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La préparation des laboratoires et des structures hospitalières pour la PEC des cas suspects d’Ebola :

Partie Pratique

I. MATERIELS ET METHODES :

II.6. La préparation des laboratoires et des structures hospitalières pour la PEC des cas suspects d’Ebola :

- Il ressort à travers les résultats mentionnés dans ce graphique, que 80% des professionnels de santé participants à cette étude confirment que les laboratoires et structures hospitalières sont préparés pour la PEC des cas suspects d’Ebola, tandis que 20% des participants déclarent le contraire.

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III. DISCUSSION :

Cette étude a visé d’évaluer l’efficacité du plan national de préparation à la riposte contre la maladie à virus Ebola auprès des professionnels de la santé, exerçant au niveau des structures médicales, ayant été impliqués dans le dépistage et la prise en charge des cas suspects de maladie à virus Ebola.

L’échantillonnage exhaustif a permis de recruter le maximum des acteurs impliqués au niveau du site de l’étude, il a ciblé un échantillon de 48 professionnels de santé, soit un taux de participation de 96%.

La totalité des professionnels de la santé concernés par cette étude ont confirmé avoir été informés sur le plan national de préparation à la riposte contre la maladie à virus Ebola, élaboré par le Ministère de la Santé suite à l’annonce par l’OMS en mars 2014 des premiers cas d’infection en Afrique.

Pour ce qui est de la stratégie nationale d’information et de communication, la totalité des professionnels de santé participants à l’étude confirment avoir une connaissance sur ce sujet, parmi eux 30% des répondants pensent que les caractéristiques socioculturelles et linguistiques des populations cibles ne sont pas prises en compte, ce qui limite l’accès à l’information et réduit la sensibilisation des populations. Ce constat remet donc le rôle de l’information et de la communication pendant les crises sanitaires aux devants de la scène.

L’expérience de cette crise et d’autres urgences sanitaires montre par ailleurs que la communication est souvent un facteur clé de la réussite ou de l’échec d’une intervention donnée.

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Les résultats concernant la formation des professionnels de santé ont montré que la totalité des participants à cette étude ont bénéficié de celle-ci durant la période de crise, ce constat corrèle avec les réponses des responsables qui confirment que les professionnels de la santé ont reçu une formation théorique, pratique sur les mesures de prévention des infections et de lutte , ainsi que des exercices de simulation. Cependant, environ 33% avaient jugé cette formation insuffisante et non continue.

Il ressort à travers les résultats de l’étude, que 30% des participants déclarent l’absence de personnel soignant suffisant au sein des structures d’accueil des cas suspects de MVE. En outre, leur répartition est marquée par un grand déséquilibre territorial.

Parmi les professionnels de santé répondants à cette étude, environ 1/3 pensent qu’il y a un déficit en équipements de protection individuelle (EPI) des personnels travaillant dans les structures d’accueil des cas suspects de MVE.

L’accès aux centres de traitement est restreint au minimum, et le personnel s’y rendant doit obligatoirement porter des équipements de protection individuelle (combinaison, gants, masque, bottes), afin d’éviter tout risque de contagion.

Pour ce qui est de la préparation des laboratoires et des structures hospitalières pour la prise en charge des cas suspects de MVE, 20% des professionnels de la santé concernés par cette étude déclarent que ces structures n’ont pas été suffisamment mises à niveau pour faire face à une éventuelle importation de cas de MVE. Ce constat diverge avec les réponses des responsables qui affirment que le Maroc n’a pas lésiné sur les moyens, avec l’acquisition d’instruments biomédicaux à la pointe de la technologie pour la stérilisation et le traitement des déchets hospitaliers liés à tout éventuel cas d’Ebola.

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Plus encore et pour la première fois au Maroc, quatre Chambres d’isolement ont été installées à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca et deux unités de confinement au niveau du Centre de Virologie, des Maladies Infectieuses et Tropicales (CVMIT) au sein de l’Hôpital Militaires d’Instruction Mohammed V. Toutes les régions présentant des risques d’entrée de porteurs d’Ebola disposent désormais de chambres d’isolement et de tunnels d’acheminement des malades dans des structures hospitalières. Elles sont localisées à Oujda, Tanger, Fez, Agadir, et dans la ville de Dakhla.

S’ajoute à cela 31 ambulances déployées à travers le pays, 8 tunnels médicaux de transport des patients, 1.200 téléphones distribués aux passagers pour le suivi des cas suspects, 115 thermomètres infrarouges dispatchés sur plusieurs points d’entrée du pays, 5 chambres mobiles d’isolement dans 5 régions et 4 laboratoires équipés à la norme P3.

L’OMS travaille avec les pays touchés par la maladie à virus Ebola pour évaluer, restructurer et renforcer leurs systèmes de surveillance intégrés de la maladie, de préparation et de riposte aux flambées épidémiques.

En début d’année 2015, le Ministre de la Santé a sollicité l’OMS pour procéder à l’évaluation du plan de préparation à la riposte contre Ebola. Elle a été réalisée en février 2015 par une équipe d’experts internationaux et a porté sur 6 domaines : la coordination intersectorielle, la surveillance et le suivi des contacts, la prise en charge et le contrôle de l’infection, le laboratoire, le contrôle aux points d’entrée et la communication. Les experts ont été reçus au Poste de Coordination Central, ils ont pu visiter et rencontrer les différents professionnels à l’aéroport Mohamed V, à l’Hôpital Moulay Youssef de Casablanca, au laboratoire de l’Institut Pasteur et dans des centres de santé. Ils ont rencontré les membres du comité de veille de la maladie à virus Ebola.

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Selon les observations des experts, le Maroc est sans doute bien préparé pour faire face à une éventuelle importation de cas d’Ebola et c’est pour cela d’ailleurs que l’OMS utilise l’expertise marocaine pour assister d’autres pays de la région à renforcer leurs capacités et parfaire leur préparation.