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IV. LA CROISSANCE ET LA QUALITE DE LA VIANDE CHEZ LE LAPIN

I.1. Présentation de l’étude

L’étude a pour objectif d’évaluer les performances de reproduction des lapines, le rendement

à l’abattage et les qualités sensorielles de la viande de lapin de population locale Aurèsienne. La région des Aurès (Batna, Khenchela et Oum El Bawagui) est connue pour le nombre

relativement faible d’unités d’élevage Cunicole implantées. L’élevage de lapin a de temps

existé à la région, mais pratiqué exclusivement en mode fermier. Ces dernières années, un regain d’intérêt pour la rationalisation de ce type d’élevage est constaté.

L’absence de connaissance sur les caractéristiques zootechniques des animaux appartenant à

cette population, ainsi que l’absence d’une maitrise des techniques d’élevage constituent un frein au développement de cette production.

Cette étude comporte les aspects suivants :

 L’analyse des performances de reproduction des lapines de population locale Aurèsienne

 Les aptitudes laitières des femelles

 Les performances de croissance des lapereaux sous la mère

 Le profil métabolique des femelles en fonction du stade physiologique  Les performances de croissance en période post-sevrage

 Le rendement à l’abattage et les qualités organoleptiques de la viande de lapin local. I.1.1 Zone d’étude

L’Aurès (en langue berbère : Awras) est une région d'Algérie située dans l'Est du pays, caractérisée à la fois par sa riche histoire, son relief principalement montagneux (massif de l'Aurès) et par son peuplement traditionnel (le groupe berbérophone des Chaouis) (figure 21).

Cette région, dont le nom remonte à l’Antiquité (en latin : Aurasius mons, « la montagne fauve »), faisait partie, avant la conquête romaine du territoire de l’ancienne Numidie.

Les hivers sont très froids, la température atteint parfois les −18 °C. Les étés sont très chauds. Le thermomètre affiche parfois 50 °C à l’ombre. Les variations de température sont très importantes dans cette région du monde. La pluviométrie indique 100 mm en moyenne annuelle. Cependant, des pluies diluviennes sont constatées dans les Aurès. Les dégâts causés par des crues peuvent être considérables.

Les animaux : l’âne, le cheval, le hyène, le lièvre, les bovins, le mouton, la chèvre, le fennec,

l’aigle, le sanglier, le lézard, le chacal, la cigogne blanche, les canards, le ganga etc. Le dernier lion a été chassé au XIXe siècle près d’Arris. Certaines espèces de poissons vivent

dans les eaux de rivières ou de ruisseaux près de Timgad.

La végétation : plusieurs conifères et arbustes (cèdres, pins d’Alep, sapin, chêne vert, etc.). Il y a des palmiers, le genévrier, le saule, le Jujubier, le tamarinier, les arbres fruitiers (pommier, grenadier, abricotier, poirier, figuier, olivier, amandier, etc.)

Matériels et méthodes

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Figure 21. Localisation de la région des Aurès. (Http : //fr.wikipedia.org) I.1.2. Constitution et renouvellement du cheptel expérimental

Les animaux ont été collectés auprès des élevages fermiers localisés dans la région des Aurès. Ceci a conduit à une collecte d’animaux très hétérogènes mais représentatifs de la situation du terrain. Les couleurs de robe sont très variables au sein de cette population (noir, noir tacheté, blanc tacheté, marron tacheté…etc) (figure 22). Leur âge au moment de l’achat est estime à 3- 4 mois. Ces animaux ont été placés à l’animalerie du département vétérinaire. A partir de ce

troupeau de base composé de 60 femelles et 10 mâles, on a retenu 20 femelles et 5 mâles après la première saillie pour l’expérimentation.

Matériels et méthodes

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Figure 22. Différents phénotypes de la population Aurèsienne étudiée.

I.1.3. Le bâtiment et le matériel d’élevage

L’élevage des femelles est conduit dans une maternité d’une superficie de 120 m2 (figure 23).

Elles étaient logées dans une batterie de type Flat Deck, composée de cages individuelles, en grillage métallique, mesurant 70cm de long et 40cm de largeur. Elles sont munies de mangeoires individuels, de tétines pour l’abreuvement et d’une boîte à nid pour la portée.

L’aération est statique (assurée par deux fenêtres de chaque côté du bâtiment). En plus de la lumière naturelle, un éclairage artificiel est assuré durant toute la période de l’essai. La température est contrôlée et maintenue entre 20 - 25C°et une hygrométrie est 60-70 %.

Matériels et méthodes

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Figure 23. Le bâtiment d’élevage (maternité) I.1.4. L’aliment

Les lapines sont alimentées à volonté avec un aliment granulé provenant de l’unité de

Bouzerrea, (4 mm de diamètre et 5-7mm de longueur). La formule alimentaire comprend les matières premières représentées dans le tableau 16.

Tableau 16 : Composition centésimale et chimique de l’aliment granulé provenant de l’unité de Bouzerrea, Alger. Composition centésimale (%) Tourteau de soja 44 17 Maïs 30 Luzerne 35 Son de blé 15 CMV 2,9

Composition chimique (g/100g de brut)

Matière azotée 16,8 16*

Matière grasse 2,5 2,5*

Cellulose brute 13,3 15*

*Recommandations pour la composition des aliments complets pour lapins D'après Lebas et al 1996 et Lebas, 2004.

I.1.5. Conduite d’élevage

La mise en reproduction a démarré en février 2013. La saillie est naturelle, un rythme de

Matériels et méthodes

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Les lapines sont présentées aux mâles pour la première fois à un âge situé entre 4,5 – 5,5 mois, les mâles sont âgés de 5 mois et plus. Au moment de la saillie, les femelles et les mâles

sont pesés, les femelles ayant refusé la saillie sont représentés au mâle le lendemain. Une femelle est éliminée après trois refus successifs.

Un diagnostic de gestation des femelles par palpation abdominale est effectué 10 jours après la saillie. Les femelles vides sont représentées au mâle le même jour. Les boites à nid sont

placées trois jours avant la date présumée de la mise bas. Elles sont fixées à l’extérieur sur les cages. A la mise bas, les portées sont dénombrées (nés totaux, nés vivants et les morts

nés). Les lapereaux nés sont pesés collectivement ainsi que la mère.

Les lapereaux sont soumis à un allaitement contrôlé à la naissance et durant 21 jours. L’accès de la mère à la boite à nid n’a lieu qu’une seule fois par jour (le matin). La durée de l’accès à

la boite à nid est fixée à 5-10 minutes. La mère est pesée avant et après la tétée et cela durant les trois semaines d’allaitement. Le sevrage est effectué au 28°jour après la mise bas et les lapereaux sont transférés vers le local d’engraissement. Le nombre de sevrés et les poids des portées sont enregistrés.

I.1.6. Prophylaxie

Une désinfection totale du local a été faite au début de l’expérimentation avant la mise en place des animaux, puis des nettoyages quotidiens de la maternité. Un control de l’état sanitaire des lapines était effectué quotidiennement. Les animaux morts ou malades étaient

retirés.

Les principales pathologies rencontrées dans l’élevage au cours de la période de suivi étaient la gale, les maux de pattes et les mammites.

I.1.7. Etude statistique et analyse des résultats

Les études statistiques ont été réalisées avec les logiciels MedCalc version 15.2.1 - © 1993- 2015 MedCalc Software bvba et Microsoft Office Excel 2013, qui permettent un meilleur traitement analytique et descriptif. Les tests utilisés sont principalement :

 Le test « t » de Student sur un échantillon pour tester la fiabilité des résultats

 Analyse de variance pour les performances de reproduction et le profil métabolique des femelles.

Matériels et méthodes

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 Le test F de Friedman pour les qualités organoleptiques de la viande de lapin local.

 Les corrélations entre certains paramètres mesurés ainsi que la comparaison des moyennes obtenues.

Les effets pris en compte sont :  La saison de mise bas

 Le numéro de parité à 6 niveaux

 Le stade physiologique pour le profil métabolique des femelles

Le seuil de signification retenu était de 0,05. Les résultats sont formulés de moyenne ± écart type et le degré des significations des différences.