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2. Les activités anthropiques

2.2. Prélèvement des ressources en eaux

De nombreuses activités du bassin versant font appel aux ressources en eau. Ces usages peuvent être décomposés en trois principaux types qui englobent la totalité de l’utilisation de la ressource : l’alimentation en eau potable (AEP), l’irrigation pour l’agriculture et l’usage pour les activités industrielles.

La Figure II.12 montre les volumes annuels prélevés en 2014 sur le bassin versant de la Garonne. Les chiffres utilisés ci-après proviennent des données fournies par l’agence de l’eau Adour-Garonne (http://adour-garonne.eaufrance.fr/) et correspondent au bassin versant de la Garonne dans son intégralité, soit à un territoire légèrement plus large que celle du bassin versant à Tonneins tel que considéré dans cette étude. Cela permet malgré tout d’avoir une assez bonne estimation de la pression exercée sur la ressource en eau. En 2014, 862 millions de mètres cubes d’eau ont ainsi été prélevés sur le bassin. Si l’on compare ces chiffres au module hydrologique de la Garonne au moment de rejoindre l’estuaire de la Gironde qui est de 650 m3

.s-1, on obtient 31,57 milliards de m3 par an, ce qui fait que les prélèvements ne représentent que 2,7 % du débit total. Il est important de garder en tête que le type de prélèvement effectué sur cette ressource n’induit pas les mêmes conséquences en terme de gestion, ainsi l’eau de surface et celle présente dans les réservoirs pourront être renouvelées beaucoup plus facilement que celle présente dans les nappes. La période de prélèvement influence aussi beaucoup, car des prélèvements en période d'étiage vont avoir un impact plus important.

La Figure II.12 présente la répartition des prélèvements en fonction des sources et des usages. On peut y voir que le prélèvement s’effectue majoritairement à partir des eaux de surface et des retenues où elles sont stockées (70% des prélèvements). La consommation d’eau potable est la première affectation des prélèvements, suivit de l’agriculture et des besoins industriels.

Figure II.12 : Prélèvement annuel d’eau en fonction des usages sur le bassin versant de la Garonne en 2014.

(D’après les données de redevance de l’agence de l’eau Adour-Garonne) 2.2.1. L’alimentation en eau potable (AEP)

L’AEP est la première cause de prélèvements de la ressource avec 42% des prélèvements effectués. Ce taux a connu un fort accroissement entre 1970 et 2000 puis a ralenti pour se stabiliser aux alentours des 1% par an (Sauquet et al., 2010). L’AEP ne sert pas seulement à l’utilisation de la ressource comme eau de boisson, mais également à un grand nombre activités domestiques (piscine privative, nettoyage, hygiène, arrosage…) ou professionnelles (artisanat…) voire industriel lorsque le site est rattaché aux réseaux de distribution urbains. Il est très difficile de faire la part de ces différents usages si ce n’est par les différences de tarification entre usage domestique et professionnel : 80 % de l’eau est utilisé par les ménages et 20% pour des usages professionnels (Sauquet et al., 2010). Ce type connaît également une augmentation lors des périodes estivales, mais de manière moindre que pour l’agriculture. Une faible partie de ces volumes d’eau est prélevée définitivement du système hydrologique : une grande partie étant restituée sous forme d’eau de surface par l’intermédiaire des stations de traitement des eaux. Suivant la source de prélèvement, ces derniers vont donc plutôt avoir un impact sur la répartition de l’eau dans l’hydrosystème du bassin : prélèvement dans les nappes et restitution sous forme d’eau de surface.

2.2.2. Les prélèvements agricoles

Pour la région Midi-Pyrénées qui recouvre la majeure partie du bassin versant, le poids de l’agriculture dans le PIB régional est très supérieur à la moyenne nationale et

agricoles de cette région est dédiée à l’élevage suivi par les grandes cultures de blés et d’oléagineux et de maïs (Figure II.13). Or, le maïs et les oléagineux sont des cultures qui nécessitent d’être irriguées.

Figure II.13 : grandes cultures de la région Midi-Pyrénées (Chambre régionales d'agriculture Midi-Pyrénées, 2015)

Les surfaces agricoles irriguées ont augmenté entre 1970 et 2000 pour se stabiliser depuis. En 2010, 15% des surfaces agricoles régionales sont irriguées et 97% de ces dernières sont irriguées par aspersion avec des enrouleurs ou des rampes (Chambre régionales d'agriculture Midi-Pyrénées, 2015). L’irrigation est la seconde cause de prélèvement d’eau sur le bassin puisque 30% du volume prélevé y est affecté. L’irrigation n’a cependant pas uniquement pour effet de soustraire de l’eau au cycle hydrologique du bassin versant, mais change son allocation en utilisant de l’eau bleue pour la transformer en eau verte, faisant augmenter la teneur en eau des sols et l’évapotranspiration.

Il est important de noter qu’il existe, particulièrement pour l’agriculture, une période de forts prélèvements en été, qui coïncide avec la période de faible précipitation, ce qui vient accentuer les problématiques d’étiages sur le bassin. En effet, pendant les périodes d’étiage du bassin (généralement de juin à septembre) la part des prélèvements alloués à l’agriculture peut atteindre jusqu’à 70% des prélèvements totaux.

2.2.3. Les prélèvements industriels

L’industrie est la dernière consommatrice d’eau du bassin versant avec 30% du volume total. Les industries papetières, agroalimentaires et chimiques sont les trois secteurs d’activités prépondérants du bassin. C’est cependant difficile de considérer l’impact de ces prélèvements sur le cycle hydrologique, car ces industries prélèvent de grandes

quantités d’eau bleue qui peuvent en bonne part être retournées au milieu d’origine, de manière assez rapide. Ces chiffres prennent par exemple en compte l’utilisation de certains débits dans la production d’énergie, de l’eau qui sera retournée au milieu naturel sans avoir modifié leur place dans le cycle hydrologique, mais en influençant partiellement leur répartition temporelle et plus rarement spatiale ainsi que la qualité de l’eau associée.

Le prélèvement industriel pour refroidissement ne sont pas pris en compte dans les chiffres présentés ici (Figure II.12), car ils représentent annuellement un volume 10 fois plus important que l’ensemble des autres prélèvements et sont très difficile à mettre en perspective avec le reste des données. En effet, ce type de prélèvement est en très grande majorité retourné très rapidement au milieu naturel. Il est de plus très difficile d’estimer la part de ces ressources réellement perdue qui ne doit cependant pas être négligeable : Sauquet et al. (2010) estiment que la centrale nucléaire de Golfech (sur la moyenne Garonne) évapore en moyenne 0,75 m3.s-1 pour le refroidissement des réacteurs.