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AVOIR LE POUVOIR DE CHOISIR

Dans le document LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT (Page 127-131)

LA SIGNIFICATION DU LÂCHER-PRISE

AVOIR LE POUVOIR DE CHOISIR

Qu'en est-il de tous ces gens qui, semble-t-il, veulent en fait souffrir ? J'ai une amie qui endure de mauvais traitements de la part de son conjoint. Sa relation précédente était semblable. Pourquoi choisit-elle de tels hommes et pourquoi refuse-t-elle actuellement de se sortir de cette situation ? Pourquoi tant de gens choisissent-ils en fait de souffrir ?

Je sais que le mot choisir est le vocable de prédilection du Nouvel Âge, mais, dans ce contexte, il n'est pas tout à fait exact. Il est trompeur de dire que quelqu'un « choisit » une relation dysfonctionnelle ou toute autre situation négative. Pourquoi ? Parce que le choix sous-entend de la conscience, un degré élevé de conscience. Sans elle, vous n'avez pas de choix. Le choix existe à partir du moment où vous vous désidentifiez du mental et de ses schèmes de conditionnement, à

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partir du moment où vous devenez présent. Et avant d'atteindre ce moment, vous êtes inconscient, spirituellement parlant. Ceci veut dire que vous êtes contraint de penser, de sentir et d'agir en fonc-tion du condifonc-tionnement de votre mental. Voilà pourquoi Jésus a dit : « Pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » Ceci ne fait pas référence à l'intelligence au sens conventionnel du terme.

J'ai rencontré un grand nombre de personnes hautement intelligentes et éduquées qui étaient aussi complètement inconscientes, c'est-à-dire qu'elles étaient totalement identifiées à leur mental. En fait, si le développement du mental et l'accroissement des connaissances ne sont pas contrebalancés par une croissance correspondante de la conscience, le potentiel sur les plans du malheur et du dé-sastre est très grand.

Votre amie est prisonnière d'une relation où le partenaire est violent, et ce n'est pas la pre-mière fois. Pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas le choix. Le mental, ainsi que le passé l'a conditionné, cherche toujours à recréer ce qu'il connaît et ce qui lui est familier. Même si c'est souffrant, c'est du connu. Le mental adhère toujours au connu. L'inconnu est dangereux pour lui parce qu'il n'a aucun contrôle dessus. C'est pour cela qu'il déteste et ignore tant le moment présent. La conscience du moment présent crée non seulement une interruption dans le flot des pensées, mais également dans l'enchaînement entre le passé et le futur. Rien de véritablement nouveau et créatif ne peut advenir en ce monde, sauf par l'intermédiaire de ce décalage, de cet espace dégagé qui ouvre sur d'infinies possibilités.

Votre amie, parce qu'elle est identifiée à son mental, répète probablement un schème compor-temental appris dans le passé et dans lequel intimité et abus sont inséparablement liés. Ou encore, il est possible qu'elle manifeste ainsi un schème mental acquis au cours de la prime enfance selon le-quel elle ne vaut rien et mérite d'être punie. Il est également possible qu'elle vive une grande partie de sa vie en fonction de son corps de souffrance, qui cherche constamment de la souffrance pour se sustenter. De son côté, son partenaire a ses propres comportements inconscients, complémentaires aux siens. Bien sûr, c'est elle qui a créé la situation, mais qui est le moi qui manifeste cette créa-tion ? Un scénario mental et émocréa-tionnel du passé, rien de plus. Pourquoi en faire un moi ? Si vous lui dites qu'elle a choisi cette situation, vous ne faites que renforcer son identification au mental.

Mais ce scénario mental est-il ce qu'elle est ? Est-il son moi ? Sa véritable identité provient-elle du passé ? Apprenez à votre amie à devenir la présence qui, derrière les pensées et les émotions, ob-serve. Parlez-lui du corps de souffrance et de la façon de s'en libérer. Enseignez-lui l'art de la cons-cientisation du corps énergétique. Faites-lui la démonstration de ce qu'est la présence. Dès qu'elle saura accéder au pouvoir de l'instant présent, et par conséquent dès qu'elle aura rompu avec le conditionnement de son passé, elle aura alors le choix.

Personne ne choisit le dysfonctionnement, le conflit ou la douleur. Personne ne choisit la fo-lie. Ceux-ci adviennent parce qu'il n'y a pas suffisamment de présence en vous pour dissoudre le passé, pas assez de lumière pour dissiper l'obscurité. Vous n'êtes pas totalement ici. Vous n'êtes pas encore tout à fait éveillé. Et entre-temps, c'est le mental conditionné qui gère votre vie.

De la même façon, si vous êtes une de ces nombreuses personnes à avoir une problématique parentale, si vous ressassez encore du ressentiment envers vos parents pour quelque chose qu'ils ont fait ou n'ont pas fait, c'est que vous croyez encore qu'ils avaient le choix, qu'ils auraient pu agir dif-féremment. On a toujours l'impression que les gens avaient le choix : c'est une illusion. Tant et aus-si longtemps que votre mental et son conditionnement gèrent votre vie, ausaus-si longtemps que vous êtes votre mental, quel choix avez-vous ? Aucun. Vous n'êtes même pas là. L'identification au men-tal est un état hautement dysfonctionnel. C'est une forme de démence. Presque tout le monde en souffre à des degrés variables. Dès l'instant où vous prenez conscience de cela, il ne peut plus y avoir de ressentiment. Comment pouvez-vous éprouver du ressentiment vis-à-vis de la maladie de quelqu'un ? La seule attitude possible est la compassion.

Cela veut donc dire que personne n'est responsable de ce qu'il fait ? Je n'aime pas du tout cette idée.

Si c'est votre mental qui mène votre vie, bien que vous n'ayez aucun choix, vous souffrirez encore des conséquences de votre inconscience et créerez davantage de souffrance. Vous aurez à porter le fardeau de la peur, du conflit, des problèmes et de la douleur. La souffrance ainsi créée vous forcera, à un moment ou à un autre, à sortir de votre état d'inconscience.

Ce que vous dites au sujet du choix vaut également pour le pardon, je suppose. Vous devez être to-talement conscient et lâcher prise complètement avant de pouvoir pardonner ?

Le terme « pardon » est en usage depuis deux mille ans. Pourtant, la plupart des gens ont une idée très restreinte de sa signification. Vous ne pouvez pas vraiment vous pardonner, ainsi qu'aux autres, aussi longtemps que vous cherchez votre identité dans le passé. C'est seulement en accédant au pouvoir de l'instant présent, qui est votre pouvoir propre, qu'il peut y avoir un véritable pardon.

Cela rend le passé impuissant et vous permet de réaliser profondément que rien de ce que vous avez fait ou de ce qu'on vous a fait n'a pu le moins du monde toucher l'essence radieuse de votre Être. Et dans cet esprit, le concept du pardon devient alors entièrement inutile.

Et comment puis-je arriver à cette réalisation ?

Lorsque vous lâchez prise face à ce qui est et que vous devenez donc totalement présent, le passé perd tout pouvoir. Vous n'en avez plus besoin. La présence est la clé. Le présent l'est aussi.

Comment savoir que j’ai lâché prise ?

Quand vous n'aurez plus besoin de poser cette question.

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RÉFÉRENCES

1. Koestler, The Ghost in the Machine (Arkana, London 1989), p. 180

2. Z. Brzezinski, The Grand Failure (Charles Scribner's Sons, New York 1989), pp. 239-40.

3. A Course in Miracles (Foundation for Inner Peace, 1990), Introduction

4. R.L. Sivard, World Military and Social Expenditures 1996, 16th Edition (World Priorities, Washington D.C., 1996), p. 7.

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