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Présentation des grands noms soupçonnés de dopage :

Histoire du dopage

I. HISTOIRE DU DOPAGE:

3. Présentation des grands noms soupçonnés de dopage :

En 1904, aux Jeux Olympiques d’été à St Louis (EU), le marathonien Thomas Hicks connaissait une terrible défaillance à 10 kilomètres de l’arrivée alors qu’il est en tête. Son entraîneur lui a injecté une dose de strychnine, lui a fait avaler un blanc d’œuf et boire un verre de Cognac, il a renouvelé l’opération à 3 kilomètres de l’arrivée. Le coureur est devenu Champion Olympique en 3h28’33’’ (il perd connaissance après la ligne d’arrivée), il sera sur le podium quelques dizaines de minutes plus tard. Diego Maradona est exclu de la Coupe du monde de football en 1994 pour l’utilisation d’éphédrine. Cette exclusion faisait suite à une suspension en 1991 pour usage de cocaïne. Il a gardé une accoutumance à l’utilisation de drogues et a dû subir plusieurs cures de désintoxication afin d’éviter une mort certaine [7].

Ben Johnson fut un très bon sprinter des années 1980. Aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988, il a décroché la médaille d'or avec en prime un nouveau record du monde à la clé, sur 100 mètres en 9,79 sec. Mais deux jours plus tard on lui a appris que son record du monde était annulé et que sa médaille lui était retirée à cause des tests qui se révélaient être positifs. On retrouvait dans ses urines du Stanozolol qui est un stéroïde anabolisant, et il fut suspendu deux ans, ce qui allait briser sa carrière. Il a tenté un retour en 1991 où il a terminé 4ème des championnats du monde. La seule bonne performance qu'il a réalisé fut le record national du 4x100 mètres aux mondiaux de Tokyo en 1991. Mais en 1993, Ben Johnson était de nouveau reconnu positif à Montréal. Il fut alors banni à vie par l’IAAF (International Association of Athletics Federation), ce qui a marqué définitivement la fin de sa carrière.

Lance Armstrong : Il est le vainqueur du Tour de France (TDF) à 7 reprises. Mais malgré cela, sa carrière est entachée par la prise de substances dopantes. En effet, il fut contrôlé positif à deux reprises. La première fois où Lance Armstrong se fit surprendre pour dopage date de 1999. Lors de la première étape du Tour, l'Américain fut contrôlé positif aux corticoïdes. Par la suite, l’UCI (Union cycliste internationale) informait que Lance Armstrong bénéficiait d'une ordonnance médicale et que c'est à cause des médicaments (contre une allergie dermatologique due à sa selle de vélo) qu'il avait pris, qu'on a retrouvé des corticoïdes

dans son corps. Il faut bien préciser que malgré les contrôles positifs, les témoignages de certains coureurs et les enquêtes journalistiques, Lance Armstrong n'a jamais été sanctionné pour des faits de dopage et a toujours clamé son innocence [9].

En 2005, le journal «l’Équipe » a publié les résultats d’échantillons d’urines de Lance Armstrong prélevés au TDF 1999 qui étaient positifs. Plus tard, plusieurs coéquipiers d’Armstrong ont témoigné contre lui. Armstrong a toujours nié ces accusations. En juin 2012, l’USADA (United States Antidoping Agency) a ouvert une procédure disciplinaire à l’encontre d’Armstrong. Celui-ci a pris le chemin des tribunaux où il sera débouté. En août, l’USADA a banni Lance Armstrong à vie du cyclisme et lui a retiré tous les titres acquis depuis 1998. Enfin le 18 janvier 2013, Armstrong passait aux aveux devant la télévision [10].

Le dopage organisé d’Armstrong est révélé au grand public. Tyler Hamilton, ancien coéquipier d’Armstrong de 1998 à 2001, a révélé en 2013 à l’équipe de «Complément d’enquête » sur France 2 comment se réalisait la prise des produits :

« Arrivés à l’hôtel, on calfeutrait toutes les fenêtres. Les médecins s’assuraient de tout cela, ils s’assuraient qu’il n’y avait pas de micros. On avait des chambres communicantes avec Lance. Quand tout était prêt, on enlevait les tableaux du mur, on mettait un cintre à la place, les médecins mettaient la poche de sang pour faire la transfusion et voilà, ça durait 20 minutes environ».

Outre les transfusions sanguines, il relate d’autres méthodes de dopage : « Après la course, on prenait l’huile d’olive pour récupérer. L’huile d’olive, c’était de la testostérone, 2 gouttes sur la langue et voilà. Quand on se piquait, on vidait une cannette de coca, on mettait les seringues dedans et on les écrasait. Les médecins s’en débarrassaient ensuite loin de l’hôtel pour éviter les problèmes. Le lendemain quand on partait, il fallait tout remettre en place pour ne pas éveiller les soupçons » [11].

Le milieu de l’athlétisme marocain a été entaché à plusieurs reprises par des cas de dopage. Lors des Jeux olympiques à Londres en 2012, trois athlètes, Meriem Selsouli, Abderrahim Goumri et Amine Laâlou ont été contrôlés positifs aux tests de dopage et exclus de la compétition. L’athlétisme n’est pas la seule discipline concernée: le footballeur marocain Hamza Abourrazzouk avait également été suspendu en octobre 2013 par la FIFA pendant six mois après un contrôle positif à un produit dopant [12].

3.1 Affaires [7, 9] :

Des équipes entières, lors des rencontres internationales, sont rattrapées par les contrôles :

 Affaire Festina :

Richard Virenque est un ancien coureur cycliste français connu pour ses qualités de grimpeur et pour être un coureur charismatique. Il est également connu pour son implication dans la tristement célèbre « affaire Festina ». L'affaire Festina commença un peu avant le début du Tour de France 1998, lorsque Willy Voet, soigneur de l'équipe Festina, se faisait contrôler par la douane au niveau de la frontière franco-belge le 8 juillet 1998. La découverte des douaniers était étonnante: hormones de croissance, 235 flacons d’érythropoïétine (EPO), 120 capsules d'amphétamines et 60 flacons de testostérone. Suite à cela, l'équipe Festina fut exclue du Tour de France le 18 juillet 1998.

Suite à cette affaire, les témoignages étaient nombreux, les coureurs de l'équipe Festina tels Richard Virenque ou Laurent Brochard ont avoué enfin s'être dopés. Le soigneur de l'équipe, Willy Voet, et le directeur sportif, Bruno Roussel, ont précisé ce qui se passait réellement au sein de l'équipe. Les sanctions en décembre 2000 : Bruno Roussel le directeur sportif de l’équipe « Festina » est condamné à 1 an de prison avec sursis et écopa de 50.000 francs français d’amende, Willy Voet est condamné à 10 mois de prison avec sursis et écopa de 30.000 francs français d'amende tandis que Richard Virenque, seul coureur poursuivi car il aurait incité au dopage, écopa d'une suspension de 9 mois et d'une amende de 4.000 francs suisses.

 L’équipe de ski de fond finlandaise :

Etait prise par les contrôles de l’AMA (Agence Mondiale Antidopage) pendant les championnats du monde de 2001 à Lahti (Finlande). Les skieurs ont affirmé s’être dopés sur ordre de l’entraîneur avec l’assentiment du médecin de l’équipe nationale et de leur fédération.

 Affaire de « la Juventus de Turin » football Italien :

Dans laquelle, l’utilisation d’EPO, de transfusions sanguines et l’usage d’une pharmacopée énorme (281 types de médicaments trouvés dans la pharmacie du club pendant la perquisition) a été reconnue et décrite par les instances juridiques.

 Affaire Balco (Bay Area Laboratory Cooperative)

En 2003, aux Etats Unis, le laboratoire fournissait depuis 2000, un stéroïde puissant et indétectable, la THG (tétrahydrogestrinone). Victor Conte (patron de Balco) livrait une liste de ses clients parmi lesquels se trouvaient les grosses cylindrées de l’athlétisme mondial : Dwain Chambers, champion du monde du 100m, Michelle Collins championne du monde en salle du 200 m, Kelli White championne du monde des 100 et 200m, Tim Montgomery recordman du monde du 100 m.

3.2 Mort:

Le coureur cycliste anglais Tom Simpson, foudroyé dans la montée a subi les effets secondaires néfastes d’un mélange d’amphétamines et d’alcool, il ne supportera pas la hausse de température de son propre corps sous un soleil de plomb. Il décède sur les pentes du mont Ventoux pendant le Tour de France de 1967.

En 1990, la fédération Néerlandaise de cyclisme s’est inquiété de la mort suspecte de sept de ses coureurs, parmi eux : Johannes Draaijer 27 ans, Connie Meijer 25 ans et Bert

Le docteur Allan J. Ersley a affirmé en 1991, dans un article du "New England Journal of Médecine" que l’EPO pouvait être responsable de thromboses mortelles. Le football n’est pas épargné, l’enquête qui a dévoilé les pratiques de la Juventus de Turin a porté sur 24000 joueurs ayant évolué entre 1960 et 1990 dans les trois premières divisions du championnat italien. Sur les 400 décès enregistrés, 70 se sont révélés suspects. Les facteurs principaux étaient les leucémies, les cancers du foie, du pancréas et du colon. Les stéroïdes anabolisants et les hormones de croissance ont favorisé l’émergence de ces effets secondaires.

En 1996, Florence Griffith Joyner, la reine du sprint féminin était victime d’une crise cardiaque et a fini par décéder d'une asphyxie causée par une crise d'épilepsie le 21 septembre 1998. Sa retraite soudaine en 1989, l’augmentation spectaculaire de sa masse musculaire en deux années (1987/1988) et les circonstances de son décès sont restés suspectes. Malgré cela, Florence n'était jamais prise pour dopage même si le doute quant au fait qu'elle ait pris des stéroïdes et des anabolisants était omniprésent.

Marco Pantani est retrouvé, le 14 février 2004, sans vie dans une chambre d'hôtel, il est mort d'une overdose de cocaïne (contrôlé positif à l'EPO sur le Tour d'Italie en 1999). D'autres grandes gloires du sport sont décédés très jeunes malgré leur passé sportif comme Louison Bobet, Jacques Anquetil [7].

II. DOPAGE :

1. Définition :

Au plan étymologique, le terme « dopage» est issu du vocable anglais «doping » et indique à la fois « l’action de doper ou de se doper» ainsi que «le résultat de cette action ». Le terme dopage apparait dans la langue française pour la première fois en 1903, et vient du terme anglais « To dope » c’est-à-dire prendre un excitant [13].

Le mot « dop » désigne une boisson alcoolisée d’origine néerlandaise, à base de peaux de raisin que les guerriers zoulous consommaient pour augmenter leurs prouesses au combat. Son utilisation au début du XXème siècle faisait référence au dopage illicite des chevaux de course [14].

La première définition du dopage a été proposée en 1963 lors du colloque européen d’Uriage –les –Bains : « Est considéré comme doping, l’utilisation de substances ou tous moyens destinés à augmenter artificiellement le rendement, en vue ou à l’occasion de la compétition, et qui peut porter préjudice à l’éthique sportive et à l’intégrité physique et psychique de l’athlète ». Cette première définition a représenté l’étape initiale de l’intégration du dopage par les institutions [15].

La même année, le Conseil de l’Europe en séance à Strasbourg et à Madrid a proposé une définition de dopage : « Le doping est l’administration à un sujet sain, ou l’utilisation par lui-même, ou par quelque moyen que ce soit, d’une substance étrangère à l’organisme, de substances physiologiques en quantité ou par voie anormale et ce, dans le seul but d’augmenter artificiellement et de façon déloyale la performance du sujet à l’occasion de sa participation à une compétition ». Cette définition est complétée par une liste non limitative des substances interdites.

En octobre 1964, et à l’occasion de congrès de la Fédération internationale de la médecine du sport, un comité a proposé d’ajouter à la définition européenne le paragraphe suivant : « Quand la nécessité impose un traitement médical qui, par sa nature, sa posologie ou sa voie d’administration est capable d’améliorer les performances d’un athlète

artificiellement et de façon déloyale à l’occasion de sa participation à une compétition, cela doit être considéré comme du doping ». Cette définition est complétée par une liste des substances interdites [16].

La première définition légale du dopage en France (premier pays avec la Belgique à légiférer cette procédure) date de la Loi n° 65-412 du 1er juin 1965 : « Est considéré comme dopage le fait d’administrer sciemment en vue ou au cours d’une compétition sportive des substances destinée à accroître artificiellement et passagèrement les possibilités physiques d’un sportif et susceptibles à nuire sa santé ».

Par la suite, la loi n° 89-432 du 28 juin 1989 a remplacé le texte de 1965, le 1er article indique qu’il est interdit à toute personne d’utiliser, au cours des compétitions et manifestations sportives ou en vue d’y participer, des substances ou des procédés qui, de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l’emploi d’autres substances ou de procédés ayant cette propriété, sont déterminés par arrêté conjoint des ministres chargés des sports et de la santé.

La dernière loi antidopage du 23 mars 1999 n’a guère apporté de modifications fondamentales : « il est interdit à toute personne, au cours des compétitions sportives organisées ou agrées par des fédérations sportives ou en vue d’y participer : d’utiliser des substances ou procédés de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l’emploi de substances ou procédés ayant cette propriété ; de recourir à ceux de ces substances ou procédés dont l’utilisation est soumise à des conditions restrictives lorsque ces conditions ne sont pas remplies ». Le code du sport de 2006 a donné la définition suivante : "Utilisation de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement les capacités d’un sportif ou à masquer l'emploi de substances ou procédés ayant cette propriété" [17].