que nous ne pouvons ignorer si nous voulons aborder l’entrepreneur dans toute sa pleine dimension, saisir ses motivations, ses perceptions et tenter de comprendre la logique de son comportement.

A Shapero Et L. Sokol (1982, p. 78) ont éclairé l'optique processuelle du phénomène

entrepreneurial. Ils tentent de comprendre le déclenchement d'un événement entrepreneurial en le corrélant avec des facteurs situationnels et individuels. « Tout événement entrepreneurial, font-ils remarquer, est la fin d'un processus et le début d'un autre »107.

107 A.Tounés. l’intention entrepreneuriale : Une recherche comparative entre des étudiants suivant des formations en entrepreneuriat. p 35.

86 C. Bruyat (1993)108 nous signifie que l'entrepreneuriat "fait référence à un changement ou à quelque chose en train de se faire à un moment défini. La dialogique individu/création de valeur (cette dernière est pour lui ce qui qualifie un entrepreneur) s’inscrit dans une dynamique de changement créatrice. .

L’OCDE, l’organisation de coopération et de développement économique définie à son tour

l’entrepreneuriat comme étant « le processus dynamique qui consiste à identifier les

possibilités économiques et à les exploiter par la mise au point, la production et la vente de

biens et de services »109.

Shane et Vantakarama (2000) consiste principalement en l’identification et l’exploitation d’opportunités qu’ils considèrent comme la question centrale en entrepreneuriat. Ils

précisent, entre autre, que ces opportunités nécessitent des qualités particulières et ne peuvent pas être identifiées et exploitées par tous les entrepreneurs.

Aborder l’entrepreneuriat sous l’angle processuel, fait donc de l’entrepreneur le maillon qui unit l’organisation et son environnement.

Organisation ---- Entrepreneur ---- Environnement

Cette approche permet une meilleure compréhension de la dialogique "entreprise/ organisation" d’une part, et une plus juste appréciation de l’influence de l’environnement aussi bien proche qu’éloigné sur l’intention, la création le développement d’une entreprise de quelque nature qu’elle soit et ce, en intégrant naturellement la variable temps, variable indispensable pour mieux saisir la logique d’action entrepreneuriale, ses produits et ses contextes de réalisation.

Créer une entreprise n’est pas un évènement anodin ; il est le fait de femmes ou d’hommes qui volontairement donnent naissance à une organisation. Comme pour toute naissance, ce phénomène nécessite une période de gestation. L’entrepreneur comme initiateur de son projet s’engage dans un processus qui débute par la reconnaissance d’une opportunité qui engendrera une intention puis une prise de décision : celle de se lancer en affaire pour aboutir à la création de son entreprise.

On se demande alors ce qui amène certaines personnes à créer leur entreprise, seuls ou en association, alors que d’autres s’y refusent ou n’y pensent même pas. Les avis sont partagés.

108108C Bruyat, création d’entreprise : contributions épistémologiques et modélisation, Gestion et management. Université Pierre Mendes-France - Grenoble II, 1993. P.62.

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Il est fréquent de lire " on ne nait pas entrepreneur, on le devient". On peut donc apprendre à entreprendre. Pour certains les entrepreneurs sont dotés de qualités particulières. Les caractéristiques psychologiques des entrepreneurs ont intéressé de nombreux chercheurs afin de comprendre s’il existe ou non une "personnalité entrepreneuriale", cherchant à justifier des caractéristiques "innées" ou "acquises".

D’autres chercheurs ont tenté de définir une proactivité destinée à prédire si des individus étaient plus disposés que d’autres à s’engager dans une activité entrepreneuriale. Une personnalité proactive définie quelqu’un qui agit délibérément pour agir sur son environnement.

Bygrave et Hofer (1991)110 dans leur présentation des caractéristiques du processus entrepreneurial ont souligné l’importance de ses dimensions dynamiques et holiste. Dynamique, parce que le projet de création et les nouvelles entreprises évoluent dans le temps. Holiste, parce que cette évolution est la résultante d’un système de variables en interaction.

Avant de poursuivre nous nous sommes également intéressés aux définitions de la notion de processus relevés dans différents dictionnaires :

- le petit robert c’est un ensemble de phénomènes, conçu comme un actif et « organisé

dans le temps »,

- le dictionnaire hachette le processus est « un développement temporel des

phénomènes marquant une étape »,

- Le Larousse le décrit comme « un enchaînement » ordonné de faits ou de phénomènes, répondant à certains schémas et aboutissant à un résultat déterminé. L’ensemble de ces définitions nous conduisent à retenir trois dimensions essentielles pour la compréhension d’une démarche processuelle :

- Un enchainement d’étapes en un temps et dans un environnement défini. Nous

considérons le temps et l’espace comme deux variables intrinsèques au processus entrepreneurial. le temps représente à la foi la durée d’une action ou d’un évènement et le moment où il se réalise. Ces deux variables définissent le cadre contextuel,

110Bygrave et Hofer, « Theorizing about entrepreneurship» entrepreneurship theorie and practice, winter, 1991, p.13-22. Dans J Baronet : L’entrepreneurship, un champ à la recherche d'une définition. Une revue sélective de la littérature sur l'entrepreneurship. Cahier de recherche 96-07-01. 1996. p.5.

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- La dynamique et la complexité du processus, en effet à tout moment une diversité de

variables sont prises en compte pour penser et concrétiser un projet,

- L’influence du contexte sur la prise de décision qui nécessite une adaptation constante

à un environnement en perpétuel mouvement.

Selon Kirzner, (1973, 1979, 2009) est considéré comme entrepreneur l’individu vigilant qui découvre des occasions de gains encore inexploitées mais déjà préexistantes sur un marché et qui met en œuvre une stratégie pour les exploiter. En outre, loin d’être complètement passifs, les individus participent et construisent pour une part leur propre environnement selon le processus "d’enactment" »111. Par enactement (traduction du mot anglai « sensmaking » compris comme une « construction de sens. Il implique l’idée d’une interaction continue entre l’environnement et l’individu qui le construit mais qui, en contrepartie est contraint par ce dernier»112. Au fur et à masure que l’individu avance dans son action et sa réflexion). Ainsi, les gens créent leur environnement tout en étant le produit de celui-ci (Weick, 1995, p. 34). Dans cette perspective nous sommes dans un processus entrepreneurial de nature causal, prédictif ; ce qui signifie que la décision se prend en amont de l’acte de production. Une fois la décision prise l’entrepreneur réfléchira sur les moyens à mettre en œuvre pour réaliser son projet.

Pour Saras D. Sarasvathy (2001), il n’y a pas que dans cet ordre que se prennent les décisions. Il y a une seconde façon d’agir. Dans le second cas de figure ce n’est pas le but qui détermine les moyens mis en œuvre, mais ce qui est à disposition pour réaliser une action à un instant bien défini.

Sarasvathy considère que plus l’incertitude est élevée, plus il devient inconcevable de

prédire l’avenir. La notion de « but ultime » ou « d’objectif » s’évanouit au profit d’une série de « mini-buts » plus accessibles et pouvant être revus plus facilement. (…) L’idée défendue

dans la logique « effectuale » est la suivante : l’interaction avec les parties prenantes, déjà connues ou avec lesquelles l’entrepreneur va rentrer en affaire à cette occasion, va enrichi son champs de possible, ses moyens humains, matériels et financiers, et ouvrir potentiellement vers de nouveaux objectifs, de nouvelles opportunités. »113

111 A. D’Andria, Un éclairage sur le processus entrepreneurial des mampreneurs. Revue de l’entrepreneuriat, N°1, Vol.13, 2014. P13.

112 K.Messeghem, Les grands auteurs en entrepreneuriat, ems. P 217.

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Dans une prise de décision de type "effectuale", l’entrepreneur ne définit pas un but précis pour ensuite trouver les moyens ou ressources nécessaires pour l’atteindre ou s’en approcher. La démarche selon Sarasvathy serait inverse, « en fonction des moyens à sa disposition, de

son expérience, de ses compétences, de ses traits de personnalité, de ces réseaux, l’entrepreneur élabore un projet et le ferait évoluer en fonction des potentialités du moment. Le marché ne préexisterait donc pas ; il serait mise en scène ; en conséquence

l’opportunité ne serait pas découverte par l’entrepreneur mais construite par lui.

Ce qui distingue fondamentalement la logique « effectuale » de la logique causale, c’est la façon pour l’entrepreneur de concevoir le contrôle du futur. Ainsi, la logique de nature causale repose sur le postulat suivant : « dans la mesure où nous pouvons prédire le futur, nous pouvons le contrôler ». Au contraire, la logique effectuale s’appuie sur le postulat renversé à savoir : « dans la mesure où nous pouvons contrôler le futur, nous n’avons pas besoin de le prédire ».

Analyser le processus entrepreneurial par ce biais, nous permettra de réfléchir à la façon dont les femmes abordent le monde des affaires. N’oublions pas que dans la réalité, tous les entrepreneurs ne choisissent pas délibérément cette carrière. La difficulté à trouver un emploi que ce soit pour une personne qui n’a jamais travaillé ou après un licenciement, créer sa propre entreprise devient la seule alternative pour dégager un revenu.

Quel que soit la raison qui conduit à l’acte entrepreneurial, nous considérons que le processus entrepreneurial débute dès que l’intention "effective" de créer une entreprise se manifeste chez le "futur entrepreneur". Il s’agit dans un premier temps d’une volonté de changement de situation (devenir entrepreneur) qui peut avoir une multitude de raisons. Entre le moment où se manifeste l’intention de créer une entreprise et la naissance de l’organisation (si naissance il y a) un certain nombre d’actions non linéaires se succèderont. « Etant donné le caractère conditionnel de la décision dans le changement du comportement, le processus de décision peut être appréhendé comme étant un processus mental et cognitif orienté vers l’action. Au sein de ce dernier, l’intention occupe une place centrale » 114(Emin, 2003).

Nous nous intéresserons donc à l’articulation et l’interaction entre les trois éléments suivants :

114Emin S. (2003), L’intention de créer une entreprise des chercheurs publics in Bourguiba 2007.p.24. In M. Bourguiba, de l’intention à l’action entrepreneuriale : approche comparative auprès de

90 Individu – Environnement – Organisation (futur envisagée)

Lorsque le processus aboutit à la création de l’entreprise, nous sommes face à une évolution ou un changement qui s’exprime par le passage d’une variable d’Etat (un individu) à une

variable comportementale (devenir entrepreneur), dirigeant sa propre organisation dans un

environnement donné. Et cela nous conduit cette fois à la relation suivante :

Entrepreneur- Organisation-Environnement

Nous considérons l’entrepreneur comme un acteur social encastré dans son environnement puisque ses actes et ses décisions sont largement influencés par le milieu dans lequel il évolue. Il serait injuste de ne parler que de l'entrepreneur, cela reviendrait à n’attribuer sa réussite qu’à ses qualités personnelles. Mieux cerner le contexte dans lequel il évolue (encadré par deux notions essentielles que sont le temps et espace) et intégrer au cotes des variables économiques, celles non économiques, (tel que le rôle de la famille, la formation, les parcours individuels, les motivations, les traditions, le contexte social, les réseaux sociaux ou professionnels, la situation géographique, la religion etc…) permet une plus juste compréhension du comportement de l’entrepreneur face à l’acte entrepreneurial.

Pour notre part, nous adhérons au postulat que « l’entrepreneuriat est un phénomène complexe et multidimensionnel » (Gartner, 1985 ; Bruyat et Julien, 2001), chaque acteur et chaque projet étant singulier et le fruit de multiples variables.

Chaque décision du processus entrepreneurial est naturellement liée à la perception ou la vision qu’à l’individu de son projet et du contexte dans lequel il se réalisera compte tenu de ses objectifs, ses motivations, ses aptitudes et de ses ressources.

Rappelons que tous les projets entrepris n’aboutissent pas forcément et que toutes les créations d’entreprises ne sont pas forcément pérennes. Une même situation pourra être appréhendée différemment par différentes personnes, chacune d’elle ayant sa propre perception du monde qui l’entoure et de la manière dont elle décide de conduire ses actions. Tout au long d’un même projet et au fur et à mesure de son évolution, des ajustements sont bien souvent nécessaires. En effet, entre l’idée que se fait le futur entrepreneur, la manière dont il mènera sa création et le processus effectif de sa réalisation apparaitront des écarts d’évaluation. Ce qui nous fait dire que le processus entrepreneurial « renvoie à une approche diachroniques de l’organisation et de son fonctionnement, s’opposant aux approches fixistes du monde où l’on fige des relations et l’état des notions et des concepts » (Hernandez, 2001, p 233).

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En ce sens, nous rejoignons la conception de Fayolle (2003) qui prend en considération l’état d’esprit de l’entrepreneur et la situation dans lequel il se retrouve par ses actes. Il lie le concept d’entrepreneuriat à trois registres différents dont l’état d’esprit, les comportements et les situations et touche deux dimensions que sont l’action dans sa dimension individuelle et collective.

De ce fait, l’entrepreneuriat peut s’adresser à un individu, à une équipe et à une entreprise. Dans l’état d’esprit, c’est l’esprit d’entrepreneur ; pour l’entreprise ou un groupe nous évoquons "la culture entrepreneuriale". Pour un individu, C’est à travers des valeurs telles que la prise de risque, les attitudes, les motivations que l’on définit son état d’esprit ou autrement dit, son esprit d’entreprendre. Ces valeurs peuvent être innées ou acquises. C’est la famille, le milieu social et l’école qui permettent de les transmettre. Pour une entreprise, ces valeurs émanent généralement du fondateur ou du dirigeant ; « elles peuvent résulter aussi des actions de formations et des opérations planifiées» (Fayolle, 2003b).

Les comportements individuels et collectifs tournent autour de la prise de risque, la détection des opportunités, la prise d’initiative, la résolution des problèmes de management et le travail en équipe. Les comportements, d’une certaine façon, peuvent être vus comme des manifestations concrètes et tangibles de l’état d’esprit. Ils s’avèrent utiles pour l’activité entrepreneuriale. Quant aux situations entrepreneuriales, elles peuvent concerner la création d’entreprise ex nihilo (en reproduisant, en imitant ou en innovant) : c’est la forme la plus pure d’entrepreneuriat, la reprise d’entreprise ou d’activité saine ou en difficulté par des individus indépendants ou par des entreprises, la création d’entreprises en franchise, la création d’activités : développement de produits nouveaux, direction du centre de profit dans des entreprises existantes et essaimage.

Nous avons vu la façon dont l’apport des différentes approches ont permis de répondre aux questions « what s :», le quoi ?, - « Why and who, le pourquoi ? Et le « How », le comment ?

- « what », le quoi ? Il suffit de se concentrer sur l’entrepreneur. A l’instar de Schumpeter

l’entrepreneur est un acteur de l’innovation, du changement économique et social.

- « Why and who: le pourquoi? Cette approche s’intéresse aux caractéristiques propres à l’entrepreneur, à ses traits de personnalités et ses comportements.

- « How », le comment ? Qui fait référence à l’approche processuelle que nous mobilisons pour notre recherche. L’interaction entre l’environnement, l’entrepreneur et le projet aboutisse à la décision de créer ou non une organisation. Ce n’est pas la structure juridique

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qui fait l’entrepreneuriat mais le cheminement processuel complexe par lequel passe le porteur de projet.

Fayolle (2002) propose une synthèse des recherches en entrepreneuriat en fonction de ces trois questions qu’il réunit dans le tableau suivant.

Tableau 8. : Synthèse des recherches en entrepreneuriat (Fayolle 2002, p.8)

Selon leurs appartenances disciplinaires, certains chercheurs tenteront de comprendre qui est l’entrepreneur et ce qui le caractérise (psychologie), tandis que d’autres s’intéresseront plus particulièrement à l’impact de l’entrepreneuriat sur le système économique (économie) ou sur la société (anthropologie et sociologie). « Des chercheurs comme Audrescht (2002) Luke, Verreynne et Kearins (2007) rappellent que l’entrepreneuriat inclut plusieurs niveaux d’analyse imbriqués les uns aux autres, et qu’une approche de nature plus systémique est nécessaire pour en comprendre l’ampleur »115.

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Aux vues de cette complexité nous jugeons nécessaire de définir certain concepts avant de présenter les différentes conceptions, modèles et paradigmes de l’entrepreneuriat. Nous sommes conscients que chacun de ces points pourrait faire l’objet de développement plus important mais nous donneront des éclaircissements pour nous permettre de mieux en maitrise leurs sens et leurs utilisations.

 L’intention et la vision entrepreneuriale

L’intention et la vision peuvent être considérées comme le point départ de l’évènement entrepreneurial. L’entrepreneur avant même de réunir tous les éléments nécessaires pour se lancer dans la réalisation de son projet a une idée ou une image, une vague représentation de ce qu’il veut faire. Vague, parce que son projet n’a encore subit aucune évaluation de sa faisabilité. L’intention exprime la "désirabilité", le " vouloir" elle exprime une disposition mentale liée à cette situation. L’entrepreneur souhaite réaliser un projet mais va-t-il aller au bout de son ambition ?

L’intention (kolverid, 1966)116 correspond à la disponibilité d’une personne à adopter un certain comportement. L’intention suppose de prendre en compte les différents facteurs motivationnels qui influencent celui-ci ; c’est un indicateur de la disposition de l’individu à essayer de réaliser un acte »

Nous schématisons différentes phases du processus entrepreneurial de la façon suivante :

Graphe 2 : différentes phases du processus de décision

Source 2 : Réalisé par l’auteur.

Au temps (T0) l’entrepreneur est dans l’intention (il visualise son vision de son projet). Au temps (T1) le projet se concrétise ; la décision de se lancer en affaire est effectivement prise. Il est important de distinguer la prise de décision de se lancer en affaire de celle prise

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