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Présentation des espèces concernées par la demande

La Tortue d’hermann (Testudo hermanni)

XV. Présentation des espèces concernées par la demande

de dérogation

XV.1 Serapias neglecta

A gauche : Inflorescence de Serapias neglecta ; en haut à droite : zoom sur un labelle poilu en son centre et les deux grandes oreillettes latérales saillantes ; en bas à droite : Vue d’ensemble de deux individus à port caractéristique trapu et bas.

XV.1.1 Caractéristiques biologiques

Le genre Serapias

Ayant beaucoup de points communs avec les Anacamptis, les espèces du genre Serapias s’en distinguent par un labelle velu à deux callosités basales (qui parfois fusionnent) et à hypochiles (lobes latéraux) de couleur sombre courbés vers le haut.

Le lobe central du labelle (épichile) est aigu et en forme de cœur ou de langue (Jauzein et al., à paraître ; Cruon et al., 2008).

L’espèce Serapias neglecta

Géophyte tubéreux de 5 à 25 cm, Serapias neglecta est une plante assez basse et trapue. Sa tige unique dressée porte une inflorescence courte, ovoïde et compacte de 4 à 8 fleurs rose saumon parfois jaunâtre. Le périanthe, en forme de casque, est largement ouvert. Le labelle veiné, densément poilu au centre, porte deux grandes oreillettes latérales saillantes et presque parallèles à la base. Ces lobes de l’hypochile émergent largement du casque et sont d’une couleur rouge brique. L’épichile est quant à lui rougeâtre clair.

Cette orchidée se distingue facilement des autres espèces de son genre par son port trapu, sa taille basse, la forme de sa languette large et la base du labelle très grande.

Les colonies de Serapias neglecta sont parfois très étalées dans l’espace mais possèdent peu d’individus (Jauzein et al., à paraître ; Cruon et al., 2008).

XV.1.2 Ecologie

A gauche : Forme rudéralisée du Serapion en bordure d’espaces anthropiques ; au milieu : Anacamptis

champagneuxii, espèce caractéristique du Serapion ; à droite : Chaetonychia cymosa, caractéristique élective de la sous-association de l’Oenantho-Serapietum située généralement à la périphérie des dépressions sur les sols

source : tela botanica

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Dossier de demande de dérogation au titre de l’Article L411-2 du Code de l’Environnement Projet de canalisation et extension de l’usine d’eau potable du Muy (83)

Biotope- Juin 2014 sablonneux.

Serapias neglecta affectionne les pelouses mésophiles mixtes aux exigences écologiques à la charnière entre les formations mésohygrophiles ou hygrophiles de l’Isoetion duriei et les formations plus xérophiles de l’Helianthemion guttati.

Elle est une des espèces caractéristiques de l’alliance nouvellement décrite du Serapion. Ce groupement est probablement endémique des massifs cristallins littoraux du sud-est de la France.

Au niveau des pelouses mésophiles à Serapias spp., cohabitent de nombreuses hydrophytes des Isoetetalia ainsi que plusieurs espèces caractéristiques de l’Helianthemion guttati. Ce groupement est majoritairement représentée par l’association nouvelle du Serapio-Oenanthetum Barbero 1967.

Les espèces types ayant été observées sont les suivantes : Serapias neglecta (Sérapias négligé), Serapias vomeracea (Sérapias à labelle allongé), Briza minor (Petite Amourette), Anacamptis champagneuxii (Orchis de Champagneux), Chaetonychia cymosa (Paronyque en cyme) ou encore Carex divisa subsp.

Chaetophylla (Laîche à feuilles filiformes).

0n observe ainsi régulièrement Serapias neglecta dans les zones ouvertes du maquis, sur des substrats peu perméables, légèrement sablonneux ou rarement calcaires au niveau de poches d’argile de décalcification. L’espèce est plutôt héliophile, thermophile, mésohygrophile et acidicline.

XV.1.3 Répartition

Son aire de répartition est sténoméditerranéenne nord-ouest. L’espèce est donc recensée dans tous les pays du pourtour tyrrhénien.

En France, l’espèce est présente uniquement dans les départements du Var, des Alpes-Maritimes et de Corse.

Dans le Var, l’espèce a été identifiée sur les substrats cristallins du littoral, de la plaine des Maures, de l’Estérel et de la périphérie de la Colle du Rouet. Elle est ainsi localisée dans le Var mais parfois très abondante.

A l’inverse, dans les Alpes-Maritimes, l’espèce est beaucoup plus rare et localisée à des secteurs réduits (massifs siliceux de l’Estérel, du Tanneron, massif volcanique de Biot, Ile Sainte-Marguerite, Mont Alban et la Tête de Chien).

Selon Roux et Nicolas (2001) et selon le catalogue de la flore rare et menacée, cette espèce est non rare et non menacée dans le département du Var.

L’espèce présente au contraire un statut en danger (espèce en passe de disparaître ou dont la survie est peu probable si les facteurs responsables continuent à agir) dans le département des Alpes-Maritimes.

A gauche : Répartition en France de Serapias neglecta © Tela Botanica

A droite : répartition dans le Var de Serapias neglecta © SILENE/CBNMED

XV.1.4 Statut réglementaire

Le Sérapias négligé est protégé au niveau national. Cette espèce est également inscrite au Livre rouge national Tome II et au catalogue de la flore rare et menacée de PACA.

XV.1.5 Menaces

Le diagnostic présentant l’espèce comme non menacée s’explique principalement par sa forte fréquence et abondance dans les massifs siliceux du Var.

Cependant, des menaces existent et ont bien été identifiées. Il s’agit principalement de l’extension des zones urbanisées notamment dans l’Estérel et sur la Colle du Rouet.

Ses biotopes ont été particulièrement réduits ces dernières décennies et sa persistance (surtout pour le 06) est due à sa faculté de coloniser des biotopes secondaires. L’espèce mérite de manière générale une attention rigoureuse et une surveillance régulière de ses effectifs.

XV.1.6 Dans la zone d’étude

Le nombre d’individus observés dans l’aire d’étude immédiate s’élève à environ 400. Très bien représentée sur l’aire d’étude, Serapias neglecta rencontre des conditions très favorables à son développement à proximité des groupements amphibies de l’Isoetion duriei dans les niveaux topographiques supérieurs. Malgré quelques secteurs légèrement perturbés (bords de routes, chemins empruntés par

Cf. Carte 24

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Dossier de demande de dérogation au titre de l’Article L411-2 du Code de l’Environnement Projet de canalisation et extension de l’usine d’eau potable du Muy (83)

Biotope- Juin 2014

des véhicules à moteur) sur l’aire d’étude, cette espèce présente de bonnes facultés de recolonisation de ces biotopes secondaires. Ainsi, on retrouve cette espèce régulièrement dans des secteurs mésophiles mésotrophes.

L’analyse des impacts après application des mesures permets montre que 6 individus seront impactés par le projet au niveau du projet de canalisation et 40 individus seront impactés au niveau de la construction de l’usine.