• Aucun résultat trouvé

Lieux d’étude

MEDICALES DES ECHANTILLONS ANALYSES DANS LE CADRE DE CETTE ETUDE

4.1 A PPREHENSIONS LIEES A LA GROSSESSE

4.1.1 APPREHENSIONS QUANT AUX MODIFICATIONS CORPORELLES LIEES A LA GROSSESSE

La majorité des sujets de cette étude n’appréhende pas les modifications corporelles liées à la grossesse. Les hommes n’appréhendent que faiblement les transformations corporelles liées à la grossesse de leur partenaire. Les femmes, quant à elles, sont beaucoup plus nombreuses que ces derniers à appréhender cet aspect, du moins moyennement. Ceci suggère une différence de perception de son apparence corporelle en fonction du genre et va dans le sens des résultats de la littérature qui mettent en évidence que ce sont davantage les femmes qui ont des préoccupations en ce qui concerne leur corps, que ne le font les hommes pour eux-mêmes et vis-à-vis de ces dernières (Feingold & Mazzella, 1998).

165

Il serait pertinent de questionner les sujets consultant en centre de PMA sur les raisons qui peuvent leur faire appréhender des changements corporels, notamment au moyen d’entretiens clinique ou de passation de questionnaires plus ciblés. Il pourrait, d’une part, y avoir un impact de l’infertilité sur la représentation et la perception de son corps, mais aussi un potentiel impact des traitements qui sont souvent non seulement intrusifs mais qui peuvent faire craindre aux femmes des prises de poids, des changements hormonaux voire des problèmes de santé plus grave (cancers, …).

Il pourrait aussi être intéressant de voir si chez les femmes infertiles, l’appréhension liées aux transformations corporelles était déjà présente sous la forme d’une insatisfaction corporelle déjà présente. Dans le cas d’analyses qualitatives plus poussées, on pourrait voir si une problématique liée à l’image du corps se cache effectivement derrière certaines infertilité, dans la perspective des hypothèses déjà énoncée par Monique Bydlowski (M. Bydlowski, 1978).

4.1.2 SUJET DE LAPPREHENSION DES RISQUES DE SANTE LIES A LA GROSSESSE

La majorité des sujets appréhende que la grossesse ou l’accouchement amène des complications, que ce soit pour l’enfant ou pour la mère. Il est globalement connu que la grossesse et l’accouchement peuvent être des situations à risque (Blatgé, 2007), ce qui est confirmé par les résultats présentés dans cette étude. On observe d’ailleurs que plus ils sont jeunes, plus les sujets semblent avoir cette appréhension ; avec un pic entre 30 et 35 ans, puis moins de craintes après cet âge. Même si les risques paraissent souvent plus accrus à âges plus élevés, on peut se demander si cette tendance ne s’expliquerait pas par une éventuelle différence de maturité ou à l’acceptation plus forte de nouveaux projets de vie. Concernant ces appréhensions, les résultats suggèrent des différences en fonction du genre. Les hommes ici interrogés sont nettement plus nombreux à se dire inquiets pour leur partenaire ; plus qu’elles ne le sont pour elles-mêmes. Elles sont plus nombreuses à se dire inquiètes pour l’enfant à venir, même s’ils sont, eux aussi, nombreux à se dire inquiets. Ils sont, toutefois, plus nombreux à appréhender pour leur partenaire. Le fait qu’ils se posent davantage de questions pour elles pourrait hypothétiquement s’expliquer par un lien plus

166

fort à cette dernière qu’à l’enfant programmé, ce dernier n’étant pas encore une personne concrète. Les résultats suggèrent que les hommes sont plus influencés dans cette crise de vie (Menning, 1975) par le bonheur qu’ils éprouvent en couple. Le bien-être de leur compagne apparait comme essentiel à leur bien-être ; c’est en cela que leur image de soi se trouverait valorisée. Ce qui est souvent difficile à gérer pour eux c’est un fort sentiment d’impuissance de ne pouvoir permettre à leur compagne de réaliser leur désir de maternité. Culpabilité, honte, inadéquation personnelle et sexuelle accompagnant souvent ce sentiment (Coëffin-Driol & Giami, 2004; Sandlow, 2000).

Malgré l’impact de l’infertilité sur leur satisfaction sexuelle et en couple, la qualité de vie des hommes paraît globalement peu dégradée ; paraissant moins affectés que leurs partenaires par l’infertilité dans leur vie quotidienne. Leur bien-être ne semble pas forcément passer par la réalisation du désir d’enfant (Monga, Alexandrescu, Katz, Stein, & Ganiats, 2004).

En ce qui concerne les femmes, en revanche, leurs attentes se trouvent plus fortement projetées vers l’enfant (Geary, 1998), la crainte de ne pouvoir en avoir, de ne pouvoir devenir mère à leur tour influençant fondamentalement leur image d’elles-mêmes et les éloignant de l’image idéale, sociologiquement et fondamentalement ancrée (Coltrane, 2000a; Dennerstein & Morse, 1988). L’enjeu de la prise en charge peut aussi expliquer aussi grandement que les sujets de cette étude présentent de fortes craintes.

4.1.3 PRESENCE DANS LENTOURAGE DE PERSONNES AYANT OU AYANT EU DES DIFFICULTES A AVOIR UN ENFANT

Notons, enfin, que la majorité des sujets infertiles, quel que soit le sexe, connait quelqu’un de son entourage qui a ou a eu des difficultés à avoir un enfant. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que les couples infertiles, notamment en raison de leur problématique, ont peut-être déjà eu l’occasion de rencontrer des couples dans le même cas qu’eux (dans leur entourage et/ou au cours de leur parcours d’AMP).

167

4.2 R

EPRESENTATIONS PARENTALES

4.2.1 DISCUSSION SUR LA PERCEPTION DES SUJETS RELATIVEMENT AU DESIRS DENFANT DE LEURS PROPRES PARENTS

La plupart des sujets pense que leurs parents désiraient avoir des enfants, le désir de leur mère étant perçu comme moins élevé que celui de leur père. Ils pensent, aussi, que leurs parents ont très envie de devenir grand parents, encore une fois de façon plus importante chez leur mère que chez leur père. A noter qu’ils perçoivent un désir de devenir grands-parents plus fort que de devenir grands-parents chez leurs propres grands-parents. Ce résultat peut potentiellement s’expliquer par le fait que l’envie doit être forte dans leur entourage, au moment présent ; désir exprimé probablement accentué par le fait qu’ils sont en difficulté pour en concevoir naturellement.

Il semble difficile d’annoncer ce type de nouvelle, vue la charge dépressogène qu’elle comporte déjà (Oddens, 1999). Souvent, ils se mettent également, eux-mêmes, cette pression pour être heureux et rendre leurs parents heureux ; avec tout ce que cela comporte de transmission, de prolongement et de bonheur familial.

4.2.2 VECU DE GROSSESSE DE LA MERE DES SUJETS INTERROGES

Beaucoup de sujets indiquent que leur mère leur a déjà parlé de leur grossesse, principalement comme d’une période agréable ; une bonne proportion la décrivant, toutefois, comme désagréable, surtout du côté des femmes. On note que la majorité des sujets n’a pas eu connaissance de fausses couches spontanées ou d’ivg subi par leur mère, ce qui lorsque cela a eu lieu, ne semble pas affecter le niveau d’appréhension. Les sujets semblent faire une distinction entre leur vécu et celui de leurs parents, sans s’inquiéter davantage des problèmes qu’ils auraient pu avoir eux-mêmes.

4.2.3 COMMUNICATION DES SUJETS AVEC LEURS MERES SUR LE VECU DE GROSSESSE DE CES DERNIERES

168

Les femmes rapportent plus ce genre d’expériences de la part de leur mère que ne le font les hommes. Ce sont surtout les femmes qui affirment avoir pu communiquer avec leur mère de leur grossesse, ce qui peut expliquer qu’elles aient davantage connaissance de complications ou de ce type de vécu. Il est intéressant de noter que les femmes communiquent plus, surtout lorsqu’elles parlent de difficultés d’ordre féminin (Crawford, 1995). On peut donc émettre l’hypothèse que celles-ci ont plus communiqué sachant qu’elles-mêmes allaient un jour devoir enfanter.

Il en ressort qu’une grande majorité des sujets (87.5%) a l’impression qu’élever des enfants a été, pour leur mère, une source de satisfaction. Ils sont, en revanche, moins nombreux à voir autant de satisfaction chez leur père. Il est intéressant de noter que ce sont surtout les hommes qui pensent que leur mère a été satisfaite et les désirait alors que ce sont surtout les femmes qui pensent la même chose pour leur père. A remarquer qu’ils perçoivent plus de désir que de satisfaction d’avoir des enfants chez leurs parents, comme si la réalité n’avait, du moins de leur point de vue, pas été au niveau de l’idéal. Des entretiens cliniques plus poussés pourraient aider, éventuellement, à approfondir ce résultat. Par ailleurs et pour finir concernant ce qui fait partie de leurs modèles, les hommes ont le sentiment que leur mère a vécu leur grossesse comme une période agréable mais les femmes sont de nouveau plus sceptiques à ce sujet.

L’ensemble de ces résultats suggère que les femmes sont plus négatives lorsqu’il s’agit de donner leur avis sur le vécu parental de leurs propres parents. Elles rapportent avoir davantage communiqué avec leur mère au sujet de ces questions mais se montrent, également, souvent plus inquiètes. Il n’y a que pour les modifications corporelles liées à la grossesse qu’elles appréhendent moins, même si elles le font plus que leurs partenaires. Ces résultats ne permettent pas de dire qu’il y a une crainte manifeste de prendre du poids au cours de la grossesse. Il peut donc être intéressant de mesurer leur vécu corporel au moment de la passation, voir comment elles se jugent physiquement ainsi que l’importance qu’elles, et leurs partenaires, accordent à leurs corps que l’on sait, surtout chez les femmes, davantage soumis à l’intrusion des traitements.

169

5 V

ECU CORPOREL DES SUJETS CONSULTANT EN CENTRE DE

PMA

HYPOTHESE GENERALE 4 : Les individus consultant en centre de PMA seraient davantage insatisfaits de leur apparence corporelle, d’autant plus parmi les femmes.

Il est question de s’intéresser dans un premier temps aux désirs de minceur, de tonicité et de volume musculaire, puis à la satisfaction corporelle davantage dans son ensemble. Ont été comparés la perception de la propre apparence corporelle des sujets avec celle qu’ils portent sur leur partenaire. Ont aussi été mis en lien, la perception de l’apparence corporelle avec l’importance accordée à celle-ci ainsi qu’au regard d’autrui mais aussi la tendance à se comparer à autrui.

5.1

DESIRS DE MINCEUR

,

DE TONICITE ET DE VOLUME MUSCULAIRE DES